Chapitre 1: Le piège
Du haut de mes 20 ans je pense avoir plutôt réussi mon entrée dans la vie adulte. Mon enfance dans un orphelinat n’a pas été un début facile c’est clair. Mais ça a été des plus instructifs. Depuis que je suis enfant je suis doué d’un certain don pour l’observation voire même carrément d’un sixième sens si j’en crois certaines personnes. Et c’est vrai que j’ai toujours su cerner très rapidement les gens, parfois en un simple coup d’oeil. Qui plus est apparemment j’inspire une certaines confiance et durant toute mon adolescence j’ai été « l’oreille attentive », le confident de bien des gens.
Je n’ai jamais compris pourquoi et je n’ai jamais réellement pris le temps de chercher à comprendre. Car il est toujours instructif de contempler l’abîme d’emmerdes dans lequel vivent les autres afin de sois même éviter bien des pièges. Du plus loin que je me souvienne j’ai souvent été froid, je ne crois pas avoir jamais vraiment eu d’amis… Une personne qui m’a côtoyé m’a même dis que je vivais reclus derrière « un mur en acier trempé ». J’aime assez cette image. La solitude ne m’a jamais paru pesante, je n’ai besoin de personne pour lire un livre, jouer à des jeux vidéos ou simplement écrire. Donc lorsque l’on m’a proposé de déménager pour m’installer dans une nouvelle ville comme informaticien je n’ai pas hésité longtemps. En fait je n’ai pas hésité une seule seconde, le salaire était conséquent et rien ne me retenait dans ma ville. J’ai donc quitté sans regret et sans même une pensée mon lieu de naissance et je suis partis.
Le piège se met en place
Il est une heure du matin, mon train vient de s’arrêter. Je suis arrivé, le voyage a été long mais me voici à bon port. Je saisis mon imposant sac à dos et quitte la gare avant de m’enfoncer dans la ville, sûr de moi. Après quelques minutes de marche j’arrive au studio que ma nouvelle patronne a réservé pour moi. Un tour de clé, je pose mes affaires dans l’entrée et je m’écroule dans mon lit. J’ai rendez vous demain à 11h pour signer mon contrat, ça me laisse un peu de temps pour récupérer. Je programme mon réveil et ferme les yeux.
9h30… Je n’ai jamais su faire la grasse mat, si je suis encore au lit après 10h j’ai l’impression d’avoir perdu ma matinée. Je me lève, sors m’att****r quelque chose à la boulangerie la plus proche avant de revenir prendre ma douche. A peine sortis de la salle de bain je reçois un message.
« Bonjour
J’espère que vous avez fais bon voyage. Je viens d’achever une rendez vous avec un client, je suis donc en ville et pas très loin de votre nouveau studio.
Accepteriez vous que je passe directement chez vous dans une vingtaine de minutes?
Sylvie de l’Arc »
Je répond par l’affirmative et je m’habille.
Le piège se referme.
Madame Sylvie de l’Arc est une très jolie femme, la trentaine, habillé très classe, un petit air sévère, des cheveux long noir et lisse ainsi que des yeux vert amande. Nous nous saluons d’une poignée de main et nous commençons à discuter. A sa demande je nous sers un verre d’eau (n’ayant rien d’autre à lui proposer vu les circonstances). Et alors que nous abordons des détails du contrat Madame de l’Arc me propose de l’accompagner dans nos locaux pour me montrer l’installation. J’accepte et la rejoins dans sa voiture. Mais peu après que le moteur ait démarré ma tête s’alourdit alors que j’étais en pleine forme il n’y a pas dix minutes.
Mes pupilles deviennent lourdes et je m’endors bercé par le moteur.
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