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L Ange gardien

L Ange gardien



Quelle idée m’est passée par la tête, ce jour-là? En vieillissant ou murissant j’ai appris à ne plus me poser ce genre de question. J’ai pris mon parti de la folie inhérente à l’être humain ce pour notre plus grand bonheur ou malheur. Il est vain de vouloir approfondir les motivations de nos comportements et d’y conférer un semblant de rationalité. On marche de guingois. La contradiction ou le paradoxe le plus souvent nous meuvent. Il faut se résoudre à n’y rien comprendre tel ces chansons dont on ne comprend pas les paroles à la mélodie si entêtante et qui nous ravisent au-delà de toute mesure.

Je traversais une période délicate. Époque de galère dont on ne se vante guère après. Il s’agit de blancs dans notre vie. On s’y est perdu. Étrange triangle des Bermudes. Tout au plus peut-on se réjouir d’y avoir survécu par quelque miracle. Pour dire simple, j’étais au chômage. Peu de gens le surent. Je taisais mon échec auprès des proches dont mon ex et de mes enfants. En tant que commerciale œuvrant par monts et par vaux, je pouvais toujours donner l’illusion, d’être en action.
A ma mine cependant on eût pu deviner que je n’en menais pas large. Je faillis bien m’effondrer.

Le curieux est que de cette époque n’ait survécu que de rares épisodes dont l’un des plus incongrus et que j’aimerais vous narrer ici en passant. Il faut savoir que j’ai une prédilection fétichiste pour les pompes. Mon ex à cet égard me maudissait d’envahir nos armoires de tous ces chausses dont certaines ne furent pas usées une seule fois. J’ai su depuis que je partageais ce travers avec d’autres congénères. Par sagesse j’assouvissais ce vice dans des magasins spécialisés à caractère discount. Je pouvais ainsi impunément sacrifier à la quantité plus qu’à la qualité. Summum du mauvais goût.

De cette façon le chômage n’avait pu me faire renoncer tout à fait à mon vice. J’avais convenu toutefois de n’y aller qu’une fois le mois. C’était comme à une fête, un cadeau que je m’offrais à moi-même. Désormais je mettais un point d’honneur à réaliser le bon rapport qualité/prix. Il ne fallait point que j’erre ni me trompe. Il était exclu que j’eus des regrets après avoir passé la caisse et atteint au parking du magasin. Le précieux objet affublé à mon pied et me mirant dans le miroir, j’étais par cette seule bénédiction introduit à un univers des dieux, opéra fabuleux saturé de corps glorieux.

J’ai souvent fait mienne, cette métaphore du fond de la piscine où quand on y parvient en un geste irrémédiable et fou on tape du pied pour rebondir jusqu’à la surface, sauvé. Je ne croyais pas si bien dire. En effet je touchais le fond. Mes fonds s’étaient amenuisés. J’avais hésité d’aller emprunter auprès de ma cousine. C’était quelqu’un de correct mais j’encourais quand même qu’on sut bientôt mon infortune. L’orgueil ajouté je renonçais ainsi à quémander. J’étais malheureuse comme les pierres. Je ne sais pourquoi en cet état et fin de mois je décidais à m’acheminer vers le magasin.

Sur le chemin, j’étais résolue à ne rien acheter. Du reste j’avais laissé volontairement ma carte bleue chez moi. J’en serais quitte pour une cruelle frustration me disais-je. J’avais déjà recouru à ce genre de stratagème. J’en riais déjà. J’étais loin d’imaginer le désarroi où j’allais me trouver bientôt. Tout allait de mal en pis depuis pas mal de jours. C’est bête à dire mais m’acheter de jolies pompes m’eût sûrement requinqué. J’entrais baissant la tête et répondant à peine à la caissière avec qui j’échangeais des fois pourtant. On pouvait croire que je venais pour un forfait ou perpétrer un crime.

Je crus même devoir tirer la langue à la caméra vidéo. J’errais un temps n’osant trop examiner tous les articles. Je culpabilisais. Je n’aurais jamais du me trouver là. De guerre lasse je m’assis sur un banc. J’étais triste prise d’un vertige. Je n’avais plus qu’une idée : prendre les jambes à mon cou et fuir. Mon regard fut accroché cependant par un poster où se trémoussait une jolie blonde aux jambes élégantes nantie aux pieds de magnifiques escarpins. Dessous trônaient des escarpins du même modèle. Cela semblait une invite, un défi à seule moi adressée. J’en fus attirée tel un aimant.

Peu de temps après j’avais retiré l’un de mes escarpins vieux et crottés pour essayer l’autre. Cendrillon à défaut de tout prince charmant, j’essayais ce soulier. Il m’allait comme un gant. On eût dit une sorte de talisman qui sur le coup me ranimait. Souvent cela me faisait un tel effet. Je concède qu’un verre d’alcool _ un autre vice _ agissait aussi de la sorte sur moi. Le souvenir de toutes mes addictions me revint du coup et me peina. Je me haïssais plus que jamais. J’étais destinée à un avenir funeste tout rempli de catastrophes. Je ne savais pas résister à tant de tentations.

Je dus rester un temps dans ma rêverie me caressant le pied, la jambe. Je n’avais pas perçu la présence d’un homme derrière moi car je vis trop tard sa corpulence se dessiner dans un miroir. Il m’observait du coin de l’œil. Il est vrai qu’hors nous deux et la caissière, tout semblait ici désert. Il avait une sale tête. Du genre chauve quinqua, cadre avachi. Son œil torve nous dénonçait le vicieux, le mateur aguerri. Que faisait-il dans cet endroit réservé aux femmes ? Il était peu vraisemblable qu’il choisissât ici une paire pour une épouse ou une maîtresse. Il était plutôt en chasse me dis-je.

J’étais agacée plus que troublée par tout son manège. Je choisissais cependant de l’ignorer et de le snober. J’étais habituée à ce genre d’énergumène. J’ai toujours hélas attiré les tordus et les pauvres types. Je pouvais d’une autre façon trouver cela flatteur. J’excitais les mâles et au propre les faisait bander. Même vieillie au fond du trou, je suscitais encore chez eux quelque désir. Je demeurais une proie, un objet de désir. M’embarquant dans ce sordide raisonnement, je me dis que cet homme à défaut d’être prince, ne me ferait pas de mal et qu’il avait droit que je nourrisse ce jour-là son vice.

Ainsi continuais-je à caresser la jambe remontant un moment jusqu’à la cuisse que j’avais assez dénudée. Je portais ce jour-là sous mon manteau, une sorte de minijupe. Je comprenais que ce genre de détail pouvait exciter. J’ai toujours goûté allumer les hommes. J’imaginais déjà que peu après il se branlerait dans sa voiture à mon souvenir. L’idée amère me traversa que je n’avais pas fait l’amour depuis des jours. J’avais dédaigné les propositions de mes anciens amants. Ce retrait expliquait en partie ma déprime. Je me repliais inexorablement sur moi-même, pauvre sylphide.

Le sexe m’avait bien souvent requinqué mais je mesurais à présent que je n’étais pour ces mâles qu’une traînée, une garce. Ce qu’on appelle une fille facile. Je me dégoûtais. Ce type à côté devait penser pareillement. Eu égard à mon comportement il pouvait espérer, alors de ma complaisance. Il pouvait m’att****r à peu de frais. Il était encore temps que d’un regard fusilleur je lui signifias qu’il était de trop ici et indésirable. Je savais écarter un intrus. Toutes griffes dehors, un dragueur, un vicieux alors ne demandait pas son reste mais là je ne fis rien. J’étais clouée, fixée comme résignée.

Je mis du temps à percevoir qu’il me parlait. Sa voix chevrotait. Il était manifestement ému. Je compris qu’il me gratifiait de quelques compliments banals. Il louait notamment ma jolie jambe, et mon pied d’albâtre. Les termes étaient choisis, fleuris ce qui attestait d’une culture livresque. Monsieur me dis-je est vicieux mais a des lettres. Je me retournais soudain pour l’affronter et mieux le dévisager. Mon geste le prenant de court il recula d’un pas malgré lui. Je ne pus m’empêcher de sourire. Ce jeu tout innocent me rendait à mes anciens pouvoirs. Je renaissais. Je jubilais en garce.

Je lui répondis avec un ton que je voulus impertinent : « Je vous conseille d’offrir cet escarpin à votre épouse. » Il me fit de gros yeux au milieu de sa mine ébahie. Ce nigaud me donnait à présent des envies de rire. Peut-être étais-je sauvée dans cette matinée qui avait débuté lugubre. Ce simple divertissement était un signe des dieux. Ceux-ci n’avaient pas voulu m’abandonner. Ils avaient dépêché ce lourdaud, cet espèce de Sancho Panca pour moi. Rien n’était grave et irrémédiable. Il me fallait relativiser mes malheurs. Je devais rebondir du fond de la piscine. La surface n’était pas loin.

J’enchaînais d’un autre propos impertinent : « Mais peut-être n’avez vous cure de madame, offrez cela au moins à votre maîtresse. » Je le vis balbutier. Il essayait deme dire qu’il n’avait ni l’une ni l’autre. Je poursuivis et ne fus pas peu étonnée de dire : « Ben moi j’aimerais qu’on me l’offrit ! »Quelqu’un au fond de moi, un tordu inconscient, avait prit la parole. Il exprimait à la fois mon désir et sans doute mon désarroi. Je n’avais pas le sou et j’eus aimé en effet obtenir cette jolie paire d’escarpins. Je considérais qu’on me devait bien cela. J’adressais ce vœu à un dieu invisible.

Mon nigaud ne parut pas décontenancé par ma proposition. Il était réellement fasciné par mon pied d’autant que j’avais imprimé à celui-ci un petit battement trop sensuel. Le dangling était un de mes péchés mignons. Je ne pouvais plus que pousser cet avantage. Aussi jetais-je mon dévolu sur une autre paire d’escarpins et me tournant à nouveau vers lui, j’ajoutais : « Pour m’agréer offrez-moi l’une et l’autre paire. » Il était enseveli dans son mutisme. Je pris cela comme assentiment et témoignage de son admiration. Pour achever je croisais, décroisais mes cuisses me caressant le pied.

Toujours transi devant moi, il me laissa me lever et lui tendre les deux boîtes d’escarpins. Il les prit dans sa grosse main. Je lui dis : « Je préfère vous laisser aller à la caisse seul. La caissière n’a pas à savoir. Je vous attendrais dehors. » Sur le parking je fumais fébrilement. Je trouvais à présent navrant mon comportement. Quelle idée d’avoir suborner ce type. Allait-il me demander quelque chose en retour ? J’avais idée de l’envoyer balader mais en avais-je le droit ? Je le vis arriver la mine basse me tendant avec gêne les sacs qui contenaient mon cadeau. Je souris cherchant mes mots.

Nous convînmes d’aller boire un verre à un bar qui jouxtait le magasin. Il accepta la terrasse au soleil où je pus fumer. Je crus devoir croiser mes cuisses afin qu’il put les admirer sans vergogne. A tout le moins lui devais-je cela. Je n’avais cure de paraître une garce. Du moins le jeune garçon qui nous servit dut penser cela. Il m’adressa un sourire entendu. Pour lui je tapinais et avais levé un gros pigeon. J’eus volontiers giflé ce petit freluquet. Quoiqu’il en soit je tins à soigner Frédéric car ainsi se prénommait, mon nigaud. Il était inspecteur des impôts. Il avait contrôlé une société ce matin.

Je lui dis que j’étais au chômage et que du moins cette année, je ne paierais pas d’impôts. Nous éclatâmes de rire. Je lui dis tout de go que je ne comprenais pas qu’il ait pris au sérieux ma blague de tout à l’heure de m’offrir des chaussures. Il me répondit penaud que cela lui faisait plaisir. Que de cette façon il soutenait une chômeuse en difficulté. Je lui dis cependant qu’il ne devait pas se méprendre. Ce n’était pas mon genre. Je ne pensais pas que ma provocation allait tirer à conséquence. Je ne suis pas à un point de désespoir pour verser dans la plus sale et inepte vénalité.

Le martini avait commencé à me chauffer. Tandis que je protestais de mon innocence je continuais à faire la garce. Notamment je décroisais de plus en plus mes cuisses. Il pouvait sans vergogne examiner ma culotte. Voir que celle-ci était exiguë et transparente laissant savourer les reliefs de ma chatte. Il ne pouvait pas ne pas comprendre que j’étais du genre mauvaise femme. Il devait comme le jeune serveur me ranger dans la catégorie des femmes faciles et désœuvrées qu’on attrapait et culbutait, le jour durant. Je décidais du coup de franchir le Rubicond, de mettre un terme à tout cela.

Soudain passais-je au tutoiement. « On va à ta voiture ? » Il en parut surpris. J’insistais : « J’en ai envie. Décide-toi. J’ai autre chose à faire aujourd’hui. » Il se leva paya, laissant un gros pourboire. Je le suivis à mon tour penaude. On eût dit qu’on me menait à une exécution. Nous parvînmes à un rutilant 4 x 4. « Les impôts çà paye me dis-je. » Il démarra. Nous allâmes peu loin en un endroit qui m’était familier près du canal. Des types m’y avait emmené des fois au crépuscule pour me sauter. J’étais en terrain connu. Cela acheva de me désinhiber. J’eus bientôt sa queue au fond de ma bouche.

J’ai toujours aimé sucer. J’y retrouve l’estime de moi. J’aime à percevoir qu’un type défaille et m’appartienne. Il me fallait récompenser celui-ci. Je comprenais maintenant qu’il avait été un ange gardien. J’avais repris depuis le dessus et embrassé de nouvelles résolutions. Je ne devais plus me laisser abattre. Il avait une queue modeste mais je m’en contentais. Il m’avouât qu’il avait eu peu de femmes dans sa vie. Il recourrait des fois à des prostituées. C’était un brave type. Je m’en voulais de l’avoir traité de nigaud. Il était d’une authentique générosité. Un saint, une sorte de vaincu de la vie.

Je l’invitais à se lâcher et à me caresser. Je lui pris la main de force pour l’enfoncer au fond de ma culotte où ma chatte mouillait déjà à fond. Je ne pus réprimer un gémissement. Sincèrement j’avais envie d’une bite. N’importe laquelle. Je voulais que le premier venu me foute. J’avais trop attendu. Je lui proposais d’investir sa banquette arrière si confortable et spacieuse. Frédéric était pataud. Il fallait que je prenne les choses en main. Çà aussi je savais faire. Je l’invitais à m’att****r en levrette. J’imaginais que mon regard l’impressionnait trop. Autant qu’il n’eût en vue que mon dos et mon cul.

Ma fellation avait su ranimer mon bonhomme. Celui-ci enfin échauffé m’infligea de bonnes bourrades. La journée était sauvée. Outre l’obtention de belles paires d’escarpins, un mâle me sautait dans sa bagnole. Une journée bien remplie comme j’aimais. L’ami Fred fut moins vaillant et efficace lorsque je l’invitais à s’introduire dans l’autre trou, le petit. Je ne répugnais pas à ce qu’on m’enculât souvent. Devant sa piètre performance, je me jurais de recourir au plus tôt au service d’un autre homme. Quoiqu’il en soit je le suçais une dernière fois lui concédant d’éjaculer dans ma bouche.

Ce foutre recueilli, m’amenât à une humiliation suprême, sentiment que j’affectionnais en amour. J’avais admis depuis longtemps que j’étais une putain. J’invitais l’ami Frédéric à recourir tantôt à mes services. Je me sentais si redevable à son égard. La suite me le confirma. Tout s’enclencha merveilleusement. J’abordais à un cycle vertueux. Le soir même un ami et ancien amant m’appelât. Il montait une affaire dans le sud. Il avait songé à moi pour l’épauler. Je lui cachais cependant mon infortune et mon chômage et la joie qui m’animait à sa précieuse proposition. Je renaissais.

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