Cela s’est fait vite. Presque sur un coup de tête. Si j’avais réfléchi un tant soit peu, j’aurais sûrement renoncé. La couardise et la bienséance faisant le reste. A cet égard je pourrais incriminer mon inepte mari qui m’a comme planté là et jeter dans les bras d’un malotru. C’était couru que cet estaminet que je fréquentais ces derniers temps me serait fatal. J’y courais à ma perte. Je poussais chaque jour plus loin le bouchon. J’allumais et vidais sans vergogne verre sur verre.¨Pour sûre on m’avait repéré. Ce jour-là une copine m’y avait laissé seule pressée par son Week-end. Mon mari devant me récupérer.
J’avais ma place attitrée dans un coin du zinc. Il y faisait pénombre et jouxtait les toilettes. J’y pouvais observer sans être trop vue. J’y papotais à discrétion avec Franck le taulier. Indubitablement on était devenu ami-ami et il rêvait sûrement de me sauter. D’ailleurs il ne faisait pas mystère d’avoir attrapé les garces et familières du lieu. Petit, râblé et vilain, il s’échinait à me démontrer que les femmes plus qu’au physique sont sensibles au prestige d’un statut. Ainsi celui de patron. Il régnait ici en roi. De trôner derrière son bar lui conférait comme une aura. On eût dit un Jupiter.
Je dus lui concéder qu’il avait raison. Une femme recherche un protecteur. Sa présence me rassurait. Les autres mâles pour m’atteindre devait passer par lui. Dans la horde il s’était élu le dominant. Très vite il parut fatal qu’une femelle comme moi dut y passer. D’ailleurs pour tous les autres, il m’avait déjà sauté. J’étais passée à la casserole comme nombre de salopes. Celles-ci se faisaient reluire indifféremment aux toilettes, dans une camionnette ou dans une des chambres au-dessus. C’était selon la fantaisie du monsieur. Je sus d’une de ses pratiques qu’il était bien monté et se débrouillait.
Je trouvais idiot que nous n’ayons pas encore consommé et donné raison à la rumeur. Aussi pour me rassurer me contentais-je d’allumer et de boire un peu. J’avais adopté en cela des jupes trop courtes. C’était un sujet de plaisanterie avec Annie, la copine qui m’accompagnait souvent dans le bouge. Du reste Franck l’avait attrapé les premiers jours dans les toilettes. Elle l’avait promptement sucé. Il lui avait écarté le fil du string et lui avait bourré le cul. Elle ne faisait pas tant de manières avec les hommes. Contre un coup à boire elle les suivait volontiers. Elle passait un peu pour une pute.
Le plus désolant ne fut pas que je me comportas en traînée mais que je bus plus que de raison. Rien de plus désolant qu’une femme qui boit flirtant avec l’ivresse. Fille du Pas-de- Calais j’étais nantie d’une lourde hérédité. Je n’avais eu de cesse en changeant de région et en me découvrant un mari de fuir un pareil destin. J’y avais presque réussi jusqu’à cette dernière année. Quelque chose de mystérieux s’était comme brisée en moi. J’étais depuis partie à la dérive. Je me souviens du soir où Annie crut pour devoir me remonter en me présentant à ses amis de cet estaminet. Funeste date.
Il n’y avait pas de raison particulière que je chutas ce jour-là hormis que c’était un vendredi et que la perspective du week-end me terrifiait déjà. Ma socialité était sujet à caution. Il était par trop évident que je faisais des efforts à l’égard de ma famille et du reste de mes relations. Je n’y étais plus. J’étais devenue mauvaise camarade. Je picolais, buvais ayant du mal à réprimer mon agressivité. On me regardait de travers. On me trouvait même mauvais genre avec ma minijupe, mes bas et un maquillage outré. Il était indubitable que j’avais des amants. Je concevais que le mari eût honte.
Je me rappelle. Je m’épanchais cruellement ce jour-là sur mon malheur. J’en étais au énième verre. Je ne pouvais me résoudre à prendre le bus. Annie était bien commode qui me ramenait souvent en auto, toutes les deux pompettes. J’en étais au point de demander à un type dont la main se baladait sur ma cuisse s’il pouvait me raccompagner. Grand, beau gosse l’ inconnu m’avait d’emblée dragué. Il parût assez vite que son intention était claire. Il me ferait ma fête. Franck passablement agacé à l’autre bout du bar n’en pensait pas moins. Il s ‘invitât illico dans la conversation. Ça bataillait déjà.
Je n’étais pas mécontente d’être l’objet d’une rivalité entre mâles. Cela donnait du prix à ma petite personne. Les têtes se tournaient vers notre endroit. On se réjouissait déjà d’une possible bagarre. Franck en parût offusqué. Il ne haïssait rien tant que le ridicule. Finalement il obtint d’attirer le jeune dans la cour de derrière pour une franche explication. Je ne vis pas revenir mon play-boy. Je compris qu’il avait cédé sur le terrain. Qu’il était parti sans demander son reste. Franck eût un regard noir à mon égard. J’eus la crainte irrémédiable que notre amitié en fut compromise et défaite.
Je baissais la tête. Un sanglot me parcourut la gorge. Je consultais déjà sur mon smartphone les horaires du bus. Je ne vis pas Franck qui s’approchait. Il me dit d’une voix basse et mystérieuse : « Viens me rejoindre dans la cour. » A ce moment Manu, un joyeux drille était entré dans le bar et suscitait désordre et brouhahas. La diversion était opportune. Personne ne dut repérer notre repli stratégique. Je n’en avais pas moins peur de subir les foudres de Franck. Il allait me passer un savon.Je le vis appuyer contre un mur en fond de cour. Il tirait sur la clope. Il était en effet furibard.
Il bégayait quand il était colère. Son propos était confus. En gros il me reprochait d’exciter les types et de foutre le bordel en son café. Il avait été moins une qu’il se foute sur la gueule avec le jeune. Celui-ci avait dis pis que pendre de moi. J’étais une sacrée garce. Il avait eût le temps de voir de ma culotte et que celle-ci était tout au devant transparente. Bref je devenais ingérable. Franck ponctua sa diatribe par : « Je vais te ramener. T’es ivre. Tu te donnes en spectacle. » Dix minutes après nous roulions en sa voiture. C’était pour moi une première. J’en conçus une joie stupide de petite fille.
Il continuait à maugréer. Je trouvais cela un peu comique. Égoïstement me réjouissais-je d’avoir échappé au bus et à sa promiscuité. Je me sentais du coup sauvé et en sécurité avec cet homme. J’avais envie de lui témoigner de ma reconnaissance. Je fis en sorte que ma jupe fut relevée sur ma cuisse. J’extirpais même un pied de l’escarpin le caressant effrontément devant lui. Je l’allumais. Lui signifiant tout à fait mon désir. Il me balançât un œil tout noir. « Tu veux vraiment faire la pute ? Tu veux dégringoler au ruisseau ? » Mon regard lui marquât ma résolution que quelque chose arrivât.
Nous nous rangeâmes brutalement sur le bas-côté. J’eus l’impression d’avoir affaire à un autre homme. Ses gestes étaient plus lents et précis. Je ne sais comment je fus bientôt sur lui penchée à le sucer. Il était effectivement fort monté. Je me mis en tête d’exceller et de le convaincre de mon talent. Je ‘eus pas trop à me forcer. J’ai toujours adoré gratifier cela à un homme ou un garçon. En l’occurrence au collège j’avais bonne réputation pour la chose. Tous les gars de ma classe y passèrent voire-même le prof de maths qui avait eu de vent de mes capacités. Je pompais à tout-va.
Il me fallut obtenir que Franck se calmât et s’abandonnât entre mes lèvres. Ainsi jubilais-je de cette première victoire. Sa main douce se glissât dans mes cheveux. Il avait renoncé à son ton vindicatif. Il murmurait. On eût dit à présent un petit enfant trop content. Quelques bribes de paroles me parvinrent : « Tu fais ça bien. Tu es une bonne fille. J’en avais envie depuis longtemps. » Il est vrai que nous aurions du sacrifier plus tôt à ce rite. Il fallait ratt****r le temps perdu. Nous nous dévorâmes nos bouches. Il en avait envie plus que moi. Cela pressait. Je le branlais telle une folle.
Sa main au fond de ma culotte s’était assurée que je mouillais. En un grognement de satisfaction il vit que j’avais la culotte en effet transparente. Il s’exclamât : « Le gars avait raison. T’es une sacrée salope. » Depuis quelque temps j’avais cédé à cette fantaisie. J’éprouvais ainsi le sentiment d’être nue et offerte au premier venu. Il était maintenant périlleux que je décroisas les cuisses et demeuras ainsi longtemps. Une femme nantie d’une telle culotte se signalait irrémédiablement en garce. Franck allait inaugurer ce soir-là une nouvelle époque. Je méritais sûrement le vocable de putain.
Je lui suggérais d’aller sur la banquette et de nous emmener un endroit plus tranquille. Il applaudit à mon bon sens. Il m’entraîna à un sous-bois dont il semblait familier. Il avait du y saillir quelques coquines. Je m’ajoutais à ce harem. Il devint du coup un peu brutal ce qui me ravit. Je me sentais femelle plus que jamais. J’avais envie qu’on me foutât de partout. Debout les mains sur le capot je pus affronter ses grands coups de boutoir entre mes fesses. Je m’avisais trop tard que ce bois pouvait bien receler quelques voyeurs. Cette perspective gagnât pourtant à accroître mon excitation.
J’étais résolue maintenant à faire toutes sortes de cochonneries. M’enfonçant dans l’auto et écartant les cuisses, je le sommais de me lécher et de me procurer toute la jouissance requise. Il s’exécuta de bon cœur. Il excellait en la chose et non moins que moi sur la pipe. J’atteins sans peine à un premier orgasme. Ceci acheva de me transformer et m’apaiser en même temps. Mes dernières préventions à ce moment-là s’envolèrent. Le regardant droit dans les yeux je lui déclarais avec une solennité un peu incongrue : Fais de moi ce que tu veux. Je suis ta pute. Ce fut peu après qu’il m’encula.
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