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L’ombre de Madame

L’ombre de Madame



Chapitre 2 : Mathilde se dévoile.

Mathilde, toujours impressionnée par ce qui l’entoure, commence par retirer ses chaussures. En collant, elle enlève tout en ne gardant que le strict nécessaire, ses horribles sous-vêtements. La moue triste de la vendeuse démontre à Mathilde combien ce qu’elle porte ne plait pas. Tous ses vêtements sont complètement désuets, datant d’un autre temps et même usé par le temps. De son soutien-gorge, dépasse la lettre de Madame que Mathilde s’empresse de glisser dans son sac à main. De sa culotte dépasse ses poils pubiens. Cette vision fait frémir d’horreur Sylvie, la vendeuse.

– Parfait, voyons ça. Madame Corinne a eu grandement raison de vous envoyer chez nous. Je crois même qu’il est urgent de tout changer, très urgent même.

– Mais je suis là, dans votre commerce, à la demande expresse de Madame. Je n’ai fait que respecter sa requête. Elle m’a ordonné de passer de boutique en boutique afin de…

Mathilde se perd dans ses explications, trop empruntée, là, à moitié nue devant cette vendeuse.

– Et Madame Corinne a très bien fait ! Donc, elle sait que vous êtes présentement dans sa boutique préférée. Comme c’est amusant, très drôle même. Ne bougez plus, là, oui…ici, ok…et là c’est bon et encore entre vos épaules, voyons…oui, oui, parfait, parfait. Alors, de deux choses l’une, soit nous vous faisons du sur mesure ou alors, vous pouvez choisir tout ce qui vous plait en rayon. Tenez, mettez ce peignoir, c’est plus agréable pour choisir.

– Y-a-t-il une grande différence de prix entre les deux ?

– Le sur-mesure est nettement plus cher car unique, il n’y a pas deux vêtements confectionnés par nos mains qui soient rigoureusement identiques.

– Oh, je vais prendre dans les rayons alors, je ne voudrais surtout pas abuser de la bonté de Madame.

– Mais, ma chère Mathilde, vous n’abusez absolument pas, sachez-le, bien au contraire !

– Madame ?!?

– Oui, ma petite Mathilde. Rien que pour vous, j’ai expédié mon rendez-vous en quatrième vitesse parce que j’étais persuadée de vous retrouver dans mon antre. Sylvie, ma chérie, s’il vous plait, rien que du sur mesure pour ma nouvelle secrétaire particulière. Je la veux pimpante, énergique et gracieuse. Je veux qu’on puisse dire qu’elle transpire la joie. Je désire qu’elle fasse tourner les têtes sur son passage, tomber les hommes à ses pieds. Je veux qu’elle retrouve confiance en elle et une confiance inébranlable, vous me comprenez. Oui, oui, faites-en une femme fatale, mais pas trop quand même, cela s’entend ! Non, juste pour abrutir ces mâles qui la croiseront. Pour les dessous, ma très chère petite Mathilde, me feriez-vous aveuglément confiance ?

– Certainement Madame, surtout après votre si gentille lettre, encore merci de m’avoir écrit cette missive.

– Il n’y a pas de quoi ma chérie, entre femme, si nous ne nous entraidons pas, qui nous aiderait, je vous le demande. S’il vous plait, voulez-vous me faire un immense plaisir en retirant cet horrible pair de collant. Là encore, la main de Madame glisse tendrement sur la joue de sa secrétaire.

– Avec plaisir Madame.

De ses deux mains, avec une énergie fraichement retrouvée, elle déchire son collant, l’arrache par petits morceaux sous les yeux amusé de Madame et de Sylvie.

– Sylvie, un porte-jarretelle et des bas de soie à couture, les 126 lui iront à la perfection. Désormais, plus rien ne sera assez beau pour ma nouvelle secrétaire particulière. Voyons pour vos dessous, oui, je vous vois plutôt aguichante à souhait, cela vous redonnera confiance en vous, vous verrez ! Suivez-moi, ma chérie. Alors, rouge, oui, pourquoi pas, blanc…non, pas avec votre grain de peau déjà bien pâle. Noir, ça oui. Jubile Madame. Ok, voyons pour la taille…ceci devrait vous aller. Non, non, pas de string, cela ferait de vous une prostituée. Filez vous changer dans cette cabine. Oh, s’il vous plaît, ne tirez pas le rideau que je puisse imaginer la suite.

– Euh bien…euh Madame.

Visiblement empruntée et inquiète, la disciplinée Mathilde ne tire pas le rideau. Très vite nue, elle enfile rapidement la petite culotte de dentelle et son soutien-gorge assorti. Cela dit, Mathilde ne parvient presque plus à quitter Madame du regard.

– Merveilleux, il vous va à ravir ce petit ensemble. Voyons…oh que c’est moche toute cette toison si mal entretenue. Elle déborde de cette petite culotte, c’est juste épouvantable. Non, il va falloir remédier à tout ça, tss, tss, tss. Votre touffe de poils gâche toute la sublime beauté de votre corps. Non, vous voyez, ma chérie, si vous veniez à vous trouver un délicieux amant, avec une pareille touffe de poil, il va assurément vous fuir, croyez-moi sur parole.

– Madame Corinne, apprenez que nous pouvons lui épiler son pubis ici, ou tout autre partie de son corps. Nous sommes entièrement équipés depuis peu, c’est au second, vous y trouverez Isabelle, notre esthéticienne maison, explique Sylvie.

– Vous avez tout cela et ici Sylvie ?

– Oui, depuis un peu plus de deux mois environ. C’est un service qui nous est apparu très utile. Cela vous évite de traverser la ville pour une épilation du corps.

– Merveilleux, réellement merveilleux, ma chère Sylvie. Venez Mathilde chérie, nous allons rendre entièrement glabre l’ensemble de votre délicieux corps. Vous verrez, c’est merveilleux quand on se caresse dans son lit, toute seule.

– Madame… Mathilde n’ose en dire davantage et ce n’est pas l’envie qui manque.

– Pas de ça entre nous. Oh, ne me dites pas que vous ne vous masturbez jamais ? Si, oh mon dieu, ma pauvre fille. Dites, depuis combien de temps travaillez-vous chez nous ?

Mathilde est rouge de honte, n’osant encore avouer la vérité sur ce qu’elle se fait chez elle. Puis, toute timide :

– Huit ans Madame. Depuis un peu avant le regrettable décès de Monsieur votre époux. C’est Monsieur qui m’engageait comme apprentie. Je n’avais alors que seize ans, Madame.

– Bien, alors, il me faut vous dégourdir sinon vous allez finir vieille fille. Entre nous, ce serait très regrettable quand on a votre physique. Pour ne pas dire vous saboteriez votre vie. Ma fille, depuis votre divorce, vous vous êtes fanée comme une fleur sans eau. Si je me permets de vous dire ces choses horribles, c’est que cela me désole de vous voir ainsi. Maintenant, à ce nouveau poste, je veux vous voir aussi pétillante que vous étiez lors de votre engagement.

Madame prend la main de sa secrétaire, l’entraine dans l’escalier. Au second, déjà avertie par Sylvie, Isabelle vient au-devant des deux femmes. Madame instruit Isabelle sur ce qu’elle veut en lui glissant un billet de cent sous son corsage. Mathilde, craintive, apeurée, tremble de tout son corps. Isabelle la rassure lui disant que cela se fait sans aucune douleur tout en la disposant sur une grande table agréablement tiède.

– Ma petite Mathilde, laissez-vous faire, on est d’accord ! Faites-moi confiance, je vais faire de vous une femme nouvelle excessivement séduisante.

– Bien Madame, obéit Mathilde en souriant maladroitement à Madame.

– Est-ce à dire que cette femme est une soumise, votre soumise ? Interroge Isabelle, à voix basse.

– Isabelle, mais non voyons, ce n’est pas mon genre. Non, c’est ma toute nouvelle secrétaire de direction, voilà tout. Et pour ce poste exposé, il lui faut juste être parfaite. Mais ma soumise, Isabelle…voyons…je ne suis pas de ce genre. Une bonne petite fessée érotique, je ne dis pas, mais de là à en faire mon esclave…

– Mille excuses, Madame. Lui répond l’employée, un clin d’œil coquin en sus

– Vous êtes toute pardonnée. Occupez-vous de ma secrétaire comme si c’était de moi qu’il s’agissait.

– Avec infiniment de plaisir Madame Corinne.

Nue, Mathilde se sent toute chose. Dans son ventre un effroyable gargouillis se fait entendre. Isabelle pose sa main sur ce ventre presque plat, lui sourit tendrement et lui explique ce qui va se passer. Madame est en bas, elle choisit les dessous pour sa nouvelle secrétaire. Sans s’en rendre compte, elle commence à parler toute seule, réentendant la question d’Isabelle.

– Mathilde, ma soumise et puis quoi encore…non mais… Quoique, tout bien réfléchit, hééé après tout, pourquoi pas ! Cela ne pourrait que lui remonter le moral si je m’y prends bien. Et puis, elle est si belle encore. Pas bête, Mathilde soumise, ma secrétaire soumise, à mes pieds, ouiii ! Nous allons bien voir ! Sylvie, je change mes plans, tu me fais trois robes du soir sexy avec cette légère transparence, tu sais, comme ma robe bleue. Oh, et tu me mets une robe chinoise, tu sais, celle fendue des deux côtés jusque sous les seins et cette belle petite ceinture de soie qui se défait si facilement. Pour le bureau, jupes étroites, fendues sur le côté de dix à quinze centimètres, qu’on puisse voir sa cuisse. Pour le haut, comme pour les robes, je veux qu’elle montre sans montrer, qu’on pense d’elle qu’elle est une salope, sans en être certaine.

– Toi, tu veux débaucher cette femme. Je connais trop bien ce regard.

– Ne te moque pas, je veux juste qu’elle sorte de son trou. Elle patauge dans une merde noire depuis son divorce avec ce vulgaire gibier de potence. Elle paie la plus grosse partie des dettes de ce connard, les deux tiers si tu veux savoir. Ça représente près de cent-mille en tout. Si tu l’avais connue avant son mariage, tu aurais eu envie de la coucher dans ton lit et de l’aimer jusqu’à en crever. Là, ce matin, quand je lui ai dit qu’elle devenait ma secrétaire, elle en est presque tombée dans les pommes. Elle est devenue tellement triste que s’en est à mourir et je ne supporte plus de la voir se laisser aller.

– Je vois ça, elle ne s’en sort plus.

– Ben non, plus de la moitié de son salaire pour rembourser des dettes qu’elle n’a pas faites, comment veux-tu vivre décemment, sortir, t’amuser ? Pour le travail, pas trop courte les jupes, mais toujours fendues jusqu’à mi-cuisse sur les côtés. Les chemisiers dans les pastels et du blanc.

– Tu es tellement troublée par cette jeune femme que tu te répètes. Transparent comment ?

– Oui un peu comme ça, mais pas trop. Je veux que tu joues avec le subtile, de celui qui laisse fantasmer sans ne rien laisser voir ou très peu.

– Je vois ça. J’ai tout ce qu’il te faut. Sinon ?

– Tenue de ville, nuisette comme j’aime et dessous très sexy, genre femme fatale. Comme j’aime quoi !

– J’avais compris ma chérie. Je te fais tout ça pour demain matin.

– T’es un amour. Elle t’a donné la carte ?

– Oui, elle est près de la caisse, dans le tiroir de droite.

– Bien, tu y débites le tout. Je remonte. Je veux la voir plus nue que nue.

– Vilaine coquine, file.

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