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Une exe prénommée Cécile

Une exe prénommée Cécile



Recroiser une exe au rayon papier hygiénique d’une grande surface n’est pas banal. Elle s’appelait Cécile et nous nous étions quittés douze ans avant. C’est elle qui m’a reconnu et m’a fait sursauter quand elle a dit :
« Salut Antoine. »
Ça m’a fait un drôle d’effet de la voir là, à un mètre de moi. Son regard et son sourire. Ce visage que je n’avais plus vu depuis tout ce temps. Des petites rides au coin des yeux, semblables aux miennes. Nous avions vécu trois ans ensemble. Et de mémoire, elle devait à présent avoir 42 ans. Un an de moins que moi.
« Cécile, quelle surprise. »
Elle a souri, sans doute en partie à cause de l’endroit où l’on se trouvait à cet instant. Je venais de poser un paquet de six rouleaux dans mon caddy.
« Comment vas-tu ? dit-elle. »
« Ben écoute, ça va. Et toi, depuis tout ce temps ? »
Elle a fait une petite moue et répondu :
« Pas trop mal… Cela fait une minute que je t’observe, je n’étais pas sûre que ce soit bien toi. Qu’est-ce que tu deviens ? »
« Depuis tout ce temps, ce serait long à raconter… Je suis toujours dans le journalisme, mais je bosse pour des revues différentes. Et toi ? »
« Je suis toujours prof de lettres en collège, mais j’ai été en poste dans l’Indre pendant huit ans. Je suis revenue dans la région l’année dernière, pour me marier. »
« Ah, très bien, dis-je. Et tu as des enfants ? »
« Non, et à présent c’est un peu tard. Je t’avoue que je ne le regrette pas vraiment. Et toi ? »
« Ni enfants, ni mariage. Et mon célibat actuel me convient plutôt bien. Ça me fait plaisir de te voir, Cécile. »
« Moi aussi, dit-elle. »
Elle était toujours aussi jolie, malgré le temps. Toujours aussi mince, la peau dorée, avec son petit chignon perpétuel qui mettait en valeur la forme de son visage. Elle portait une chemisette noire ornée de petites fleurs à pétales blancs et cœur jaune. Légèrement décolletée. Puis une jupe, de même noire, très sobre. Nous étions à la fin du printemps et il faisait un temps maussade. Il y avait eu des orages les jours d’avant.
Après notre séparation, j’avais pris un petit appartement en centre-ville. Je n’avais plus revu Cécile par la suite. Nous avions vraiment rompu tout contact. Je l’avais seulement aperçue, une fois, de loin, en compagnie de sa mère dans une rue piétonne. C’était une sotte histoire d’argent qui avait mis fin à notre relation. Cécile avait mal vécu une période où je m’étais retrouvé sans revenus fixes, tandis que son salaire ne cessait d’augmenter. C’est la vie. C’est ainsi. J’avais préféré m’en aller, plutôt que de subir au quotidien des remarques liées à mon découvert bancaire.
J’avais en mémoire différents très bons moments passés avec elle.
Pendant deux minutes, nous avons échangé quelques autres informations liées à nos vies respectives, puis je lui ai proposé qu’on boive un verre dans les environs. Il était presque midi. C’était un vendredi. Après un bref instant d’hésitation, Cécile accepta ma proposition.
Nous avons convenu de finir de faire nos courses, puis de se retrouver sur le parking. Pour cela, nous avons dû échanger nos numéros de téléphone. J’avais conservé le mien, depuis le temps, contrairement à elle.
A la sortie de la grande surface, je lui ai envoyé un texto pour lui dire où j’étais garé. Puis j’attendis. Elle me répondit quatre minutes plus tard pour me dire où elle était et qu’elle voiture elle avait.
Il n’y avait pas de café dans ce quartier, alors je suis passé devant et elle m’a suivi, de rue en rue, jusqu’à ce qu’on arrive à proximité de la gare. Là, nous nous sommes garés et on s’est retrouvés à proximité d’une brasserie où une serveuse nous informa que toutes les tables étaient réservées pour les repas de midi. Idem dans une autre brasserie, cinquante mètres plus loin.
Et c’est ici que j’ai dit à Cécile :
« C’est un peu con de toute façon, puisque j’habite à une minute d’ici. Autant qu’on aille boire un verre chez moi. »
Et là, elle eut un nouveau temps d’hésitation. Elle a quitté mon regard pour s’en remettre au décor autour de nous. Soyons clair : contrairement à moi, elle était mariée. Et j’imagine qu’au cours de ces instants, elle s’est demandée s’il était bien raisonnable d’aller boire un verre chez un ex qu’elle n’avait plus vu depuis douze ans, pendant que son compagnon était au boulot. Elle me l’avait dit dans ce rayon de grande surface : son mari était cadre dans une grosse entreprise d’informatique et il ne rentrait pas déjeuner entre midi et deux heures. Sans doute aurais-je eu le même temps d’hésitation si j’avais été à sa place.
Quelques secondes, puis elle m’a regardé en disant :
« D’accord, mais vite fait. »
Vite fait, ça me convenait. On a repris le trottoir et on a suivi deux rues. J’ai tapé le code de l’interphone et elle m’a précédé dans l’escalier qui menait au premier étage. Seize marches à gravir, durant lesquelles j’ai maté son cul en me remémorant des scènes du passé. J’avais léché ce cul. J’avais sodomisé Cécile. Elle portait un collant noir sous sa jupe.
Elle m’a de même précédé dans mon appartement, puis dans le couloir qui menait au salon où je l’ai invitée à se mettre à l’aise.
« Qu’est-ce que tu bois ? »
« Je ne sais pas, dit-elle. Qu’est-ce que tu as ? »
« Des bières, du Martini blanc, du vin rouge, du vin blanc. Je peux faire un kir framboise ou cassis. »
Elle répondit dans une petite moue :
« Kir cassis. »
A mon retour de la cuisine avec un verre dans chaque main, j’ai trouvé Cécile en train de parcourir le dos des livres de ma bibliothèque. J’ai posé les verres sur la table basse en disant :
« En cherchant bien, tu vas trouver des livres qui t’appartiennent. J’en ai embarqué au moins deux quand on s’est quittés, sans faire exprès. »
Elle m’a retourné un sourire, puis elle venue vers la table basse.
« Assieds-toi où tu veux, dis-je. »
Elle s’installa dans le canapé où je la vis serrer ses genoux et tirer sur sa jupe. Pour ma part, je m’installai en face d’elle, dans un fauteuil.
« Il est chouette, ton appart’, dit-elle. »
« Oui, je l’aime bien. C’est calme et spacieux. »
« Tu es propriétaire ? »
« Non. Et toi, tu habites où au juste ? »
« Pas très loin d’ici. A côté du théâtre. On a acheté une maison avec un petit jardin qui donne sur l’arrière. »
« Tu lis toujours autant ? »
« Oui. Je dévore du bouquin, en fait. Je n’ai pas changée à ce niveau-là. C’est aussi ton cas, apparemment… »
J’ai hoché la tête et répondu :
« A quel niveau as-tu changé ? »
Elle a souri et, le temps qu’elle réponde, j’ai pris mon verre en disant :
« A la tienne, Cécile. »
Elle prit le sien et me regarda dans les yeux :
« A la tienne, Antoine. »
Puis on but et on reposa nos verres.
« Alors ? dis-je. »
« Alors… dit-elle. Avec le temps, plein de choses changent. »
« Lesquelles ont changé depuis qu’on ne s’est plus revus ? »
Elle haussa les sourcils, sans cesser de sourire, et elle fixa mon regard en répondant :
« Qu’est-ce que tu veux savoir ? »
Ce fut alors mon tour d’hésiter, même si j’avais mon idée sur la réponse que j’allais donner à sa question. Et, le temps que je rassemble mes mots, elle ne me quitta pas des yeux.
Alors je me suis jeté à l’eau en disant :
« Sexuellement, tu as changé ? »
Son sourire s’est agrandi et elle a détourné le regard.
« Je me doutais bien que tu aborderais le sujet, dit-elle. C’est pour cette raison que j’ai hésité à accepter de venir chez toi. »
« Je comprends. Excuse-moi. »
« Ce n’est pas grave, dit Cécile en reprenant une gorgée de kir. On peut fumer chez toi ? »
« Oui, bien sûr. »
Et on s’alluma chacun une cigarette, sans rien ajouter pendant une courte minute. Je l’observais du coin de l’œil. J’avais envie d’elle. J’adorais ses jambes et son léger décolleté. J’avais un très net souvenir de ses seins, mais sans doute s’étaient-ils un peu affaissés avec les années ? J’avais de même un très net souvenir de sa chatte et de son cul.
Puis elle se décida d’elle-même à répondre à la question initiale :
« Sexuellement, Fabrice est plutôt soft. »
Je hochai la tête en disant :
« D’accord. »
« Voilà, dit Cécile dans un nuage de fumée. »
Un nouveau silence courut dans la pièce, mais plus bref.
Puis je dis :
« Donc, tu ne partouzes plus. »
Elle remua la tête :
« Non. »
« Depuis qu’on s’est quittés, toi et moi, tu ne l’as plus fait ? »
Nouveau petit sourire.
« Trois ou quatre fois. Tu te souviens de Karine et Ludo ? »
« Oui. »
« Eh bien, je les ai revus après ton départ. »
« Et ? »
« Et on l’a fait à trois. »
Ce fut mon tour de sourire, puis de boire, sans quitter Cécile du regard.
« Je suis jaloux, dis-je. »
« Oui, je me souviens que tu aimais bien Karine. »
Nous avions partouzé au moins trois fois avec ce couple, et, en effet, j’aimais bien cette fille à cheveux longs, blonds et lisses, très mince, qui suçait divinement bien et que j’adorais prendre par derrière, pendant que Cécile s’envoyait en l’air avec Ludo.
« Et ensuite ? demandai-je. »
« Ensuite, dit Cécile, je n’ai rencontré que des hommes seuls. Et puis je suis partie dans l’Indre où tout fut assez calme. J’ai juste eu deux ou trois relations. Rien de durable. »
« Pas de partouze ? »
« Non. Et toi, tu en as refaits ? »
« Il arrive que je me retrouve dans des soirées qui dégénèrent un peu, vu le boulot que je fais, mais je ne cherche plus de contacts via Internet, comme on le faisait à l’époque. Tu prends un autre verre ? »
« Je ne sais pas si c’est bien raisonnable, dit Cécile en reposant son verre vide sur la table. »
« Ah parce que tu es devenue raisonnable ? dis-je. »
Elle accepta un autre verre.

Dans mes souvenirs, nous l’avions fait avec six couples différents, mais il y en avait certains qu’on avait revus plusieurs fois. Karine et Ludo. Chloé et Pascal. Déborah et Maxime.
Et j’avais retrouvé Déborah en secret, par la suite. Nous avions baisé à différentes reprises dans ma voiture, à la sortie de la ville, dans un chemin. On s’aimait beaucoup, elle et moi, au point d’avoir évoqué l’éventualité de quitter nos conjoints respectifs, pour se mettre ensemble. Mais nous avions finalement évacué l’idée, puis cessé de se voir.
« Et ça ne te manque pas ? dis-je en posant deux nouveaux verres de kir sur la table basse. »
« Tu parles des partouzes ? »
« A ton avis… »
Cécile haussa l’épaule et répondit :
« J’ai changé de vie, c’est tout. »
« Ok, dis-je en me rasseyant. Tu es parvenue à passer du blanco sur ta vie d’avant. Chapeau. Je n’y crois pas un instant. »
Elle sourit.
« Évidemment, dit-elle, j’y pense parfois. »
« Moi aussi, dis-je. J’ai beaucoup aimé cette époque. C’est con qu’on se soit éloignés à cause d’une histoire débile de fric, toi et moi. Il aurait suffi que tu patientes environ une année. »
« C’était devenu compliqué de devoir subvenir toute seule au besoin de notre couple, Antoine… »
« Sais-tu combien je gagne par mois depuis dix ans ? Entre deux mille cinq-cents et trois mille cinq-cents euros. »
« Cool, dit-elle. »
« Oui, c’est cool. Et ce qui est cool aussi, c’est de te voir assise en face de moi, chez moi, aujourd’hui, en constatant que tu es toujours aussi jolie et désirable. »
« Arrête… »
« Pourquoi ? »
« Parce que, ce qui est fait est fait. On s’est quittés, on a changé de vie et on en est là où on en est, c’est tout. »
« D’accord, dis-je. Mais ça n’empêche pas que tu soies chez moi à cette minute et que tu me dises que tu y repenses parfois. »
« Non, dit Cécile, ça n’empêche pas. »
Je pris une gorgée de kir en la regardant dans les yeux et ajoutai :
« Dans ce cas, qu’est-ce qui t’empêcherait de te foutre à poil et de venir poser ta chatte sur ma bouche en me racontant à quoi tu penses quand tu te masturbes en l’absence de ton mari ? »
Elle éclata de rire et dit :
« Tu es toujours aussi taré, toi, hein ? »
« Oui, toujours. Je n’ai pas renié ma vie d’avant. »
Elle me quitta du regard et tira sur sa cigarette. Elle prit son verre et but. Elle me regarda brièvement, puis se tourna vers mes livres. Elle tira de nouveau sur sa cigarette, puis l’écrasa dans le cendrier à petits coups nerveux.
Ensuite, elle me regarda franchement dans les yeux, et je crus qu’elle allait m’annoncer qu’elle s’en allait, mais au lieu de ça, elle s’est levée et s’est mise à défaire les boutons de sa chemise à fleurs.
Dessous, elle portait un soutien-gorge noir, presque transparent. Elle le fit sauter et défit sa jupe. Sous son collant, elle portait une culotte blanche. Elle ôta ses bottines, puis son collant et sa culotte dans un même geste, puis elle contourna la table basse. Sa chatte était toujours poilue, mais il semblait qu’elle prenait soin de couper ses poils assez courts. Elle posa un pied sur mon fauteuil, puis un deuxième, et je vis sa chatte s’approcher de moi en gros plan. Je me suis mis à la bouffer aussitôt, sans délicatesse. De gros coups de langue, bien appuyés et baveux, tandis que Cécile se caressait les nichons. Ils ne s’étaient pas affaissés tant que ça. Quasiment pas, en fait.
Et entre deux coups de langue, je lui dis :
« Raconte. »

Il y a des scènes dans la vie, comme ça, parfois.
Des moments qu’on n’attend pas et qui surviennent. Des personnes qu’on avait presque oubliées – presque – et qui surgissent sans prévenir. Cela peut avoir lieu n’importe où, n’importe quand. La vie est ainsi faite. Nous ne sommes l’abri de rien, ni de personne.
Et, tandis que je la léchais, Cécile s’est mise à parler :
« J’adorais me faire baiser devant toi. »
Puis :
« J’adorais te voir baiser une autre nana. Voir ta queue pénétrer une autre chatte. Prendre une bite dans ma bouche pendant que tu léchais une autre chatte que la mienne. J’adorais ça, putain… »
« Ça te manque ? dis-je entre deux coups de langue. »
« Oui, dit Cécile. »
« Tu veux qu’on recommence ? »
« Non, arrête… »
« Pourquoi ? »
« Parce que, c’est la vie, c’est comme ça. »
« Arrête de laisser la vie décider pour toi, pense plutôt à tes envies. »
« Tu es marrant, toi, dit-elle entre deux gémissements. »
Le goût de sa chatte était divin. Cécile se masturbait sur mon menton et sur ma bouche. Elle était trempée et elle ne rechigna pas lorsque j’aventurai ma langue au bord de son anus.
« Moi aussi, dis-je, j’aimais voir d’autres mecs enfoncer leur bite dans ta chatte et dans ta bouche. Sans capote, putain, c’était bon. Et ce que j’adorais aussi, c’était te voir prendre des giclées de sperme sur le bord de la langue et sur les nichons. »
« Tais-toi. Bouffe-moi la chatte. »
Je me tus pendant un moment. Je savourais tantôt sa moule, tantôt son cul. Je me régalais et je tenais ses fesses entre mes mains. Elle était à poil, assise sur moi, tandis que j’étais encore habillé.
C’est elle qui se décida à dire :
« Tu connais des couples ? »
Je répondis :
« Je connais des gens. »
Elle gémit brièvement, puis elle dit :
« Des gens avec qui on pourrait partouzer en cachette ? »
« Oui. »
Elle appuya sa moule sur ma bouche, puis la souleva. Sa mouille avait goût de miel salé. Et, entre deux gémissements, je l’entendis dire :
« Je suis d’accord. »
« Tu es d’accord pour quoi ? »
Elle poussa un nouveau gémissement, puis elle dit :
« Pour qu’on partouze avec des gens, toi et moi. N’importe qui, mais discrètement. »

La vie est très bizarre, mais il faut lui faire confiance.
Combinée à nos volontés profondes, la vie peut parvenir à nous offrir des cadeaux, parfois. De beaux cadeaux. Inattendus. Les plus merveilleux des cadeaux dans un monde qui grouille de tentations artificielles.

Et ne venez pas me dire que cette histoire finit en queue de poisson.
Je vous confie le soin d’imaginer la suite.
Vous êtes assez grands pour ça.

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