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Catherine et les sortilèges – 3

Catherine et les sortilèges – 3



Episode 1 :

Episode 2 :

Entre tant de beautés que partout on peut voir,
Je comprends bien, amis, que le désir balance ;
Mais on voit scintiller en Lola de Valence
Le charme inattendu d’un bijou rose et noir

Baudelaire
Lola de Valence

Catherine pensa qu’elle pouvait s’installer dans une routine : une fois rentrée chez elle, après avoir mangé, démarrer dans son lit une projection privée et retrouver le bordel de Madame Auzoux. Etre vendue à des hommes, comme une esclave. Que cela était dégradant ! Ce statut d’a****l de compagnie n’en rendait ses fantasmes que plus salés. Tout en se masturbant, elle se traitait de salope ou de catin. Parfois un photographe, émule de la pornographie balbutiante, venait dans la maison de tolérance. Il prenait des clichés des filles, nues souvent, avec des clients ou entre elles. Elle suçait des inconnus, qui la baisaient ensuite, se faisait parfois lécher par une de ses compagnes d’infortune devant l’appareil. Fille publique, dans tous les sens du terme.

Ce soir-là, elle voulut prendre un bain, comme lors de sa première rencontre avec le sculpteur. Tout en ayant l’espoir de le revoir, elle disposa des bougies parfumées tout autour de la baignoire. Quand la mousse atteignit le bord, elle plongea son corps dans l’eau. La chaleur humide l’apaisa. Elle ferma les yeux.

Rien ne vint. Pas de bordel. Pas de Madame Auzoux. Pas de clients. Et surtout pas d’amant. Catherine fronça les sourcils. Jusqu’ici elle n’avait pas eu à faire d’effort de concentration pour accéder au monde du rêve. Elle repensa aux différentes chambres, aux canapés de velours, à la décoration exotique, à son amie Thérèse. Les visages des filles et des clients lui apparurent flous, comme brouillés. Des souvenirs. Aucune nouvelle scène, aucun scénario. Sa poitrine était couverte de gouttelettes d’eau. Catherine la caressa doucement, essuyant l’humidité. Elle pinça un de ses tétons. Ses mains descendirent vers son ventre, un doigt glissa au creux de la fente. Mais non, décidément, ce n’était pas possible. En l’absence de fantasme, elle ne parvenait pas à se donner du plaisir.

Catherine se coucha passablement énervée. Elle tourna plusieurs fois dans le lit, peinant à trouver la bonne position. Elle finit par atteindre un semblant de sommeil, allongée sur le dos. Vers deux heures du matin, elle se rendit compte qu’elle avait gardé les yeux ouverts. La sensation était des plus étranges : il lui semblait avoir dormi mais elle n’en était pas sûre. Maintenant parfaitement éveillée, elle voulut se lever pour boire un verre d’eau. Il s’avéra qu’elle était incapable de bouger. Elle pouvait encore cligner des yeux mais impossible ne serait-ce que de bouger la tête ou les doigts. Son corps refusait de lui obéir. Elle eut alors la certitude absolue qu’elle n’était pas seule dans la pièce. Quelque chose, ou quelqu’un, se tenait à sa droite. Une boule d’angoisse se forma dans sa gorge. Ce qu’il y avait de plus terrible, de plus effrayant dans cette situation, c’est que, incapable de tourner la tête, elle ne pouvait pas vérifier de visu son intuition. Il y eut un mouvement, un bruit presque imperceptible. La chose se déplaçait, elle approchait du pied de son lit. Alors elle la vit. Enfant, il lui arrivait d’être terrifiée par une pile de vêtement, un ours en peluche, qui, la nuit, devenait une ombre, une masse, que l’imagination se chargeait de doter d’attributs terribles. En cet instant, ce souvenir lui revenait avec force. Une brume noire s’était matérialisée devant elle. La créature étendit un tentacule d’ombre. Elle effleura son pied. Des frissons se répandirent dans tout son corps. Des bras puissant écartèrent ses jambes en compas. Une griffe remonta son mollet, érafla l’intérieur de sa cuisse avant que de s’apprêter à forcer l’entrée de son sexe. Catherine voulut hurler mais elle ne contrôlait pas sa gorge, alors elle se contenta de s’évanouir.

Le lendemain matin, elle se réveilla encore sous le choc. Elle jeta un rapide coup d’œil au réveil. Neuf heures. Elle était déjà en retard pour le travail. Elle alluma la lampe de chevet et s’examina. Ses jambes portaient la trace de griffures. Elle resta un moment à rassembler des idées, ne sachant que faire. Si seulement cela avait été un simple cauchemar ! Mais non. Elle était éveillée. Tout était réel. Ou alors… Une hallucination ? Un délire ? Etait-elle en train de devenir folle ? Elle prit finalement la seule décision raisonnable : rendre visite au Docteur Lebœuf. Elle passa un rapide coup de fil à sa responsable, lui indiquant qu’elle ne sentait pas bien, s’habilla en hâte et prit la direction du cabinet de son médecin.

Il n’y avait pratiquement personne dans la salle d’attente. C’eut été une autre affaire en hiver, pensa Catherine, avec toutes les grippes et les bronchites. Le Docteur Lebœuf raccompagna une patiente, femme d’un âge certain, à la porte et invita Catherine à entrer après lui avoir serré la main.

Il consulta rapidement le dossier de la jeune femme.

– Vous ne venez pas souvent me voir, dit-il en souriant. Dites-moi ce qui vous amène ?
– Eh bien c’est un peu compliqué… Cette nuit, j’ai fait un cauchemar très éprouvant. On m’agressait physiquement. Le plus bizarre est que j’étais réveillée mais totalement incapable de bouger. Je sais très bien que c’est impossible mais cela m’a laissé des marques.

Le Docteur l’invita à s’allonger sur le divan d’examen. Il l’ausculta puis inspecta les traces sur ses jambes. Il lui dit de se rassoir.

– Etiez-vous sujette à des terreurs nocturnes pendant votre enfance ?
– Je ne vois pas de quoi vous parlez.
– Pavor Nocturnus. C’est un trouble du sommeil qui touche les jeunes enfants et qui se traduit par des hurlements, une crise de panique qui semble impossible à interrompre.
– Ça ne me dit rien.
– Bien. Le diagnostic me parait évident. Vous avez fait une crise de paralysie du sommeil. Les symptômes sont manifestes : atonie musculaire, présence inquiétante, voire hallucination.
– Et les traces de griffures ?
– Elles ne sont pas très profondes. Vous avez dû vous les infliger sans vous en rendre compte. Si une crise se produit à nouveau, ne tentez pas de vous lever. Respirez lentement et profondément. Essayez juste de faire un geste simple : bouger un doigt, par exemple. Vous subissez un stress important au travail ?

Catherine réfléchit un instant avant de laisser échapper un truisme affligeant de banalité :

– Eh bien disons que ce n’est pas facile tous les jours…
– Je vais vous prescrire un anxiolytique léger. Un comprimé avant de vous coucher.

Tout en rédigeant son ordonnance, il ajouta :

– Que cela ne vous tracasse pas trop. La paralysie du sommeil est un trouble impressionnant mais sans risque s’il est traité. Rien qui ne peut se régler avec un peu de repos.

Catherine rentra chez elle rassurée. Elle appela son travail, dit qu’elle avait juste été victime d’un petit coup de fatigue et qu’elle revenait le lendemain. Le soir, elle n’oublia pas de prendre son comprimé de Doraphon™.

Catherine passa une très bonne nuit. A six heures et demie, déjà debout, elle chantait sous la douche. Elle examina ses jambes. Les traces d’écorchures avaient pratiquement disparues.

Elle était au bureau depuis plus d’une heure quand son téléphone mobile teinta. C’était un message de Grégoire. Curieux, Catherine ne se souvenait pas de lui avoir donné son numéro personnel, et réciproquement.

Elle lut :

De Grégoire
Je savais bien que tu es une grosse cochonne !
Suivi d’une dizaine de smileys comprenant des épices, divers légumes et des bonshommes hurlant de rire.

Catherine remonta un peu plus haut dans l’historique des messages. Le précédent envoi datait de trois heures du matin. Elle en serait tombée par terre si elle n’avait pas déjà été assise. Sur la photo, elle reconnut sa salle de bain. Devant la glace, une femme tenait d’une main son téléphone et de l’autre écartait son négligé en soie pour dévoiler un sein. Et cette femme, c’était elle !

Il y avait au moins une dizaine de photo du même genre et celle-ci n’était pas la moins obscène.

Nouveau ding ! du téléphone portable.

De Grégoire
Va dans les toilettes handicapées, retire ta culotte et envoie-moi une photo de ta chatte.

Non mais quelle honte ! Elle avait dû faire une crise de somnambulisme et s’était livrée à une séance d’exhibitionnisme pendant la nuit. Grégoire s’était sans doute bien rincé l’œil, peut-être était-il même allé plus loin. Catherine se dit qu’elle n’avait aucune issue. Si elle ne voulait pas retrouver les clichés sur Internet, elle allait devoir obéir. Et le pire était que cette situation sordide la faisait mouiller. Elle sentait une tache humide envahir le fin tissu de ses dessous. Je deviens folle, pensa-t-elle en se dirigeant vers les toilettes.

Après avoir verrouillé la porte, elle baissa sa culotte et s’assit sur la cuvette. Tout son corps tremblait. Elle dut prendre de grandes inspirations à plusieurs reprises pour retrouver son calme et tenir son téléphone portable sans lui faire danser la gigue. Elle prit un cliché. Sous la pâle lumière des toilettes, le résultat était particulièrement glauque. Elle l’envoya tout de même à Grégoire, en espérant que s’arrête son supplice. La réponse arriva aussitôt.

De Grégoire
Tu n’as pas obéi, je vois ton slip sur tes chevilles.

Catherine, au bord des larmes, saisit le morceau de tissus et le déposa sur le lavabo. Elle s’apprêtait à prendre une nouvelle photo quand elle entendit que l’on cognait à la porte. Elle s’approcha en essayant de ne pas faire trop de bruit. On chuchotait depuis le couloir : « Catherine, c’est Grégoire, ouvre-moi… »

Dans un état second, comme si quelqu’un d’autre agissait à sa place, elle se regarda déverrouiller la porte et laisser entrer son collègue. Celui-ci arborait un grand sourire. Il avait bien joué son coup. Les toilettes handicapés avaient le double avantage d’être mixtes et spacieuses. Il pouvait par conséquent entrer sans que cela attire trop l’attention et ils disposaient d’assez d’espace pour y tenir à deux sans se marcher dessus.

Aussitôt dans la place, Grégoire ouvrit sa braguette et exhiba sa verge. Catherine avait toujours pensé qu’il se vantait à ce sujet. Il n’en était rien. Il possédait en effet un des plus gros attributs virils qu’elle ait vu jusqu’à présent. Et ce bel engin se tenait au garde à vous. Grégoire l’empoigna avec enthousiasme et commença à se caresser tout en disant :

– Si tu savais comme j’ai rêvé de cet instant, ma belle salope !

Catherine restait bouche bée, totalement abasourdi. Grégoire reprit :

– Mets-toi à genoux, je veux te voir te branler ! Ne retire surtout pas tes lunettes, tu sais ce qu’on dit…

Elle s’accroupit, la main droite entre les cuisses. Son sexe était trempé. La masturbation, loin de lui apporter un soulagement immédiat, exacerba son énervement. Elle frottait sa motte d’un geste saccadé et impatient, si bien que la frontière entre le plaisir et la douleur devint vite flou. Elle gémit. Grégoire, quant à lui, était aux anges :

– Tu aimes montrer ta chatte, hein ? Oui, continue, entre un doigt. Branle-toi bien, comme une chienne. Oh putain, j’en peux plus je vais décharger bordel ! Amène ta bouche de salope !

Et sans plus de façon il introduisit le gros bout de viande entre les lèvres de Catherine qui n’eut d’autre choix que de recevoir le fruit de sa jouissance sur le palais et dans la gorge. « Oh non, il va en mettre partout » pensa-t-elle. Par souci de propreté, elle avala donc consciencieusement le flot de sperme répandu par Grégoire. La situation était tellement obscène, tellement folle, qu’elle en jouit à son tour. La vague de plaisir qui détonna dans son bas-ventre lui rappela par sa v******e les plaisirs solitaires de ces derniers jours. Elle se léchait encore les lèvres quand Grégoire prit congés. « J’emporte un petit souvenir » dit-il en faisant un clin d’œil. Il venait de fourrer la petite culotte blanche dans sa poche.

Une fois seule, la jeune femme retrouva bien vite ses esprits, comme sous l’effet d’une douche froide. Mais bon sang ! Qu’est-ce qui lui avait pris ? A force de s’imaginer en prostituée, elle était en train d’en devenir une pour de bon. Grégoire n’allait pas manquer de se vanter de leur petite tête à tête, enfin disons tête à queue plutôt, dans les toilettes. Il irait le raconter à tout le service, même à ce gros porc de Laugier de la comptabilité, qui avait fait l’objet de plainte pour harcèlement. Elle voyait déjà les gestes obscènes sur son passage : mouvement de la main doigts en cercle devant la bouche ouverte, la langue s’agitant en cadence à l’intérieur de la joue. Les propositions pleuvraient, pensez donc, une fille facile dans son genre, elle doit aimer faire ça à plusieurs.

Après l’incident des toilettes, Catherine s’était retrouvée sans culotte. Après avoir quitté son travail, elle avait par conséquent fait attention à bien croiser les jambes en s’asseyant dans les transports en commun. Cette sensation d’être toujours disponible, sans barrière à un coït éventuel, n’était tout compte fait pas si désagréable.

Elle s’attendait à recevoir d’autres messages, des visites dans les jours qui suivirent mais Grégoire ne donna pas signe de vie jusqu’au samedi suivant. Catherine se reposait chez elle, confortablement installée sur le canapé. Elle pensait enfin retrouver la paix quand le signal de son téléphone interrompit le fil de ses pensées.

De Grégoire
J’ai un objet qui t’appartient. Et si je te le rendais ce soir ?

De Catherine
Je n’aimerais mieux pas. Et si l’on faisait comme si rien ne s’était passé ?

De Grégoire
Parfait, envoie-moi ton adresse, sans oublier le code, j’arriverai vers dix-neuf heures trente. Prépare-moi un bon petit dîner.

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