Je n’ai pas mis longtemps à comprendre pourquoi la nouvelle copine de mon pote Ludo m’attirait tant. Elle était tout l’inverse de Laura avec qui je vivais depuis six ans.
Elle s’appelait Morgane. Elle était en licence de lettres modernes et avait douze ans de moins que moi. Elle était brune à cheveux longs et raides, tandis que Laura les avait blonds ondulés, coupés au carré. Depuis six ans, je tripotais ses gros seins en forme de poire, alors que ceux de Morgane étaient minuscules et pointus. Elle était assez petite, avec des hanches plutôt larges, une peau très claire et de grands yeux marrons, contrairement à Laura qui était grande et mince, la peau dorée et les yeux bleus.
Mais le summum était le petit air de vulgarité que Morgane arborait en permanence. Pas du tout le genre de Laura qui était assez pudique, et je sentis d’ailleurs vite qu’elles ne seraient jamais les meilleures amies du monde.
J’avais trente-deux ans à cette époque. Mon pote Ludo en avait vingt-neuf, le même âge que Laura. Ce n’était pas la première fois qu’il nous présentait une nouvelle conquête, et là, selon moi, il venait de décrocher le gros lot. Car au travers des regards que j’eus l’occasion d’échanger avec Morgane le soir où Ludo nous invita à dîner chez lui, il me sembla évident que c’était une salope.
Il me fallut cependant attendre une deuxième soirée pour vérifier ma conviction. Celle-ci eut lieu chez nous. Laura avait fait la grimace lorsque je lui avais suggéré d’organiser ce repas, car elle s’était évidemment rendue compte qu’elle avait vraiment peu d’affinités avec Morgane. Mais elle a cédé, en posant cependant une condition : qu’on invite également sa collègue Lucie et son copain à cette même occasion.
J’ai accepté.
Je ne suis pas en train de vous dire que Morgane m’avait allumé lors de notre première soirée. Je dis seulement que j’avais détecté en elle des signes propices. Propices à un écart dans ma vie de couple qui avait eu tendance ces deux dernières années à épouser une forme évidente de routine.
Laura et moi, nous baisions beaucoup moins qu’au début, et lorsque nous le faisions, c’était assez classique et dénué de surprise. Le temps affecte nécessairement les couples. Il les use à la longue, comme la pierre qui s’émousse à force d’être soumise aux éléments et aux intempéries.
J’avais déjà fait deux écarts au cours de notre relation. Laura n’en avait rien su. J’ignorais si elle en avait fait de son côté, et je n’avais pas du tout envie de le savoir. Tout ce que je savais, c’est que je brûlais d’envie d’en faire un troisième.
Nous ne nous étions pas cassé la tête au sujet du menu : nous avions commandé un gros stock de pizzas. En termes d’alcool, en revanche, j’avais sorti quelques bonnes bouteilles de notre cave, sans compter celles que nos invités avaient emmenées. Les pizzas furent découpées en petits carrés et l’on ne quitta pas le salon de toute la soirée.
Morgane portait une jupe noire courte et des collants noirs également, des bottes en daim assorties et un chemisier en soie couleur de cendre. Et, tout comme la première fois, son décolleté ne manqua pas de révéler rapidement qu’elle ne portait pas de soutien-gorge.
Et malgré que je fasse en sorte de suivre les conversations avec nos autres convives, je n’avais que cette fille en tête. J’eus du mal à ne pas chercher son regard. Du mal à ne pas observer ses cuisses lorsqu’elle les décroisait en face de moi, dans le canapé, ou l’échancrure de son chemisier quand elle se penchait en avant pour prendre son verre ou une part de pizza. Du mal à ne pas bander en distinguant à deux reprises ses petits seins nus.
Et dire qu’il y avait de fortes chances pour que Ludo s’envoie cette fille à leur retour chez lui… Ça me faisait rager.
Quelque temps avant de la voir en vrai, il m’avait dit :
« Elle a toujours aimé les hommes plus âgés qu’elle. Elle fait tout. Elle est trop bonne. On parle ciné, littérature, musique… On picole et on baise à chaque fois qu’on se voit. J’ignore combien de temps durera notre relation, mais je te garantis que je profite du présent. »
Et, les effets de l’alcool aidant, moi aussi j’eus envie d’en profiter.
Mais quelques heures s’écoulèrent avant qu’une occasion se présente. Il était largement minuit et nous avions descendu huit bouteilles de vin, en plus des apéritifs. Je le sais, j’ai compté les cadavres dans la cuisine le lendemain matin. Les pizzas et quelques verres d’eau ne parvinrent ni à modérer nos ivresses, ni à atténuer mon envie de vérifier si Morgane était une salope, ou pas. J’étais vraiment décidé. Quitte à ce que je prévoyais de faire provoque un conflit avec mon pote Ludo.
Et même une scène avec Laura.
J’étais ivre. Je ne calculais plus rien, à part mes envies.
L’occasion s’est présentée à la sortie d’un épisode de la conversation consacré au cinéma. Les autres sont ensuite passés à autre chose, je ne sais plus quoi, mais moi j’ai continué à discuter de films avec Morgane. Nous avions de nombreuses références en commun, et quand je lui ai dit que je possédais un peu plus de quatre cents DVD dans mon bureau, sans compter ceux que je stockais sur des disques durs externes, j’ai vu ses yeux briller. Et elle ne s’est pas faite prier lorsque je lui ai proposé de me suivre dans la pièce en question, pendant que les autres discutaient d’autre chose.
Quand nous nous sommes levés, je me souviens que Laura m’a dit :
« Vous allez où ? »
Je lui ai dit que j’allais montrer les DVD à Morgane dans mon bureau, et elle n’a pas répondu. Elle nous a sans doute suivis des yeux quand on a quitté le salon, et Ludo aussi, peut-être, ainsi que Lucie et son copain, mais personne ne s’est avisé de nous suivre.
Je n’avais pas menti à Morgane. Je possédais une foule de films rangés sur de vieilles étagères. Et dans l’état où nous étions, nous ne nous sommes pas dit grand-chose, car dès qu’on s’aventurait à prononcer une phrase, nous trébuchions sur des syllabes.
Il y eut cependant quelques commentaires. Assez courts. Economes. Des titres, des noms de réalisateurs, tandis que Morgane déchiffrait les dos des DVD les uns après les autres, patiemment.
De mon côté, je priais pour que personne n’ait la mauvaise idée de nous rejoindre dans cette pièce. Car mon plan était clair dans mon esprit. J’étais ivre, mais mon envie était puissante.
Je matais le cul de Morgane. Ses fortes hanches et ses cuisses enrobées d’un collant noir. Je l’avais déjà imaginée à poil, et je m’étais même branlé à deux reprises en y pensant. Et elle était là, seul avec moi dans cette pièce, un soir où on était tous les deux bourrés.
J’ai néanmoins attendu un peu pour me jeter à l’eau.
Attendu qu’elle se penche en avant pour examiner des titres. Attendu de voir un sein en entier.
Et alors je lui ai dit :
« Tu ne mets jamais de soutif ? »
Elle a levé les yeux vers moi en souriant, puis elle s’est remise à lire des titres sur les dos de boîtiers en disant :
« Vu le volume de mes seins, ça ne sert à rien. Ça te choque ? »
J’ai mis quelques secondes à répondre. Je ne voulais surtout pas grignoter les syllabes de ma phrase. Je me suis concentré et j’ai dit :
« Non. Au contraire. »
Elle a de nouveau souri, mais sans me regarder cette fois-ci. Elle s’est mise accroupie, toujours penchée, sans répondre.
Alors j’ai ajouté :
« C’est un plaisir de voir tes seins. »
Elle souriait toujours.
Et moi je bandais.
Je m’étais dit qu’elle allait répondre quelque chose, mais au lieu de ça elle a énuméré à voix haute des titres de films qu’elle n’avait pas vus.
Je lui ai dit :
« Prends-les, si tu veux. »
Elle a dit :
« C’est vrai ? Tu me les prêterais ? »
« Evidemment. »
D’où je me trouvais, je voyais son sein droit. Son téton.
Je n’ai pas tardé à ajouter :
« Tu n’auras qu’à passer un soir pour me les rendre. Laura travaille très souvent la nuit. »
« Très souvent, c’est-à-dire ? »
« Quatre jours par semaine. »
Elle s’est remise à parcourir les titres, l’air de rien, puis elle s’est décidée à répondre :
« Et comment je saurai si Laura est là ou pas ? »
« Je peux te laisser mon adresse mail. Tu me dis quand tu as vu les films et tu passes pour en prendre d’autres. »
Elle ne souriait plus.
Et je voyais toujours son téton.
Je lui ai dit :
« On boira un verre ensemble. Ça te dit ? »
Elle s’est remise à sourire, sans me regarder.
Elle a répondu :
« Note-moi ton mail sur un bout de papier. »
Je me suis empressé de chercher un stylo, puis un post-it. Je lui ai donné le papier et elle l’a aussitôt plié dans le creux de sa main en disant :
« On fait comme ça. »
Dans le salon, on entendait des voix et par moments des éclats de rires. Et moi je matais toujours le téton de Morgane.
Alors j’ai fini par m’accroupir à sa hauteur, près d’elle.
Je lui ai dit :
« Tu aimes que je vois tes seins ? »
Elle a souri, sans me regarder, et dit à voix basse :
« A ton avis ? »
Alors je n’ai rien ajouté. Aucun bruit de pas ne s’approchait d’ici.
J’ai approché ma main de son décolleté et, tandis qu’elle continuait d’explorer ma collection de DVD, je lui ai tripoté le téton droit, sans dire un mot. Elle s’est laissée faire. Je suis passé au gauche, et elle m’a dit :
« Je vais te prendre deux ou trois films. »
Sans abandonner son téton, je lui ai répondu :
« Oui. Mais grouille-toi de les regarder. J’ai envie te revoir vite. »
« Mardi soir ? »
J’ai réfléchi, puis répondu :
« Oui, mardi. Elle commence à 18 heures et elle finit dans la nuit. »
Morgane a dit :
« D’accord. »
Le mardi soir, j’ai fermé les yeux au moment où ma bite s’est enfoncée entre les lèvres trempées de Morgane. Nous étions tous les deux à poil sur le lit où je dormais depuis six ans avec Laura. Je suçais ses tétons dans la pénombre et nous venions de faire une 69 dans le canapé du salon. J’avais le goût de sa moule sur la langue, et elle celui de mon gland. On se roulait des pelles par moments.
Je n’ai pas mis de préservatif.
Elle s’en fichait.
Ses seins étaient minuscules et ça me changeait des gros nichons de Laura. J’allais juste devoir veiller à ce qu’aucun cheveux noir ne subsiste sur l’oreiller et sur les draps. J’avais tenu à la baiser ici, pas dans la chambre d’amis. A pénétrer sa chatte dans ce lit, pas dans un autre. Sa chatte, puis son cul, un peu plus tard.
Et de nouveau sa bouche, plus tard encore.
Nous avions bu et discuté assez peu cette fois-ci, puisque cette soirée-là consistait à baiser. Juste ça. Elle avait la chatte complètement lisse et elle était vulgaire, contrairement à Laura. Elle disait des mots crus qui me faisaient bander. Elle disait par exemple :
« J’adore coucher avec les potes de mes mecs. »
Ou :
« Le premier soir, j’ai fait exprès que tu vois mes seins. »
Ou :
« Dès le premier regard, j’ai su que tu allais me bouffer la chatte. »
Deux semaines plus tard, Morgane et mon pote Ludo se sont séparés. Ce qui ne m’empêcha pas de continuer de baiser avec elle, une fois par semaine. Et à chaque fois que je pénétrais sa chatte, je me répétais ces mots de Ludo :
« J’ignore combien de temps durera notre relation, mais je te garantis que je profite du présent. »
Car il n’y a que ça de vrai : le présent.
Demain est incertain.
Après-demain est embrumé.
L’année prochaine est un vaste mystère.
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