Chapitre 13: Confrontation
Le bruit répété des gouttes de pluie s’écrasant contre le toit me berce. Malgré cela je ne parviens pas à fermer l’oeil. Je reste dans un état un peu second depuis que cette personne que je suppose être un médecin m’a examiné. Solidement fixé par des contraintes en acier contre le mur du fond de cette grange, je suis condamné à sentir mon corps qui me fait payer mon action d’hier. Et ma salive qui s’écoule sur mon torse à cause du machin en acier qui m’écarte la mâchoire. Pourtant, aussi contraignante ma situation soit elle, aussi douloureux que puissent être mes muscles, j’ai l’intime conviction que le pire est à venir.
Personne ne m’a dit un mot depuis que je suis ici. Ou alors j’étais tellement dans les vappes que je ne me souviens pas. D’ailleurs j’ai du mal à me remémorer tout ce qui s’est passé. Je me rappelle surtout de la pluie ruisselant sur mon corps. J’ai des flashs bien sûr, la course effrénée dans la nuit, la voiture qui s’arrête à ma hauteur, le sentiment de danger en voyant les trois individus qui en sont descendus et surtout l’éclair. Je me souviens m’être battu, j’ai beau ressassé mes souvenirs je pense que c’était la première fois. En tous cas comme mon corps se plait à me le rappeler, ça a été violent. Mais putain quelle extase. Je n’avais jamais ressenti quelque chose comme ça et pourtant j’ai l’intuition que ça a toujours été en moi. Quel électrochoc ça a été.
Putain c’est quoi ce délire dans ma tête? Faut impérativement que j’arrive à me poser et à réfléchir à tout ça avec la tête froide… Même si dans ma situation, j’avoue avoir d’autres préoccupations. Comme me demander: qui vient d’ouvrir la porte de la grange?
Un flash lumineux, mais cette fois ce n’est pas un éclair. Les néons de la grange illuminent la pièce et je vois alors Irène, trempée et les cheveux en bataille, s’approcher avec un regard que je ne lui avais encore jamais vu.
Mon sang ne fait qu’un tour. Immédiatement mon corps se tend, dans l’espoir illusoire de trouver une échappatoire. Elle approche, il émane toujours d’elle une force prodigieuse. Mais je ne la sens pas animé d’une quelconque v******e. Pourtant je suis loin d’être tranquille. Mes muscles pourtant à l’agonie se contractent, sur le pied de guerre, ou plutôt sur le sentier de la fuite.
-Tu ne vas peut être pas me croire… Mais avant j’avais un peu peur de cette grange. J’avais même peur de Frédéric pour tout te dire. On murmurait beaucoup de choses sur lui… Notamment que dans cette grange il faisait violer ses esclaves, par des chiens…
Malgré le bâillon je parviens à déglutir. Mais je n’arrive pas à décroche mon regard d’elle alors qu’elle me terrorise.
-Bien entendu quand j’ai appris à le connaître j’ai compris que ce n’était que des ragots. Les gens aiment s’imaginer les pires horreurs. Je pense que c’est pour ça que les tueurs en série fascinent tant. Mais même sans chiens, je suis certain que ce cher Fred se fera un plaisir de me laisser l’ensemble de son matériel à disposition. Juste histoire de marquer le coup.
Sa voix est encore douce et pourtant chargé d’une si impitoyable menace. Alors qu’elle fiche son regard sur le mien je détourne les yeux. Apeuré et faible. J’en ai tellement marre. Tenir tête à trois colosses n’a même pas nécessité la moindre réflexion. Mais face à elle je suis si pathétique. Même pas capable de la regarder dans les yeux. Je pleure déjà. Ce qui va suivre n’est que logique et si j’ignore encore ce qu’elle me réserve je sais déjà que je n’en sortirai pas indemne. Tandis que mes larmes baignent mon visage et que ma gorge produit d’étranges gargouillements à cause du bâillon, je me maudis d’avoir ouvert ce putain de velux.
Ses doigts fins se posent délicatement sur mon visage. Mes sanglots se figent. D’un geste tendre elle essuie mes larmes tandis que de son autre main elle inspecte les deux trous noirs que le taser m’a laissé en guise de cicatrice.
-Tu ne comprendras certainement pas que c’est un compliment. Mais tu es magnifique quand tu laisses couler tes larmes ma chérie.
Je nage en pleine confusion. Refusant d’ouvrir les yeux. M’attendant à chaque instant à recevoir le terrible châtiment qu’elle a sans doute déjà imaginé. Ses deux mains cernent maintenant mon visage, je sens son souffle contre mes lèvres. Le cliquetis métallique de mes contraintes se fait entendre. je suis en train de trembler. J’essaye de me calmer, de reprendre une respiration « normale » mais j’ai peur de sentir à tous moment ses mains se resserrer autour de mon cou.
-Il faut qu’on parle toi et moi. Me susurre t’elle à l’oreille.
Ses mains passent derrière ma tête, elle extirpe le bâillon trempé de salive de ma bouche. J’ai la mâchoire endolorie et engourdis. Et je claque des dents. Les contraintes me maintenant enchaîné au mur sont détachés. Plus rien ne me retient, je m’écroule au sol, les yeux toujours verrouillés. Elle pose alors une couverture chaude sur mes épaules et s’assoit en face de moi, me concédant tout de même un espace vital.
Une fois mes tremblements et claquements de dents maîtrisés, un silence s’installe et dure. De longues minutes passent sans qu’elle ne prenne la parole et sans que je ne parvienne à rouvrir mes yeux. Je me sens comme dans un cocon chaud dans cette couverture et plongé dans le noir. Mais le moindre coup d’œil sur elle me ramènerait à une réalité bien plus douloureuse que mon illusion.
Elle se lève, je l’entends marcher, s’éloigner. Les néons s’éteignent. Ses pas se rapprochent puis elle s’assoit de nouveau en face de moi.
Dehors il pleut toujours. Le vent fouette le sol détrempé. Ce son familier m’encourage à reprendre progressivement pied dans le monde réel.
Ma respiration est de nouveau régulière. J’ouvre lentement les yeux. La grange est plongée dans la pénombre, face à moi je la devine dans son grand manteau rouge. Une faible lueur éclaire encore un tout petit peu ses cheveux. Mais son visage est invisible.
-De quoi souhaitez vous parler Maîtresse?
-D’un sujet qui requière de m’appeler Irène. Comment te sens tu?
-J’ai peur…
-De moi?
-Oui.
-C’est parce que tu avais peur de moi que tu t’es enfuies cette nuit?
-Oui.
-Je vois… C’est étonnant…
-Etonnant? En quoi est ce étonnant? Vous passez votre temps à me torturer. Alors évidemment que j’ai peur de vous.
Un sanglot ponctue la fin de ma phrase. Les larmes me montent de nouveau aux yeux. Malgré le ton de ma dernière phrase Irène reste parfaitement calme.
-Sais tu depuis combien de temps tu vis avec moi? Me demande t’elle.
-Trop longtemps.
-S’il te plait Amanda, j’essaye de discuter avec toi. Mais c’est difficile quand tu te montres agressive comme ça.
Je prends une grande inspiration, ravalant ma colère et mon amertume. La braquer est la dernière chose que je souhaite.
-Je ne sais pas… Vous avez tout fait pour embrouiller mes repère temporels pas vrai?
-Oui c’est vrai. Je n’aime pas me sentir presser par le temps. J’apprécie donc affranchir mes esclaves de cette dictature temporelle qu’on leur impose dehors. Mais par contre j’aime bien célébrer Noël, le nouvel an, Halloween, les anniversaires etc… Mais je ne te demande pas de me dire précisément, simplement d’évaluer.
Je prends un temps pour réfléchir. J’ai parfaitement conscience qu’elle essaye de me faire dire quelque chose qu’elle pourrait retourner contre moi. Mais je ne parviens pas à cerner son intention. Autant répondre franchement.
-Je dirais trois semaines, peut être un mois.
-D’accord.
-ça fait combien de temps?
-Presque quatre mois…
Je reste un moment surpris… Le constat est encore plus douloureux à faire. mais je garde une certaine distance en me disant que rien ne me prouve qu’elle dit vrai.
-Je ne te mens pas. Déclare t’elle en interrompant mes tergiversations internes, comme si elle avait lu mes pensées. Cela fera bientôt quatre mois.
Le doute ne m’est plus permis. Je peux lui reprocher un grand nombre de choses. Mais elle exècre le mensonge.
-Et alors? ça ne change rien.
-Hé bien si en fait. Sur tes quasis quatre mois de captivité tu as choisi hier de tenter de t’enfuir. En plein durant un orage violent et après une dispute entre toi et moi donc à un moment prévisible. Tu n’as jamais été idiote Amanda. Alors pourquoi ce soir?
-Parce que c’était le moment.
-Le moment de quoi? De tenter une évasion perdue d’avance?
-Je n’avais pas le choix!
-Pourquoi? Me demande t’elle avec une voix de plus en plus aiguisée.
-Parce qu’on s’était disputé et que j’avais peur de la punition.
-Ho bien sûr. C’est parfaitement logique. Du coup tu as décidé de commettre une faute encore plus grave nécessitant une punitions encore plus rude?
-Je n’ai pas réfléchi.
-Tu as réfléchi assez pour penser à crever mes pneus mais pas assez pour te dire que c’était idiot de te lancer dans une campagne dont tu ne sais rien et en suivant la route bien docilement? Tu te mens à toi même.
-Non je ne me mens pas!
-Tu peux élever la voix tant que tu veux, ça ne rend la vérité que plus audible.
-Je ne savais pas quoi faire.
-Mais tu savais que tu devais fuir?
-Oui.
-Pourquoi?
-Parce qu’on s’était disputé!
-Et pourquoi s’était on disputé? Tu veux bien me le rappeler?
-Parce que vous m’aviez attaché!
-Ho mon dieu quel crime… En quatre moi je t’ai fouetté plus d’une fois. Et menotté des dizaines de fois et tu vas me faire croire que tu as fuis à cause d’une corde?
Furieux je me redresse d’un bond et hurle.
-Je me suis enfui c’est tout! Alors maintenant allez y vous pouvez me punir.
Son corps se redresse et son aura se décuple.
-Non, tu t’es enfuis parce que tu as aimé ça. Et ça t’a fait peur et donné le vertige, plus encore que la punition.
Sa voix est forte et me place face à l’impitoyable réalité. Je serre les dents. J’aimerais la faire taire, mon corps entier est tendu, prêt à déployer toute sa rage. Mais pourtant je suis incapable de bouger. Sans voir ses yeux, je sens pourtant son regard pénétrer le mien. Me mettant au défi de la contredire.
La vérité, c’est ce qui l’a toujours rendu plus forte que moi. Même lorsqu’elle s’en sert comme arme, la vérité reste la vérité.
-Je vous déteste.
-Je sais. Me répond t’elle posément.
-Qu’avez vous décidé pour la punition?
-Tu es bien pressée…
-Impatient! Je crois que j’ai blessé un de vos amis en plus.
-Ce ne sont pas mes amis, simplement les toutous d’un proche.
-Je pourrai en faire de même avec vous.
-C’est vrai. Tu n’es plus attaché alors vas y!
Sa voix claque presque comme un ordre.
-Je n’ai pas mon taser sur moi. Ni aucune arme.
J’écume en resserrant mes dents.
-Non? Tu es sûre?
Je calme mon souffle.
-Il te faut un tournevis peut être?
-Pourquoi j’ai l’impression que vous n’attendez que ça?
-Ho je ne suis pas masochiste.
-Pourquoi m’encourager alors?
-Parce que je sais que tu ne vas pas le faire!
-Qu’est ce qui vous rend si sûre de vous?
-L’intuition!
-Et c’est tout?
-C’est bien assez non? Demande t’elle confiante.
-Non. Je ne suis pas idiot. Vous avez certainement un plan B.
-Un plan B est inutile lorsqu’on sait que le plan A est infaillible.
-Je ne vous crois pas.
-T’ai je déjà menti?
-Il faut une première fois à tout.
-Certes… Donc en tous les cas tu ne vas pas me frapper?
Excédé, je fais non de la tête et me rassoit. Tandis que je m’enroule dans la couverture elle s’assoit de nouveau elle aussi. Un silence lourd s’installe alors. Le genre de silence gênant où on sent que quelque chose devrait être dit mais que personne n’ose ouvrir les lèvres.
Toujours épuisé, je m’allonge à même le sol, mon regard toujours fixé sur son visage voilé par l’obscurité.
-Le médecin a dit qu’il te faudra du repos pour récupérer.
-Ho alors il est vraiment médecin? Faudra songer à lui rappeler le serment d’hippocrate.
-Il t’a soigné non? Me fait elle remarquée sur un ton amusé.
-Et m’a laissé enchaîné à un mur…
-Vu les mauvaises rencontres que tu as fais en forêt c’était certainement pour te protéger. Plaisante t’elle.
Je ne peux retenir un petit rire amusé. Irène sourit. Je ne la vois pas mais je sais qu’elle sourit.
-Est ce qu’on peut essayer d’être sincère toutes les deux? Me demande Irène.
-Pourquoi faire? Vous savez déjà tout non?
-Comment ça?
-Je sais très bien que vous lisez dans mon carnet.
-Qu’est ce qui te fait dire ça?
-C’est évident. Vous touchez toujours juste avec moi. Vous savez chaque fois exactement ce que j’ai en tête. Donc soit vous êtes télépathe, soit vous lisez mon carnet. J’ai opté pour l’option la plus réaliste…
-Mais pas nécessairement la bonne pour autant… Me fait elle remarquer.
-Comment ça?
-Je n’ai jamais lu ton carnet Amanda. Mais je comprends que ça soit plus facile d’imaginer que je suis une vilaine fouineuse ou une manipulatrice qui a un plan B.
-Plus facile que quoi?
-Que d’accepter la vérité. Me répond t’elle simplement. Accepter que si j’en sais autant sur toi particulièrement dans nos moments intimes c’est peut être parce que c’est toi qui me parle.
-C’est souvent difficile avec un bâillon!
-Tu as des yeux qui savent bien moins mentir que tes mots. Je lis en toi comme dans un livre ouvert, j’observe chaque frémissement de ta peau, chaque nuance de ton beau regard, chaque pincement de lèvre et je vois chaque honte sur ton visage qui tente de dissimuler un inavouable plaisir. Mais je comprends que tu préfères penser que je suis le monstre de l’histoire et que tu es forcé.
-Je SUIS forcé. Vous me séquestrez et m’attachez!
-Oui tu l’es, mais en partie seulement. Une autre partie veut se livrer mais tu t’accroches toujours. Tu blâmes la méchante Madame qui espionne tes écrits et a un plan B. Pour être franche avec toi ça ne me fait pas plaisir d’être le monstre de l’histoire que tu es en train de t’écrire à toi même. Mais je l’accepte. Parce que pour le moment tu as besoin de ça.
A nouveau un silence oppressant. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je sais qu’une partie de moi pense qu’elle a raison. Mais je ne peux pas l’écouter. La vache, il va me falloir un paquet d’année de thérapie si je parviens à me sortir de là…
-Si tu as besoin, je peux demander à Frédéric de te garder deux ou trois jours. Le temps que tu fasses le point.
-J’ai déjà fait le point depuis longtemps. Vous êtes bien mignonne à vouloir essayer de jouer les gentilles mais la vérité reste que je suis votre prisonnier. Alors oui vous me traitez bien la majorité du temps. Mais je suis tout de même votre victime. Et je n’ai pas l’intention de me taper un putain de syndrome de Stockholm pour vous faire plaisir.
-Les chances de contracter un syndrome de Stockholm réduisent de 60% quand on en connait l’existence. Vu ton intelligence je n’ai jamais misé là dessus.
-Vous misez sur quoi alors?
-Mais sur toi. Me répond t’elle comme si c’était une évidence. Je mise sur le fait que tôt ou tard tu laisseras s’épanouir cette partie de toi.
-Et vous y gagneriez quoi si ça devait arriver?
Je la sens sur la défensive. Elle comprend que je cherche à orienter la discussion pour en apprendre plus sur elle. Elle hésite.
-Je ne vois pas ce que ça changerait de me le dire. De toutes façons je ne peux pas m’enfuir.
-La question n’est pas là. Je ne veux pas parler de ça pour le moment. C’est tout!
Sa voix a perdu son calme et se fait plus tranchante. J’ai touché un point sensible. Mais conscient de ma situation, je préfère ne pas pousser plus loin.
-Je suis désolé. Mais c’est très perturbant. Parfois j’ai l’impression de vous connaitre. Vous me demandez de lâcher prise, de ne pas me mentir et surtout vous exigez que je ne vous mente pas. Mais je ne connais rien de vous. je ne sais même pas si Irène est votre vrai prénom…
Irène soupire, consciente de la légitimité de ma requête.
-Irène est mon vrai prénom. Mais dans la communauté je me fais appeler Isabella. Explique t’elle.
-Pourquoi Isabella?
-C’était l’héroïne du fable que j’adore. Une jeune fille qui se rebelle contre l’autorité de son père, fuit un mariage arrangé et devient pirate. Et puis en dehors de ça je trouve ça très chantant comme prénom.
-Et c’est dans quel genre de communauté que vous vous faites appeler comme ça?
-La communauté BDSM. Je fais partie du noyau sombre de cette communauté. Même si je suis plutôt casanière et pas vraiment porté sur les soirées.
-Le noyau sombre?
-Le BDSM repose sur la consensualité, consentement et une relation saine. Mais il y a quelques membres (minoritaires mais présents tout de même) qui se passent de ces trois élément.
-Pourquoi?
-Les raisons sont aussi nombreuses qu’il y a de membres. Certains veulent simplement réellement posséder quelqu’un, sans considérer ses désirs, d’autres ont besoin de ne respecter d’autres règles que celles qu’ils s’imposent. Et tu serais surpris par le nombre élevés de soumis et soumises qui recherchent réellement l’esclavagisme. Mais pour simplifier, à de rares exceptions c’est un ramassis d’enfoirés.
-Et vous en faites partie…
-Je fréquente ce milieu oui. C’est mon gagne pain après tout.
-Comment ça?
-A la base je fréquentais ce milieu parce que je me cherchais encore. J’ai fais la connaissance d’une esclave, elle s’appelait Clothilde. Elle était magnifique et c’était un vrai puit de science en matière de BDSM. Malheureusement elle était tombé sur un sale type. Un Maître l’avait désiré longtemps, elle avait accepté de faire une session avec lui mais pendant la session il a prit des clichés d’elle. Dès lors il l’a fait chanté et a raffermit petit à petit son contrôle sur elle. Au bout d’un an elle est devenue son esclaves à domicile. Contrainte et forcée de vivre en soumise chaque jours. Pour lui c’était le paradis, il avait une magnifique soumise qu’il exhibait en soirée, une bonne à tout faire à la maison et une pute qui le faisait jouir sur ordre. Mais elle a vraiment touché le fond lorsqu’il a envoyé à sa famille, à ses amis et à son ancien patron tous les clichés qu’il avait accumulé. Il pensait que ça la briserait à jamais. Monumentale erreur. A présent Clothilde n’avait plus rien à perdre, elle était déterminée à prendre sa revanche. Et moi je voulais l’aider. Piéger son « Maître » a été un jeu d’enfant, il était tellement persuadé de sa toute puissance… Cela lui a fait un drôle d’effet de se réveiller nu et menotté devant nous.
Pendant six mois on s’en ait donné à cœur joie. Il vivait séquestré chez nous, soumis à nos moindres colères. T’imagines pas ce qu’il a dérouillé. Bien sûr on lui a rendu la monnaie de sa pièce pour les photos. Sauf qu’on a pimenté les choses. Il était homophobe, on l’a fait enculer à la chaîne par quatre gars. Puis on a envoyé le film à ses parents et à tout son entourage. Je ne sais pas comment ils ont réagis mais on a apprit qu’il avait été déshérité moins de deux jours après. On a jubilé comme tu n’imagines même pas. Mais on avait envie d’aller plus loin. Alors un jour on l’a forcé à se branler sur la photo de son père. Le choix était simple, soit il éjaculait, soit on le castrait. A quoi bon garder un machin qui pendouille si il ne peut même plus jouir? Il a finit par réussir, en larmes. Clothilde s’est aussitôt emparé de l’elastrator et a placé le microscopique élastique sur ses couilles. Il a hurlé. Pendant des heures il nous a supplié, imploré. On en avait marre de l’entendre. Clothilde a eu une idée sympa, elle a prit une lame et a commencé à jouer avec sur ses couilles et sa bite. Finalement il a eu si mal qu’il a accepté la castration, mieux Clothilde a réussi à le faire supplier d’être entièrement castré. Dans notre grande clémence on a accepté.
Le lendemain c’était fait. Alors on est allé triomphalement dans une des soirées où il exhibait Clothilde auparavant. On l’a trainé devant tout le monde. Ils étaient choqué de voir ce « mâle alpha » réduit à l’état dans lequel nous l’avions plongé. Mais il y en a plus d’un que ça excitait d’avoir pour esclave un ancien dominant castré. On a fait grimper les enchères et on l’a vendu 22 000 euros.
On s’est partagé l’argent et ses biens avec Clothilde. Puis pendant un an on a vécu notre vie pépère. Et on a entendu parler d’un patron qui avait fait du harcèlement sexuel un art si avancé qu’il avait poussé au suicide une de ses employées et deux autres étaient en plein burn out. Honnêtement faut aussi avouer que ça nous manquait d’avoir un larbin à la maison.
On a été plus soft avec lui, mais qu’est ce qu’on s’est amusé. On en a fait une nunuche, avec une énorme poitrine. Bon ça nous a prit un an mais ça valait clairement le coût. Clothilde s’est attaché à lui et à décidé de le garder. En échange elle m’a laissé conserver les biens et différents comptes en banque de l’ancien PDG. J’ai tout vendu puis me suis fais construire ma maison. J’avais vraiment beaucoup trop aimé casser son égo, le réduire à néant et le voir craindre le moindre de mes claquements de doigts. Alors j’ai créé mon business, je repérai de vilains garçon, je sélectionnai les irrécupérables, les k**napper et les transformai selon les commandes de mes clients. J’étais grassement payé par les client et en plus je récupérai les bien de mes victimes. J’étais payé pour faire ce que j’aimais, c’était le pied.
Mais après sept ou huit commandes je me suis lassé. J’avais mis de côté bien assez d’argent et je me sentais seule. J’ai essayé de reprendre une vie « normale » avec boulot et tout. En moins de deux mois j’ai laissé tomber, je ne peux plus faire partie de ce monde. Pendant un an et demi je me suis fais chier, je suis pas passé loin de la dépression. Fred m’a aidé un peu, on se faisait des soirées et il me motivait pour que je fasse des sports de combat. J’ai beaucoup appris mais je n’avais pas d’objectifs sur le long terme…
A nouveau le silence, mais calme cette fois, presque apaisé. Dehors la pluie continue de tomber, captivé et terrifié par son récit, j’en avais presque oublié ces gouttes qui sans cesse tombent sur le toit.
-C’est pour ça que vous m’avez en levé? Pour vous divertir? Mais pourquoi moi?
-Non, ce n’est pas pour ça. Je pense que ça fait assez de révélations pour une journée non?
-Merci, de m’avoir raconté au moins une partie de votre histoire.
-Merci à toi. ça fait du bien de se sentir écouté. Tu n’as pas peur?
-Ben c’est clair que c’est assez horrible… Mais comparé aux autres vous avez été relativement soft avec moi… Si vous aviez vraiment voulu me détruire vous l’auriez fais non?
-Oui. J’aurai surtout été beaucoup moins patiente.
Je me ravise, j’ai failli la remercier mais ça n’aurait aucun sens.
-Alors? Tu préfères rester ici quelques jours histoire de récupérer? Ou tu rentres avec moi? Me demande t’elle.
-Si je rentre avec vous, vous allez me punir non?
-Evidemment, ce que tu as fais mérite une punition, je ne peux pas laisser passer ça.
-Je suis encore faible…
-Je connais bien des manières de torturer sans impacter trop le corps. M’assure t’elle.
-Alors on en revient au point de départ?
-Pas tout à fait. Tu connais mon visage, ma maison. C’est assez pour permettre à la police de remonter jusqu’à moi. Tu sais que je ne peux pas te laisser partir pas vrai.
-Je sais… Vous pourriez me tuer? ça résoudrait tout non?
-Je ne veux pas de ton sang sur mes mains. D’ailleurs de manière générale je ne te veux pas de mal. Je te propose un marché: Reste encore huit mois avec moi. Si tu y mets de la bonne volonté je te laisserai partir librement à condition que tu ne révèles jamais rien sur Fred qu’en dis tu?
Je frémis à ces paroles. Moi qui n’espérai que ça. Comprenant mon silence, Irène se lève et me tend sa main. En signe d’acceptation je la saisis.
-Bien. Déclare Irène sérieusement. Maintenant rentrons.
Ajouter un commentaire