Cher Professeur,
Je suis une femme âgée de 45 ans. Je veux garder l’anonymat et je compte sur votre compréhension. Je viens de terminer de lire votre dernier livre « Psychologie de l’érotisme » et dieu sait combien ce livre m’a intriguée. En réalité, vous avez abordé des questions fondamentales concernant la logique et la mise en œuvre du fantasme, notamment chez la femme. J’ai aussi aimé votre théorie des quatre stades et je la trouve tout à fait adéquate quant à ma situation personnelle.
Je me présente, je m’appelle Sarra. Je suis d’origine maghrébine. J’ai 45 ans. Je suis mariée. J’enseigne à la faculté la langue espagnole. Je suis, comme on le dit dans notre société, « une femme de bonne famille ». Je suis une épouse fidèle, proche de son mari et je comble le manque d’enfants par des voyages un peu partout quand le temps le permet. J’ai une vie sexuelle très normale voire monotone, mais cela ne me dérange aucunement. Je ne suis ni une nymphomane, ni une femme curieuse sexuellement. Je suis, je le pense, une femme très ordinaire qui a des désirs ordinaires comme tout le monde.
Cependant, j’ai vécu une expérience qui a changé ma vision des choses et la manière avec laquelle je perçois mon corps. Physiquement parlant, je suis une femme de peau blanche, cheveux noirs et longs. J’ai quelques formes mais qui sont jolies selon les échos que je reçois ici et là. Je suis il faut le dire attirante, surtout chez les jeunes qui aiment comme ils disent les MILFS. Mais, je suis une femme très pudique, assez indifférente quand je sors dehors et j’entretiens des rapports cordiaux avec mes collègues au travail ainsi qu’avec mes étudiants. D’ailleurs, à la faculté, j’essaye toujours de porter des vêtements classiques et conformes à l’espace dans lequel je travaille. Je suis en outre timide et très romantique. Je n’ai jamais eu de fantasmes sauf peut-être quand j’étais plus jeune celui de rencontrer un prince charmant sur un cheval blanc ! C’est pour vous dire combien je suis terre-à-terre. Même durant mes séjours linguistiques en Espagne, j’étais une jeune femme très investie dans les études et la recherche académique. Je n’ai jamais eu une amourette avec quiconque même si beaucoup de mecs espagnols m’ont proposé des avances.
Pour revenir à l’expérience que j’ai vécue et c’est l’objet même de cette lettre, il faut que je vous explique un peu le contexte de la chose. C’était durant l’été 2014, j’étais avec mon mari dans un petit restaurant à Tunis, on dînait ensemble. Je vous avoue tout d’abord que lorsque mon mari mange, il se comporte comme un ogre, même si je l’aime à mourir, je déteste la manière avec laquelle il aborde la nourriture. Il a toujours la tête dans le plat et il entre dans une forme de transe qui le coupe du monde qui l’entoure… J’étais donc avec lui on dînait ensemble cet été là. Je portais une robe bleue qui m’arrivait jusqu’aux genoux, des tallons hauts et un débardeur. Face au restaurant, il y avait des voitures garées de l’autre côté de la ruelle à une distance de 15 mètres. Le restaurant se trouvait dans une nouvelle aire urbaine en construction. Il y avait donc, ce soir là, des maçons qui jouissaient de la vue de belles femmes venues dîner. A un moment j’ai senti qu’on m’observait. J’ai levé la tête et là j’ai vu deux maçons, aux jeans déchirés, le dos collé à une des voitures d’en face en train de me scruter soigneusement. Au début je n’ai pas réalisé mais j’ai remarqué après qu’ils mataient mes jambes. En fait, j’avais les jambes légèrement écartées sans m’en rendre compte. Machinalement, j’ai resserré mes jambes. Je me sentais gênée. Leur réaction était rapide, ils ont tourné la tête. L’anecdote aurait pu se terminer là. J’aurais pu les ignorer. J’aurais pu terminer le dîner et rentrer chez moi avec mon mari comme une femme sage. Mais je ne sais pas, je ressentais un étrange sentiment. Mon cœur battait trop fort. Mes mains tremblaient. J’ai commencé à ressentir un mini-orgasme en pensant à l’idée même d’écarter un peu mes jambes devant ces deux inconnus. Doucement et sans lever le regard, tout en parlant à mon mari de choses anodines, j’ai écarté un peu mes jambes en créant un petit tunnel qui menaient jusqu’à ma culotte. J’ai attendu un peu et j’ai levé la tête faisant semblant de scruter le monde qui m’entoure. Et là, j’ai remarqué que les deux maçons étaient aux-aguets. Ils ont bougé pour mieux rester dans l’axe face à moi. J’ai écarté encore les jambes tout en parlant à mon mari. Ils ont bougé. J’ai remarqué que l’un deux avait une main dans sa poche. En réalité, il se masturbait. L’autre faisait semblant de parler au téléphone, mais en réalité, il me matait. J’ai ressenti un désir fou, une sorte de décharge électrique qui faisait frissonner tout mon corps. Mes jambes étaient lisses et bien chaudes. Je venais de me faire un hammam suivi d’une épilation intégrale et d’un massage magnifique. Je me disais que ces pauvres maçons n’ont jamais vu des cuisses pareilles, offertes à vue. Mon mari mangeait encore comme un affamé. Je lui ai dit que je devais aller deux secondes aux toilettes. Il n’a pas levé la tête, le couscous était plus important à ses yeux. Je me suis levée et j’ai pris mon sac à main. Avec un rapide coup d’œil vers les maçons j’ai remarqué leur déception. Ils se disaient que j’allais quitter les lieux. Mais ils ne savaient pas que j’allais aux toilettes et que si j’ai pris mon sac, c’était pour enlever discrètement ma culotte et la ranger doucement sans que personne ne rende compte. De retour, je me suis assise, et là, c’est moi qui menais la dance. J’ai laissé mes jambes collées sans rien faire. Les maçons étaient toujours là, mais lassés de me voir ainsi, ils ont commencé à faire un va-et-vient près de la voiture en face comme des lions en rut. J’ai vu leurs visages. Ils avaient un regard bestial, des yeux perçants, j’imaginais leurs queues en érection, des queues poilues, bien dures, nauséabondes, puantes, mais j’aimais l’idée : des queues de maçons, ouf ! Ma chatte a commencé à me titiller. Je ressentais un désir intense qui me faisait jaser. J’ai écarté un peu les jambes en faisant semblant de dire à mon mari de me donner un peu de pain. J’ai écarté au maximum pendant quelques secondes. De loin j’écoutais des sons, des paroles confuses qui sortaient de la bouche des maçons. C’était des sonorités a****les. J’ai jeté un regard discret. Les deux étaient accroupis comme des joueurs de foot pendant une séance photo. Je faisais attention pour que personne ne remarque la scène. Je craignais aussi que les maçons me prennent en photo avec leurs portables … qui sait ?
J’ai passé la soirée à faire un jeu de jambes. Montrant parfois ma chatte et jouant parfois à la femme pudique. La table de dîner était en fer, j’avais la possibilité de mettre l’une des jambes sur le support et laisser l’autre au sol. Ils avaient une vue imprenable. Je mouillais légèrement. J’avais le visage tout rouge. Mon cœur allait exploser. Face à moi, les deux maçons avaient les mains dans les poches. Ils se masturbaient avec frénésie. Ils frottaient avec intensité. Mon mari a terminé de manger. Je lui ai dit que je ne voulais pas vraiment terminer mon plat. Je voulais le garder dans son monde à lui. Il a pris le plat en jetant sa tête dedans. J’avais encore un bon quart d’heure pour jouer avec ces inconnus. J’ai mis mes deux pieds sur le support qui tenait la table et j’ai reculé un peu en disant à mon mari que j’avais un petit mal au dos et que cette position me soulageait. J’ai pris aussi mon téléphone pour faire semblant d’écrire un SMS tout en faisant bouger mes deux jambes. Ils avaient une vue imprenable sur ma chatte toute lisse, toute épilée, toute ouverte aux regards bestiaux et a****liers. En me levant la tête j’ai remarqué que l’un d’eux avait le pantalon tout mouillé. Il a éjaculé. Il s’est levé et il est allé derrière la voiture. Il ne pouvait rester ainsi dans la rue. L’autre quant à lui a arrêté de se masturber. Il ne voulait pas éjaculer. Il voulait faire patienter le désir. Il mordait ses lèvres, se grattait les cheveux, faisait des « han» avec sa bouche tel un âne excité. J’ai écarté encore mes jambes sans les regarder pendant un bon moment. Puis l’unique voyeur s’est éclipsé. Il a pris son pied comme son acolyte. Ils ont disparu à jamais.
Cher professeur,
Ce fantasme me hante depuis. Mais j’ai toujours eu des lignes rouges. Pas question de devenir exhibitionniste. Pas question d’expérimenter cela dans d’autres lieux, comme à la faculté par exemple. Cependant, j’aimerai bien refaire l’expérience même s’il s’agit d’un acte assez dangereux si l’on tombe sur le mauvais voyeur. Imaginez un inconnu me suivre jusqu’à chez moi et Dieu sait ce qui va m’arriver. Je suis tiraillée entre le désir de refaire l’expérience et la peur de franchir certaines limites. Heureusement que votre livre m’a réconfortée. Ce fantasme m’a permis, paradoxalement, d’avoir plus confiance en moi. Je suis devenue plus coquette, plus ouverte, plus expressive. force cependant est de constater que je ne verrai pas d’un mauvais œil une autre expérience du genre … qui sait ?
Cordialement, Sara.
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