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Post-divorce – épisode 18

Post-divorce – épisode 18



Chapitre 18

Avant qu’ils ne partent, De Bontier, Louis-Henry et Guillaume se sont accordés pour que rien de radical ne me soit infligé pour le moment. Je dois par contre laisser pousser mes cheveux naturellement et me rendre disponible s’ils m’appellent ou me demandent de participer à une séance de « Punition Extrême ». C’est à cette occasion que le trio me confirme que les « décors » de l’émission – y compris le terrible fauteuil mécanique et la trayeuse – sont hébergés dans les sous-sols de la maison.

A ce stade, Guillaume me propose de reprendre ma vie en main mais après une brève discussion, j’appelle mon boulot pour étendre mes congés d’une semaine supplémentaire.

Il m’organise un planning journalier qu’il m’applique durant les dix jours qui suivent.
En premier lieu, il exige que je sois dorénavant habillé exclusivement en femme.
Ensuite, tous les matins une fois le petit déjeuner pris sur la terrasse, il m’inflige une heure de trayeuse puis une fois que je suis totalement distendu, une heure de « mise en perce » : toujours attaché sur le fauteuil mécanique, je suis sodomisé par une machine avec un bras amovible sur lequel sont fixée des godemichets de plus en plus larges.

Après le déjeuner, il est temps de laisser mon corps se reposer et Guillaume s’occupe de faire de moi « une vraie femme » : déjà, il achève mon épilation définitive, y compris sur mon visage. J’apprends ensuite à marcher avec des talons, me maquiller de façon autonome et travailler ma gestuelle et mon phrasé. Guillaume est un professeur patient et appliqué. Quand je le lui dis, il m’explique qu’il a déjà coaché pas mal de « créatures dans mon genre » et finit par avouer que Dominique a d’ailleurs été du lot et qu’elle est ensuite restée en couple avec lui durant deux ans.

Avant le dîner, je repasse une heure sur la trayeuse.

Le soir après un souper frugal, nous descendons dans sa pièce équipée afin qu’il me torture. Pinces, poids, aiguilles, électricité, écartèlement… tout est bon pour que je finisse hurle et supplie, terminant épuisé et haletant, brisé par l’effet douleur/orgasme.

La nuit, je dois porter l’espèce de coque-culotte sur le modèle de celle qu’on m’avait déjà infligé ainsi qu’une sorte de soutien-gorge barbare qui développe mes tétons. Le rituel pour enlever les appareils avant que je ne passe à la trayeuse est toujours une source d’orgasmes masochistes intenses.

Lorsque je quitte la demeure de Guillaume le samedi matin suivant, ma capacité à avoir l’anus défoncé est démultipliée mais grâce à son traitement progressif, j’ai conservé une élasticité anale surprenante. Je peux aussi doigter ma verge, mes tétons ressemblent à deux petits cornichons rosés et mes testicules – bien que libérés du lourd anneau d’acier que je portais depuis la séance en Cam et que Guillaume a retiré seulement ce matin – sont distendues. Fruit de l’extrême habileté de mon pygmalion, mon corps toujours lisse de toute pilosité ne porte aucune marque des sévices que j’ai subis.

Pour mon départ, Guillaume a exigé que je sois encore travesti et que je porte mon collier en soie noire. Il m’embrasse chastement sur la joue et me reconduit jusqu’à ma voiture en ajoutant avec une retenue touchante que la maison me reste ouverte.

Lorsque je franchis la grille de la propriété, je ressens comme un vide terrible. Lorsque je me gare devant chez moi, j’ai un cafard monumental. Une fois la porte ouverte, je trouve plusieurs lettres sans timbre sur le carrelage de l’entrée. J’ouvre la première mais je sais déjà qui est à l’origine des écrits. C’est effectivement Jamal. Ses messages sont à son image : incohérents. Menaces, suppliques et promesses s’entrecroisent dans un français approximatif ponctué d’expressions et de mots arabes.

Vingt-deux messages encombrent mon répondeur et j’imagine que la grande majorité provient aussi de Jamal. J’ai le week-end pour écouter ses élucubrations. Je monte dans ma chambre, pose mon sac sur le lit et me déshabille en entier. Pendant un long moment, je me trémousse devant la glace en pied uniquement coiffé de ma perruque. Je me regarde, je me palpe, je m’écarte…

Mon anus large et froncé indique clairement mon appétence pour les défonces anales, mes mamelles de truie, ma bite à l’urètre béant et mes couilles tombantes mon goût pour l’extrême.

Je m’admire car j’aime ce que je vois car ce que je vois c’est le choix d’être ce que je veux être quand je le souhaite. Homme, femme, entre les deux… Le séjour chez Guillaume m’a changé. Pas simplement physiquement. Je suis une autre personne. Et il va falloir que ce « nouveau moi » trouve la bonne façon de renouer avec la vie de l’ancien.

Coté boulot, j’ai peu d’inquiétude : si mon visage est affiné et moins masculin qu’avant avec mes sourcils effilés, mes cheveux plus longs et la peau de mes joues qui n’est plus bleuie par une barbe naissante, ça n’est pas pour autant flagrant. On dirait simplement que je reviens de vacance, reposé – ce qui est finalement presque le cas – mais je sais qu’une fois engoncé dans mon costume de cadre et coiffé comme avant, je redeviens Michel.
Là où j’ai plus de questions, c’est sur la suite que je souhaite donner à mes aventures.

Avec mes nouveaux talents, une reprise de contact avec Papa N’Diallo redevient envisageable mais il me faudra être prudent sur les conséquences. Concernant Jamal, sa créativité en termes de perversion reste très attrayante mais sa pathologie ensuite à tout corréler au fric en me relançant est vraiment pénible.
Plus simplement, et si j’adaptais mes pulsions à un cadre que je n’ai pas encore exploré mais qui peut s’avérer prometteur dès lors que j’en gère correctement le risque : mon travail.

Professionnellement, je suis ingénieur de formation et je me suis spécialisé dans la direction de projets. Ce qui veut tout dire et ne rien dire vu que mon boulot consiste finalement à instruire et organiser des idées ou des processus. Intervenant auprès des directions des différents métiers, de la Méthode et de l’informatique, voilà trois ans que je travaille pour un groupement bancaire de premier plan.

Dans un grand groupe, il y a toujours des rumeurs liées au sexe. Beaucoup de rumeurs. Et sans que je n’aie jamais vraiment creusé le sujet avant, je sais qu’il y a pas mal de types sur lesquels courent des bruits persistants. Certains de ces bruits semblent immédiatement excessifs et donc mensongés. Pour moi, ils sont juste inespérés si l’on considère mes appétences.

Celui qui m’apparait comme le plus facile à vérifier concerne Bernard Vottin, l’un des directeurs techniques de l’informatique. Référent sur les questions de sécurité, Bernard traîne une réputation d’incompétent pervers. Des histoires récurrentes circulent selon lesquels ce gros porc malsain et adipeux passerait son temps à surveiller le trafic web des employés des deux sexes pour ensuite faire pression sur eux en les forçant à accepter en réel ses demandes malsaines. Bon nombres de stagiaires et d’employés en auraient déjà fait les frais. La DRH aurait même lancé plusieurs actions à son encontre mais sans succès du fait – dit-on – du soutien qu’il aurait de plusieurs directeurs haut placés ainsi que grâce à son statut protégé de membre du CE.
Vu mon poste de direction, je sais que contractuellement, si d’aventure je devais être surveillé, ce serait directement par lui et pas un de ses sous-fifres. Dès le lundi matin, bien à l’aise dans mon bureau individuel, je me connecte sur un site de chat et de rencontres bien connu. D’entrée, je reçois une alerte à l’écran m’indiquant que ce type de contenu n’est pas recommandé mais ma position hiérarchique me permet – une fois le warning lu – de passer outre. Durant les deux heures qui suivent, je dialogue en me faisant passer pour une femme.

Je suis Françoise – j’ai trouvé excitant de reprendre le nom de mon ex – 31 ans, mariée, trois enfants, timide mère de famille frustrée qui cherche à mettre du piment dans sa petite vie morne et sans relief. Je trie mes correspondants en ne conservant que les hommes les plus dirigistes et orduriers. Je joue la timide qui a envie mais n’assume pas. Oui je me sodomise en cachette car mon époux trouve ça sale. Oui je me fouette aussi car je suis catholique et que je veux souffrir pour expier mes envies déviantes. Oui j’ai envie d’être prise de f0rce par des groupes de mâles vi0lents qui me contraignent à faire les pires saloperies en me traitant comme la dernière des putains.

Je suis le rêve du vicelard : la MILF mal baisée prête à tout !

Rapidement, les propositions de faire connaissance en Cam affluent ainsi que les demandes de rendez-vous réels pour me « traiter comme je le mérite ».

Lorsque je vais déjeuner, je suis carrément excité par l’exercice. Je me dépêche de manger pour remonter et me reconnecte. Plusieurs de mes correspondants m’ont envoyé des mails avec des photos attachées montrant leurs bites ou illustrant leurs fantasmes et ce qu’ils souhaitent me faire subir. Il y en a un qui sort du lot : un certain MasterB qui m’indique qu’il sait que je suis un homme derrière le pseudo et que je n’ai pas à feindre avec lui car il adore s’occuper des pédés refoulés. Il laisse en fin de message son pseudo Skype pour « faire connaissance » ainsi qu’un numéro de portable.

Outre le « B » de fin de pseudo, je suis certain que c’est Bernard Vottin.

Je regarde dans l’annuaire d’entreprise si le numéro de téléphone correspond à celui qui est référencé pour lui mais ça n’est pas le cas. Ça ne m’étonne pas pour autant : j’ai moi aussi un téléphone personnel pour mes délires. Vu ses casseroles, il n’est pas surprenant que Vottin fasse de même et joue la prudence.
J’ai beau être dans le rôle du chasseur sur ce coup, j’ai les mains moites quand je compose son numéro sur mon propre appareil perso.
– Allo ?
– Je… j’appelle suite à un email. Pour parler de Françoise.
– Tu n’as pas perdu de temps, pédé !

Je reconnais sa voix et sa façon caractéristique de cracher les mots : c’est bien Bernard Vottin. Je l’imagine dans son bureau, excité en pensant qu’il me tient en son pouvoir et que je n’en sais rien. Ça me fait bander. Je dois lui laisser le plein contrôle, il n’en sera que plus immonde. Je laisse le silence s’installer et c’est lui qui reprend :
– Toujours là, pédé ?
– Oui…
– Tu bandes ?
– Oui.
– C’est bien ma salope ! Moi aussi. Parce que je sais qui tu es et que je vais te la mettre bien à fond !
– …
– Tu te dis que je bluffe. C’est normal. Mais je ne bluffe pas, salope. Tu vas descendre au parking. Au -6. Mais au lieu de sortir sur le parc, tu prendras le couloir d’entretien derrière la porte marquée « service ». Elle est ouverte. Tu iras jusqu’au bout du couloir. T’as compris ?
– Je… Non je ne ferai pas ça. Non.
– Écoute-moi bien, enculé : tu vas faire exac…

Je raccroche.
Je suis dans mon rôle et j’adore ça. Le gros n’a pas mon numéro de téléphone et s’il était déjà en train de m’attendre au -6, il va falloir qu’il remonte et trouve un moyen de se découvrir. Il doit être bien énervé et chauffé.
Je vais le payer cher.

Un quart d’heure plus tard, je reçois un message par messagerie interne. Pas le Chat sur lequel j’étais mais bel et bien le canal de discussion professionnel. L’émetteur est juste identifié comme « Administration » :
– Rappelle MasterB maintenant, Michel.
– …
– Fais-le tout de suite. Sinon toute la boite va être au courant de ce que tu es, sale pédé !

Je souris en composant le numéro. Bernard décroche tout de suite et crache :
– Au -6. Maintenant.
– S’il vous plaît ne…
– Ta gueule, salope. T’as la trouille ? Après m’avoir raccroché au nez comme ça, t’as raison d’avoir la trouille, grosse pute !
– S’il vous plaît ne dîtes rien. J’obéis, j’y vais.
– Bien sûr que tu y vas !

Et il raccroche. Je mets mon écran d’ordi en veille et me dirige vers les ascenseurs…

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