– Mais quel con !
Stella fulminait tout en marchant d’un pas saccadé sur le trottoir luisant d’une pluie assassine. Presque vingt ans de mariage et il fallait qu’il vienne lui casser les pieds pour une histoire de trace sur un verre à pieds. Son obsession pour une propreté immaculée devenait étouffante. Stella se prit à rêver de saleté, de tâches, de souillure comme autant de délivrance de la maniaquerie obsédante de son homme. Dire qu’elle avait voulu lui faire plaisir en s’acquittant de la vaisselle au petit matin et en lui apportant le petit déjeuner au lit. De fait, elle n’avait endossé qu’une jupe droite assez courte et une chemise blanche dont l’opacité laissait à désirer. Heureusement, elle avait eu la présence d’esprit de prendre une veste pour se couvrir un peu.
Ses seins généreux oscillaient de gauche à droite et de bas en haut dans un mouvement peu discret. Se rendant compte que le regard de plusieurs passants s’était attardé sur son passage, elle rougit subitement. Elle n’aimait pas trop laisser libre sa poitrine opulente. La cinquantaine engagée, elle restait une femme attirante. Ses jambes filiformes, légèrement musclées offraient un spectacle attrayant. Le décolleté qu’elle aimait ouvert mettait souvent en valeur ses attributs mammaires, mais la pesanteur n’est pas tendre avec les seins de ce calibre et Stella n’aimait pas le spectacle de sa poitrine plus aussi ferme qu’autrefois.
Elle se souvint qu’elle n’avait pas pris la peine d’enfiler une culotte quand le vent frisquet du matin s’engouffra sous sa mini-jupe. La sensation n’était pas désagréable, mais elle se sentit affreusement nue, comme offerte au regard concupiscent de tous les détraqués de la Terre.
Un café vint à la rencontre de son allure décidée. Elle s’y engouffra sans trop réfléchir. Il lui fallait son thé du matin vu que son connard de mari l’en avait empêchée. Elle ne connaissait pas trop l’endroit. Elle était plutôt casanière. Les bistrots, c’était pour les gamines ou les femmes en quête d’aventures. Le comptoir occupait l’entrée tandis que l’établissement continuait par une salle toute en longueur. La lumière tamisée proposait une ambiance plutôt cosy qui l’apaisa. Elle commanda son thé avant de s’installer dans une banquette en tissu d’un rouge vif. Des haut-parleurs disséminés dans les angles distillaient une musique vaguement jazzy.
Elle était seule et cela convenait parfaitement à son humeur maussade. Le serveur lui apporta sa boisson chaude qu’elle régla immédiatement sans laisser de pourboire. « Les hommes, tous des salauds, de toute façon… ».
Elle se câla au fond du canapé, puis choisit de se défaire de sa veste. Ses tétons, durcis par le frottement de la chemise étaient turgescents. On les devinait nettement à travers la toile fine, mais elle n’en avait cure, elle était seule. Elle but une gorgée, puis se détendit en fermant les yeux, la tête appuyée contre l’assise. Quelle plaisir de se sentir libre !
Une main effleura son épaule.
Elle ouvrit les yeux. Elle avait envie d’être furieuse, mais ce contact avait été doux, sensuel. Elle s’en voulut immédiatement. Son mari était un vrai con, mais elle lui avait toujours été fidèle. Quel pervers avait-il donc profité de sa pause salutaire ?
Il prit place à sa droite sans lui en demander la permission. Il était grand, bien bâti, les cheveux courts et grisonnants. Son visage régulier présentait une certaine sérénité presque rassurante malgré l’incongruité de la situation. Sa veste bleue nuit était entrouverte sur une chemise sans cravate dévoilant une toison peu fournie. Le jean de marque, légèrement délavé conférait à son allure un petit côté décontracté. Elle le trouva beau. Pas une beauté clinquante des top models masculins montrant leurs muscles dans les publicités pour sous-vêtements, non plutôt celle naturelle d’une quarantaine avenante.
– Vous m’avez touchée !
– Juste effleurée. Votre peau était douce et d’une subtile fragrance. Je n’ai pas pu résister.
– Et vous touchez souvent des inconnues ?
– Seulement quand elles sont attirantes.
Sa voix était douce. J’étais à la fois effrayée par ce qu’il disait, mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir un petit frisson d’excitation.
L’homme se rapprocha sur la banquette jusqu’au frôlement. J’esquissai un mouvement de recul. Il posa sa main droite sur mon genou pour me retenir.
Je ne bougeais plus, pétrifiée.
Sa main remontait doucement en caressant mes cuisses. J’avais envie de lui hurler d’arrêter, mais ma bouche ne laissa échapper d’un soupir. J’avais évité le gémissement de peu. Je sentis la chaleur m’envahir tandis que mon sexe s’humidifier. Ses doigts étaient à quelques centimètres de ma vulve, puis ils s’éloignèrent le long de l’autre cuisse.
Cette fois-ci, le soupir fut de déception. J’avais furieusement envie que ses caresses continuent, mais ma tête me hurlait qu’il ne fallait pas, que c’était mal.
Son autre maison se posa sur mon épaule. La chemise avait légèrement glissée, dévoilant mon cou et le sillon dessiné par mes seins. Je maudissais mes tétons pour leur manque de discrétion. Mon désir n’était qu’un mystère éventé.
– Je vous en prie…
– Ne m’en priez pas, je vais répondre à tous vos désirs… et au-delà.
Sa main s’aventura sur l’oblong de ma poitrine puis s’immisça sous la chemise. Sa dextre continuait ses caresses sur mes jambes, avec des détours sur l’orée de mes fesses charnues.
Je voulus le repousser, mais il s’empara de ma bouche. Sa langue joua avec la mienne, faisant sauter mes dernières réticences.
Sa main gauche, experte, déboutonna ma chemise, libérant mes seins et leurs aréoles tendues par l’excitation. Il les titilla avant que sa bouche les gobe et se mette à les lécher avec délicatesse. Le son qui s’échappa de mon corps ne faisait plus illusion, c’était un gémissement.
Enhardie, l’autre main s’introduit avec délicatesse dans l’étuve chaude et accueillante de mon sexe. Mon corps ne m’appartenait plus, j’étais la proie de ma volupté, mais ma tête résistait encore :
– Et si quelqu’un entrait et nous voyait ?
– J’espère qu’il ou elle appréciera le spectacle…
Je tournais désespérément la tête pour tenter de vérifier la présence d’un importun. En vain. Mon champ visuel était occupé par le corps de mon amant. Je sentais sa peau suave et ma tête s’enfouit dans son cou, abandonnée, lascive.
Je continuais de penser aux éventuels spectateurs. Je n’étais pas d’un naturel exhibitionniste et je ne voulais pas me donner en spectacle, mais, en même temps, cela m’excitait au plus haut point.
Ma chemise était totalement déboutonnée et mes seins offerts aux regards. L’inconnu avait remonté ma jupe sur mes fesses et continuait à caresser mon clitoris pendant que sa bouche léchait alternativement ma poitrine ou ma langue. Je n’avais jamais été aussi excitée.
Soudain, il me prit par le bras, me releva, pour me plier ensuite, le sexe offert contre l’assise du caapé. Les yeux rivés sur le mur du bar, je sentis son sexe turgescent remonter le long de mes cuisses. Ses doigts se frayèrent un passage vers ma vulve tandis que son membre entamait le voyage vers mon réceptacle à plaisir. Les grandes lèvres s’écartèrent doucement et il entama un va-et-vient assez lent. J’aurais voulu qu’il me prenne sauvagement pour parvenir rapidement à jouir, mais cette lenteur calculée fit monter en moi un plaisir indicible. Pendant ce temps, il me caressait les seins et tout le corps, multipliant l’activation de zones érogènes simultanément. J’avais l’impression qu’il n’était pas seul à me caresser tant le plaisir m’envahissait de toute part.
Et s’il n’était vraiment pas seul ? Et si un voyeur… ou plusieurs s’étaient joints à lui pour une multiplication de caresses ? Non, je n’étais pas ce genre de femme…
Stella décida de fermer les yeux pour ne pas briser cette jouissance qui s’emparait d’elle. Son dard devenait plus pressé, le mouvement s’accélérait, puis s’arrêter avant de repartir. Elle n’avait jamais connue ça !
Elle explosa dans une salve de plaisir tandis qu’il continuait son mouvement, déclenchant des répliques de jouissance qu’elle ne parvenait pas à réfréner. C’était tellement bon, tellement fort, mais lui n’avait pas joui. Du moins n’avait-elle rien senti. Elle voulu s’activer sur son sexe gonflé d’un désir brutal, mais il s’extirpa de cette antre accueillante. Il continua de la caresser avec avidité, son corps collé à ses fesses rebondies. Elle voulut se retourner pour l’embrasser à pleine bouche, mais il la remit en place tandis que ses doigts s’attardait à nouveau sur son vagin débordant de cyprine, tout autant que de sa semence. Remontant doucement, son index humide commença à s’introduire dans sa petite étoile.
– Non ! Je ne fais pas ça, ça fait mal !
– Tu l’as déjà fait ?
– Non, j’ai peur, soupira-t-elle.
– Laisse-toi aller.
L’index s’introduit d’un centimètre, puis deux dans son anus qui n’avait jamais connu de visiteur. Encore sous le fruit de son excitation, Stella ne trouva pas l’intrusion désagréable et les caresses multiples continuaient, la laissant pantoise de béatitude. Quand le doigt déserta l’endroit, elle sentit son sexe durci se coller à son orifice. Elle se crispa de peur. Son index s’empara de son clitoris, dispensant une caresse apaisante. La verge écarta doucement les sphincters et avança dans l’ouverture interdite. La douleur lancinante était compensée par les caresses clitoridiennes. Stella choisit d’enfin se laisser aller et de se concentrer sur son plaisir. Elle haletait à nouveau de plaisir tandis que le sexe se frayait un chemin en terre inconnue. Petit à petite la douleur s’atténua puis disparut, laissant place à un plaisir intense et différent. On lui avait parlé de cette sensation étrange. Le pénis entreprit un mouvement d’avant en arrière de plus en plus rapide tout en poursuivant les caresses sur son sexe et ses seins. Mais combien donc avait-il de mains ?
Peu importait, Stella hurla à nouveau d’un plaisir intense tandis que l’inconnu déversait en elle sa semence en poussant un petit râle. Il s’extraya de son cul sans un mot. Stella gardait les yeux fermées pour prolonger son plaisir. Jamais elle n’avait joui comme ça. La pénétration anale avait démultiplié son plaisir vaginal. Elle ouvrit les yeux pour remercier son amant improvisé.
Il avait disparu.
Le serveur se penchait vers elle en lui demandant :
– Vous allez bien madame ?
Stella referma subitement sa chemise sur ses seins tout en tentant maladroitement de baisser sa jupe sur ses fesses nues.
– Oui, ça va, bredouilla-t-elle en rougissant.
Elle s’empara de sa veste et quitta les lieux tout en se rajustant tant bien que mal
Ajouter un commentaire