Il est un divorcé récent, vivant seul dans un petit appartement. Soumis, fétichiste et pervers, il a été trahi par une ancienne dominatrice qui l’a dénoncé auprès de sa femme. Crise, rupture, et divorce ont suivi.
Il n’a pas le moral et il a repris contact avec une dame rencontrée sur internet, une dame au profil étrange. Elle est une esthète des jeux de cordes. Se présentant elle-même comme une lesbienne féministe, elle aime encorder les gens, hommes, femmes, trans et les prendre en photo. Des photos très artistiques dans lesquelles la position du sujet, la façon dont il est encordé, l’éclairage de la scène ont une importance primordiale. Une artiste plutôt qu’une dominatrice.
Elle pratique différentes formes d’encordage, comme celui qu’elle appelle « l’empowerment » destiné à redonner de l’estime de soi et de l’esthétisme à des personnes âgées, obèses, ou handicapées, complexées par leur physique. Elle pratique également l’encordage sadique, où elle laisse libre cours à sa libido intime en faisant mal à des partenaires choisis, masochistes consentant prenant réellement plaisir à la douleur.
Elle pratique la D/s aussi, mais là encore selon des modalités bien à elle, loin des fantasmes des histoires de dominatrices. Elle n’est pas du tout dans le génital ni l’anal. Elle n’est pas dans les simulacres de soumission où finalement tout tourne autour du plaisir de l’homme. Non, elle est dans le féminisme. Elle cherche un soumis qui prenne soin d’elle, qui la seconde, qui prenne en charge certaines tâches et qui l’aide dans ses projets en fonction de ses compétences et de ses capacités. Elle cherche un majordome de classe, ou un secrétaire particulier. Rien de sexuel.
Lui a lu tous les écrits qu’elle a publié dans son profil internet et visionné 300 photos. Ces écrits montrent une richesse intérieure exceptionnelle, une intellectuelle de haut vol. L’érotisme est omniprésent mais ce n’est pas pornographique ni fantasmé. Elle est dans la vraie vie. Pendant longtemps il a pensé qu’elle était une intellectuelle type professeur de littérature ou de philosophie, agrégée probablement vu son niveau de culture. Il a appris par la suite qu’elle est médecin.
Après de nombreux échanges de mails, ils ont fait connaissance devant un café sur une terrasse en ville. Physiquement, elle est une femme mince de taille moyenne, d’âge dans les débuts de la cinquantaine. Elle a l’allure un peu garçonne, cheveux courts, bruns avec quelques cheveux gris, pas de maquillage. Les traits de son visage sont assez durs mais elle a un beau sourire.
Ils ont longuement discuté. Elle le trouve à son goût et aimerait lui faire découvrir l’encordage. Pourquoi pas également le prendre pour soumis, il a l’humilité et le niveau d’éducation requis. Elle ne partage pas son univers à lui, ses fétichismes, mais dès lors qu’il est entendu que ses fantasmes à lui ne seront pas repris, elle est partante pour une session d’encordage. Elle sera assistée par une jeune photographe professionnelle revenue d’Afrique du sud, elle aussi dans l’esthétique des corps encordés. Rendez-vous a été pris.
Il s’est présenté à l’adresse indiquée et découvre une sorte de grenier aménagé. Plancher en bois grossier, poutres de charpente apparentes, assez sombre, une pièce au centre de laquelle se trouve un entrelacs de cordes nouées à des piquets, surélevé du sol de quelques dizaines de centimètres. En y regardant de plus près, les cordes sont tissées et nouées et forment une toile d’araignée. Des parapluies photographiques sont installés, ainsi que plusieurs appareils photos sur des trépieds.
Elle lui dit de se déshabiller mais de garder son slip. La jeune photographe lui fait prendre quelques pauses, commence à prendre des clichés de lui. Il se sent ridicule et un peu gêné. Pour autant il ne peut s’empêcher de bander, ce que les deux femmes feignent d’ignorer.
L’encordeuse le fait alors se coucher sur la toile d’araignée où elle lui lie pieds et poings. La photographe s’active, règle ses éclairages, photographie la scène de près, de loin, fait des gros plans également. L’encordeuse prend son temps, réfléchit, pose de plus en plus de cordes et fait de plus en plus de nœuds. Il ne peut plus bouger et se sent écartelé dans des positions incongrues. Il entend l’appareil photos qui mitraille.
Elle lui parle, décrit ce qu’elle fait. Elle lui dit de se décontracter et de se laisser aller. Elle s’enquiert de son bien-être et prend soin qu’il n’ait pas mal. Ses mains l’effleurent, elle est douce mais énergique, il se sent bien. Elle semble satisfaite des étapes de sa sculpture de cordes et regarde les premiers clichés de la photographe.
Elle lui demande s’il l’autorise à ce qu’elle lui enlève son slip. Avec son accord, il sent des ciseaux qui coupent l’élastique et elle enlève ce bout de tissu. Il sent qu’il bande et entend l’appareil les cliquetis de l’appareil photo.
Elle lui demande son accord avant qu’elle lui pose un masque à gaz sur le visage. Le masque provoque une légère gêne respiratoire qui a un effet bénéfique sur la relaxation du corps et sur l’esthétisme des photos. S’il étouffe ou s’il a la moindre gêne, il fait un signe et elle enlèvera le masque. Il accepte.
La cartouche filtrante réduit le débit d’air respiratoire ; elle a aussi un goût de caoutchouc. Il se laisse faire car c’est tout à fait supportable. La photographe qu’il voit désormais moins bien au travers du masque, fait des gros plans. Les nœuds, les cordes, ses mains, ses pieds, son sexe, tout y passe.
L’encordeuse défait quelques liens pour changer la pause. Il sent des cordes passées entre ses orteils, sous ses testicules aussi. Il est ficelé des pieds à la tête. Elle lui indique qu’elle va changer la cartouche filtrante du masque par une cartouche d’un gaz relaxant. L’objectif est d’avoir toujours plus de relaxation du corps et d’érotisme des photos.
Le gaz a un effet tellement relaxant qu’il a l’impression qu’il va s’endormir. D’ailleurs il s’est endormi. Il le réalise alors que les deux femmes sont penchées sur lui et lui sourient. Il se réveille. L’encordeuse lui enlève le masque ce qui libère son champ de vision. Il voit deux petits globes métalliques suspendus au-dessus de lui qui n’étaient pas là avant. La photographe fait des gros plans de son visage pour saisir ses expressions.
Il interroge sur ce que sont ces globes.
« Ce sont tes testicules, elles sont dedans ».
Les deux femmes rient devant son air incrédule.
« Eh bien oui, je t’ai castré ! Nous avons fait des photos formidables. Tu as été anesthésié par le gaz. Ta castration a été une affaire de 15 minutes. Je suis un ancien médecin. Je n’exerce plus mais castrer un mâle est un geste technique si simple que ce n’est rien.
Regarde comme c’est érotique, un homme encordé et ses testicules qui pendent au-dessus de lui. Si proches et déjà si loin de lui !
Ne t’inquiète pas, ça va faire un peu mal quelques jours puis la douleur se dissipera. Je vais te donner des antidouleurs et je vérifierai que tout se passe bien.
Tu devrais être content ! Tu me disais être à un tournant de ton existence, vouloir te débarrasser de ton fétichisme en allant voir un psy, te connaître mieux et entrer en introspection. Je vais t’éviter des mois de consultations et d’humiliations à devoir exposer tes déviances. Je t’ai guéri d’un coup de ces déviances ! Tu n’auras plus ces pulsions sexuelles qui t’accaparent et ont détruit ta vie de couple.
D’ailleurs tu n’as plus besoin de testicules en entrant à mon service en tant que soumis. Comme je te l’avais dit, c’est à mes conditions. Rien de sexuel je te l’avais dit, pas de fantasme idiot, pas de pieds à lécher ou de déguisement en soubrette. Uniquement du réel où tu prendras soin de moi.
Ajouter un commentaire