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J’aimerais vous toucher

J’aimerais vous toucher



Il y a quelques années.

Le matin, éveil convalescent, mon corps emmêlé dans les draps, ligoté, quelques mèches de cheveux mouillés sur le visage, les yeux clos. La bouche encore entre-ouverte de baisers, mon ventre toujours sous l’emprise de ces rêves qui hantent mes nuits. Des images, une peau brune que je découvre si douce, des lèvres roses, une bouche comme une rose éclose, à peine éclose. Je retiens, immobile dans mon grand lit défait, ses souvenirs éparses, ces sensations, prolonger encore un peu, en garder pour le jour qui suit. Mêler ce songe, celui d’hier, et ceux d’avant hier pour en faire une suite de caresses réelles, une douce histoire que je pourrais te raconter avec mes mains, le jour où je te reverrai. Rêver de te revoir. Depuis notre rencontre, toutes les femmes ont ton visage, tes cheveux, ton parfum, ta voix. Perdue dans Paris, égarée entre tant de regards désirés à chaque coin de rue, envie de te recroiser, au hasard, raisonnablement impossible. Je sais que ma prochaine rencontre n’aura pas ta saveur, parce que telle une apparition, tu fus la première, la première femme, un ange, disparu aussi vite qu’apparu, lumineuse de sourires et d’attentions. Je ne voudrai pas que comme mes rêves, ton souvenir s’enfuit au gré des mouvements. Je voudrai te conter.

Nous nous sommes enfuis de chez nous, mon homme et moi, marchant vite cette après midi là, en direction d’un hammam libertin, heureux tout deux de découvrir un nouvel endroit. Mes bottes noires claquent doucement, je me sens légère, d’une démarche presque enfantine, sur ces talons moins hauts que d’habitude. Ma robe droite et courte amplifie cette sensation, humeur joyeuse et espiègle, inquiète toujours lorsque je vais dans ce genre d’endroit, inquiète de me perdre, ou… de ne pas me perdre. Gourmande, mais avec la main de mon ami bien serré dans la mienne.
Nous arrivons, une grande entrée encadrée de palmiers. Je regarde le jour, la lumière grise de cette journée, en sachant qu’à notre sortie, elle sera déclinante. L’animation du boulevard contraste avec l’intérieur, l’immobilité du lieu alors que dehors rugit la capitale. L’odeur des bains, la chaleur moite, insupportable lorsque l’on est encore habillé, les sons, plus ténus. Le lieu semble désert, une jeune femme seule au bar, avec qui nous échangeons un sourire à notre passage, discute avec la serveuse. Le jacuzzi est à nous, immense, nous explorons les recoins, délassant nos corps sous les jets puissants, oubliant doucement ce qui entoure cette sortie. Les lumières douces m’attirent à mon homme, mes mains le cherche dans l’eau, je l’observe lorsque lui rêve les yeux clos, et comme souvent, son portrait dessine un sourire sur mes lèvres.

Le temps passe doucement, nos pas se tournent vers le hammam, dans lequel une odeur d’eucalyptus nous enivre, la chaleur, l’humidité, ces perles d’eau qui gouttent autours de nous, brûlantes, les silhouettes à peine visibles qui se délassent, se touchent, se parlent. Des chuchotements, des rires étouffés me parviennent, je ne peux qu’imaginer, ce qu’ils se disent, ce qu’ils font, ce qu’ils osent. De plus en plus, je sens mon corps se délasser, mon esprit se mettre en veille de bienveillance, comme après un long massage relaxant, une torpeur consciente et active. La main de mon homme se fraie un chemin à travers la brume jusqu’à ma cuisse, du genou remonte lentement, soulignant les gouttes de moiteur d’un trait vers mon entre-jambe, et redescendant, dans un ballet répétitif qui excite mon désir de le voir s’arrêter là, en haut, afin qu’il sente à quel point je l’ai attendu. Il n’en fait rien, absent, ou insupportablement taquin…

Nous montons quelques étages pour visiter la dernière pièce, le sauna, moi proche derrière lui, tellement intimidée, le paréo étroitement serré autours de moi, et indécemment nue en dessous. Des cris résonnent, de plaisir, mais si fort, je suis impressionnée, c’est tellement loin de moi. Je m’accroche à l’ombre de mon homme qui parcourt les couloirs parsemés de petites cachettes, appelant l’intimité d’une retraite pudique, ou l’absolu exhibitionnisme et les rencontres. La musique alterne de bons standards avec des sons plus communs voire irritants. Alors que tout est tamisé pour que l’on se devine, quelques écrans montrent vulgairement des chattes et des bites énormes, c’est direct et trash. Notre circuit nous ramène vers le sauna, vide, dans lequel nous nous engouffrons. Quelle chaleur… Pour moi la plus difficile à supporter. Trois rangées de bancs en bois, je m’allonge sur la plus basse pour être au plus frais, dans un coin aussi loin de l’entrée que possible et à l’abri autant que je peux l’être, dans cette sécheresse étouffante. Mon homme s’installe tout en haut, au dessus de moi, contemplant le spectacle de mon corps nu scintillant sous les quelques spots , la fenêtre qui me surplombe, les regards des hypothétiques flâneurs du lieu. Les minutes se succèdent, le temps est à la survie dans cet univers hostile, je regarde le sablier en face de moi se vider, le thermomètre, et lorsque mon corps arrête de suffoquer, que la respiration s’apaise, que j’accepte la brûlure de l’air sur ma peau, je ferme les yeux, bercée par le silence et les gouttes de sueur qui dégringolent à terre.

La porte du sauna s’ouvre soudain tel un sas hermétique, une bouffée d’air froid s’engouffre avec force, je sors de ma torpeur, réveillée, et une jeune femme se dessine dans mes yeux à peine ouverts, comme dans un contre jour de cinéma. Elle est très belle, mais je n’ai pas le temps de la dessiner, car elle s’approche de moi, se penche sur moi, nue, sa chevelure noire et bouclée m’effleure, et me chuchote les yeux dans les yeux : « J’aimerais vous toucher ». Sans réaliser que je lui réponds et dans un vœux de sincérité, je murmure « oui… mais je n’ai jamais encore dans ma vie caressé de femme…», croisant le regard de mon homme, cherchant par là même son approbation.

Elle se penche davantage sur moi, ne dit rien, et ses doigts fins tel un souffle de vie caressent mon ventre, remontent sur un sein, vite, pressés, ils me font l’effet d’un désir longtemps contenu. Elle enfouit son nez dans mon cou, ses boucles brunes envahissent mes narines, son parfum, sa douceur, la douceur de ses lèvres sur mon oreille, je m’offre à ses baisers, le visage en arrière, ma gorge à sa merci. Ses mains me cherchent, j’oublie de fermer les yeux, figée encore de surprise par son audace, sa venue, sa beauté, son envie de moi. Elle me touche. Elle m’embrasse. Elle me caresse. Je la sens respirer. Je sens sa peau. Son corps. Ses seins, ses tétons tendus. Elle est réelle. Elle est réelle. Alors que je la trouve plus belle que belle, son regard profondément noir, sa peau brillante, diamantine, brune nacrée d’eau, imberbe, sa peau… Ses lèvres enfantines, gonflées par des morsures imaginaires, par des morsures de désir. Et son corps… et son corps… fin, si fin, affamé de toucher, ses seins qui me paraissent immenses pointés vers le ciel, des tétons bruns, minuscules et durs, comme les boutons de la fleur qu’elle est. Son cul rond, ferme, et tellement rond. Et alors que je la trouve plus belle que belle, que mon imagination est à l’abandon de la réalité qui me possède, elle balbutie « … que tu es belle… »
Mes mains effleurent son dos, ses muscles, sa nuque, ses os. Je lui rends ses baisers. Nos lèvres se joignent, nos bouches si petites, les dents fines, les langues agiles, timides, et heureuses. Mon regard à mon homme, en retrait, face à nous, une trique monstrueuse à la main, son regard, unique comme l’instant.

La chaleur un temps oubliée s’abat sur nous soudainement et simultanément. Sans un mot, nous sortons de cet enfer, et nous parcourons à nouveau le labyrinthe des couloirs câlins. Elle me glisse discrètement qu’elle ne touchera pas mon homme. Nous nous enfermons sur une minuscule pièce à la lumière bleutée, le sol recouvert d’une unique et grande banquette de cuir rouge.
Son nom, échangé entre deux soupirs, lorsque mes doigts se referment sur son sein, sentant dans le creux de ma paume son téton réagir, sa peau entière frémir à mon contact. Mon esprit si éveillé, pénétrant l’instant de mille pensées, envies et désirs, curiosité de ce corps de femme, de son corps à elle, Déborah, comment t’embrasser, comment te toucher, comment te faire jouir ?
Aiguisée à l’envie de te faire succomber, embrumée de tes caresses, tout se confond, nos gestes, nos attentions, nos réponses, en un jeu hypnotique de miroir. D’un sein à l’autre, plus sensible, j’apprends, je t’apprends, je te suce, tu me suces et m’aspires, je vibre de sensations nouvelles, et ma main descend curieuse entre tes cuisses, alors qu’un de tes doigts s’agite déjà en moi, fort, si directement, presque comme un homme. Tout est si doux, tes lèvres intimes, ta chatte réellement brûlante, moite, comme entre deux, hésitante, timide et accueillante. Je suis plus que délicate, et je vois ton regard fiévreux et suppliant, je m’engouffre alors en toi, à ta façon, fermement, et ton corps convulse vers l’arrière de plaisir. Ta poitrine se soulève sous mes impulsions, tes soupirs s’accélèrent, je te surplombe, te regardant, appréciant l’effet de mes caresses au plus profond de ta féminité. Les quelques mots que de temps en temps tu susurres sont tellement personnels, inquiets, empathiques, attentionnés, à chaque fois ils me surprennent, comme s’ils m’apportaient la véritable preuve du hasard de notre rencontre.

Mon homme se joint à nous, je le chevauche, si présente dans mes intentions, l’esprit exactement là et sans barrières, sa queue dure comme un roc trouve le chemin, m’ouvre davantage, mon dos se cambre, cavalière, le rythme s’accélère alors que Déborah, légèrement en retrait, se caresse en nous observant, jambes écartées et adossée au mur, se consumant de l’amour qui nous unit. Je ne peux la laisser seule très longtemps, mais secondes ou heures, qui sait réellement combien de temps nous sommes restés enfermés dans cet enclos ? Nous nous buvons, notre sueur, notre faim, notre plaisir, le regard de mon homme sur les couleurs du tableau qui se détaille et se renouvelle sans cesse devant lui, nos corps, le tien brun et le mien blanc qui se fondent et se contrastent, et curieusement, nous épousons le même sourire malicieux lorsqu’il jouit, fort, sensible à notre union.
Cet instant scelle notre séparation. Elle et moi n’avons pas joui, qu’est-ce qui fait que la jouissance de l’homme présent annonce la fin des ébats ? Telle est mon histoire cependant. Nous partageons quelques pas dans le couloir, elle disparaît dans une douche, nous aussi. Une verre au bar, encore sous le charme de ce qui a précédé, ouatés, seuls, flottants, puis nous nous accordons un dernier bain au point de départ, le jacuzzi, proche de l’entrée. Déborah passe, habillée, sublime, et nous aperçoit. Surprise, comme à regret, un signe de main, un sourire, et la voilà disparue.

Dehors, la rue nous fige, il fait nuit, le temps ne s’est pas arrêté. Nous marchons sans nous toucher, mon homme et moi. Le silence s’attarde, comme lorsque l’on a peur que les mots ternissent le moment vécu. Les phares, aveuglants, les motos qui surgissent de nulle part, les gens aux démarches rapides, les vitrines clignotantes, les odeurs de crêpes au coin des brasseries, les musiques qui se mélangent. Nous parcourons côte à côte les trottoirs chargés, et lorsque soudain nos regards se croisent, la parole de mon homme, inquiète « Tout va bien ? Tu regrettes ? »

Et l’étincelance de mon sourire, indubitable, fulgurant.

à Déborah.

Ecrit avec Vodka et Moon Love (Chet Baker)

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