Le divorce de mes parents venait d’être consommé, mon père déjà absent allait l’être plus encore, ma mère doucement s’enfoncer dans des phases de dépressions, ponctuées ça et là de moments de clarté.
Ma meilleure amie venait de quitter le collège, la ville, elle aussi victime d’une séparation parentale.
J’enviais ces autres filles qui au sortir du collège partaient bras dessus bras dessous se chuchotant mille confidences amoureuses.
Je me sentais bien seule, perdue au milieu d’un océan.
Depuis ma prime enfance, j’étais dans toutes les classes fréquentées, j’étais la plus petite , celle que l’on parait de surnoms, suivant l’intonation ou le regard, ils pouvaient être affectueux d’autres fois moins, la puce, la crevette, Barbie en raison de mes longs cheveux blonds et mon allure de poupée réveillant de douloureux souvenirs de l’école primaire où j’étais la proie d’une groupe d’enfants qui ne cessaient de me soulever, me ridiculiser comme une poupée.
Je faisais mine de sourire laissant les larmes en dedans.
Ne pas montrer, ils auraient été trop contents !
Il en fût de même de mon corps alors que certaines filles s’épanouissaient, elles grandissaient, grandissaient tandis que moi je peinais à les suivre.
Elles jouaient de leurs formes dans des tenues qui révélaient et décolletaient, mon corps , j’en masquais la platitude dans des tenues amples, certes le mien évoluait mes dans des proportions infimes, un fin duvet venait d’apparaitre, mes seins cherchaient désespérément à sortir même si l’hyper sensibilité de mes mamelons venait d’apparaitre.
Les premiers maux de ventre et les questions sans réponses, pas envie de solliciter ma mère trop occupée à ces malheurs.
Alors je me suis parée du manteau de la solitude , sauvage, je faisais tout pour être invisible tandis que d’autres se déhanchaient dans des tenues moulantes moi je rasais les murs, flottante dans l’amplitude de mes tenues.
Mon univers ?
la gymnastique que je pratiquais depuis toute petite, là sur les tapis et les agrées je devenais oiseau, légère je m’envolais.
Mon havre de paix ? c’était ma chambre , là je lisais pour m’enfuir, fuir l’ambiance morose de la maison, les crises conjugales lorsque mon père téléphonait ou qu’il venait me chercher pour un weekend bien que cela fût très vite chose rare.
Il avait ses affaires comme il disait pour excuser un weekend où il ne viendrait pas me prendre , ah oui ses fameuses affaires comme disait ma mère au téléphone lorsqu’elle appelait Glawdys sa cousine pour se confier,…. » ses putains » d’affaires, les » greluches », les « salopes « comme elle les nommait.
J’avais découvert la bibliothèque municipale, source inépuisable de voyages vers un ailleurs toujours plus beau que mon quotidien et puis un cinéma qui faisait cinémathèque, j’aimais l’érudition des débats qui suivaient la projection, écouter les grands parler, débattre. J’étais une fille timide et fermée, comme l’était mon corps qui tardait à déployer ses ailes. Mon évasion préférée, c’était chez Glawdys, la cousine de ma mère, son antithèse, toujours joyeuse, ouverte, à l’écoute. Une fois enfin le divorce prononcé , à la maison tout était devenu terne, fade, chez Glawdys je faisais le plein de vitamine du coeur , promenades dans la nature propices aux discussions, ses amis , si joyeux , les veillées tardives à chanter autour de la cheminée, la musique salvatrice de bien des maux, les longues parties de c****ttes nocturnes, les balades à cheval dans la campagne ou dans les bois. C’est à elle que je pus confier mes premiers saignements et elle su trouver les mots pommades qui rassurent. Treize ans et tellement à l’étroit dans mon corps. Un weekend de printemps, j’étais partie chez Glawdys justement, il faisait doux et elle m’avait proposé de l’accompagner pour une sortie équestre avec un couple d’amis à elle. Cela aurait pu se passer comme toujours, après un grand bol d’air un autre rempli de chocolat chaud pris sur la terrasse au retour .
Sauf que ce jour là rien ne se passa comme prévu, il flottait une atmosphère étrange sans que je puisse la définir. La veille au soir entre ma mère larmoyante qui ne parvenait pas à redresser la tête et moi la dispute avait été violente, j’avais claqué la porte de ma chambre et téléphoné en pleurs à Glawdys, ma fée clochette. Le lendemain au matin elle avait fait les cent kilomètres qui nous séparaient pour venir m’enlever et soulager ma mère.
Ses amis nous attendaient et rapidement je posais mon sac pour aller au haras voisin.
Je suis montée sur Yippy avec qui j’avais mes habitude et sur le dos duquel je me sentais rassurée et me suis mise en tête du cortège comme j’en avais l’habitude. Nous primes le chemin que nous prenions toujours, un peu de sous bois puis au galop dans un vaste chemin et retour au bercail une heure après. Ce jour là, rien ne fût comme avant, j’étais partie en tête comme j’en avais l’habitude, j’aimais chevaucher, c’était un sentiment de liberté les grands espaces. Nous allions au pas et j’écoutais Glawdys converser avec ses amis, un couple professeurs des écoles. Je préférais écouter, peu envie de parler , plutôt faire le vide. Je ressentis une étrange irritation entre les cuisses et une chaleur sur les fesses. Au fur et à mesure que nous avancions la sensation devenait plus vive encore et je tentais de me ressaisir en cherchant une position différente mais peine perdue, mon corps semblait ne plus répondre à mes injonctions. Lorsque nous sommes arrivés à l’orée de la grande allée boisée le galop précipita les fourmillements qui s’intensifièrent car je serrais les flancs de Yippy avec plus de vigueur. Chaque fois que se soulevaient mes fesses et qu’elles retombaient sur la selle , le fourmillement devenait…. délicieux, de plus en plus délicieux , comme si l’on m’avait frotté l’entrecuisse avec de l’alcool, une chaleur irradiait le bas de mon ventre comme jamais je n’aurais imaginé. Lorsque nous sommes arrivés vers la clairière, je baissais les yeux et m’arrangeais pour ne pas montrer mon visage tourmenté devant lequel j’avais mis mes cheveux en écran , j’avais le sentiment que tout le monde allait voir, découvrir mon état second, d’avoir le visage empourpré. Glawdys, instinctive me demanda si j’allais bien , je marmonnais que oui , enfin non , une sorte d’entre deux, elle compris qu’il était peut être temps de rentrer et manger la succulente tarte aux pommes qu’elle avait confectionné avant la sortie. Moi j’avais des fourmis entre les cuisses qui semblaient se promener à l’intérieur et me ronger les sangs. Cette fois je suis restée derrière tout le monde pour le chemin inverse afin de maitriser la course de Yippy et me mette à l’abri d’un retour de ce truc bizarre qui me torturait le bas ventre mais dont secrètement j’avais le désir d’un retour. Cela ne manqua pas, de la même façon, avec plus d’ardeur même je faisais corps avec le cuir de l’a****l et jouais même à serrer et détendre ma pression.
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