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Au sommet

Au sommet



Nous disposions d’un duplex au haut d’un petit immeuble. Ponctué d’une
belle terrasse, je m’étais exclamé le premier jour : ceci sera mon havre
de paix. On y effectuera des parties apéro et des grillades. Assurément
j’y bronzerais l’été. A cet égard il y avait un recoin à l’écart des
regards où je pouvais à tout loisir m’installer nue sur un transat.
Cette touche coquine ne laissa pas de me rendre sympathique le nouvel
appartement. Il avait coûté bonbon mais ce n ‘était pas le moindre dont
se put montrer capable mon Jules. Nous nous étions rencontrés sur le
Net. Il était tout à mes pieds.

Il avait du ramer pour m’att****r. Genre amazone j’étais rétive au types
collants et par trop possessifs. L’âge aidant j’avais troqué les
sentiments contre davantage d’efficacité. Le bonheur était devenu
synonyme de jouissance et du mépris des importuns. J’avais convenu avec
mon ami que l’un et l’autre avaient droit à des apartés sexuelles. Nous
devions faire en sorte de ne blesser l’autre. De ne point le
déconsidérer auprès des tiers. De lui offrir enfin notre part enjouée et
positive. Cela n’empêchait pas que nous nous offrions à l’occasion des
parties à quatre avec nos amants respectifs.

Mon statut de commerciale à cet égard me laissait une grande liberté et
l’opportunité de croiser nombre d’hommes. Mon air de brune fatale
chavirait les cœurs et autre chose et je n’ai jamais pu résister à la
tentation de remercier celui qui me témoignait son envie. un homme qui
bande pour vous doit être récompensé d’une façon ou d’une autre.
L’ivresse m’envahissait la tête. J’ai maintes fois fait n’importe quoi.
Avec le recul je suis soufflée de tant d’audace et d’inconscience. Je
n’avais cure qu’on me prit pour une folle ou une salope. Une telle
réputation me flattait.

Heureusement je n’écumais pas toujours les routes. Mon auto avait droit
à se reposer sur le parking. Je pouvais à domicile gérer mes affaires.
On ne sera jamais assez reconnaissant au numérique d’avoir changé nos
vies. A mes heures perdues je draguais sur le Net. Selon je rencontrais
à l’hôtel, allais chez le type ou le faisait venir en de rares fois dans
mon duplex. J’étais demeurée insatiable quant au sexe. Le premier été
venu j’ajoutais cependant une nouvelle corde à mon arc. Bientôt usais-je
et abusais-je du bronzage intégral. Cette terrasse était espace divin.

Le soleil parvenait dans le coin où je demeurais à l’abri des regards
vicieux. De toute façon je n’avais en visa à vis que quelques pavillons
et deux grands immeubles à près de cent mètres. Seuls des types pourvus
de forte jumelles pouvaient violer mon intimité. Cependant cette
perspective d’être vue et matée bientôt m’excita. Aussi vins-je à jouer
avec l’hypothétique voyeur. Ainsi sortais-je des fois nue de mon petit
coin pour aller chercher une chose. Je demeurais ainsi quelques minutes
offerte. Ou bien je ne laissais paraître hors du même recoin que mes
cuisses et mes jambes.

J’imaginais les types rêvant et se masturbant. J’aimais pouvoir les
rendre fous. Un soir sachant mon compagnon à l autre bout de la France,
j’avais fait venir un de mes zélés amants. Nous fûmes traversés de la
même fantaisie de baiser sur la terrasse. La pénombre et l’absence de
lune nous préservaient relativement. Je n’excluais pas cependant qu on
put nous distinguer. J’eus bien voulu faire un jour de même en plein
soleil et au su de tout le monde. En attendant j’escomptais qu’un jour
un voyeur et secret admirateur se manifeste. Je n’attendis pas longtemps.

Un matin je découvris sur le pare brise fiché dans l’essuie glace, un
petit mot qui prêtait à peu d’équivoque. Le type avouait me mater depuis
longtemps avec des jumelles. Il voulait me contacter et me laissait ses
coordonnées. Hésitant je n’en gardais pas moins son papier sur moi deux
jours. Puis un matin sur un coup de tête et après m’être ennuyée dans
une réunion j’adressais un mail au type. Je lui demandais tout de go ce
qu’il attendait de moi. Je voulais voir surtout s’il avait quelque
esprit ou se révélait un de ces nigauds et analphabètes que je réprouve.

J’avais de la chance. Mon cochon avait des lettres. Du moins me
répondit-il assez vite ce jour-là pour que je ne pus soupçonner qu’il
avait prémédité ses réponses. D’ailleurs le reste de l’échange à la
volée me confirma son fond et sa virtuosité. Seul son âge qu’il ne tint
pas à me cacher eût pu me rebuter. A mes quarante ans il opposait la
soixantaine. Cependant j’avais eu de bons amants autrement plus vieux.
Ceux-ci se révélaient des plus vicieux et performants. Bref il passait
haut la main les premières épreuves de l’examen. Je ne l’en faisais pas
moins lambiner.

Je n’en voulus pas moins lui offrir un gage de ma bonne volonté. Je lui
signalais un beau jour de fournaise que je m’exposerais nue un quart
d’heure sur la terrasse. Je n’avais point encore sacrifié à une pareille
audace. Il est indubitable que quelques autres en profiteraient et se
rinceraient l’œil. Quoiqu’il en soit mon exposition n’était vouée qu’à
un seul. Je sus plus tard qu’outre la jumelle, il m’avait pu filmer avec
une caméra nantie d’un zoom formidable. J’y vis comme une métaphore
sexuelle. Ce détail acheva de me convaincre de le rencontrer. Mon
chevalier l’avait bien mérité.

Au téléphone je goûtais son timbre mâle et viril. Il était récent
retraité de l’aviation civile. Il faisait tennis, équitation et golf. Le
parfait gentleman. Non pas que je dédaignas l’ouvrier et le rustaud
routier mais là tout au moins étais-je assurée d’une brillante
conversation de surcroît au sexe. Sans être beau cet homme avait un
regard franc et pétillant d’intelligence. Je tombais à l’instant sous le
charme. Nombre de femmes durent tomber dans son escarcelle. Il obtint
rapidement mes faveurs. Je n’avais rien caché de mes vices et qu’il
pourrait tout sur moi. Nous baisâmes comme deux fous.

Il voulut arpenter avec moi une ou deux fois la terrasse qu’il n’avait
vu que de trop loin. Il m’exprima l’émotion éprouvée de vérifier la
distance entre la réalité d’un objet et le fantasme qu’on en a formé car
appréhendé de si loin. Cette terrasse était somme toute banale. Il
l’avait rêvé comme un paradis d’Allah où se promenait l’houri que
j’étais. Nous en plaisantâmes. Il prit la liberté de m’enlacer et de
m’embrasser au su de tous. Je vis qu’il voulait manifester son orgueil
de mâle et marquer à ses hypothétiques rivaux que je lui appartenais et
qu’il m’avait vraisemblablement sauté.

Le bougre collectionnait toute sortes de vidéos de ses maîtresses et ses
ébats avec. Il filmait aussi à la dérobée et pour satisfaire son vice
voyeur quelques salopes dont j’étais. Il voulut bien m’en montrer deux,
trois échantillons. La qualité en était imparfaite. L’éloignement et
bien qu’il disposât d’un bon matériel nuisait à la netteté de l’image.
On voyait cependant une femme nue arpentant sa terrasse. J’étais
satisfaite qu’on ne put reconnaître. De toute façon j’étais souvent
nantie de lunettes. D’autres peut-être m’avaient filmé. Tous ces regards
invisibles m’excitaient.

Ainsi en fis-je mon amant. J’en écartais quelques autres ineptes et trop
malotrus. Cependant une fois goûtais-je à l’abord cavalier d’un autre
voisin. Encore un vieux. Parvenu à mon niveau à un feu et après avoir
baissé sa vitre, il me montra ostensiblement une photo. Je perçus
d’emblée que c’était moi prise de loin sur la terrasse. Nous nous
arrêtâmes peu loin et eûmes une franche discussion. Je pouvais
facilement l’envoyer balader. Son chantage était des plus ridicules.
Cependant affectant l’émoi je lui demandais qu’il me céda la photo en
échange d’argent ou d’autre chose.

Narquois il répondit qu’il me la céderait volontiers pour rien et que
c’était infamant de faire chanter une jolie femme et de lui voler son
argent. Cependant il ne tenait qu’à moi de le remercier de la céder pour
rien. Comprenant à demi mot je lui dis de me suivre en un endroit
tranquille. Près d’un bord de canal, il obtint hâtivement une pipe.
Cependant m’ayant par trop excitée avec son doigt j’accordais qu’il me
baisât en levrette en l’un l’autre orifice. Je lui donnais confirmation
que la salope sur la photo était la même en vrai. Cet été là je crus
devoir faire la fiesta avec mes amis sur ma terrasse. Je la savais un
paradis pour certains.

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