(Récit écrit dans le cadre d’un concours « érotico-horrifique » pour Halloween. Bonne lecture à tous et toutes.)
Le froid s’était violemment abattu sur la ville de Saint Étienne et la nuit avait petit à petit envahi les rues. Je m’engouffrai dans une ruelle sombre. Seules quelques boutiques, encore ouvertes, éclairaient les pavés de la rue piétonne, d’habitude bien plus accueillante.
J’accélérai le pas, un peu inquiète de me retrouver seule dans cette ruelle un soir de 31 octobre.
J’arrivai enfin à destination et jetai un coup d’œil à la devanture du magasin : une vitrine crasseuse ornée de toiles d’araignées. A l’intérieur régnait un sinistre bordel d’objets poussiéreux, sans aucun doute l’ambiance parfaite pour une boutique d’antiquités.
A deux doigts de tourner les talons, je trouvai le courage de pousser la porte, bien décidée à trouver le parfait cadeau d’anniversaire pour mon père. L’endroit était effroyablement silencieux. Mise à part la petite cloche qui avait résonné à mon entrée, le silence à l’intérieur était total.
La visite de la boutique fut plus que périlleuse. Un vrai parcours d’obstacles, je slalomais entre les tonnes d’objets anciens entassés un peu partout et les nombreuses étagères menaçant de céder à tout instant sous le poids de vieux bouquins poussiéreux.
Rien ne me parut vraiment intéressant jusqu’à ce que mon regard se pose sur un tableau accroché derrière le comptoir. Je n’en voyais qu’une partie à cause d’un drap blanc qui le recouvrait sur une bonne moitié.
On pouvait voir sur cette peinture un homme habillé tout de noir, assis sur un cheval à la robe sombre. Le visage de ce cavalier semblait caché sous une capuche. Seuls ses yeux rouge sang, tels ceux d’un démon, étaient apparents. Il brandissait une épée à la main. Une arme qui étincelait de mille feux. Derrière lui, le paysage magnifique d’un coucher de soleil, dont les couleurs brillantes tranchaient complétement avec les teintes sombres de cet homme et de sa monture. Je ne saurais dire pourquoi ce tableau m’attirait autant, mais je le trouvais parfait pour mon père.
Soudain la voix du propriétaire de la boutique me fit sursauter.
-Je peux vous aider jeune fille ?
-Bonjour. Ce tableau est-il à vendre ?
L’homme se tourna pour découvrir le tableau en question.
-Il est à vendre oui… Si vous n’avez pas peur de sa malédiction, dit-il avec un léger sourire malicieux accroché au visage.
-Une malédiction ?
-Parait-il que ce tableau représente le diable et qu’il serait maudit. Qu’il n’apporterait que de terribles dangers à son propriétaire.
-Amusante histoire, mais je ne crois pas trop aux légendes. Je le prends !
-Je vous aurai prévenue ! Finit par dire le vieil homme sur le ton de la plaisanterie.
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La soirée Halloween, organisée par mes colocataires, semblait battre son plein lorsque je débarquai dans l’appartement le tableau sous le bras.
Erwan, l’un de mes coloc, déguisé en pirate, me sauta carrément dessus, ne me laissant pas le temps de poser mes affaires :
-Putain Émilie, mais t’étais où ? Tous nos potes sont arrivés !
-J’étais en ville, t’inquiète je serais bientôt prête.
Erwan jeta un œil sur le tableau et me taquina :
-Tu ne comptes pas accrocher cette horreur dans l’appart ?
-Va te faire foutre, c’est pour mon padré ! Bon, je vais me changer, je te donne un coup de main après.
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L’ambiance était bouillante dans l’appartement. Les voisins allaient certainement beaucoup nous détester. Peu m’importait, je m’amusais comme une petite folle et j’avais fait sensation dans mon costume de petite infirmière. Beaucoup de mecs semblaient soudainement très intéressés par ma conversation !
Une chose était sûre, je n’allais pas passer la nuit seule. Et l’avantage c’est que je n’avais que l’embarras du choix. Les plus beaux mecs de Saint Étienne semblaient s’être donné rendez-vous dans notre appartement !
Je jetais mon dévolu sur un beau maître-nageur. Le costume était simple, mais terriblement sexy. Il était habillé d’un petit short rouge et de lunettes de soleil. J’ai craqué sur lui au premier regard. Un sifflet pendouillait le long de ses abdos parfaitement dessinés, argument supplémentaire pour lui faire mon numéro de charme et l’attirer petit à petit jusqu’à ma chambre, pour clôturer cette nuit Halloween de façon plus torride.
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J’étais allongée sur mon lit, son corps brûlant se frottant contre ma peau. Une bataille de langues s’était engagée entre nous deux et ses mains venaient de glisser sous ma petite jupe blanche pour caresser mes cuisses et se rapprocher de plus en plus de mon string. Je le sentais très excité. Mon petit jeu de séduction, entamé en début soirée, s’avérait payant.
-J’ai tellement envie de toi.
Je caressais ses abdos, laissant son odeur sauvage m’enivrer. Je fondais complétement, me laissant emporter par cette envie folle de sexe. Il était sexy à souhait et son corps une merveille à caresser.
Sa peau ondulait de sensualité. Un désir ardent nous consumait. Il me dominait irréversiblement de tout son poids. Sa respiration était haletante synonyme d’un intense désir. Mon entrecuisse était trempé.
J’avais envie de lui. Envie de sa queue, envie qu’il me fasse l’amour comme un fou.
Sa main écarta mon string et je sentis ses doigts chatouiller ma petite chatte. Il la caressa de façon plus poussée, avant de faire glisser un doigt, puis un deuxième à l’intérieur de mon antre humide. Il souleva mon haut et posa sa bouche sur mes seins tout en continuant à me doigter. Ma main s’aventura sur le tissu de son short, caressant sa bosse. Je le sentis dur. Maladroitement, je fis glisser son short et son boxer, libérant un sexe de très bonne taille. J’entrepris de le caresser comme pour mieux appréhender et dompter la bête. Elle semblait si grosse, si puissante. Ma main l’entoura le branlant sur toute la longueur. Je sentais cette queue durcir entre mes doigts.
Il se releva, se positionna à genoux au-dessus de moi. Fou de désir, il approcha son sexe contre mes lèvres.
– Suce-moi, petite coquine d’infirmière !
Mes lèvres épousèrent la forme de son gland, le pompant délicatement tout en caressant ses boules. Ma main remonta sur la base de sa queue pour le branler. Ma bouche s’activa plus vite autour de sa bite, laissant ma salive s’écouler le long son membre imposant. Je voulais le rendre dingue de désir. Je plongeais mon regard dans le sien tout en le suçant avec gourmandise, comme pour le défier du regard. Il donna quelques coups de reins, comme pour me prendre la bouche, enfonçant son sexe toujours plus loin. Puis il retira sa queue, ouvrit un bouton de ma blouse d’infirmière cochonne. Sa queue glissa dans la petite ouverture de ma tenue et continua sa course entre mes seins.
-Oh putain, tes seins ! J’ai rêvé d’y glisser ma bite toute la soirée, dit-il d’un air très coquin.
Je positionnai alors mes mains de façon à compresser ma poitrine autour de sa queue. Je l’entendis gémir de plaisir, devenir plus sauvage, accentuant de façon plus brutale les vas et viens entre mes seins.
-Tu me rends complétement dingue ! J’ai trop envie de te baiser dans ta petite tenue d’infirmière !
– Alors vas-y baise moi !! Montre-moi ce que tu sais faire, sauveteur des mers !
Il me retira mon string, sortit un préservatif et monta sur moi. Je sentis alors son gland approcher de ma fente et caresser mes lèvres, alors qu’il m’embrassait à pleine bouche.
Puis ses yeux se fixèrent sur les miens, son regard pervers annonçait la couleur. Il poussa brusquement sa queue en moi. Un coup de rein puissant, qui me fit lâcher un langoureux gémissement.
-C’est ma bite que tu voulais !
-Oh oui, tu n’imagines même pas à quel point j’en avais envie !
Son sexe glissa en moi avec une facilité déconcertante. Sa respiration devint plus bruyante, plus sauvage. J’enlaçai mes jambes autour de ses hanches puis j’ondulai mon bassin, comme pour augmenter l’intensité de ses coups de reins. Je voulais sentir sa queue taper plus fort en moi. J’avais envie qu’il devienne plus sauvage. Il me défonçait sans aucune retenue, son bas ventre claquant contre mon corps.
Je m’offrais à lui sans aucune réserve, gémissant comme une folle dans son cou.
Il me baisait de toute la longueur de sa queue. De plus en plus fort. Agrippant mes fesses comme pour mieux m’attirer à lui, dévorant mes seins à pleine bouche.
Je me sentis partir, il allait jouir.
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Alors que je me lovais dans les bras de mon amant d’un soir, je l’entendis me dire :
-Dis donc jolie infirmière, tu as des gouts particuliers en matière de déco !
Je levai les yeux vers le tableau :
-Tu n’aimes pas ?
-Il a des couleurs magnifiques sur le paysage d’arrière-plan, mais ce type, sérieux, il me fait flipper. J’ai l’impression que ses yeux rouges m’observent !
-C’est Halloween qui te monte à la tête !
-T’as sans doute raison.
Il m’embrassa sur le front :
-Bonne nuit belle infirmière !
Je lui souris une dernière fois avant d’éteindre la lumière.
Le sommeil me gagna rapidement.
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Je devais être en train de somnoler quand j’ai senti quelque chose toucher ma jambe. Je m’étais redressée d’un bond, observant le bas du lit. La chambre était à peine éclairée par la lumière naturelle de la lune. J’avais réellement senti quelque chose.
Soudain, un bruit sourd venant du coin de ma chambre attira mon regard. La panique m’envahit en une fraction de seconde lorsque je découvris une ombre semblant m’observer, juste à côté de mon armoire. Je devinai à peine les contours d’une forme humaine. Seuls deux points rouges brillaient intensément dans le noir.
Instinctivement, j’attrapai le bras de mon amant pour le réveiller. Mais j’avais beau le secouer, impossible de le faire réagir.
Je tournai à nouveau la tête vers l’angle de ma chambre. L’ombre avait maintenant disparu, laissant place à une chaise vide.
Je tremblais de tout mon corps. Est-ce que j’avais fait un mauvais rêve ? Mon imagination me jouait-elle des tours ?
Je tentai de me calmer, de mettre ça sur le compte de l’alcool. Mais alors que je cherchais dans la pénombre ma bouteille d’eau sur la petite table de nuit, une main m’attrapa le poignet pour me tirer hors du lit.
Je tentai de résister en m’accrochant fermement aux draps du lit. Je ne voyais que les deux yeux rouges à quelques centimètres à peine de mon visage. La main serra plus fort mon poignet, je me sentis glisser lentement sur le matelas m’approchant dangereusement de cette ombre au regard maléfique.
Cette main continuait de me broyer le bras, j’essayais de me débattre, pleurant à chaudes larmes, cherchant de ma main libre n’importe quoi pour me défendre. J’hurlais comme une folle, appelant à l’aide.
Dans le noir complet, je donnai des coups de pied violent sans jamais parvenir à atteindre ma cible qui continuait de me tirer et me serrer le poignet toujours plus fort.
A tâtons, je finis par attendre l’interrupteur de ma lampe de chevet.
La lumière envahit immédiatement la pièce et la main qui me tenait prisonnière me lâcha aussi sec, me laissant lourdement retomber sur le lit.
Mes yeux balayèrent le bas du lit. Personne. J’observais la pièce. Pas la moindre trace de cette ombre. Je devenais complétement folle. Cette silhouette noire, ses yeux rouges…Le diable ? Ce n’était pas possible.
Je me tournai vers mon amant. C’est à ce moment que je compris pourquoi celui-ci n’avait pas bougé d’un pouce. Je découvris son corps inerte, transpercé de part en part par une large épée de métal. Je poussai un hurlement atroce. Le maitre-nageur était allongé immobile, l’arme plantée profondément dans sa poitrine, le regard pâle, rempli de terreur, du sang jaillissant encore de son torse.
Je me mis alors debout et couru en nuisette jusqu’à la porte. Des larmes de peur coulaient sur mes joues, j’ouvris la porte et me mis à hurler dans le couloir.
Je finis ma course au fond du couloir, percutant de plein fouet Erwan qui venait de sortir de sa chambre, réveillé par mes cris.
-Émilie, mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu vas réveiller tout le monde !
-Il…mort…l’ombre…sang….
Impossible pour moi de sortir une phrase cohérente, tellement je tremblais sous le choc d’avoir trouvé un cadavre dans mon lit.
Erwan tenta de me calmer, en vain. Il se dirigea lentement vers ma chambre, alluma la lampe et disparut à l’intérieur. Quelques secondes s’écoulèrent.
Des secondes qui me parurent durer une éternité. J’attendais dans le couloir, grelottant d’angoisse.
Erwan passa à nouveau sa tête sur le seuil de ma chambre.
-Y a rien du tout Émilie, tu as dû faire un cauchemar.
Incrédule, j’avançai, lentement, jusqu’à la pièce et entrai.
Plus de cadavre sur mon lit, il avait disparu.
Seule ma couette roulée en boule se trouvait sur le bord du lit.
Mon regard se posa alors sur le tableau, avant de reculer immédiatement dans un cri d’effroi.
L’homme, sur le tableau, n’était plus sur son cheval. Mais juste à côté.
L’un de ses pieds reposant sur un corps au sol, tel un trophée de chasse. Un corps que je reconnus immédiatement. Le corps de mon amant, allongé de tout son long, portant toujours son short rouge et l’épée lui transperçant toujours la chair.
Les lumières de la chambre se mirent soudainement à clignoter puis disparurent laissant place aux ténèbres de la nuit. Des pas lourds résonnèrent dans la chambre. L’homme aux yeux rouges revenait. Il n’en avait pas fini avec moi. Les lampes s’allumèrent à nouveau. Erwan était face à moi. Derrière lui, l’homme en noir surgit, brandissant son arme en métal. Je n’ai pu prévenir mon ami du danger. La seule chose que j’eus le temps d’apercevoir fut l’épée sectionnant la tête d’Erwan. Son corps s’écroula sur la moquette de ma chambre. J’ouvris la bouche pour crier, mais aucun son ne sortit, étouffé par mes sanglots. L’homme aux yeux rouges leva à nouveau son épée et l’abattit sur moi.
C’est un cauchemar…ça ne peut pas être vrai…C’est impossible…
-Émilie…
-…
-Émilie, s’il vous plait, prenez ce verre d’eau.
-…
-Émilie… c’est l’heure de prendre vos médicaments.
Depuis un an je vis ici. Dans cet hôpital psychiatrique.
Depuis un an je n’ai plus prononcé un seul mot. M’enfonçant chaque jour un peu plus, dans ma folie.
La police n’a jamais pu résoudre les mystères de ce massacre survenu un soir d’Halloween dans un appartement d’étudiants.
Je suis la seule survivante.
Mais le diable en noir est toujours là.
Je sens sa présence. Toutes les nuits il continue de m’observer, de me hanter. Des visions toujours plus atroces me submergent dès la nuit tombée. Je le sais, son ombre me guette derrière les murs de cet hôpital. J’en suis persuadée, il m’attend.
Un jour il viendra me chercher. Et les massacres recommenceront…
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