« Monsieur,
Je me prénomme Eloïse, j’ai 24 ans. Je suis en dernière année de Fac de sociologie, avec une spécialisation dans la sociologie des couples. Je travaille actuellement sur un mémoire portant sur les différentes pratiques sexuelles des couples pour se maintenir.
Dans le cadre de mes recherches, j’ai découvert que les jeux de domination et de soumission occupaient une place importante parmi ces pratiques, mais je suis totalement inculte en la matière et je ne peux pas exploiter cette piste.
J’ai trouvé vos coordonnées sur le forum xxx où vous avez posté une annonce à la recherche d’une personne avec qui travailler. Je ne souhaite malheureusement pas devenir cette personne, mais j’aimerais quand même vous rencontrer pour vous interviewer et collecter des informations sur les pratiques dont vous êtes expert pour pouvoir continuer mes travaux. Je fais mes études à Lyon, et j’ai cru comprendre que vous exerciez dans cette ville. M’accorderiez-vous un peu de votre temps ?
Vous pouvez me joindre par mail à Eloï[email protected] ou par téléphone au 06 — — — –.
Merci d’avance pour votre aide
Eloïse XXXXX »
Les phrases de ce mail défilaient toujours devant mes yeux lorsque je détournais le regard de l’écran de mon ordinateur portable. J’étais souvent contacté par des personnes qui voulaient travailler avec moi, le contraire était assez rare si l’on omet les mails d’insultes et de morale des « bons pères de famille » qui visitaient néanmoins ce genre de forum spécialisé. La plupart du temps ces contacts n’aboutissaient pas : je prenais la peine avant de répondre de contacter des collègues pour voir s’ils avaient déjà eu affaire à ces personnes, et assez fréquemment il en ressortait que les gens qui nous contactaient ne recherchaient qu’une expérience d’une seule nuit, comme une catharsis du soir…
Je n’aimais pas ce genre de relation de très courte durée… C’était le plus souvent des femmes déjà expérimentées, très endurantes et dépravées, parfois au-delà de mon imagination pourtant débordante. Je pouvais les frapper et les humilier tant que je voulais, elles ne faisaient qu’en demander plus, comme si elles n’avaient aucunes limites. Je les attachais au lit et je les prenais sans ménagement, en leur interdisant formellement de jouir, mais elles étaient déjà tellement usées qu’elles ne semblaient plus ressentir le moindre plaisir. J’avais beau les promener nues en laisse sur les chemins boueux de ma maison de campagne, leurs joues ne prenaient pas la moindre couleur rosée de la honte : leur chienne de vie leur avait déjà fait voir bien pire.
Je ne fais pas ce que je fais simplement pour trouver des femmes délurées à baiser, et la beauté physique ne m’importe guère –mes esclaves avaient souvent plus de 45 ans, vieillissant mal, les seins pendant et des kilos en trop. Parfois pourtant j’avais de bonnes surprises, une belle femme mure qui passait de maître en maitre à la recherche de celui qui saurait lui redonner du plaisir après avoir couru les hommes toute sa vie, ou bien une jeune novice curieuse avide de découvrir de nouvelles sensations. Dans ces –trop rares- occasions, je prenais du plaisir moi-même à mon travail, et je me sentais grandi de leur en avoir donné à elles aussi, en échange de quelques larmes de douleur ou de honte.
Je me forçais à prendre une soumise au moins tous les deux mois, ne serait-ce que pour garder une activité, ne pas perdre la main dans les gestes savants du bondage ou de la fessée… Au bout d’une nuit, elles me quittaient en me disant que je n’étais pas la personne qu’elles recherchaient, ou que la suite les effrayait trop, ce genre de chose, pour ne pas dire « c’est bon, j’ai pris mon pied, je me casse ». A la longue, ça en devenait presque lassant, et plus d’une fois j’ai eu envie de mettre définitivement ça de côté, et me consacrer encore plus à mon vrai job : plus de temps passé à travailler m’aurait sans aucun doute fait monter dans l’entreprise dans laquelle j’étais, mais j’avais fait le choix de privilégier ma passion à mon ascension professionnelle.
Mais cette fille, cette…Eloïse, je sentais qu’elle allait me redonner gout a tout cela. Ce ne sont pas les filles les plus résistantes qui sont dans le milieu depuis des années, non… Ni celles que l’on peut traiter de putain sans qu’elles ne cillent en les voyant pour la première fois. Ce que je cherchais, c’était une fille nouvelle, qui n’avait jamais vu une cravache, et qui rougissait quand on lui disait qu’elle avait un beau corps…
Alors sans plus attendre, j’ai donné une réponse positive à son mail.
« Mademoiselle,
Je serai ravi de vous donner l’interview dont vous avez besoin. Effectivement je travaille à Lyon, et je vous propose de nous retrouver dans un café pour discuter de tout cela. Que diriez-vous de demain 19 heures au café des sports place Alexandre ?
Vous pouvez de votre côté me joindre au 06 — — — –.
Cordialement
David »
Pour une première rencontre, le café était définitivement un endroit plus approprié que chez moi. Je n’ai pas tous les équipements de bdsm imaginables, juste le strict minimum, mais je ne voulais pas brusquer les choses et risquer de l’effrayer. De même, signer par mon prénom semblait plus prudent. J’ai attendu sa réponse qui est venu quelques minutes plus tard. Elle y serait, et m’appellerait en arrivant devant le café. Je devrais donc m’y rendre un peu avant elle pour ne pas la faire attendre, ce qui serait très malpoli pour une interview…
Le temps passa très lentement en attendant notre rendez-vous. Je ne pouvais pas m’empêcher de chercher à quoi elle ressemblait, d’essayer de l’imaginer. Plutôt ronde ou fine ? Blonde ou brune ? Grande, petite ? J’adorais travailler avec des petites femmes pour pouvoir les regarder de bien haut, mais d’un autre côté, forcer une femme plus grande que moi à se faire toute petite était particulièrement jouissif.
J’ai cherché du côté des réseaux sociaux si je trouvais un profil qui correspondrait une Eloïse XXXXX, mais la seule que j’ai trouvé parlait habitait au japon et ressemblait plus à une geek qu’a une sociologue en devenir… Finalement j’ai abandonné, préférant une surprise, bonne ou mauvaise, à une nuit blanche.
A 18h55, mon portable a enfin sonné. Je n’avais pas pensé à enregistrer son numéro, je ne pouvais donc pas savoir si c’était elle qui m’appelait. Un fol espoir, puis une déception cruelle. C’était ma mère qui allait encore me bassiner pendant des heures pour que je trouve une femme et m’installe décemment pour avoir une vie de famille correcte. Je ne pouvais pas me permettre de rester au téléphone alors que j’attendais l’appel d’Eloïse.
« – Salut mon chéri, j’ai changé de portable ! Comment tu vas ?
– je suis en réunion maman, je te rappelle en sortant…
– ils te gardent bien tard au boulot, tu fais des heures sup ?
– oui, en ce moment on a un gros projet qu’on ne veut pas manquer, je bosse à fond depuis une semaine et je suis crevé.
– Allons bon, repose toi mon chéri, fais une pause, prends des vacances !
– on en discute tout à l’heure, tu veux ?
– bien sûr, je t’embrasse. »
30 secondes d’appel. J’ai raccroché, uniquement pour voir que j’avais un appel en absence. Eloïse m’avait appelé mais je l’avais ratée. J’ai relevé la tête et regardé par la vitrine du café à sa recherche. Plusieurs personnes attendaient devant, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux… Des yeux, j’ai cherché une jeune femme de 24 ans. Une, deux…trois…
La première a regardé sa montre et a soupiré. C’était une belle brune élancée, le genre de fille qui attire les regards des hommes quand elle marche dans la rue. Son tailleur et son chemisier me semblaient un peu trop classe pour une étudiante, mais peut être Eloïse était du genre BCBG. J’avais déjà eu affaire à une femme du même style, plus âgée, la fin de la quarantaine… Elle m’avait demandé de la traiter de tous les noms, de l’humilier comme la dernière des putains pour lui faire oublier qu’elle habitait dans une des plus belles résidences de la ville. Je m’en suis donné à cœur joie, et j’ai jubilé quand je l’ai croisée dans un bureau dans une banque quelques semaines plus tard. J’avais ponctué ma demande d’ouverture de compte de « salope », « pute », et autres délicatesses à son égard si bien qu’elle avait fini rouge comme une tomate en regardant par la vitre de l’openspace de l’étage en espérant qu’aucun de ses collègues ne m’avait entendu. Heureusement elle a plutôt bien pris notre petit jeu, et nous nous sommes même revus plusieurs fois. Ma première Eloïse a regardé sa montre une dernière fois, puis elle s’est tournée vers moi et je l’ai vue sécher ses yeux remplis de larmes en courant loin du café où son amant ne la rejoindrait jamais. Ma future esclave ressemblait finalement plus à un cœur brisé qu’a une étudiante en sociologie des couples…
La deuxième était au téléphone et semblait hurler sur quelqu’un… Sans plaisanter, elle ressemblait à un véritable bouledogue, plus grosse que ronde et particulièrement hargneuse avec les personnes qui lui faisaient remarquer qu’elle les dérangeait. J’ai croisé les doigts en espérant que ce ne soit pas elle, et j’ai regardé mon téléphone. Pourvu qu’il ne sonne pas maintenant me disais-je. Je la regardais elle, puis mon téléphone, puis elle… Quand finalement elle est partie, j’ai enfin pu reprendre mon souffle. Quoi qu’on en dise, le bdsm est une expérience intense qui rapproche les gens plus qu’elle ne les éloigne et je n’avais aucune envie d’être proche de cette femme. Un maitre aura beau mettre autant de distance qu’il veut entre son esclave et lui, si c’est un bon maitre ce ne sera qu’un bon jeu d’acteur et il se sentira grandi en voyant son esclave lui obéir. L’esclave pouvait se faire insulter et battre autant qu’elle pouvait le supporter, si elle avait un bon maitre, elle savait qu’elle méritait la punition et devrait être reconnaissante envers son maitre pour ce qu’il veut lui enseigner.
La seconde Eloïse partie, il n’en restait plus qu’une, et quelle Eloïse !!! Elle tournait la tête à droite et à gauche à ma recherche, me laissant admirer son visage sous tous les angles. Plus que belle, je la trouvais gracieuse… Je ne voyais pas la couleur de ses yeux, mais les légères pliures de son vissage me laissaient penser qu’elle était un peu triste. De ne pas me voir ? Ou bien était ce simplement son air naturel ? Pour ne pas la faire attendre plus longtemps, je l’ai appelée moi-même.
« -Bonjour Eloïse, je n’ai pas pu prendre votre appel, j’étais déjà au téléphone avec un collègue. Je suis dans le café, juste derrière la vitrine. Je vous regarde. De l’autre côté, voilà ! C’est moi. A tout de suite »
Elle a raccroché et a marché d’un pas sûr et rapide vers l’entrée du café, un petit sourire aux lèvres alors qu’elle me regardait. Elle s’est dirigée vers ma table, et quand elle est arrivée à mon niveau, je me suis levé pour la saluer en lui serrant la main.
« – Bonjour monsieur
– Bonjour Eloïse. Voulez-vous quelque chose à boire ? Je vais aller commander au comptoir.
– Volontiers, je prendrais un coca s’il vous plait »
La commande passée, je suis revenu vers elle. Elle avait déballé ses affaires de son sac : un magnétophone, un bloc note et ses stylos. Je me suis rassis en face d’elle, et nous nous sommes dévisagés un moment. De près son visage était encore plus agréable, malgré une petite cicatrice qui venait barrer son nez et qui attirait immédiatement le regard. Ses yeux étaient d’un ton gris bleu assez commun, mais ce qui la différenciait des autres femmes du café, c’était sa chevelure rousse qui lui tombait devant les épaules comme une cascade. J’ai souri à sa beauté, et j’ai vu qu’elle semblait gênée de se faire dévisager ainsi. Je n’ai pas détourné le regard pour autant, j’ai attendu qu’elle le fasse elle. Elle a résisté trois secondes de plus puis a attrapé son bloc note et nous avons commencé à parler. Le sujet de la discussion la gênait un peu, elle a insisté pour que nous parlions à voix basse. Son magnétophone ne lui servirait à rien, mais j’ai préféré ne pas lui faire remarquer.
Les premières questions étaient tout à fait personnelles, et concernaient mon parcours. Qui j’étais, comment j’avais découvert le BDSM, … Elle s’est interrompue quand le serveur est venu apporter les boissons, et a repris dès qu’il fut reparti, comme si elle voulait en finir le plus rapidement possible. Je la sentais effectivement tendue, comme si elle faisait cela à contrecœur. Rapidement, ses questions sont parties sur le BDSM en lui-même, et là elle s’est mise à griffonner frénétiquement sur son bloc-notes.
« – Alors ça, c’est LA question qui me bloque le plus. Vous m’avez décrit les séances comme des moments intenses, où l’esclave se fait battre, humilier, presque…violer en somme. Moi je me demande ce qui peut pousser une femme à vouloir faire ça ?
– J’ai rencontré deux types de personnes dans ce milieu. D’un côté vous avez les femmes qui sont à la recherches de nouvelles sensations, et de l’autre, celles qui ont déjà au contraire tellement eu d’expérience qu’elles ont besoin de toujours plus extrême…
– Quel âge ont ces personnes en général ?
– Oh c’est très variable dans chaque catégorie, de la jeune femme très libérée qui a déjà eu de nombreux amants et des expériences…inhabituelles, à la femme mure voire âgée, mariée, qui s’ennuie dans son couple.
– mais statistiquement, vous travaillez avec des personnes de quel âge le plus souvent ?
– 40-50 ans je dirais
– mariées ?
– surement
– vous ne demandez pas ?
– non
– pourquoi ?
– parce que le plus souvent ce sont des expériences d’un soir avec des femmes que je ne reverrai jamais. Je n’ai pas besoin de savoir toute leur vie privée, seuls quelques détails pour savoir vers quoi orienter nos séances.
– ça se voit facilement ? Je veux dire, une fois que vous avez de l’entrainement ?
– assez oui…
– a quoi ?
– au style vestimentaire par exemple, je verrai rapidement une femme d’un milieu aisé et je m’adapterai.
– genre bourgeois ?
– par exemple, ou à l’opposé si la personne a des vêtements vraiment provocants, je lui ferai savoir que je l’ai remarqué.
– quoi d’autre ?
– on apprend beaucoup de choses d’un regard soutenu… Tout à l’heure je vous dévisageais et vous avez détourné le regard rapidement. Cela a sa signification. Si vous aviez tenu plus longtemps j’aurais pensé autre chose de vous, et si c’était vous qui aviez gagné à ce petit jeu, encore autre chose… »
Elle blêmit en réalisant qu’elle avait été jaugée et que je m’étais fait une idée d’elle comme je me faisais une idée des esclaves que je maltraitais pendant mes séances. De blanche elle est devenue rouge de honte et s’est éclairci la voix avant de continuer de me demander des explications sur ce qui poussait les femmes dans ce milieu. Ensuite, nous avons un peu parlé des différents rôles, celui de l’esclave et celui du maître:
« – Qu’est-ce qu’un bon esclave ? Quelqu’un qui obéit à tous les ordres qu’on lui donne ?
– Cela dépend des maitres en fait… Certains maitres ne prennent des esclaves que pour le plaisir de se faire lécher les bottes et pour se défouler de leurs pulsions…
– pas vous ?
– non pas moi… Pour moi une bonne esclave –évidemment obéit aux ordres, mais elle le fait également volontairement, et cherche toujours à satisfaire son maitre, même quand il ne lui demande pas explicitement.
– satisfaire…sexuellement ?
– pas forcément… Avez-vous un a****l de compagnie ?
– euh je… un chat oui ?
– pourquoi ?
– c’est un a****l très doux et câlin…
– j’en attends de même pour une bonne esclave, et pourtant votre chat n’est pas doux et câlin pour que vous lui fassiez l’amour, non ?
Elle eut une grimace de dégout à mes paroles et raya les dernières phrases qu’elle avait notées dans son calepin, comme si elle voulait oublier notre discussion
« – Désolé de la comparaison si vous êtes autant choqué, mais c’est vraiment ce que je pense… que pensiez-vous qu’il fallait pour être une bonne esclave ?
– avoir fait le service militaire pour savoir obéir à n’importe qui, un soupçon de masochisme pour supporter les séances, et un bon grain de folie pour avoir l’idée de se lancer là-dedans.
– avez-vous tout cela ? »
Ma question l’a prise tellement au dépourvu qu’elle s’est étranglée dans son coca. Elle a toussé en essayant de reprendre sa respiration, et m’a lancé un regard sombre et un sourire en coin.
« – je vous demande pardon ?
– pensez-vous être une bonne esclave ?
– laissez-moi être bien claire monsieur… je l’ai précisé dans mon mail mais vous l’avez probablement oublié, je ne suis pas là pour devenir votre…esclave. Je vous le répète de nouveau et si vous êtes un si fin psychologue vous verrez que je ne vous mens pas : je n’ai aucune envie de rentrer dans le milieu, ni par vous, ni par maitre M, maitre L, ou tous les autres maitres de l’alphabet que j’ai rencontré avant vous ! »
Son revirement m’a pris de cours, je suis forcé de l’avouer. Moi qui la pensais timide, je la voyais me dire ça avec une assurance que je n’aurais pas soupçonnée trouver chez elle. Elle a continué son discours moralisateur, mais au lieu de me renvoyer la queue entre les jambes, elle m’a incité à lui tenir tête.
« – écoutez, vous en avez peut-être marre de battre et violer des vieilles bourgeoises, et je comprends que vous recherchiez du sang neuf…
– vous conviendriez parfaitement pourtant, quel dommage. J’ai été agréablement surprise en vous voyant, vous savez…
-… Arrêtez la flatterie, ce n’est pas votre fort, « bon maitre ». Si vous m’imaginez à genoux devant vous en train de vous supplier pour ne pas recevoir des coups de fouet, dites le moi tout de suite et je consentirai à partir maintenant pour ne pas vous donner de faux espoir…
– une jeune femme si belle et si curieuse…
-…et pour votre gouverne, je vous imaginais petit, vieux, chauve sur le dessus de la tête et avec des lunettes ronde et des yeux noirs. Le corps parfait pour un pervers »
Ce fut un coup dur pour mon amour propre de me faire insulter par cette gamine, battre par une jeune fille dans un duel d’esprit que je pensais gagner d’avance. Mais étrangement, sa voix avait perdu le ton assuré qu’elle avait avant. Elle semblait réciter un texte qu’elle avait appris par cœur… J’allais lui faire remarquer et être particulièrement incisif après ce qu’elle m’avait envoyé, mais le serveur est venu nous signaler que le café fermait et que nous devions partir. Eloïse a rangé ses affaires comme si notre discussion n’avait pas eu lieu, et nous sommes partis. Devant le café, elle a continué en essayant de calmer le jeu ayant vu a quel point ses dernières remarques m’avaient froissé
« – J’ai un copain…non j’ai même un fiancé, vous voyez. Moi aussi j’ai été surprise en vous voyant, je m’attendais vraiment à un stéréotype, mais vous mettez en confiance assez rapidement…
– je vous demande pardon, je ne pensais pas que ma question vous dérangerait autant.
– vraiment ? Vous parlez souvent des femmes que vous fouettez et violez avec des étudiantes de 24 ans ?
– arrêtez d’utiliser ce terme, il n’est pas approprié. Un viol n’est pas consenti, et toutes les personnes avec qui je travaille viennent à moi de leur plein gré. Je suis psychologue en effet, mais je ne les manipule pas pour autant. Savez-vous ce qu’est un mot de secours ?
– non, qu’est-ce que c’est ?
– un simple mot, anodin dans n’importe quelle conversation. Pigeon, ordinateur, confetti… Quand mon esclave me dit ce mot pendant que je m’occupe d’elle, la séance s’arrête immédiatement et je la laisse récupérer.
-je… »
Elle sortit son calepin de son sac pour noter cette nouvelle information et me regarda d’un air gêné une fois le papier rangé au fond de sa poche. Elle s’approcha de moi pour me serrer la main et me dire au revoir.
« – je vous remercie pour cette discussion, et je suis désolée de la tournure qu’elle a pris dernièrement.
– C’était agréable de partager mon expérience avec quelqu’un de curieux. Avez-vous fini votre interview ?
– oui je crois. Bonne continuation monsieur »
Je l’ai regardée s’éloigner rapidement, le pas moins assuré que quand elle entrait dans le café tout a l’heure. Je l’ai regardée s’éloigner un moment. J’étais en train de m’avouer vaincu. Moi qui voulait revenir chez moi avec cette superbe jeune fille au bout d’une laisse, avide d’apprendre et de recevoir mes enseignements, j’étais en train de la regarder partir sachant qu’elle ne voudrait plus reprendre contact avec moi.
« – Eloïse ?
– oui ?
– Les personnes que tu as interviewées avant moi… Est-ce qu’elles t’ont dit ce qu’était un bon maitre ? »
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