Perchée sur un tabouret, accoudée au bar, Karine examinait la salle avec attention. Habituée à être la proie des jeunes et beaux célibataires musclés et bronzés de Floride, elle avait décidé d’inverser les rôles le temps d’un court séjour en Martinique. Elle avait choisi ce club de vacances avec soin, un peu à l’écart des plages tropicales, et constatait le sourire aux lèvres qu’il répondait à ses critères. Elle était visiblement la seule célibataire parmi une clientèle de couples seuls ou accompagnés de jeunes enfants. Elle allait se mettre en chasse d’un « homme déjà pris » pour se prouver qu’elle gardait tous ses pouvoirs de séduction. Elle repéra rapidement sa cible : un bel homme blond qui devait avoir une bonne trentaine d’années, un visage à croquer, un air énigmatique et surtout une étincelle flétrie dans son regard qu’elle interprétait comme un mélange de désir et de manque.
Philippe était assis contre sa compagne pour ce cocktail de bienvenue. Il se sentait sonné comme un boxeur mis K.O. dès le premier round. Il avait concocté en secret ce voyage dans les Caraïbes pour fêter leurs dix ans de vie commune. Au fond de lui, il espérait que le dépaysement et la beauté de l’île, l’ambiance détendue de cette résidence touristique, le romantisme de cette surprise allaient mettre Astrid dans de bonnes conditions. Elle pourrait enfin oublier l’intervention chirurgicale qu’elle avait subie il y a quelques mois maintenant, et qui lui avait ôté toute sensation sexuelle agréable. C’était en tout cas ce qu’elle disait. Les médecins invoquaient quant à eux un blocage psychologique puisqu’ils considéraient qu’aucune lésion ni anomalie anatomique n’était à déplorer. Quelques secondes auparavant, tous ses efforts avaient été anéantis par ce simple remerciement de sa femme.
— Oh merci mon chéri pour cette si bonne surprise ! Cinq jours dans cette île où il y a tant à voir, dans cette résidence où je n’ai pas encore réussi à dénombrer les piscines et autres jacuzzis. Au moins nous savons l’un comme l’autre que nous passerons un excellent séjour sans jamais nous ennuyer. Profitons de ce séjour et attendons notre retour pour nous réattaquer à nos petits problèmes intimes.
S’efforçant de garder un visage avenant et souriant, il avait le coeur gros et détourna le regard vers le bar pour éviter celui d’Astrid. Il eut l’impression fugitive que la superbe fille au bar l’observait, mais déjà elle détournait la tête.
Durant l’après-midi, alors qu’ils récupéraient du décalage horaire autour de la piscine, il remarqua à nouveau l’inconnue sur une chaise longue en face de lui, de l’autre côté de l’eau. À chaque fois, qu’Astrid regardait ailleurs, il avait l’impression qu’elle le matait de manière tout à fait indécente. Quand il croisa son regard, elle lui offrit un grand sourire. Il se faisait draguer par une midinette, superbe d’ailleurs, alors qu’il était avec sa femme ! Ce n’était pas croyable, mais il ne pouvait pourtant réfréner une forte érection qu’il cacha tant bien que mal sous son journal. Bientôt suivie par un intense sentiment de frustration.
C’est à ce moment qu’un message diffusé par les hauts-parleurs invita les vacanciers à profiter d’une initiation à la plongée sous-marine. Philippe se félicita de cette diversion bienvenue et proposa à Astrid d’en profiter :
— C’est gentil mon amour, mais pour le moment, j’ai trop envie de rester là à ne rien faire. Mais vas-y, toi ! Tu me raconteras.
Il monta donc dans le minibus. Il n’eut pas le temps de se réjouir d’avoir échappé à la tentation que la créature vint s’installer sur le fauteuil voisin du sien, murmurant d’une voix ensorcellante :
— Monsieur, la place est-elle libre ?
— Euh, oui, bien sûr… Ma femme préfère se reposer.
Il n’était pas très fier de lui, mais au moins il lui avait fait clairement comprendre qu’il n’était pas libre. Du court trajet il ne se souvient que du timbre de voix de cette sirène qu’il s’efforçait, tel Ulysse, d’ignorer.
Sur la plage, ils écoutèrent attentivement les consignes des moniteurs avant de passer les combinaisons. Ils trouvèrent le reste de l’équipement, masques, bouteilles et détendeurs dans l’embarcation où elle se trouva une nouvelle fois assise contre lui.
La plongée se passa sans incident. Il admira la flore et la faune aquatique aux couleurs chatoyantes sous les Tropiques. Il regrettait de ne pas s’être muni d’un appareil photo lui permettant de faire découvrir ces paysages à son épouse.
En remontant dans le bateau, il s’assit contre la cabine à côté d’un autre touriste. La sirène sortit à son tour de l’eau et vint s’installer juste en face de lui. L’air mutin, elle ouvrit sa combinaison, lui montrant que le haut de son bikini avait disparu. Lorsque le bateau prit de la vitesse et que l’attention des autres passagers se porta sur le paysage, elle releva un pan de sa combinaison, lui montrant le mamelon érigé de son sein droit, qu’elle caressa ouvertement de ses doigts.
Philippe n’en pouvait plus. Lui qui avait toujours était fidèle à Astrid subissait l’enchantement de cette beauté, son esprit se défendait, mais il ne pouvait plus nier qu’il la désirait de tout son corps, de tout son être. Il voulait la sentir, la toucher, la caresser, lui donner le plaisir qu’elle semblait tant appeler. Elle l’avait choisi, et il n’avait plus la force de lui résister.
Karine souriait. Elle savait qu’elle avait gagné. Il lui appartenait. Elle pouvait en faire tout ce qu’elle voulait. Et elle en ressentait un plaisir profond, des sensations inconnues. Cette fois-ci, c’est elle qui détenait les clés. Qui décidait quand et où. Et elle allait continuer à jouer. Il n’y a pas que ses seins qui étaient durs et érigés. Elle se sentait humide. Elle imaginait son bouton d’amour gonflé et excité. Il ne lui faudrait que quelques caresses pour atteindre une jouissance qu’elle pressentait violente comme un cyclone.
Les jours suivants, elle n’eut de cesse de poursuive ce jeu du chat et de la souris, ou plutôt de la chatte et du souriceau ! Toute occasion était bonne pour le provoquer… et se dérober dès qu’il devenait plus entreprenant. Dans la Mehari arpentant les sentiers de la forêt tropicale autour du volcan, le moindre cahot la projetait contre lui. Sur la piste de danse, ses seins et ses fesses l’effleuraient par inadvertance. Sur le bord de la piscine, elle se passait de la crème de manière très suggestive. Lors de la visite de la rhumerie, un peu ivre, elle avait du s’accrocher à son bras, tout comme lors de la visite du musée de l’esclavage tellement elle avait été bouleversée de ce qu’elle y avait appris…
Le matin du dernier jour, ils se trouvaient côte à côte dans le jacuzzi. Après avoir minaudé de longues minutes, elle caressa ostensiblement à travers son maillot sa verge érigée et dure. Elle se tourna vers lui :
— Et ce matin, quel est votre programme ?
— On va à Fort de France acheter des cadeaux pour la famille.
— Tant pis pour toi ! J’étais prête à t’ouvrir ma chambre pour fêter la fin de notre séjour…
— Entre le shopping et toi, le choix est vite fait ! Je te retrouve très bientôt.
Philippe sortit du bassin, cacha son érection sous sa serviette et retrouva sa femme dans leur chambre.
— Ecoute, chérie, voici ce que je te propose : je te fais toute confiance pour choisir les cadeaux, et moi je prépare les bagages. Qu’en dis-tu ?
— Mouais, c’est vrai que j’ai toujours eu meilleur goût que toi pour ça ! Et tu ne critiqueras pas les prix… OK ?
— C’est entendu.
Karine était allongée sur son lit, entièrement nue. L’heure de l’hallali avait sonné. Elle voulait maîtriser le jeu jusqu’au bout. Comment le mettre à sa merci dès son arrivée ? Après avoir réfléchi, elle sortit un godemichet du tiroir de sa table de nuit. Il ressemblait de manière très réaliste à un beau phallus, hormis sa couleur noir ébène. Elle le lécha longuement, le frotta sur ses mamelons, puis sur son clitoris avant de le plonger dans sa grotte humide. Elle le faisait aller et venir doucement imaginant le sexe de Philippe qui n’allait plus tarder. Elle remonta les genoux, écartant ses cuisses au maximum. Elle lui avait envoyé un texto pour lui dire d’entrer sans frapper. Elle voulait qu’il la découvre ainsi, pleinement indécente, que son premier regard se porte sur ce sexe noir qui lui donnait du plaisir, qu’il en soit jaloux.
Lorsqu’il pénétra dans la chambre, il resta saisi devant le spectacle qui s’offrait à lui. Puis, se reprenant, il s’agenouilla devant la belle et lui embrassa les genoux, les cuisses. Délicatement, sa main se substitua à celle de Karine pour faire aller et venir le sextoy. Parfois, il le laissait bien au fond de son vagin pour lécher la cyprine qui s’écoulait, pour suivre du bout de la langue le contour des grandes lèvres, puis des petites avant de s’attarder sur son clitoris. Il ne perdait pas une miette du plaisir de sa partenaire, il épiait chaque mouvement de son bassin, il appréciait le chant de ses gémissements. Il l’accompagnait de ses mouvements du poignet, de sa langue, de sa bouche,… Quand il sentit que son désir était sur le point d’exploser, il accentua les mouvements du phallus, il aspira et mordilla son bouton d’amour jusqu’à boire sa jouissance.
Quand elle reprit ses esprits, elle lui dit dans un grand sourire :
— Tu as été parfait ! Mais maintenant, c’est ta queue que je veux ! Tout de suite.
Une ombre traversa le visage de Philippe. Une timidité soudaine surprenante après les instants qu’ils venaient de vivre.
— Ecoute, Karine, ce n’est vraiment pas l’envie qui m’en manque. Tu es tellement belle, tellement désirable. Mais tu vois, je n’ai jamais trompé Astrid, et je ne suis pas sûr d’être prêt à le faire…
Elle se sentait contrariée. Elle pensait avoir fait un sans faute, l’avoir complètement sous sa coupe et voici qu’il se dérobait. Il fallait qu’elle trouve une solution. Il ne pouvait pas s’en sortir comme ça !
— Je comprends Philippe. C’est très romantique, très beau et je ne veux pas gâcher ça. Alors voici ce que je te propose : tu n’as pas eu l’impression de tromper ta femme en me donnant du plaisir avec ta main, avec ta bouche ? Alors je ne te demande pas plus, laisse-moi te donner du plaisir de la même manière.
Elle le fit allonger sur le dos, puis rampa tête bêche sur lui. Elle faisait frotter ses seins sur son visage, sur son torse, jusqu’à ce qu’elle puisse prendre sa verge en main. Elle l’admira longuement, se contentant de faire coulisser ses doigts autour pour le décalotter. Puis avec gourmandise, elle taquina le gland du bout de sa langue avant d’ouvrir grand ses lèvres pour le prendre en bouche.
Elle ondula du bassin jusqu’à ce que son entrejambe bien ouverte se pose sur le visage de Philippe. Celui-ci ne tarda pas à jouer avec dextérité de la langue sur et dans son sexe, ravivant son plaisir. Elle sortit son gland de sa bouche, pour mieux le lécher du bas en haut de sa hampe, se concentrant sur chaque veine, chaque veinule. De temps en temps, elle était obligé de s’interrompre, trop absorbée par la langue de Philippe en elle, remontant un peu les fesses pour échapper quelques secondes à son emprise, de manière à reprendre le contrôle. Elle cherchait à faire durer leur jeu le plus longtemps possible. Lorsqu’elle sentit qu’ils étaient tous les deux proches du point de non retour, elle reprit son membre pour le faire aller et venir dans sa bouche, faisant coulisser vigoureusement ses mains et plaquant sa chatte bien contre sa bouche. Lorsque des giclées de sperme envahirent sa bouche, elle avala toute sa semence en laissant son plaisir l’envahir une nouvelle fois.
Elle se retourna pour s’allonger contre lui et l’embrasser langoureusement, mélangeant leurs goûts intimes. Elle se réjouit de l’air béat de sa proie.
— Oh Karine, c’était si bon, je pourrais te revoir ? Venir chez toi de temps à autre !
Elle retrouva tout son plaisir d’Amazone à la vue de son visage déconfit lorsqu’elle éclata d’un grand fou-rire.
— Mais quand tu veux, mon grand. Juste un détail ! J’espère que tu as gagné au loto, parce que même si je suis parisienne comme toi, je vis à Miami !
Et vous, l’infidélité, y avez-vous déjà goûté?
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