Uncaged man 24
Chez moi, enfermé, les volets clos, le téléphone se mit à sonner. Le répondeur m’informa qu’on me cherchait.
Je ne répondis pas.
Plus tard, on toqua à ma porte.
— Bruno, c’est Clélia. Je sais que tu es là. Ouvre moi s’il te plaît, il faut qu’on parle.
Je fis le sourd.
Elle insista.
Je ne répondis pas non plus.
Les heures passèrent, la nuit tomba, les bruits de la fête s’estompèrent et le silence vint enfin.
J’éprouvai le besoin de sortir et partis m’assoir , loin, devant la mer paisible.
Petit à petit, le calme revint en moi.
Plongé dans mes pensées toujours aussi noires, je n’entendis pas s’approcher Clélia.
Quand elle s’assit à mes côtés, j’eus un sursaut en la découvrant et je commençai à me lever quand elle me retint fermement par le bras.
— Reste, je t’en prie, je te dois une explication.
J’eus ce soir là , et à mon grand regret aujourd’hui, une attitude pitoyable , inexcusable .
— Tu ne me dois rien. Tu m’a pris, tu t’es servi de moi, puis tu m’as jeté comme un kleenex.
— Tu es injuste, tu sais bien que c’est faux.
— Si tu le dis, mais permets moi d’en douter. Tu savais que j’étais ici ?
— Oui.
— Avant de m’acheter ?
— Oui.
— Putain mais tu vas me persécuter jusqu’à quand ? Et puis je m’en fous, demain je fous le camp.
— Tu feras ce que tu voudras mais écoute d’abord ce j’ai à te dire.
— Tu as 5 minutes après je ne veux plus te voir, jamais.
— Quand je suis partie , il y a 3 ans, je ne savais plus ou j’en étais. Je t’ai aimé comme je n’ai jamais aimé quelqu’un mais je n’ai pas su te protéger. Je me sentais forte, tu m’as rendue faible et je me suis égarée. Je me suis dit que je ne te méritais pas et à cause de moi, tu avais souffert et un jour ou l’autre tu m’aurais méprisée.
— N’importe quoi ! Tu n’as pas une meilleure explication ?
— Laisse moi finir, s’il te plaît. Quand je me suis rendue compte que je ne pourrai pas me passer de toi, je suis revenue, tu étais parti, personne ne savait ou . Je t’ai cherché partout, j’ai embauché des détectives, rien . Tu avais complètement disparu.
— T’as fini ?
— Non. Ils ont fini par te reconnaitre , il y a quelques mois sur une photo d’un guide de voyage américain.
— Oui , bon, je ferai gaffe maintenant !!
Je me levai.
Je la regardai une dernière fois.
— j’ai failli me flinguer à cause de toi! Je ne veux plus entendre le son de ta voix ! jamais! Lui crachai je à la figure.
Elle pleura et mon coeur se serra .
Je m’éloignai enfin quand j’entendis derrière moi.
— J’étais enceinte quand je suis partie. Je t’aime toujours. Pardonne moi, s’il te plait.
Je haussai les épaules mais j’eus le souffle coupé comme si j’avais reçu un énorme coup de poing dans l’estomac.
C’est complètement retourné, totalement chamboulé que je regagnai mon logis.
Je claquai la porte derrière moi. Je ne sais quel sentiment me dominait, la rancoeur, la tristesse ou l’amour…Tout se mélangea , je fus incapable de réfléchir .
La bouteille de whisky qui surgit devant moi fut la bienvenue. Une demi fiole plus tard , la tête qui était déjà toute retournée par les évènements fut embrumée pour de bon.
Pour tout dire, j’étais à moitié saoul, quand j’entendis frapper à la porte.
— Bruno , ouvre moi s’il te plaît… supplia Clélia.
Mon sang ne fit qu’un tour. Ivre de rage, je me précipitai et ouvris .
— Quoi encore ! Je n’ai pas été assez clair ?
— Je te supplie de me pardonner, je ferai ce que tu voudras !!
Ma vue se brouilla entre larmes de colère et de chagrin.
Je la pris violemment par le bras et la tirai avec force dans la pièce.
Quand elle se retourna vers moi, mon bras parti tout seul, ma main s’abattant férocement sur sa joue.
Elle ne broncha pas et son attitude ne fit que rajouter à mon ire.
Je la jetai contre le canapé et eut ses fesses à portée. Elle ne se débâti pas quand , et je ne sais pas ce qu’il me prit, je relevai sa robe, baissai son string et commençai une fessée donnée de toutes mes forces.
Son cul rougit très et j’eus vite mal aux paumes. Je me saisis d’une badine dont je me servais pour jouer avec Fabienne et commençai à à la flageller.
Des traces écarlates commencèrent à zébrer son cul .
Ivre de fureur et d’alcool je ne sus pas me retenir, réfréner mes pulsions.
Pas une parole ne s’échappa de sa bouche, son visage grimaçait mais il me sembla la voir sourire dès que le rictus s’estompait.
Ce n’est que quand des gouttes de sang commencèrent à perler de ses blessures que je repris raison.
Je me rendis compte soudain de l’énormité de ce que j’étais entrain de faire.
Je fus saisi d’effroi devant mon horrible attitude et je dessoulai d’un coup.
Comment avais je pu me comporter comme le dernier des soudards, comme un barbare et pourquoi avait elle accepté cette torture ?
Soudain tout fut clair.
Clélia pleurait mais ne bougea point.
— Pardonne moi ! Je suis le dernier des cons !
Elle n’ouvrit ni les yeux ni la bouche.
Je me précipitai et partis chercher une pommade pour la soulager.
Quand je revins, elle s’était redressée. Elle me fit face. Son rimmel avait coulé de ses yeux océan, son visage était marqué par l’épreuve.
Je baissai la tête et me jetai à ses pieds, reprenant une posture de soumission qu’elle m’avait, jadis, enseigné.
— Punissez moi Maîtresse pour ce que je vous ai fait !
Elle me releva.
— Non, ma pénitence est méritée. Je t’ai fait tant de mal. Embrasse moi .
J’étais encore pétrifié. Elle me prit dans ses bras et vint poser sa bouche sur la mienne .
Une bouffée de chaleur me monta au cerveau. Je me liquéfiai littéralement .
Je l’entrainai vers mon lit, elle se laissa faire en souriant.
Sa robe à mes pieds, je détaillai son corps qui n’avait pas souffert de sa grossesse. Seuls ses seins, déjà sublimes avaient grossi un peu plus. Son ventre plat surmontait son pubis orné à présent, seule nouveauté , d’une toison en forme de ticket de métro soigneusement entretenue.
Je la fis se coucher sur le ventre et, je soignai ses formes endolories.
Mes mains se firent douces pour la masser, la caresser. Mes lèvres retrouvant le chemin de sa nuque, des lobes de ses oreilles, de ses épaules lui arrachèrent des frissons .
Elle se retourna, esquissant une grimace de douleur, et en une invite explicite elle ouvrit ses jambes m’invitant dans ses moiteurs.
Je la pénétrai prestement de mon sexe impatient. Elle soupira d’aise en m’accueillant en elle.
Nous fîmes d’abord l’amour avec lenteur, nos corps et nos coeurs à l’unisson.
Elle jouit une première fois griffant mon dos dans son orgasme. Je restai en elle savourant chaque seconde , reconnaissant les sensations de ses muscles intimes.
Je repris ensuite mes va et vient, accélérant la cadence, la faisant arriver au bord de son plaisir, freinant pour la laisser au bord de l’extase, frustrée.
Elle reprit l’initiative des ébats, me repoussa pour m’allonger sur le dos et s’empaler sur ma queue au bord de l’explosion.
En mouvements désordonnés, frottant sa fente sur mon pubis, elle poussa un cri de plaisir, entraînant le mien.
Les émotions eurent raison de nous , les sens apaisés, repus l’un de l’autre, nous endormîmes tendrement enlacés.
Heureux, sereins, nous passâmes de merveilleuses semaines à nous retrouver sous le soleil brûlant des caraïbes.
Emu aux larmes, je fis la connaissance de Benjamin , mon fils, que je reconnus.
Fabienne vint clôturer les travaux et je ne fus guère étonné de la voir adopter , envers Clélia, un respect qui allait bien au delà de ce qui pouvait sembler naturel.
Je ne fus donc pas surpris quand je retrouvai mon amour, un soir dans notre maison, en tenue de cuir noir, tenant en laisse l’architecte nue.
Nous jouâmes de bon coeur avec notre soumise ce soir là.
Clélia m’avoua par la suite qu’elle avait tout su de mes aventures avec elle.
Elle me demanda de lui présenter Maria , ce que je fis après avoir mis au courant la jeune femme de notre situation.
Elles se plurent et ma douce n’eut aucun mal à l’initier aux plaisirs de Sapho, en un trio mémorable qui se renouvela quelque fois.
Quand Bruno et Véro vinrent passer leurs vacances chez nous, nous retrouvâmes vite , nos relations d’avant ( mais ça, c’est une autre histoire, leur histoire…….)
C’est avec une grande joie qu’ils acceptèrent d’être nos témoins de mariage.
Aujourd’hui nous sommes pleinement heureux , Clélia est couchée à côté de moi, bronzant sur un transat, le ventre arrondi par la prochaine arrivée de la petite soeur de Benjamin.
Elle me sourit pendant que j’écris le mot fin.
Ajouter un commentaire