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Introduction au plaisir anal pour les hommes

Introduction au plaisir anal pour les hommes



– Côté anatomie.

La prostate est située derrière le pénis, à hauteur du nombril, à quelques centimètres de l’anus. Vous l’atteindrez même si vous avez de petits doigts, ne serait-ce qu’en poussant un peu sur l’entrée (qui est suffisamment élastique).

– Côté angoisses.

Déjà, si vous êtes hétérosexuel, le plaisir anal ne fera pas de vous un homosexuel – vouloir expérimenter ce côté-là ne révèle rien de tensions sous-jacentes (si ça vous inquiète tant que ça). Le massage de la prostate permet en outre d’éviter les risques de cancer, et non, ça ne fait pas mal quand on évite de mal s’y prendre. C’est aussi une pratique qui permet de se connecter très intimement à celui/celle qui vous a sur le bout des doigts.

– Côté relaxation.

Si vous débutez, essayez de faire en sorte que le donneur (ou la donneuse) garde un contact visuel avec vous. Placez-vous sur le dos, fesses surélevées sur un oreiller : cet angle donnera un meilleur accès à la zone. Si vous n’avez pas besoin de contact visuel, une position à genoux, ou debout appuyé sur un lit, fonctionne aussi très bien. Puisqu’il ne sert à rien de dire « relaxe-toi » à quelqu’un qui stresse (sous peine qu’il vous colle une beigne), tentez l’exercice de respiration suivant : inspirez en deux temps, soufflez sur quatre temps. Continuez pendant trente secondes. L’expiration permet automatiquement de détendre les muscles – or quand on stresse, on se tend dans le slip.

– Côté lubrifiant.

La salive n’est pas un lubrifiant et les gels à base d’eau sèchent trop rapidement. Préférez le silicone, et remettez-en tout le temps : lubrifier l’anus ne suffit pas, il faut aussi lubrifier à l’intérieur. Choisissez une texture aussi épaisse que possible. Seul souci : le silicone n’est pas compatible avec les sextoys… Si vous allez utiliser des jouets plutôt que des doigts, vous pouvez opter pour un gel à base d’huile – mais pas si vous utilisez un préservatif ou des gants en latex.

– Côté donneur / donneuse.

Coupez-vous les ongles et passez-en la surface sur vos lèvres, qui ont la même sensibilité qu’un anus. S’il y a des aspérités, limez. Sinon : utilisez des gants.

– Anticipation.

Ce qui se passe dans le porno est magique, au même titre que les émissions de télé concernant la cuisine sont magiques. Les oignons ne cuisent pas en trois secondes, avec la vaisselle qui se nettoie automatiquement. Puisqu’on parle de nettoyage : ne vous lavez pas forcément à fond à chaque fois – pour préserver votre flore interne. Si vous avez des inquiétudes, contentez-vous d’éviter ce genre de jeux au réveil, achetez des draps sombres ou imperméables, et surtout : les accidents sont rares.

– Excitation.

Vous vous faciliterez grandement la tache si le receveur est excité (comme pour les femmes dans un cadre de pénétration vaginale) : combinez l’intromission avec une fellation, un massage des testicules, des mots, des caresses, n’importe quoi qui marche. Les sensations seront très différentes si l’homme est déjà excité, et vous ne voulez JAMAIS prendre votre partenaire par surprise. Le mieux ? Lui demander. Est-ce que ça tue la passion ? Pas si vous en faites un jeu érotique. Suggestion : faire en sorte que ce soit le receveur qui demande à être pénétré, en massant la zone par cercles, jusqu’à ce qu’il vous supplie de passer à l’étape suivante.

– Première intromission.

Deux possibilités :

Allez avec votre doigt d’avant en arrière, tout doucement, un peu plus profond à chaque fois, pour apprendre au corps que cette « invasion » n’en est pas une.

Technique que je trouve plus efficace : faites glisser votre doigt, légèrement incurvé, sur toute la longueur du sillon interfessier, longtemps – comme un jeu sexuel. A un moment le bout du doigt va « accrocher » l’orifice. Quand c’est fait, pressez quelques secondes vers le bas, puis le haut, puis le bas, par vagues de cinq secondes… en avançant d’un millimètre à chaque fois. N’essayez pas à tout prix d’avancer. Si ça coince, attendez ou recommencez une autre fois : se focaliser sur un but à atteindre rend la pratique plus compliquée (et vous n’avez pas envie de coller la pression à quiconque).

Si vous devez ajouter un deuxième doigt, pressez le premier vers le bas, et ajoutez le suivant au-dessus.

– Rythme.

Si vous trouvez que vous y allez lentement… ralentissez encore. Vous pourriez bien avoir des surprises. Par ailleurs, si vous allez lentement, vous laissez au receveur la possibilité de bouger pour imprimer son propre rythme : vous lui laissez le contrôle.

– Trouver la prostate.

La glande grossit avec l’âge (et avec l’excitation) : elle peut être difficile à trouver sur quelqu’un de 25 ans, mais rarement sur quelqu’un de 55 ans. Vous saurez que vous êtes au bon endroit selon des critères qui varient selon les receveurs : le plaisir, bien sûr (parfois il faut réessayer plusieurs fois avant d’en éprouver, parfois c’est génial immédiatement), une envie d’uriner (si le donneur appuie trop fort), la sensation qu’on va avoir un orgasme (la prostate gonfle jusqu’à l’orgasme, c’est donc une sensation normale), le changement de taille et de texture pendant le massage, pour certains une réduction de l’érection suite à la relaxation des muscles… ça va dépendre. Mais franchement, quand vous sentez une boule, vous y êtes et ça ne demande pas un doctorat 🙂

– Stimuler la prostate.

Caressez sans pousser : de haut en bas, de gauche à droite, par petits ou grands cercles, par tapotements (140 tapotements par minute, paraît-il), en faisant le geste de « viens par ici » avec son doigt, en cumulant ou non avec des mouvements de va-et-vient. Variez vos effets jusqu’à ce que l’orgasme approche. Quand le receveur commence à perdre le contrôle, restez absolument sur le même mouvement et surtout, n’arrêtez pas ! Sinon la personne vous haïra pour toujours (si si).

– Ce que vous pouvez espérer en tant que receveur.

Si vous êtes chanceux, un orgasme multiple. Mais le plus souvent, un orgasme décrit comme plus long, à la fois plus intense et plus diffus. Vous pourrez peut-être jouir sans autre forme de stimulation : uniquement de l’intérieur (comme une femme avec le point G).

– Jouets.

Je ne m’étendrai pas sur le choix, très personnel, entre pegging (gode-ceinture : choisir un dildo long et étroit, parce que la ceinture vous fait perdre quelques centimètres) et plugs (la marque constamment citée est Aneros, mais vous saviez déjà)… Choisissez des jouets doux dans leur texture, faciles à nettoyer (le silicone est top), avec absolument un embout pour ne pas « perdre » le jouet à l’intérieur. Prenez un modèle recourbé plutôt que droit (pour toucher la prostate), éventuellement pourvu d’un bulbe à son extrémité (pour la même raison). Si vous voulez envoyer le receveur dans les étoiles, on chuchote qu’il faudrait utiliser une MagicWand pressée sur un stimulateur prostatique classique.

– Après l’orgasme.

Attendez une minute avant de retirer votre doigt (en plusieurs temps, en vous calquant sur les expirations de votre partenaire). Pour le receveur : ne foncez pas aux toilettes pour vous débarrasser du lubrifiant. Donnez quinze minutes de repos à vos muscles.

Je vous laisse à vos travaux pratiques 🙂

A propos de l'auteur

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