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Le fantôme du Phoebus

Le fantôme du Phoebus



18 mai 1781
Le cambusier, remis de son indisposition, est venu me trouver ce matin. Selon son inventaire, plusieurs ressources ont disparu des réserves : un peu de viande séchée, plusieurs boîtes de biscuits et quelques bocaux de conserve. Cette fois la disparition est un peu plus importante, je fais donc chercher Edward et en discute avec lui. Il est d’avis que c’est sans doute le même homme qui avait dérobé de menues quantités au départ. Il a même un soupçon, mais sans preuve, il est difficile d’accuser… Nous décidons d’interroger le matelot soupçonné séance tenante. Celui-ci arbore un air bravache, mais au bout de quelques questions s’effondre et nous avoue qu’il a chapardé quelques vivres au tout début de la traversé. Cependant il ne veut pas en démordre : ce n’est pas lui qui aurait dérobé les dernières denrées. Pourquoi avouer une partie et pas le reste ?
Edward suggère de le mettre aux fers pendant quelque temps ; je réfléchis quelques instants et décide de le punir seulement par quelques coups de fouets : la punition sera plus rapide, mais aura plus d’effet sur les autres membres de l’équipage. Le verdict est exécuté dans les minutes suivantes. L’accusé est plus honteux que revanchard ; nous devrions être tranquilles de ce côté.

19 mai 1781
Ai tenu réunion avec le quartier-maître pour en savoir plus sur l’état d’esprit de l’équipage. Celui-ci me rapporte que la croyance en ce mystérieux fantôme, loin de s’être affaiblie, a pris encore plus d’emprise sur les hommes. Un phénomène bien tangible provoque peut-être ces peurs irraisonnées. Je fais chercher Edward et lui ordonne de s’organiser pour faire fouiller le navire de fond en comble dès que possible. Il me le déconseille : ce geste ne donnerait-il pas l’impression que le capitaine est lui-même convaincu de l’existence du spectre ? Après réflexion je me dis que cette fable a assez duré, et je maintiens mon ordre. Edward semble contrarié mais acquiesce.
Plus tard : Edward et John m’ont rendu visite tous les deux ce soir. Edward a bien remarqué que John et moi nous étions rapprochés dernièrement, et il m’a dit qu’il n’y voyait pas d’inconvénient. Notre couple se transforme donc en trio… Avant que leur quart ne débute, nous avons scellé notre accord : j’ai juste pris le temps de m’agenouiller devant John et de lui faire une courte fellation. Aucun besoin de faire durer le plaisir : l’excitation d’être observé a accéléré les choses, et il m’a rapidement envoyé son sperme en bouche. Edward s’est alors précipité sur moi, et m’a rapidement pénétrée, tout en m’embrassant profondément, recueillant ainsi la semence de son rival. L’issue fut également rapide : bientôt nous jouissions tous les deux, sous le regard fixe de John. Alors qu’ils me quittent pour remplir leur devoir, je tombe de fatigue sur ma couche.

20 mai 1781
Le vent est fort aujourd’hui : j’ordonne d’affaler une partie des voiles, et nous abattons, évitant ainsi d’être le jouet des éléments. Le pilote estime la dérive et me rapporte ses calculs : nous pourrons corriger la direction à prendre dès que le vent tombera.
L’expérience du trio est très amusante. Nous ne manquons pas une occasion de taquiner Edward, John et moi. De petits gestes dissimulés pour provoquer sa jalousie, des regards échangés… Je vois que la situation excite Edward au moins autant que nous. Ses traits tirés sont preuve de son sommeil troublé ; je pense que le temps qu’il passe dans sa cabine n’est pas exclusivement réservé au sommeil…

21 mai 1781
Je suis passée tout à l’heure ostensiblement devant Edward, qui passait en revue les travaux du charpentier. Je lui ai lancé un regard appuyé, et me suis dirigée lentement vers la cabine médicale. Je suis entrée : John m’y attendait. Il m’a attirée contre lui et dans le même geste a glissé une main sur mes fesses, à l’intérieur de mon pantalon, et j’ai senti son doigts fouiller pour trouver l’entrée de mon derrière. Sans doute s’était-il enduit les mains d’un onguent quelconque, car l’insertion fut facile, sans douleur. Nous sursautâmes quand la porte s’ouvrit, mais c’était Edward, qui, comme je m’y attendais, avait bien compris mon signe. Un éclair traversa ses yeux. « Je veux te voir baiser ma femme, là, devant moi ! » dit-il à John. Sans retirer son doigt, ce dernier me coucha sur le lit d’infirmerie, baissa mon pantalon et me pénétra doucement, lentement, tout en m’ordonnant de ne pas détacher mes yeux d’Edward. Celui-ci ne perdait pas une miette du spectacle, et se caressait à travers ses vêtements. Je constatai que ce qu’il voyait lui plaisait… John ouvrit ma chemise et en fit sortir mes seins, qu’il se mit à malaxer avec des gestes lents mais fermes. Edward se rapprocha et fit sortir son sexe, qu’il plaça au-dessus de moi. Il accéléra ses gestes et aspergea ma poitrine de son sperme. John n’y tenait plus : il donna des coups de reins plus fort, et me fit jouir rapidement, puis me remplit de son liquide.
Alors que nous nous remettions de nos émotions, on frappa à la porte : un marin venait chercher le chirurgien ! D’un bond Edward et moi nous précipitâmes dans l’armoire aux médicaments, simple alcôve protégée par un rideau. John déverrouilla la porte pour accueillir le matelot, qui se plaignait de maux de tête. Je sentais la respiration d’Edward tout contre moi, et soudain il vint glisser sa main dans ma chatte toute humide, et me susurra : « tu es bien remplie, salope… ». Je sentais son propre sperme couler sur mes seins, et celui de John entre mes jambes. Quand le matelot fût parti, nous nous coulâmes dans nos quartiers. Pour ma part, j’ai pris un peu de repos dans ma cabine.

22 mai 1781
Le temps est clair aujourd’hui, mais une tension règne toujours parmi les hommes. Encore cette histoire de fantôme… Je demande à Edward pourquoi la fouille n’a pas été menée comme je l’avais commandé ; celui-ci me répond, avec un clin d’œil, qu’il a été fort occupé ces derniers temps. Peu importe, je lui demande de la faire organiser pour demain. Il me signifie son accord, et nous nous séparons.

23 mai 1781
La fouille commence dès l’aube. Edward a dû se ranger à ma décision : il participe lui-même aux recherches.
Un brouhaha me fait sortir de ma cabine en hâte. Les hommes se sont massés sur le pont de gaillard arrière, et semblent faire cercle. J’ordonne le calme et m’approche de l’attroupement… Carmen ! C’est elle le point de mire de l’équipage ! Mais que fait-elle à bord ? Elle semble hagarde, et est fermement maintenue par Edward. Celui-ci me rapporte qu’il l’a découverte dans la soute aux poudres, cachée derrière les barils. Il me tend un sac, rempli de provisions sans doute volées aux cuisines, et contenant quelques objets de valeur. Carmen, une voleuse ? Sur un navire, la règle est impitoyable concernant les passagers clandestins… Je m’adresse aux hommes en les exhortant à la clémence : après tout, c’est une femme. Devons-nous la jeter à la mer sans ménagement ? Mon équipage accepte ma décision, mais elle devra pourtant être punie. Je ne peux la protéger plus sans risquer mon autorité à bord. J’ordonne d’enfermer la fautive jusqu’au lendemain, pour réfléchir à son sort, sous la surveillance exclusive d’Edward. Mon dieu, qu’a-t-elle fait ?

24 mai 1781
Je descends à l’aube visiter Carmen. Celle-ci est mise aux fers, et Edward la surveille jalousement. Il refuse d’ailleurs de quitter son poste pendant que je m’entretiens avec elle, arguant que les hommes pourraient en tirer une suspicion. Il a raison ; je peux de toutes façons parler librement avec Carmen, après tout Edward connait déjà tout de nos relations. Je m’assieds donc près d’elle sur une caisse. Ses yeux restent fixés dans le vague, mais elle me reconnaît tout de même. « Anne… » murmure-t-elle. Je lui prends la main, et la questionne. Que fait-elle ici ? Pourquoi est-elle montée à bord du Phoebus ? Carmen jette un regard épouvanté autour d’elle, et bredouille une phrase incompréhensible. Elle me dit qu’elle ne sait pas ce qui s’est passé, qu’elle s’est retrouvée ici sans rien y comprendre. Mais pourquoi n’est-elle pas venue me trouver directement ? Je l’aurais alors présentée à l’équipage comme une passagère officielle. Carmen jette un regard à Edward, mais ne répond pas. Je ne peux rien en tirer d’autre. Je décide de dire à l’équipage qu’elle a perdu la raison, et qu’elle ne peut être jugée en ce moment : ça me fera gagner un peu de temps, et peut-être pourrai-je tirer cette affaire au clair.
25 mai 1781
L’équipage a accepté mon argument concernant Carmen, d’autant plus que la mer est agitée aujourd’hui et qu’ils ne manquent pas d’occupations. Nous approchons la zone des Quarantièmes rugissants, et les éléments ne vont pas nous épargner. Je ne peux m’empêcher d’être distraite par le sort de la pauvre Carmen, mais le Phoebus doit avancer.

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