Ça ne faisait pas quatre mois que j’étais dans cette boîte. L’ambiance était plutôt détendue, mais ça bossait.
Par contre, question filles – peut-être que je suis difficile – mais il n’y avait rien d’intéressant.
J’avais bien remarqué cette femme, Jenna, qui était manifestement attachée au service R.H., souriante, une brune souvent en bottes ; j’avais vu qu’elle portait une alliance (comme moi, du reste.)
Je recherche toujours ce détail, sans même y penser.
Je sais, c’est stupide, ça ne veut rien dire. Un vieux réflexe sans doute, du temps où j’étais jeunot et très naïf, un réflexe de loyauté, ou du jeune qui veut se caser et ne veut pas perdre son temps, ou s’est trop pris de râteaux.
Celle-là m’avait paru plutôt du genre discret de prime abord, mais avait quelque chose de spécial. Comme si elle cachait sa vraie personnalité devant une façade de femme bien sage.
Car son regard s’allumait parfois quand elle vous lançait une dernière œillade en coin, juste avant de tourner les talons. Quelque chose d’un peu ironique, un truc qui pouvait vouloir dire « att****-moi si tu peux » ou encore « je n’ai pas dit mon dernier mot », « tu vas voir », ou « tu ne perds rien pour attendre. »
Bien entendu, je me disais que je fantasmais, que je me faisais sûrement des idées. Ce regard espiègle était peut-être un truc qu’elle gardait d’un reste d’âme d’enfant.
Mais j’avoue que mon cœur battait plus vite – surtout au bout de la troisième ou quatrième fois, parce que j’avais compris que c’était un truc bien à elle, et pas un hasard.
Quand elle virevoltait juste après pour s’éloigner, je ne pouvais pas m’empêcher de laisser errer mon regard, d’abord sur le haut de ses éternelles bottes – le bas de ses cuisses, je devrais dire, toujours gainées de nylon sombre, et que laissait libres une jupe ou une robe un peu courte – puis, dans un bref mouvement ascendant, sur sa croupe bien moulée, à la courbe, certes pas excessive, mais joliment dessinée, et que faisait ressortir le cintrage de sa taille par une ceinture élégante.
J’eus la joie de découvrir que j’avais été intégré à un groupe de travail et qu’elle était dans la liste des participants. Vu le sujet, et vue sa participation, il était évident qu’elle allait y avoir un rôle actif – elle n’y était pas intégrée pour jouer les potiches, ce qui, de toute façon, n’aurait pas collé à son caractère – et j’allais voir ce qu’elle avait dans le ventre (si l’on peut dire) et découvrir sa vraie personnalité.
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Lors des premières réunions il fut décidé immédiatement que, vue l’étendue du sujet, nous allions travailler par petits groupes. Ce Jeff n’était pas dans mon groupe, mais j’avais remarqué qu’il me matait de plus en plus, et j’aime ça. Comme tous les hommes de la société il reluquait mes tenues, mes bottes en particulier.
J’avais remarqué dès le début qu’il se plaçait toujours de telle façon qu’il puisse me regarder. Parfois il était assis à l’autre bout de la salle, mais toujours bien en face, avec une vue sur ma poitrine ou sur mes jambes (quand je me levais pour aller au paperboard par exemple.)
Quelle autre raison, en effet, que me regarder croiser et décroiser mes jambes ? Je sais si un homme me regarde. J’en profite pour jouer avec lui en faisant tomber mon stylo. Ma poitrine se dévoile un peu et ma main passe le long de ma cuisse puis de ma botte pour le ramasser lentement.
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Cette fille, manifestement, sous ses airs de quadra un peu réservée, voire un peu guindée (elle n’était peut-être qu’un peu introvertie), devait être une coquine, pour ne pas dire une cochonne. Je l’avais bien vue se baisser lentement plusieurs fois pour ramasser son stylo (‘pas de chance : encore tombé !’) ; et en plus quand elle se relevait, sa robe restait remontée et elle ne s’empressait pas de la rebaisser.
Oh, et j’avais bien vu son regard sur moi à chaque fois : j’étais sûr que c’était une provocatrice, une allumeuse, une aguicheuse.
Attends un peu, à la moindre occasion, je ne vais pas te louper, ma petite salope !
Franchement, elle était en train de mettre le feu.
Si nous nous étions retrouvés que tous les deux dans cette salle de réunion, comment je te l’aurais basculée à plat ventre sur la gigantesque table en bois verni, comment je lui aurais remonté sa robe, lui aurais baissé violemment slip et collants et lui aurais foutu ma pine au cul ! Je suis sûr qu’elle ne s’en serait pas plaint…
Heureusement, les autres, hommes ou femmes, ne remarquaient rien. C’était ce genre de yuppies asexués, qui se concentraient avec leur regard bovin sur le sujet du groupe de travail qui, franchement, me faisait chier, et devait l’emmerder elle aussi.
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Les cadres qui animaient le groupe nous informèrent, après quelques jours de travail, qu’ils nous avaient tous inscrits d’office à un colloque parce qu’il pouvait nous être bénéfique.
Le colloque se déroulant à plus de deux-cent kilomètres, nous allions dormir à l’hôtel toute la semaine.
Là-bas, après une journée de conférences un peu rasoir, nous avons décidé de passer une soirée un peu plus fun. Je mis une tenue plus sexy que d’habitude : cette robe en soie verte moulante que j’affectionne tant et mes bottes noires. De quoi me faire remarquer.
Nous avons dîné et j’ai remarqué que Jeff était en face de moi. J’ai senti son jeu de pied sous la table mais je ne fis rien.
« On verra plus tard s’il est dominant comme il en l’air » pensai-je.
Quatre ou cinq d’entre nous décidèrent d’aller danser.
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Cette fille commençait à me rendre dingue.
Quand un petit groupe a décidé de sortir en ville et de trouver un restau sympa elle a été la première à approuver.
Au restau j’aurais voulu me mettre à côté d’elle mais je n’ai pas pu : les trois premiers d’entre nous qui étaient rentrés et dont elle faisait partie avaient investi la table et je me suis retrouvé de l’autre côté, mais heureusement juste en face d’elle.
Durant le repas Jenna ne me regardait jamais et parlait tout le temps à la cantonade, elle ne s’adressait jamais à moi directement. On aurait dit qu’elle en faisait exprès la garce ! Car, par contre, quand elle ne parlait pas, elle me regardait bien droit dans les yeux, comme si elle me défiait du regard !
Alors j’ai décidé de jouer le grand jeu, de passer à l’attaque. Je me suis mis à lui faire du pied en la matant avec un sourire ironique, voire narquois. Je me demandais si elle pensait que j’étais un vicelard.
Si elle savait comment je rêvais de la voir (avec un collier à clous, une laisse en cuir, une bâillon-balle et à quatre pattes) est-ce qu’elle aurait continué à me narguer ? Est-ce qu’elle n’aurait pas pris peur et se serait pas enfuie tout de suite ?
Ou alors c’est ce qu’elle aime cette chienne, sous ses grands airs d’executive woman, de sous-cadre dynamique à qui on ne la fait pas… ?
Ensuite, certains, les plus fêtards du groupe ont proposé d’aller danser. Personnellement j’aurais préféré ne pas y aller et me retrouver seule avec elle, mais celle-ci a été la première à approuver, tout en me regardant dans les yeux.
Alors va pour la boîte ! Je n’avais pas le choix si je voulais me la faire. Elle menait le jeu, mais elle aurait dû se méfier, je n’avais pas dit mon dernier mot.
Arrivés là-bas il y avait un monde fou ; nous aurions bien squatté une table mais toutes étaient prises.
Alors tous sont allés sur la piste tandis qu’un mec du groupe attendait qu’une table se libère pour nous la réquisitionner.
Sur la piste Jenna a fait exprès de rester bien à distance de moi. J’avais bien compris son jeu à cette salope ! Elle feignait l’indifférence… Ou bien était-ce en fait une de ces hystériques qui vous allument et vous plantent pour le plaisir de frustrer un mec ?
Si c’était ça j’allais laisser tomber et même me mettre en chasse, j’allais tout faire pour soulever une autre fille et l’emballer devant elle.
Mais avait-elle deviné mes pensées ? Soudain, elle passa tout près de moi, me bouscula presque et me cria à l’oreille (à cause de la musique, 110 dB !) : « Viens, y a une table qui vient de se libérer, on va s’installer ! »
Evidemment je la suivis.
Elle s’installa tout au fond de la banquette, coincée contre le panneau de bois, et m’invita même d’un geste à m’asseoir à côté d’elle.
Les autres rappliquèrent et je me trouvai serré contre elle.
Je restai plaqué tout contre son corps, et elle y resta même une fois que les autres déclarèrent forfait et s’en allèrent, contre toute attente.
° ° °
Je sentais Jeff bien collé à moi. Après avoir dansé je suis toujours un peu émoustillée. Je voyais bien qu’il n’avait pas besoin d’être aussi serré contre moi mais je ne dis rien. Nous buvions un verre de plus (un verre de trop pour moi)
Je sentis bien qu’il me faisait du pied. C’était donc bien lui, avant. Rapidement nos autres collègues déclarent qu’ils étaient fatigués et partirent.
Une fois seuls, l’ambiance devint étrange pour un moment ; il m’invita à danser. Mon mari n’aime pas danser alors j’acceptai avec plaisir.
° ° °
Ah la chienne… elle avait avalé son whisky à une vitesse…! Du coup, son attitude changea : alors qu’elle avait évité de me regarder jusqu’alors, elle se mit à me sourire avec les yeux brillants.
Je crus y voir une lueur a****le venue je ne sais d’où, et je crus même sentir qu’elle frottait sa cuisse contre la mienne.
Encouragé, ma main droite descendit sous la table et je la posai directement sur son genou et le bas de sa cuisse gainée de nylon.
Je commençai à faire lentement remonter cette main vers le haut mais elle posa sa main sur la mienne, non pas pour la retirer, mais pour peser sur elle et la bloquer.
Du coup, histoire de ne pas perdre contenance et ne pas paraître vaincu par ce statu quo, je lui dis à brûle-pourpoint :
« – Tu danses avec moi ?
– Oui, volontiers ! » répondit-elle avec enthousiasme.
Du coup nous nous levâmes et nous dirigeâmes rapidement vers la piste, nous frayant un chemin parmi les gens massés dans cette boîte qui commençait à être bondée.
Ce faisant, je lui saisis furtivement la main, qu’elle ne retira pas, sauf quand nous fûmes sur la piste où elle se mit à se déhancher, se lançant dans une danse endiablée, m’invitant à la suivre.
Elle jouait avec moi, elle me touchait, me bousculait, se collant une seconde contre ma hanche pour s’éloigner à deux mètres de moi. Je la rattrapai, puis le même jeu recommençait.
Elle me fit le coup quatre ou cinq fois, puis, un peu énervé par l’alcool qui m’avait monté à la tête et le contact chaud de son corps qui commençait à m’exciter, je l’attrapai par la taille, la collai contre moi.
Elle me regarda avec un sourire ironique, ses yeux dans les miens ; alors, pour toute réponse, je lui roulai une gamelle fougueuse !
° ° °
Je fus surprise par son baiser violent mais inspirer tant de passion, de désir chez un homme m’excite. Je m’éloignai un peu mais n’allai pas loin. Je lui souris en dansant avec les mains au-dessus de la tête. Cela rend ma poitrine plus grosse et attirante. Il me mit les mains sur les hanches pour danser tout proche de moi. Je me tournai et il se frotta contre mon corps. Je sentis son ventre collé contre mes fesses et ça m’excita.
Il caressa mes hanches et ses mains descendirent le long de mes fesses. Il dut inévitablement sentir la ligne de mes jarretelles au travers de ma robe.
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Ah la salope, cette fois, elle sort le grand jeu !
Elle frotte ses fesses contre moi, et j’ai immédiatement la gaule : elle ne peut pas ne pas s’en être aperçue !
Mes mains descendirent de ses reins à ses hanches… Hummm c’est une fausse maigre, elles sont plutôt bien développées, et j’adore sentir la chair molle sous mes paumes.
Je descendis jusqu’à ses cuisses… Oh, elle a mis un porte-jarretelle la chienne, elle a vraiment misé gros ce soir, elle veut vraiment se faire culbuter.
Je décidai de prendre la direction des opérations (je n’allais pas me faire mener par le bout du nez, ça n’était pas elle qui allait décider de la progression de ce petit jeu, il allait falloir qu’elle comprenne que c’est moi qui commande, et qu’elle allait être à moi, quand je l’aurais décidé, de même de où et comment !)
Je posai mon menton sur son épaule et lui dis (lui criai plutôt, vu l’intensité sonore ambiante) à l’oreille, sur un ton autoritaire :
« – Viens, on sort, on va continuer la soirée dehors, rien que tous les deux. »
(A suivre)
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