Comme tous les soirs, j attends le moment d aller me coucher avec un mélange d appréhension et d excitation. Je sais que dès que j aurai posé la tête sur l oreiller et fermé les yeux, elle sera là.
Je vais sentir ses doigts fins et ardents effleurer mon corps, ses lèvres pleines m embrasser et sa chair satinée frotter contre la mienne. Comme chaque nuit depuis des mois, je vais lui faire sauvagement l amour, mais sans pouvoir la voir.
Si jamais, je commets l erreur de seulement entrouvrir un oeil, elle disparaît, ne laissant derrière elle que la chaleur de son corps dans mes draps et sa suave odeur de cannelle sur ma peau. J ignore son nom, elle n a jamais voulu me le dire. Elle ne me dit pas grand-chose, en fait. Mais sa voix est sublime. Elle m embrase l âme et le corps dès que je l entends. Elle peut me demander n importe quoi avec cette voix chaude et envoûtante, et je lui obéis, comme un petit chien. J ignore pourquoi elle me fait cet effet. Je suis pourtant un homme déterminé, avec un fort caractère, mais je deviens doux comme un agneau dès qu une syllabe franchit ses lèvres. C est de la sorcellerie, aucun doute là-dessus. Même son corps à un pouvoir sur moi. L idée de passer une nuit sans la toucher me rend dingue. Je suis devenu dépendant de sa peau chaude et de ses caresses expertes dès la première nuit.
Depuis que cette créature s est glissée dans ma vie et mon lit, je ne regarde plus les autres femmes. Seule mon amante surnaturelle peut encore éveiller mon désir, ce que je trouve autant frustrant que merveilleux. Tout cela est né dun fantasme stupide, immature. Je voulais une amante, une femme avec qui je pourrais baiser toutes les nuits et avec laquelle il n y aurait rien d autre que le sexe. J ai trouvé un grimoire, ancien et sombre, plein de sortilèges interdits. Difficile de se le procurer, mais un noble comme moi, avec une petite fortune, peut tout avoir. J ai donc exécuté la cérémonie, appelé un succube du monde de l Intangible, le royaume des esprits et des rêves.
Mais je ne peux pas la voir ! Certes, je pourrais briser le sort. Il me suffit de détruire le talisman que j ai créé pour la lier à moi. Mais je ne veux pas la perdre. J adore les baises torrides avec cette créature toujours affamée de sexe. Mais c est tellement dommage de ne pas pouvoir la voir, seulement la toucher. Minuit approche.
Comme chaque soir, avant de me mettre au lit, je prends un long bain brûlant et me rase la barbe avec application. Je tiens à être parfait pour elle.
Quand je rentre dans ma chambre, je remarque que je tremble. L anticipation, comme toujours. Je prends bien soin d éteindre toutes les lumières dans la pièce, car la simple lueur dune chandelle suffit à l empêcher d apparaître.
Mais je laisse les rideaux ouverts, elle m a dit une nuit qu elle adorait contempler les trois lunes et les étoiles quand elle vient me voir.
Enfin je me glisse nu dans mon lit, après avoir repoussé les draps au sol.
Inutile de s encombrer de couvertures. La chaleur infernale de ma compagne suffit amplement à me garder au chaud. Je pose avec impatience la tête sur l oreiller, gardant les yeux ouverts un long moment, par défi et pour prolonger la douce attente.
Puis je ferme les paupières. Le matelas bouge imperceptiblement quand elle se matérialise tout près de moi. Aussitôt, son odeur vient chatouiller mon nez et ses doigts fins caressent ma joue. Son simple contact m électrise et je la prends sans plus attendre dans mes bras, serrant son corps ardent contre le mien, caressant sans retenue ses formes pleines. Mes mains saisissent ses fesses et je les presse avec force, lui arrachant un petit gémissement d assentiment. Elle passe alors ses bras fins mais étonnamment puissants autour de mon cou et presse sa bouche aux lèvres pulpeuses contre la mienne. Notre baiser est long et fougueux, nos langues se caressant l une l autre. J ai peine à reprendre mon souffle quand enfin elle me relâche. Mais elle n en a pas fini avec sa bouche. Elle descend le long de mon corps, embrassant le moindre millimètre de peau qui sépare ma bouche de mon pubis. Sa chevelure soyeuse caresse de manière exquise ma peau pendant qu elle se dirige vers ma verge, déjà dressée et si dure que c en est douloureux. Elle me lèche d abord le gland et le suce du bout des lèvres, afin d augmenter encore mon envie. Elle m inflige cette suave torture un long moment, jusqu à ce quenfin elle me prenne tout entier, jusqu au fond de sa gorge. Me retrouver de nouveau dans sa …bouche est un vrai délice.
Elle m aspire avec force et sa langue stimule mon membre avec vigueur. De ses mains, elle presse et cajole mes bourses. Un de ses doigts va même effleurer mon anus. C est si bon que je dois faire des efforts surhumains pour ne pas éclater. Elle remarque sans doute combien ma respiration est rapide et la tension de mon corps intense, car elle s arrête soudain, puis me prend par les épaules pour mattirer sur elle. Je m étends sans attendre sur ma compagne, la pénétrant en douceur. Elle lâche un puissant râle de satisfaction quand je suis tout entier en elle.
L intérieur de la fente étroite de mon amante est merveilleux. C est comme si je glissais ma verge dans de la soie humide et chaude. Avec lenteur, je commence à la limer, tout en l embrassant sauvagement et en triturant ses seins fermes et lourds.
Bien vite, j accélère la vitesse de mon pilonnage, lui arrachant des cris et soupirs qui menflamment encore plus. Comme souvent, je me retrouve à la prendre avec une sauvagerie qui me stupéfie, me délectant de ses hurlements de plaisir. Je sens mon orgasme venir et celui de ma compagne n est sans doute pas loin, lui non plus. Normalement, je continue jusqu à ce que nous jouissions en même temps. Mais pas ce soir. Je m arrête soudain, prenant complètement ma compagne au dépourvu. Puis je me retire d elle et vais jusqu à quitter le lit. Sa voix me saisit alors, me figeant sur place. Adam ! Pourquoi t éloignes-tu ainsi ? Reviens auprès de moi, mon tendre amant
N-Non, que je lui réponds, résistant à grand peine à ses paroles. J en ai assez de ne pas pouvoir te voir ! Ne sois pas idiot, humain. Tu sais que tu n es pas digne de me contempler. Allez, viens ici, je t attends. Comme la tentation de lui obéir est grande !
Pourtant je parviens à me maîtriser. J en ai assez de toujours me soumettre, il est grand temps que nous soyons à égalité. Je refuse de continuer ainsi, succube ! Ne pas pouvoir admirer ton visage, ton corps et ton regard Ça va me rendre fou. Laisse-moi te voir, ou alors pars et ne reviens plus me tourmenter de la sorte, démone. Je briserai le talisman dès l aube !
Résister à son appel est sans doute la chose la plus dure que j aie faite de ma vie. Un silence de cimetière règne soudain dans ma chambre. J entends le lit grincer quand elle en sort, puis je sens la peau de ses doigts réchauffer la mienne quand elle pose ses mains sur mes épaules. Alors mon amante démoniaque embrasse mes paupières, la chaleur intense de ses lèvres embrasant mes yeux. Qu elle réussisse à mettre autant d érotisme dans un geste pourtant si banal m abasourdit. Ouvre les yeux, mortel, me susurre mon succube, et contemple la perfection. Un terrible instant, le doute me retient, la crainte de la voir s évaporer me taraude. Puis je prends mon courage à deux mains et ouvre les paupières. Ce que je vois alors me fige de stupeur et d incrédulité. Son apparence est pure, sans défaut, l image vivante d une sombre déesse du sexe.
La lueur des lunes qui éclairent ses formes donne à la scène un aspect irréel. Le superbe succube est encore plus grand que moi, avec un corps aux courbes généreuses. Elle a une forte poitrine avec des tétons pâles, un ventre plat à la musculature fine, des hanches larges et de de longues jambes invitantes. Sa minuscule fente a des lèvres rosées et mignonnes, luisantes de son jus intime, et surmontées d un petit triangle de poils sombres.
Oh, que j ai envie de la déguster ! Sa peau est de la blancheur du lait, sans la moindre imperfection ou grain de beauté, mais un petit tatouage, une sorte de rune, est dessiné sur son coeur, entre ses seins.
L ovale parfait de son visage est encadré par sa chevelure luisante et ondulée, de la couleur de l ébène, qui coule dans son dos jusqu au creux de ses reins. Son visage a des traits nobles et fiers. Une fine chaîne dorée à sa taille constitue sa seule parure. Malgré sa beauté de déesse et la prestance qui se dégage d elle, c est son regard qui me fascine le plus. Elle a une rétine violette, fendue comme celle des chats. Ses yeux brillent faiblement dans la pénombre. Bien sûr, elle a aussi une paire de cornes, noires et torsadées. Elles sortent de son front et se courbent vers l arrière, jusque derrière ses oreilles. Il y a un petit sourire moqueur qui étire voluptueusement ses lèvres roses et épaisses.
La tête émerveillée que je fais, semble bien l amuser. Et aussi le fait que ma queue soit redevenue aussi dure que de l acier dès que mes yeux ont caressé ses courbes. Tu tu avais raison, je suis à peine digne de pouvoir te regarder, que je lui dis, le souffle court. Tu es époustouflante.
Je sais, me répond-elle, arrogante. Mais tu as réussi à me résister, un exploit qui mérite une récompense. Aussi je t accorderai désormais la permission de contempler ma divine beauté.
Et maintenant Adam, que dirais-tu de continuer ce que tu avais si bien commencé ? Elle s assoit alors au bord du lit et écarte sensuellement ses cuisses, m offrant une vue parfaite sur ses lèvres intimes, humides et luisantes. Elle lâche un petit rire amusé quand je me mets à genoux et pose ma bouche sur sa fente brûlante.
Oh oui, bel humain, mange-moi, donne-moi du plaisir avec ta langue. J obéis à son ordre sans rechigner. Hum, elle a une saveur délectable. J aspire, embrasse, lèche son con , et suce même son bourgeon gonflé. J ose glisser ma langue, furetant en elle avec amusement. Elle gémit sans arrêt, m encourageant d une voix hachée par la montée du plaisir. Je m arrête cependant avant de la faire jouir.
Je me relève, la saisis par les hanches et viens frotter mon gland contre ses grandes lèvres, savourant leur texture satinée. Ma démoniaque compagne se mordille la lèvre, impatiente.
Salaud. Arrête de me faire attendre, Adam. Plante-toi en moi, jusqu au fond Je la pénètre d un coup, brutalement, mes testicules claquant contre ses fesses. Elle en hurle de joie, emprisonnant ma taille dans l étau puissant de ses jambes.
Je la prends avec brusquerie, lui suçant un mamelon en même temps. Elle m agrippe par les fesses, plantant ses longs ongles dans la chair tendre, la douleur se mêlant à mon plaisir. Je me venge en lui mordillant avec cruauté un lobe d oreille.
Notre accouplement devient alors a****l, chacun grognant, gémissant et retenant à grand peine sa jouissance. Pendant que je la pistonne avec toute la force de mes hanches, elle roule son clitoris du bout d un doigt et maltraite un de ses tétons de son autre main. Regarde-moi dans les yeux, lui dis-je. Je veux te voir jouir. Mon regard se plante dans le sien, et je suis soudain incapable de regarder autre chose que le fond de ses prunelles mauves, hypnotiques et surnaturelles.
Je vais te faire avoir un orgasme merveilleux, ma belle.
Lynareth, Adam, je m appelle Lynareth, qu elle me répond, haletante. Je veux entendre mon nom dans ta bouche, mortel. Jouis pour moi, Lynareth, mon beau succube. Brusquement son corps se cambre, elle me griffe méchamment le dos et lâche un long hurlement frémissant, libérateur.
Un battement de coeur plus tard, je jouis à mon tour, m épanchant dans la douce et ardente intimité de ma démone. Puis mon orgasme se disperse lentement, comme à regret, me laissant vidé de mon énergie, la tête appuyée contre la chaude poitrine de Lynareth.
J entends ainsi sa respiration s adoucir et les battements affolés de son coeur ralentir. Tout en reprenant son souffle, elle me caresse tendrement la tête, un geste d affection qu elle ne m a jamais adressé.
Je suis d ailleurs assez étonné quelle reste avec moi, au lieu de disparaître comme à son habitude. Je métends à ses côtés, caressant son ventre et admirant son adorable visage.
Tu ne m avais jamais dit ton nom, ma sublime démone. Pourquoi maintenant ?
Avant, tu n étais qu un jouet, me répond-elle sans honte ou remord dans la voix. Mais cette nuit, en me résistant, tu as démontré une force de caractère que peu d humains possèdent. Pour moi, cela prouve que tu es digne de pouvoir m admirer, et prononcer mon nom.
Reste avec moi cette nuit, Lynareth. Je veux t avoir dans mes bras aussi longtemps que possible. Si tu le désires vraiment, alors d accord, mon talentueux amant.
Mais seulement jusqu au lever du soleil. Après, je vais devoir repartir dans l Intangible. Jusqu à la nuit prochaine. Elle se blottit alors dans mes bras, sa peau toujours torride réchauffant la mienne, et la senteur divine de son corps m enivrant l esprit. C est ainsi que le sommeil me saisit cette nuit-là, serrant dans mes bras ma compagne, mon amante, mon succube.
FIN
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