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Lidl des jeunes

Lidl des jeunes



J’ai eu mon époque LIDL. On ne se vante pas d’aller faire ses courses en un hard discount. Je n’allais pas le chanter aux copines. Celles-ci m’avaient toujours vu comme une grande bourgeoise entichée de grandes marques et tirée à quatre épingles. Une sourde jalousie animait nos relations. Peut-on parler d’amitié entre femmes ? Aussi ne furent-elles pas mécontentes que je morde la poussière quand on me signifia un jour mon licenciement. Ce chômage fut une lourde expérience voire une humiliation. Je n’eus de cesse de remonter sur le cheval et de retrouver un boulot.

N’empêche je ne passe pas aujourd’hui devant mon Lidl sans une petite émotion. J’ai une petite boule au ventre. Je n’y retourne plus trop marquée par la honte. Je l’ai trop fréquenté durant les six mois de chômage. Tout est parti d’une dispute avec mon mari. Celui-ci m’avait imputé à charge mon licenciement. Je plombais les finances. Il n’avait cure que je fus pour grande part indemnisée. Le manque à gagner le mettait en une rage folle. Aussi me déballât-il que je devrais réduire mes frais. Je devrais résilier mon contrat à la salle de gym. Puis me modérer sur les fringues et les parfums.

Il clôt ses exhortations par le conseil méchant et malicieux que le principal des frais de bouche devrait être assuré par le Lidl du quartier. Bref je devais aller faire la queue là-bas. Je pris cela comme un exil et une punition. Les enfants ne surent jamais que leur mère durant leurs heures de cours allait arpenter les rayons de cet endroit sinistre. J’avais peur surtout d’y croiser mes voisines. Suprême humiliation. Aussi vins-je à métamorphoser mon look. Je m’affublais d’une perruque blonde et de lunettes fumées et me vêtis ainsi de façon vulgaire.

Aussi ne fus-je pas peu soulagée de croiser une première voisine sans que celle-ci me reconnut. Mon subterfuge fonctionnait. Curieusement je vins à éprouver comme une jouissance de me cacher dans ce neuf personnage. Recluse, j’avais droit à me mouvoir en une nouvelle dimension où j’avais lieu à être autre et à bientôt y épancher de singuliers sentiments voire désirs. Ceci arriva peu après. Tout cela sur fond de dépression et de mépris de soi. Qui plus est j’abordais bientôt à un âge funeste où la femme doute de sa capacité encore à plaire et à être désirée. Le mari vous dédaignant.

Je me souviens de ce jour où j’avais la veille essuyé un échec à un entretien d’embauche ce dont mon mari m’avait moqué. Ce matin-là devant mon miroir j’avais du coup décidé à me maquiller. Je n’avais cure des restrictions du mari sur le sujet. N’avais-je pas été en d’autres temps une coquette et une jolie femme ? Je fis cela comme un acte de révolte. Il faisait soleil en ce jour de mai et je décidais en même temps d’arborer minijupe et jolies mules à talons. Je ne m’en affublais pas moins de ma perruque et de mes lunettes pour aller au Lidl. Je vis que j’attirais le regard des hommes.

Je compris trop tard que je faisais pute de banlieue. D’autres femmes de mauvais genre hantaient ces lieux et se faisaient impunément draguer. Je vis que je n’y couperais pas. Bientôt un mec m’aborda Il avait vu d’évidence que j’avais du mal à atteindre un article trop haut perché. Ce coquin avait du reluquer au-dessous de la jupe. Je portais string. Il avait pu savourer mes fesses. Aussi toute rouge reçus-je son compliment et sa proposition de récupérer l’article sur le rayonnage. Il se nommait Ahmed. Homme de charme manifestement et vieux beau sûre de son fait.

Loin d’avoir été offusquée par la drague de cet homme, je découvrais qu’une part essentielle de ma personne avait été touché de son hommage. J’y trouvais une considération dont on m’avait privé ces dernières jours. Je trouvais bon qu’un immigré fit preuve d’humanité. J’enfreignais un tabou car mon mari était ostensiblement raciste et détestait ce genre. Il n’est pas impossible qu’une révolte m’anima quand je découvris avec surprise le beau Ahmed près de moi tandis que j’emplissais mon coffre. Je ne m’attendais pas à cet audace du dragueur.

Il m’avait manifestement suivi. J’aurais pu, j’aurais du l’éconduire. J’acceptais pourtant de boire un verre avec lui. Nous nous mîmes au soleil à la terrasse de la cafétéria. Je goûtais le soleil mordorant mes épaules et la brise légère qui me caressait sous la jupe. En d’autres temps j’eus rougi des regards de cet homme sur mes cuisses. Il eût été vain de tirer sur ma jupe décidément trop courte. Je n’avais pas envie ce jour-là de faire ma prude. Le sexe m’avait été refusé depuis des mois. Un amant avait renoncé à moi depuis quelque temps. Il me fallait combler tous ces abandons.

La drague fut grossière et je n’en affectais pas moins de rire et de sourire. Je protestais que je pus être encore jolie. J’avais pris depuis de coupables rondeurs. Ma peau par endroits était fripée. Bref je ne méritais pas qu’on s’intéressa à moi. Ahmed eût alors un regard explicite. Il y eût entre nous un long silence. Il rompit celui-ci par une brève parole. Quittant le vouvoiement il proféra : « J’ai mon camion peu loin. Çà te dit qu’on y aille ? » Je n’eus qu’un sourire d’acquiescement. Il était déjà trop tard. Je me hissais dans son grand bahut garé sur un parking peu loin.

J’eus comme un frisson. On surplombait le quartier avoisinant. Qui plus est cette cabine conférait un sentiment de protection et d’impunité. On y pouvait faire des choses sans être vu. La main d’Ahmed parcourait mes cuisses et caressait ma culotte. Je vins à dévorer sa bouche. Je perçus d’emblée sa virilité. J’eus comme un sentiment de mépris à l’égard du mari que je n’avais jamais aimé et dont je voulais me venger. Je renouais enfin avec le plaisir de sucer un homme. J’avais souvent été louée de ce talent par mes amants. Ahmed avec la dernière brutalité me baisa. Cela finit par une saillie dans le cul.

Ahmed crapahutait sur la région durant cette semaine. Il ne reviendrait de sitôt. Aussi tous ces jours tins-je à profiter de sa queue et de sa cabine. A heure précise nous baisions. S’y opéra comme une révolution. Il y eût de ce jour un avant et un après. J’étais tout à fait entrée dans mon personnage de pute prolétaire. Ahmed eût été bien étonnée de savoir ma vraie vie bourgeoise. Je lui fis croire au contraire que mon mari était mécanicien dans un garage. J’affectais un langage négligé. Il me fallait renier mon ancienne classe et mes belles manières. Surtout j’y découvris la passion du sexe.

Rien à voir avec mes anciennes relations adultères. Dans ce temps je recrutais mes amants dans mon milieu et mes relations de travail. Je baisais utile et à la fois y exprimait un certain snobisme et narcissisme. La jouissance sexuelle y étant presque secondaire. Cette fois l’encanaillement et le sentiment de m’abaisser ajoutait un insolite piment à l’acte. Je me découvris adepte du ruisseau. J’en eus confirmation peu après le départ d’Ahmed. Ce dernier m’avait assuré de repasser au plus vite. N’empêche je ne pouvais supporter de rester plusieurs jours ainsi. Mon appétit était avéré.

Un jeune effronté me dragua au Lidl. Il était marocain. J’avais pris goût au type basané. En même temps je me réjouissais de punir de la sorte mon bonhomme. J’imaginais ma tête s’il eût su que sa femme forniquait avec des arabes. Cette fois je pompais ce jeune Chérif dans sa bagnole. Il était mignon et avait vingt ans. Je conçus trop tard et avec honte qu’il avait l’âge de mon fils. J’enfreignais ainsi un autre tabou. Je descendais chaque jour avec délectation les marches de l’ignominie. Chérif peu après me présenta à deux de ses amis. Ce fut orgie chez l’un d’eux.

Tout une après-midi je dus satisfaire aux appétits de ces mâles hormonés. Ils riaient quand tour à tour ils m’éjaculaient sur le visage. J’en étais toute radieuse. Je n’étais pas la dernière salope qui vint ici s’offrir. Ils marquaient un certain mépris pour les gauloises en mon genre. Se targuant d’être bons musulmans ils me traitèrent alors de pute. Leur faisant le reproche de leur moralité bizarre nous nous quittâmes fâchés. Je n’étais pas mécontente de quitter ces voyous. Je n’en draguais pas moins un jeune homme le lendemain au Lidl.

Il s’appelait Guillaume et était timide. Il apparaissait à présent que j’étais devenue une garce débauchant à tour de bras. Je me mis en tête d’adouber ce jeune home et de le déniaiser. il fut un peu mon amant patenté durant ces mois. Cependant j’avais envie souvent de sensations fortes et à son grand dam le trompait souvent avec de satanés cochons. Ceux-ci me repéraient dans les rayons et sachant ma réputation me proposaient sans vergogne de les suivre dans un coin ou dans leur voiture. Les petits vieux étaient les plus vicieux. Ma minijupe les excitait.

Le vice eût le résultat bienheureux de m’apaiser et de me rendre femme de sang froid et plus cynique. Il advint que j’obtins enfin du succès à un de mes rendez-vous d’embauche. J’avais visé très haut ce jour-là. Mon âge eût du être un handicap. Il était manifeste que le cadre DRH choisirait plutôt une de ces jeunes mignonnes qui attendaient avec moi dans le salon. J’eus comme un éclair de génie après que le jeune homme eût versé un regard sur mes cuisses. Mon instinct là-dessus était devenu sure. Le soir même nous baisions. Il fut subjugué et m’obtint le poste.

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