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Partie de campagne

Partie de campagne



L’affaire fut rondement menée. Il fallait remplacer au pied levé une
cousine rapace auprès de l’oncle du mari. Une part de succession était
en jeu. Il fallait circonvenir le vieux avant qu’il ne passe l’arme à
gauche. J’étais tout indiquée. Ce libertin avait toujours eu un faible
pour moi. En fait j’y fus forcée. J’ai toujours désapprouvé ces
méthodes. Mon mari n’avait de cesse de me jeter dans les bras des autres
quand ceux-ci pouvaient lui servir. De nature docile j’ai toujours
éprouvé une terreur de lui. D’une voix douce et cependant impérieuse il
me représenta que mon dévouement à l’égard du bonhomme servirait tout le
monde. Ce ne serait que l’affaire d’une semaine.

Je convins avec mon patron de poursuivre mes opérations en télé travail.
Il me savait suffisamment aguerrie pour remplir mes missions. J’avais
dépeint en noir ma situation. Ayant perdu son père il y a deux ans, il
était tout à fait sensible aux désarrois de la vieillesse. Je
frissonnais cependant de devoir m’enterrer près de dix jours dans un
bled pourri. J’ai toujours honni ce coin de campagne. La belle bâtisse
de l’oncle était une ancienne ferme contiguë à deux voire trois
habitations. Tout cela formait un hameau famélique. Le village le plus
proche était à trois kilomètres.

Mon blues s’ajoutait que je m’éloignais aussi d’un amant dont je doutais
à l’époque. Cette séparation était des plus mal venues. Peut-être en
profiterait-il. Bref je prenais ce séjour comme un exil et une punition.
Je pris sur moi de ne paraître boudeuse à ce vieil homme. Il avait
singulièrement déchu depuis l’année dernière. Il n’avait plus sa lueur
de malice dans les yeux. Le timbre de la voix devenu plus caverneux ne
dispensait plus tant ses propos galants. J’avais un spectre devant moi
enfoncé dans son fauteuil. Etait-il enclin encore à la bagatelle ?
Séduire ici devenait déplacé.

Je rapportais à mon homme mes mauvaises impressions. Accentuant le trait
j’expliquais que mon charme n’agissait plus et que tout autre femme eût
ici échouée. Sa libido semblait s’être évanouie. Il était bon pour
l’hospice et les futures bondieuseries. J’arrivais trop tard. J’y
perdais mon temps. Mon mari furieux ne voulut rien entendre. Il me
fallait essayer. Son ton était menaçant. Il ne pouvait se résoudre à
perdre cet argent. Je n’y couperais pas. Je devrais apporter l’assurance
que je m’étais totalement investie. Je devais retourner à l’assaut.

En fait Paul car il faut restituer un prénom à ce vieillard, avait été
sujet à une crise qui l’avait pas mal ramolli. Peu à peu après il
recouvra ses esprits et assez de forces. Ma présence sembla ajouter à ce
revirement. Du ton galant que je lui connaissais il dit : « Vous êtes mon
ange et aussi l’hirondelle qui annonce le Printemps. » J’avais tout faux.
Ce libidineux se remettait parfaitement dans son esprit de tous nos
anciens jeux. Notamment qu’il m’avait tripoté sous la table. Mon mari
m’abjurant de le laisser faire. De toute façon il faisait cela à toutes
les jolies femmes.

N’empêche il me faisait pitié. Lucide il convint qu’il n’en avait plus
pour longtemps. Il maugréa que déjà les vautours tournoyaient autour de
lui et qu’on en avait pour son fric. Je baissais les yeux. Se doutait-il
que je fus ici en service commandé ? Il dit beaucoup de mal de Natacha
la cousine qui lui était attachée et dont je devais à son accident de
vélo d’être là. C’était une harpie. Elle ne lui passait rien. Il n’avait
plus droit de fumer ni à quelques sucreries. Je crus devoir l’assurer
qu’il pouvait faire cela avec moi. Qu’il avait droit encore à prendre du
bon temps. J’obtins un magnifique sourire.

Son regard attaché sur mes longues jambes m’assuraient de mon ancien
pouvoir. Je décidais de m’affubler d’une robe courte, légère et
transparente dont je gratifiais les plus valeureux amants. Ce vieillard
méritait un pareil égard. Entre temps les SMS de mon amant devenait plus
rares. Ce salaud était sûrement en train de trahir. De même mon mari
trouvait que j’étais trop sage et timorée avec le vieux. Il fallait
davantage l’émoustiller. J’étais las de tous les hommes, veules et
lâches. L’envie me traversait de tout balancer et m’enfuir. Je résolus
enfin de quitter ma culotte.

Paul ne s’aperçut de cela qu’un soir après que je me fus penchée près de
lui. Il m’administra en son langage fleuri: « T’es une sainte. Je ne t’en
demandais pas tant ». Il me fit signe d’approcher. Auprès de lui je lui
caressais les cheveux tandis que d’une main il jouait dans mes fesses.
J’étais parcourue d’un étrange frisson. Je n’ai jamais pu résister en
cet endroit à une main d’homme. J’avais pas mal avancé mes pions. Il
m’importait peu qu’il me tripota de nouveau. Même vins-je une ou deux
fois sur ses genoux, acceptant qu’il toucha mes seins au travers du
tissu. Le porc bandait.

Pour un mourant, je lui trouvais d’immenses ressources. J’avais sous
estimé ce Lazare ressuscité. Il n’était pas mécontent que Natacha la
guenon eût été remplacée par moi. Il se désespérait déjà de son prochain
retour. Il avait envie de profiter. Ces exigences croissaient à mesure.
Au bout du troisième jour, il obtint que je le branlas dans son fauteuil
puis que j’usa enfin de ma bouche pour affermir son sexe. Je ne lui
avais jamais consenti une pareille chose. Il me dit que cela le
bouleversait de n’obtenir cela que maintenant qu’il fut au seuil du trépas.

A ce moment de cette histoire il me faut introduire un autre
protagoniste : Franck, le voisin que je ne connaissais que de loin et
contre lequel Paul était fort prévenu. Il le soupçonnait de le voler et
d’empiéter depuis longtemps sur ses champs. Ce Franck ne lui en rendait
pas moins de petits services. Il récupérait les colis de la poste et
recevait à l’occasion les ouvriers d’EDF. Pour le coup et après un orage
il avait assuré à Natacha qu’il s’emploierait avec le jardinier de
bricoler le toit de la grange dont nombre de poutres était abîmé. C’est
à ce propos qu’il nous surprit un soir.

En effet peu avant dîner et afin de motiver Paul à avaler son potage je
suçais benoîtement penchée sur lui. A un bruit dans le vestibule je
tournais la tête et entrevis une ombre. A ce moment le téléphone sonna
dans le salon. J’avais le cœur serré. J’étais assuré qu’on nous épiait
et qu’il ne pouvait s’agir d’un fantôme. Je fonçais dans le vestibule
prétextant devoir répondre au téléphone. Je tombais sur Franck. Celui-ci
se raidit en guise de salut comme font les militaires. J’étais furieuse
qu’il se fut introduit sans prévenir dans notre domicile. Je répondais
lui lançant des regards noirs.

A l’autre bout c’était la garce de Natacha. Enfin au bout de quelques
jours elle venait s’enquérir de nous. Je n’étais pas dupe de son ton
fielleux. Pour le coup elle devinait les gentillesses que je prodiguais
à un homme malade et dont il fallait ménager pourtant le cœur. Je
décidais de lui passer l’oncle afin qu’elle put elle-même se rassurer et
me ruais de nouveau sur Franck. J’étais en colère. Lui impavide buvait
mes paroles tout sourire. Il m’asséna : « Je ne pensais pas vous
déranger. » Il me ramenait soudain à mon geste qu’il avait surpris.

Je me radoucis du coup. Pouvais-je me fier à la discrétion d’un imbécile
? Au trente- sixième dessous et pour changer de sujet j’en vins à ce qui
l’amenait. Il me montra une grande feuille où se signalaient des
abréviations et des chiffres. Il me dit que c’était une sorte de facture
de tous les travaux qu’il avait effectué sur le toit de la grange. Il
voulait en soumettre le détail à l’oncle. Je lui dis que ce dernier
était fatigué mais que je lui montrerais cela au plus vite. Le regard de
Franck se coula sur mon corps. Comme une sotte j’avais conversé avec ma
robe sulfureuse.

D’un seul élan je le raccompagnais sur le pas de la porte lui assurant
qu’après une conversation avec l’oncle je viendrais demain examiner le
toit. Nous convînmes d’une heure. J’étais résolue à y aller cette fois
bardée d’un pull, d’un jean et de lourdes bottes. Il s’agissait de lui
faire oublier tout ce dont son imagination avait pu remplir ses rêves.
Assurément ce cochon avait pu distinguer tant mes seins que ma chatte et
mon cul. Je craignais qu’il répandit la rumeur. J’étais penaude le
lendemain. Je n’osais le regarder. Il expliqua avec à propos ces travaux.

C’était de ces paysans finauds qui savent compter. A mesure que nous
discutions, je me ravisais sur son sujet. En plein jour hors sa face
rubiconde qui ne l’avantageait pas, j’appréciais cependant ses fortes
épaules, sa mains larges et son torse puissant. Rien ne semblait pouvoir
résister à une telle force. Il incarnait la virilité. Peut-être
éprouva-t-il l’effet suscité sur moi car soudain il enfonça ses yeux en
les miens. « N’ayez crainte. Je n’ai rien vu hier. Vous réconfortiez le
vieux. C’est tout. Natacha en fait de même. Je tombais des nues. La
guenon suçait aussi. J’en crus rire.

Qui eût cru qu’une grenouille de bénitier s’adonna à la fellation ? Je
me faisais fort de cette révélation pour l’abaisser. J’en fis un rapport
au mari. Il me dit qu’avec cela on la tenait. Franck percevant mon
intérêt développa le sujet. Il pense que des années auparavant Paul plus
vigoureux en avait fait sa maîtresse. Il me dit avec tristesse que Paul
avait été réduit à cela. Je compris du coup que Franck me trouvait à son
goût. Il me signifiait que je pouvais absolument acheter son silence. Le
regardant fixement je dis : « J’aimerais vous faire confiance. « 

En un instant il fut sur moi. Il me plaqua avec douceur et non moins
d’autorité contre un poteau. Il m’embrassa. Mes lèvres cédèrent aux
siennes. Ce mâle avait trouvé d’emblée le chemin de me séduire. J’avais
envie depuis plusieurs jours qu’on me prît et baisa virilement. Je ne
pouvais compter à cet égard sur le pauvre Paul qui s’en allait en
quenouille. Franck m’intima de me mettre à genoux et de le sucer. Je
passais une sorte d’examen dans lequel je jetais toutes mes forces.
J’aimais sucer. J’y excellais. Il me fallait l’en convaincre. Cela dura
un temps.

Nous convînmes de nous revoir. Cette grange semblait le théâtre idéal de
nos ébats. Je me faisais fort de venir durant la sieste de Paul. Franck
ne put réprimer un Oh ! de surprise. En effet j’avais traversé la cour
accoutrée de la fameuse robe courte et transparente. En ce jour de
Printemps il ne faisait pas chaud. Cependant la brise légère qui me
parcourait le cul et la chatte m’excitait. Telle une nymphe j’aspirais à
ce que n’importe quel dieu ou faune me posséda à l’instant. Franck jeta
hâtivement une couverture. J’écartais fantastiquement les cuisses.

Il avait la puissance du taureau. Peu de mes amants citadins arrivaient
à la cheville de ce paysan. La Terre ne ment pas. Travail famille
Patrie. Rien que cela de vrai. Transportée je jouis ostensiblement. Je
n’avais cure qu’on m’entendit. J’avais besoin de décharger toute la
tension accumulée ces derniers jours. Franck me baisait. Franck
m’apaisait. Il me lima une heure durant recto-verso. Il vit que je ne
dédaignais pas la sodomie. Bien au contraire. Sa queue énorme n’en fut
pas moins enfournée dans mon anus. D’un ton vulgaire je lui jetais :
« J’aime trop ta bite de cheval. »

Nous recommençâmes ainsi chaque après-midi jusqu’à mon départ. Bientôt
vins-je accepter qu’il vint la nuit aussi me surprendre dans le lit.
C’était sarabande jusqu’au petit matin. J’allais préparer ensuite le
petit déjeuner de Paul avec des cernes sous les yeux. Celui-ci n’en
obtint pas moins que je m’assis sur lui et qu’il put cracher un peu de
sa semence en moi. C’était un inouï exploit. Son dernier. Il me dit ému
avec une larme à l’œil : « C’est ma dernière victoire ; » Franck me dit à
ce propos : « T’es une chic fille. » Mon mari moins amène rajouta : « Bon
boulot ! »

J’étais résolue de me débarrasser de mon amant. De toute façon ce salaud
ne donnait plus de signe de vie. Si d’aventure je passais dans le coin
j’assurais Franck de venir le voir. Il avait enchanté mon séjour. Paul
n’était pas moins content de moi. Après ce regain de vigueur il comprit
qu’il allait à nouveau décliner. Le moral est tout dans la maladie.
Cette garce de Natacha ne reviendrait que pour le tuer. Mon mari entre
temps écrivit à celle-ci qu’il savait tous sur ses agissements. Deux ans
plus tard nous obtînmes une part honorable du butin ce dont le mari ne
me su gré. Je n’attends rien des hommes hors qu’ils sachent me sauter
pour certains.

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