Tout commence au mois d’aout, sur une plage de Méditerranée, par une journée caniculaire, vers midi. Candice, dix-huit ans, est en vacances avec ses parents qui sont allés se baigner tandis qu’elle reste sur sa serviette en lisant un roman. Elle remarque une femme d’une trentaine d’années qui bronze seule, couchée sur le dos, les seins nus, en lisant une revue, le sexe à peine couvert d’un string dont le tissu triangulaire laissait deviner la vulve herbue. Sans savoir pourquoi, Candice se sent attirée par cette femme, alors qu’habituellement, elle préfère les garçons – son copain Quentin doit d’ailleurs venir la rejoindre le lendemain.
La jeune fille admire les jolies mamelles de cette dame, profitant de ses lunettes de soleil pour que celle-ci ne remarque pas où se trouve son regard. Elle sent un picotement dans son bas-ventre. Oui, d’une manière surprenante, elle a envie d’elle, d’une première expérience lesbienne qu’elle rêve puissante de voluptés et d’émotions partagées. Elle regrette d’avoir choisi le maillot de bain pudique qu’elle porte en ce moment, et voudrait même se montrer entièrement nue, si cela était permis sur cette plage.
Soudain, la belle inconnue se tourne vers Candice et lui sourit. Elle a tout perçu de l’attirance de l’adolescente et n’en semble pas du tout s’offusquer. Bien au contraire, la dame se lève et s’approche.
— Bonjour ! On dirait que je te plais ! Ce sont mes seins qui t’attirent ?
Candice rougit et ne sait que répondre.
— Désolée, vraiment, pour cette entrée en matière brutale ! Je ne sais décidément pas m’y prendre.
Cette fois, c’est Candice qui sourit.
— Oui, dit-elle vous avez de jolis seins. J’aimerais avoir les mêmes.
— Mais les tiens sont tout mignons aussi. En toi, ce qui me plait, ce sont tes pieds.
— Vraiment ? Ils n’ont pourtant rien de spécial.
— Si ! Ce sont les tiens ! Et je dois avouer que je fais une fixette sur les pieds des filles.
Ce faisant, la femme caresse les plantes des pieds de Candice qui, chatouillée, les retire rapidement.
— S’il te plait, implore la dame, laisse-moi te chatouiller les pieds : ils sont si beaux, si mignons ! Personne ne nous regarde en ce moment.
— Attention, mes parents reviennent.
— Écoute : si je te plais, appelle-moi cette nuit vers une heure, ou un peu plus tard, quand ta famille sera endormie, dit la femme en lui tendant un morceau de papier déchiré de son journal si lequel se trouve écrit un numéro de téléphone portable. Je t’indiquerai comment venir me rejoindre, et nous passerons un bon moment ensemble. Si tu en as envie. Au fait, mon prénom est Alicia.
Puis elle fourre ses affaires dans son panier de plage, et s’enfuit juste au moment où les parents rejoignent Candice.
Début de l’après-midi : sieste obligatoire pour tout le monde. Il fait, de toute manière, trop chaud pour sortir. Candice, couchée sur son lit, est trop troublée pour dormir. Elle ouvre la revue qu’elle a cachée de la vue de ses parents. Alicia, dans sa précipitation de quitte la plage, l’a oubliée derrière elle, et Candice l’a récupérée.
La jeune fille entend ses parents faire l’amour dans la chambre d’à côté. Elle a l’habitude : sa mère a des orgasmes qui sont toujours sonores. Souvent, ils se servent d’un vibromasseur ou de différents sextoys, et ne sont repus qu’au bout d’une heure de galipettes, au moins. Candice a l’habitude de sa masturber en les écoutant s’aimer, en pensant à Quentin. Elle est fille unique, ce qui lui permet, même en vacances, de se garder une pièce pour elle seule, alors que son copain doit partager sa chambre avec ses deux frères. Quelquefois, elle aurait aimé emprunter l’un des jouets de joie de sa maman, pour éprouver ne serait-ce qu’une fois leur pouvoir orgasmique. Mais elle n’a jamais osé lui demander.
La revue d’Alicia est remplie de photos pornos lesbiennes, accompagnées de textes obscènes. Les histoires que cela raconte sont centrées sur le bondage, la domination entre femmes, le sadomasochisme. Elle avait déjà aperçu de telles pratiques sur Internet, mais cela ne l’avait pas particulièrement attirée. Avec ces images, elle est troublée, et au cours de sa masturbation, elle centre son imagination érotique sur ce thème. Elle qui est si pudique, elle voudrait être l’attachée, celle que l’on humilie publiquement, que l’on avilit avant de la faire jouir. Pourtant, elle n’a jamais eu le fantasme du viol, contrairement à son amie Émilie, celle avec qui elle ose tout dire, et qui lui a raconté avoir participé à des gang bangs avec des copains de lycée, et même des collègues de travail de son père, offerte nue et ligotée sur la table familiale, et Candice a écouté avec effroi le récit de torrents de sperme déversés dans tous les orifices d’Émilie qui en redemandait, avide de ces folies sexuelles qui duraient toute une nuit.
Candice se regarde dans le miroir. À cause de la touffeur ambiante, dans la pénombre de sa chambre dont les volets presque clos ne laissaient passer qu’un simple rai de lumière, elle n’avait gardé qu’une petite culotte. Voilà qu’elle retire ce dernier vêtement pour se regarder nue dans le grand miroir de l’armoire. Debout, elle étend ses bras à l’horizontale, s’imaginant crucifiée, transpercée aux poignets et aux pieds. Oui, crucifiée, mais par des femmes !
Puis elle écarte les pétales de sa fleur génitale entre deux doigts. Le sexe parfaitement épilé depuis le matin, à la cire. Sous les bras, aussi. Elle a souffert en s’arrachant jusqu’au moindre petit poil. Elle a eu mal en pensant à lui, le garçon qui l’attend, et en a éprouvé une étrange satisfaction, celle de dompter son corps en acceptant la douleur qui se transformait en une étrange volupté.
Elle continue l’examen détaillé de son corps juvénile. Les seins ronds et pointus, qu’apprécie cette étrange personne qu’elle a rencontrée le matin sur la plage. Va-t-elle appeler son numéro dans la nuit ? Candice hésite, et sait qu’elle restera indécise jusqu’au dernier moment. Elle desserre ses jambes, s’assoit sur le rebord du lit, grand écart permis par douze ans de danse classique. Son vagin est toujours fermé par l’hymen, car elle n’a jamais autorisé Quentin à la déflorer ; le pauvre garçon a été obligé de se contenter de caresses, de baisers intimes et de fellations, sans oublier le cunnilinctus qu’il pratique plus ou moins bien, frustré qu’il est de ne pas pouvoir la pénétrer comme il le voudrait. Promis, lui a-t-elle dit juste avant qu’elle parte en vacances, alors qu’il était obligé de rester pour préparer la session de rattrapage du bac : lorsqu’il viendra la retrouver, c’est-à-dire demain soir, il pourra l’aimer de la manière qu’il voudra ! Dans cette perspective, elle a d’ailleurs commencé à prendre la pilule, même si, à cause de cela, ses seins lui font un peu mal. Normal, lui a dit sa mère. Normal de souffrir pour quelqu’un qu’on aime. Déjà, le passage dans le fauteuil de la gynécologue a été une épreuve, celle de l’exposition de sa petite chatte sous la lampe et le regard froid d’une étrangère, et aussi les instruments barbares, spéculum et compagnie. Elle imagine un phallus venir la transpercer. Verser du sang, poignardée d’un membre viril. Blessure d’amour, geste éternel qui permet de perpétuer l’espèce humaine. Tacher les draps. La gaine vulvaire envahie par la chair palpitante d’un garçon. Peut-être voudra-t-il la sodomiser, plutôt. Il possède une verge assez courte, mais épaisse. Devant le miroir, elle écarte ses globes fessiers, imagine sa rosette écartelée autour de la verge humide et dure.
Son regard tombe sur la revue ouverte. Une femme dénudée, attachée dans un fauteuil de torture par un réseau compliqué de cordes enroulées autour de son corps de déesse. Son bourreau, une fille vêtue de cuir rouge, s’approche avec sourire carnassier. Candice s’imagine à la place de la victime et frémit, fiévreuse. Ses mains tremblent en tournant les pages. Les incroyables déclinaisons du désir saphique, brutal, extrême, plus excitant que tout ce qu’elle avait imaginé. Elle se souvient avoir eu envie de filles de sa classe. D’une enseignante, aussi. La petite fille pudique a souvent rêvé d’être fessée en public en caressant son minou. Serait-elle lesbienne sans l’avoir su jusque-là ? Pourquoi pas !
Le doigt se promène autour du clitoris, qui, progressivement, gonfle et sort de sa cachette. Elle ne le touche pas directement : trop sensible, même avec un doigt humecté de salive. Elle le pince à travers le fourreau, entre pouce et index, et l’agace de pressions variées. L’autre main agace les tétons, alternativement. Eux aussi sont érigés. Son imagination divague. Que voudrait-elle qu’on lui fasse ? Pénétration d’un gentil garçon qui, elle en est certaine, la quittera à la fin de l’été pour une fille plus grande, plus blonde, aux seins plus arrogants, plus ressemblante à la poupée Barbie ? Ou supplice infligé par une femme impitoyable autant qu’experte dans les arcanes du corps féminin ? Pour cette séance masturbatoire, elle choisit la seconde option. L’orgasme est lent à venir, mais il est puissant, plus qu’à l’accoutumée. Sans s’en rendre compte, elle laisse s’échapper de sa gorge un long gémissement au moment où elle sent son ventre comme empalé sous l’effet d’une contraction produite par la jouissance. Elle en a le souffle coupé.
Alertée par le bruit, sa mère entre dans la chambre, pour vérifier qu’elle va bien. Candice ne s’en rend pas compte tout de suite, car elle se trouve dans un état de conscience altérée. Puis elle tourne sa tête et se rend compte qu’elle n’est pas seule. Maman a les yeux brillants et rouges, comme si elle avait pleuré, mais la jeune fille sait bien que cette figure est celle d’une femme mûre qui est allée très loin sur le chemin des plaisirs à deux – cette fois-là, particulièrement. Elle est nue, aussi. La mère et la fille face à face, hébétées par les orgasmes impétueux, surprises dans leur a****lité féminine, l’instinct du plaisir charnel. Elles ne savent que se dire, alors elles rient.
— Tiens, tu lis ça, toi aussi, lui demande sa mère en désignant la revue ouverte sur la photo d’une femme crucifiée nue ?
— Je l’ai trouvée sur la plage.
— Si ça t’intéresse, pourquoi pas ? Je pourrais t’en passer d’autres, quand nous serons rentrées de vacances.
Candice rougit. Jamais, depuis ses neuf ou dix ans, elle n’a laissé sa mère la voir nue. Pourtant, celle l’est aussi. Alors, la mère et la fille rient ensemble, de bon cœur.
OOoOO
Une heure du matin. Candice, excitée à l’extrême, envoie un SMS au numéro inscrit sur le minuscule morceau de papier qu’elle tient en mains.
Je suis prête. Ce sera tout ce que tu voudras.
La réponse ne tarde pas.
Entendu. Viens à cette adresse : …
Google maps lui indique qu’il ne faut que dix minutes, à vélo. Même pas, car elle fonce dans la nuit claire sous les alignements de réverbères. L’endroit est une villa située sur le front de mer, cossue. La grille est ouverte. Elle prend une large inspiration, et entre en se demandant ce qu’elle va découvrir à l’intérieur.
La porte de la maison est fermée, mais la jeune fille peut contourner la bâtisse et se trouve dans un vaste jardin où de retrouve réunie une assemblée d’une dizaine de femmes, dont Alicia, vêtue d’une longue robe noire. Chacune est habillée avec une tenue recherchée, sauf Candice qui ne porte qu’un T-shirt et un jeans. À cause de cela, et du luxe de cette habitation, elle se sent mal à l’aise.
— Ah, te voilà enfin, ma chérie, dit-elle. Mes amies, je vous présente Candice. Il faudra prendre soin d’elle, parce qu’elle n’a que dix-huit ans.
Une petite dame aux longs cheveux bruns s’avance. Son visage apparaît dans la lumière.
— Je suis Laurence, dit-elle en faisant la bise à Candice. Alicia, sait-elle pourquoi elle se trouve ici ?
— Non, je n’ai pas eu le temps de lui expliquer. Mais la revue que je lui ai donnée en dit plus long qu’un grand discours.
— Je préfère ne pas recevoir d’explications maintenant, et suis d’accord pour tout ce que vous voudrez, dit Candice.
— Comme tu veux, dit Laurence. Dans ce cas, si veux bien te déshabiller complètement et t’asseoir dans le fauteuil de torture, Alica va t’initier à nos pratiques qui sont, tu vas le découvrir, spéciales. Tiens, avant, il faudrait que tu signes un accord qui nous autorise à l’infliger des sévices.
Candice signe le document sans le lire. Elle ne veut pas savoir, préfère la surprise. Chaque muscle de son corps frissonne. Elle, si discrète, est le centre de toutes les attentions. Puis elle se déshabille. À cause de sa pudeur, cela lui est difficile, surtout lorsqu’il faut retirer sa culotte alors que tout le monde la regarde. Mais Alicia l’encourage, lui dit que son corps est parfait.
— Viens, ma chérie, lui souffle Alicia : je vais te torturer. Tu vas voir : ça va être terrible.
Puis elle est invitée à s’installer dans un étrange fauteuil qui, sous la Lune, lui paraît l’instrument le plus barbare qui soit. Il faut qu’elle garde les jambes tendues à l’horizontale, écartées, les bras également. Des ceintures l’immobilisent, assez larges pour ne pas lui couper la circulation. Une posture confortable, finalement. Alors que les autres femmes dont cercle autour de Candice, Alicia inspecte petits pieds qui sont presque immobilisés, avec cependant un degré de liberté au niveau des chevilles.
— Qu’ils sont jolis, s’extasie-t-elle en les bécotant tendrement, l’un après l’autre ! Tu sais, Candice, à travers eux, je vais t’infliger de très grandes souffrances. Pauvres petits petons, vous allez endurer l’enfer ! Tu es d’accord, Candice ?
— Oui. Je voudrais même crever là, entre tes doigts.
Alicia éclate de rire.
— Il n’est pas question ne serait-ce que de compromettre ton intégrité physique, ni même de laisser la moindre trace sur ton corps de déesse !
— Alors, ne me déçois pas.
Elle pose une main sur le sexe offert.
— Oh, mais tu mouilles comme une fontaine, ma chérie ! Tu es excitée, je vois. Je crois que nous allons vivre un grand moment de folie. Bienvenue en enfer, ma belle !
Alicia commence à chatouiller les pieds, l’un après l’autre, d’un mouvement rapide des phalanges. Candice se tortille et rit désespérément. Elle ignorait qu’on pouvait infliger une sensation aussi insupportable en stimulant seulement la surface de la peau, et secoue la tête en suppliant :
— Non, non, je n’en peux plus, arrête !
— Déjà ? Ce n’est pourtant que le commencement.
— Je suis trop chatouilleuse !
— Tu veux déjà nous quitter ? Quel dommage !
Candice réfléchit et dit :
— Continue, et surtout, si je te demande d’arrêter, n’en tiens plus compte. Je veux aller jusqu’au bout.
— Bon choix, Candice !
Et elle continue à chatouiller impitoyablement, et la pauvre Candice de se tortiller et de rire sans rémission. Elle se sent au bord de l’évanouissement quand Alicia interrompt le supplice.
— C’est bien, Candice. Maintenant, la suite.
La suite, c’est la roulette à pointes qui parcourt la plante des pieds, se glisse entre les orteils, puis remonte jusqu’aux chevilles pour retourner, via les malléoles et le talon, à l’endroit le plus sensible, où la peau est la plus fine : juste là où la cambrure est la plus prononcée. Les pointes sont terriblement acérées et perforent l’épiderme de piqures minuscules, mais nombreuses.
Tout en suppliciant sa jeune victime, Alicia répétait, en parlant doucement à l’oreille de Candice : oui, c’est bien, ma belle, donne-toi entièrement, donne-nous ta douleur, elle nous excite tant, va jusqu’au bout de toi-même, apprends à repousser tes limites, celles de ton corps, celles de ton esprit. Regarde-toi, tu es nue, et nous te regardons avilie, dépravée, et tu verras, demain, tu seras fière avoir tout enduré, tout accepté, tout accueilli, et tu te sentiras plus forte que jamais !
Plusieurs spectatrices se masturbent, la robe relevée, et jouissent à grands cris, tant ce qu’elles voient les inspire.
D’autres prennent des photos avec leur téléphone portable.
Puis les bougies enflammées sèment leur cire brulante jusqu’à recouvrir les petons de couches multicolores, comme dans un tableau fauviste de Merello ou de Valloton. Alicia est une artiste reconnue dans ce domaine, afin que les couleurs s’accordent et forment des motifs harmonieux. Candice grimace, car la substance qui recouvre ses pieds est vraiment trop chaude, mais elle ne dit rien. Laurence se met à genoux et lui suce le clitoris pendant qu’Alicia poursuit son rôle, allant jusqu’à promener furtivement la flamme sur les orteils. Le mélange de plaisir et de douleur est incroyable, et la jeune soumise se demande si le plus insupportable ne serait pas de jouir en public, que chacune des spectatrices voie son visage se contracter et s’éclairer au moment de l’orgasme. Bafouer ainsi sa pudeur serait le plus étrange des supplices, et le plus fort, aussi. Mais elle n’en est pas encore là, et se promet de tout faire pour retarder le moment de l’inexorable jouissance.
— Ici s’arrêtent mes compétences. Tu veux poursuivre, Candice ? Si oui, tu subiras le pire.
— Oui, dit simplement Candice d’une voix faible.
— Je ne suis pas compétente pour t’infliger cela. Alors, place à notre impératrice Messaline !
Le pire était ce qui l’attendait ensuite. Alicia se retire et Messaline entre en scène. Elle est vêtue de cuir écarlate et masquée de rouge également. Son aspect est réellement effrayant.
Elle présente à Candice l’objet de son nouveau tourment : de petites aiguilles chirurgicales, emballées dans des sachets de plastique hermétique, sont elle s’apprête manifestement à transpercer les pauvres petits pieds déjà bien éprouvés ! La jeune fille soumise frissonne, mais ne proteste pas, car elle veut aller jusqu’à l’extrême.
D’abord, Messaline plante les aiguilles au travers de la partie charnue des orteils : une par une lentement. Puis, directement sous les ongles ! Candice respire fort. Elle a envie de hurler de douleur, mais se retient, car elle devine que le pire reste à venir. En effet : voici que la tortionnaire sadique se recule pour observer son œuvre, puis sort de son sac de très longues aiguilles, fines et brillantes sous le lampadaire. Candice frémit. Alicia intervient :
— Heu, Messaline, tu es sûre que tu veux lui infliger ça ? Elle n’est qu’une débutante, tu sais ?
La tortionnaire lui répond d’un signe agacé de la tête qui veut dire : ne t’inquiète pas, je gère. Alicia n’insiste pas. Elle tient la main de Candice et lui dit tendrement :
— Tu vas ressentir une douleur extrême. N’hésite pas à nous le dire, si tu ne la supportes pas. Mais je sais que tu en es capable, ma chérie.
— Je suis prête, dit Candice.
Messaline prend d’abord son temps pour examiner le pied, afin de repérer où les nerfs sont situés. Elle transperce un pied de part en part avec une longue aiguille qu’elle remue légèrement. Elle considère que ce n’est pas la bonne position, alors elle la retire et la plante à nouveau. Candice sent comme une décharge électrique et sursaute violemment à cause du signal nerveux envoyé par le métal. Puis Messaline s’attaque à l’autre pied, avant de revenir sur le premier, avec une seconde aiguille, et ainsi de suite, jusqu’à enfoncer six aiguilles. Candice supporte cela d’une manière stoïque, trouvant que le supplice est plus impressionnant que vraiment douloureux. Mais ses cheveux se dressent sur sa tête quand elle voit sa tortionnaire installer sur l’extrémité des aiguilles des pinces crocodiles reliées à un boitier électrique.
— Tu vas maintenant éprouver de très grandes souffrances, lui dit doucement Alicia. Respire bien, pour ne pas t’évanouir. Nous allons te faire attendre l’orgasme de la douleur. Tu iras très loin dans ce domaine. Ce sera fantastique.
Candice sent la peur l’envahir brutalement. Elle ne peut s’empêcher d’ouvrir les vannes, urinant devant l’assemblée de femmes, ce qui la plonge dans une gêne plus pénible encore que les souffrances physiques.
— Pourquoi vous me faites mal, gémit-elle ?
— Parce que cela nous excite énormément, dit Alicia. Tu veux bien nous offrir ta souffrance ? Pour nous, c’est un spectacle magnifique ! Grâce à toi, grâce au don de ta souffrance, nous allons atteindre l’extase.
— Oui, je veux bien. C’est aussi mon fantasme, et je veux le vivre jusqu’au bout, même si je dois en mourir.
— Tu vivras, la rassure Alicia tandis que Messaline effectue les ultimes réglages sur son appareil diabolique. Tu vivras, et tu seras plus forte que jamais.
Les autres femmes, réunies en cercle autour du fauteuil de torture, ont toutes en mains leur vibromasseur ou leur godemiché, de toutes tailles et de toutes formes ; les unes relèvent leur robe et repoussent les élastiques de leur culotte, les autres abaissent leur pantalon. L’air du soir s’emplit du vrombissement combiné de ces jouets sexuels, et des parfums de mouille des dames excitées par ce spectacle obscène. Messaline elle-même, pour avoir les mains libres, s’insère des boules de Geisha vibrantes dans le vagin, puis continue ses préparatifs.
Messaline est prête. Candice se tend, prête à être déchirée par la douleur. Elle adresse un « oui » de la tête à son bourreau masquée. Elle consent pleinement au déferlement de cette folie érotique dont elle a tant rêvé en se caressant seule. Elle veut la vivre au maximum. Son vagin ruissèle de mouille ; il suffirait qu’on touche à son clitoris exposé, turgescent, pour qu’elle parte dans un orgasme dément.
La tortionnaire masquée tourne un bouton. Candice a l’impression que ses pieds explosent, qu’on lui en brise tous les os en même temps, en menus morceaux. Les yeux écarquillés, elle hurle dans la nuit, à pleins poumons. Elle voit qu’autour d’elles, les autres femmes se tordent et gémissent dans des orgasmes sadiques à répétition. Certaines entrent en transe, le visage tourné vers le ciel, ivres de v******e et de dépravation. L’hystérie est collective. Alors elle épouvantée par sa pulsion qui la pousse à crier : « plus fort ». Messaline tourne le potentiomètre jusqu’en butée, afin de délivrer le courant maximum, dans un rugissement de fauvesse de l’attachée.
C’est fini. Candice halète, couverte de transpiration. Messaline retire les aiguilles : les longues qui traversaient les pieds comme les petites, plantées sous les ongles.
Non, ce n’est pas fini. Ce n’est pas du tout terminé. Il s’agit seulement de changer d’enfer. La tortionnaire enfile un gode-ceinture. Les autres femmes en font autant, et lubrifient leurs tiges de plastique ou d’acier.
— Merci, Candice, dit Laurence. Tu as été formidablement courageuse. Je crois que nous sommes toutes émerveillées par ta façon d’accepter les atrocités incroyables que nous t’avons infligées.
— Regardez, dit Alicia émerveillée ou ouvrant les grandes lèvres : elle est vierge. Comme sa chatte est jolie, tout épilée, toute innocence !
— Ce sera un magnifique dépucelage, abonde Laurence. Nous avons rarement l’occasion d’en pratiquer, ces temps-ci.
— Tu veux bien nous l’offrir, lui demande Alicia ? Nous allons défoncer tes deux ravissants petits trous. Pour nous toutes, ce sera un moment merveilleux.
Estomaquée par cette demande, elle donne néanmoins son accord en pensant à ce qu’en dira Quentin quand il s’apercevra qu’elle ne sera plus vierge.
Messaline se poste devant Candice, prête pour l’assaut final. Elle lui titille le clitoris, et l’attachée part aussitôt. Puis, d’un coup de reins, elle embroche la gaine vulvaire, et l’hymen cède dans un craquement accompagné d’un filet de sang.
Les autres femmes en font autant, à tour de rôle. Incroyablement, elles jouissent grâce à leurs verges artificielles. Certaines la sodomisent de tiges lubrifiées, aussi épaisses que longues, qui fouillent profondément son intestin, en écartelant la rosette anale. Deux même y vont en même temps d’une double pénétration, tandis que Messaline plaque la grosse boule d’un vibromasseur sur le clitoris de Candice.
Une fois que toutes ont été satisfaites, Messaline revient pour emplir Candice. Elle retire son masque. La jeune fille n’en croit pas ses yeux quand elle découvre le visage de sa tortionnaire.
— Maman !
Candice s’éveille sur la plage. Sa mère s’amuse à lui recouvrir les petits pieds de sable mouillé. Mouillé aussi est son maillot de bain à l’intérieur duquel un doigt trainait pendant son sommeil. À côté d’elle, une femme feuillette distraitement un Femme actuelle, tout en ne perdant pas une miette de la scène qui se déroule sur la serviette voisine.
— Eh, bien, Candice, on dirait que l’été t’inspire. Ou bien est-ce la perspective de revoir Quentin demain soir ? Tu as eu un rêve humide.
— Quentin ? Non, pas du tout.
Elle saisit son téléphone portable afin d’envoyer au garçon un message de rupture et lui expliquer que ce n’est pas la peine de venir la rejoindre. Puis elle sourit à sa voisine qui lève le nez de son journal, et qui lui sourit aussi.
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