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PHANTASMAGORA – chapitre 2

PHANTASMAGORA – chapitre 2



Résumé : Une terrible pandémie ravage la planète. En 2017, un virus mortel a décimé la population féminine de la Terre. Début 2018, la bactérie a muté et a commencé à s’attaquer aux hommes. Fin 2019, les premières et dernières générations succombent au virus. Il ne reste plus que des hommes âgés de 20 à 70 ans. Début 2020, un savant découvre l’antidote : l’ocytocine, l’hormone qui provoque du plaisir pendant l’orgasme. Les hommes doivent faire l’amour trois fois par jour, au minimum, pour secréter suffisamment d’hormones rédemptrices. Pour garantir la survie des derniers hommes, un gouvernement mondial est mis en place et décrète la loi martiale. Une dictature du sexe arrive au pouvoir. Une société entièrement patriarcale et homosexuelle se développe : l’anarchie sexuelle et l’orgie sont encouragées…

…Je suis devant ma penderie. J’ai ouvert le côté réservé à mes effets féminins. Ma tenue doit être irréprochable et je dois jouer mon rôle de femme à la perfection sous peine de passer quelques jours au Quartier Disciplinaire Gouvernemental.
Lorsqu’un homme montre peu de coopération à faire la femme, il est envoyé dans cette « maison de redressement ». Les gardiens lui font subir un traitement impitoyable. Le sujet devient un « OS » (Objet Sexuel). Toutes ces personnes misent au ban de la Nouvelle Société subissent un lavage de cerveau destructeur qui les rendent dociles. Ces « zombies », comme on les appelle vulgairement, sont des esclaves au regard vide et sans paroles. Dépourvues de toute identité, ces pantins vivants font office de véritables poupées gonflables pour les couches basses de la population. Et je n’ai pas envie de finir ainsi pour le restant de mes jours.
Je suis du genre coopératif. Déjà, en regardant les divers effets mis à ma disposition, je prends des postures plus féminines. Je me redresse imperceptiblement pour mieux me cambrer. Je minaude comme une cliente potentielle en proie à la folie du shopping, devant une vitrine de magasin de mode. Les mains sur mes hanches et la tête légèrement penchée sur le côté, je me transforme doucement en femelle. Je sens que j’aime ça…
Mon choix s’arrête sur une paire de talons rouges. Ils jurent comme le rouge à lèvre baveux d’une pute qui vient de sucer un client. Ce sera parfait.
Mais d’abord, j’enfile un petit string noir : classique mais efficace. La ficelle du string est enfouie dans ma raie et son contact provoque une douce sensation sur mon petit trou. Mon sexe a du mal à se faire une place dans ce cocon de soie. Je remonte bien haut cette culotte sur mes hanches et mon petit cul est aussitôt mis en valeur. Des portes jarretelles noirs complètent la panoplie. Je les accroche à la fine ceinture qui entourent ma taille. Je cache le tout sous une jupe stricte, noire également et moulante.
Lorsque je chausse les talons aiguilles rouges, je me mets à bander ferme. Mon gland sort de sa gaine de soie, plaqué sur le côté. Cette apparition obscène sur le haut de ma cuisse a quelque chose de grotesque mais cette image augmente mon excitation. Perché sur ses chaussures, je trouve ma cambrure parfaite et mon fessier admirablement gainé. Je cache mon torse poilu sous un chemisier blanc et enfile une veste courte et noire qui rehausse ma taille. Enfin, je me coiffe d’une perruque rousse coupée au carré. Je pousse le vice a chausser une paire de lunettes aux verres neutres et aux branches rouges.
J’ai juste le temps de me maquiller comme il se doit. Le rouge à lèvres carmin me fait une bouche pulpeuse à souhait. Le crayon noir qui souligne mes yeux achève ma transformation.

Bon Dieu, comme je suis bonne !

Mais il est temps de partir. Le chemin est court jusqu’à la Banque Gouvernementale. J’irai donc à pied. Normalement, j’en ai pour dix minutes mais c’est sans compter les impondérables. En effet, habillée comme je suis, je suis bonne pour sucer quelques bites de mâles en rut sur la route. J’espère que je ne tacherai pas mon chemisier !

La sonnerie de mon portable retentit et me sort brutalement de ma contemplation. Le prénom de ma « meilleure amie » s’affiche : MONIQUE. C’est une « TV » (Trans-Volontaire). Les « TiVi », comme on les surnomme, ont choisi de devenir « femelle définitive ». Ce sont des garçons qui, depuis l’apparition du virus, ont trouvé l’occasion de s’épanouir complètement en servant la bonne cause. En échange de leur « dévouement », le Gouvernement leur assure le gîte et le couvert dans les bordels gouvernementaux, ainsi qu’une pension à vie. Ce sont les Putes de la Nation. Ils remplissent leur mission avec zèle et Monique n’est pas la dernière à servir de vide-couilles aux soldats.

-Allô ?
-Bonjour, Tobias… (bruit de succion)
-Non, cette semaine, je m’appelle « VALERIE ». Ainsi en a décidé le Grand superviseur.
-Tu entames ton « hebdo-femelle », c’est ça ?
-Exact. Et je commence mon nouveau boulot à 8h30 : je suis secrétaire à la Banque Gouvernementale de mon quartier pour la semaine.
-Quel chance ! Tu vas te faire sauter par le directeur, Monsieur Bonastère !… (nouveau bruit de succion)… Je le connais, il est passé au bordel, la semaine dernière. Il a une queue énorme !… Attends deux secondes, je suis en train de sucer un type et il va me décharger sur la gueule…
-Tu veux qu’on se rappelle, plus tard ?
-Non, ça y est, il lâche la purée sur ma joue, ce salaud ! Tu l’entends me traiter de salope ?
-Oui… Bon, écoute, je vais être en retard…
-C’est juste pour te dire que j’ai reçu une nouvelle livraison de Colzac. Ca te dirait de venir goûter la marchandise ? Je te sucerais pendant que tu fumeras le matos. On va s’éclater !
-Pourquoi pas. Je passe après le boulot.
-Ok… je te laisse, ma puce, y’a un gros black qui entre dans la piaule et, à mon avis, je vais m’en prendre plein le cul !
-Amuse-toi bien, Monique !
-Avec une grosse queue, je m’amuse toujours ! Bye !

En voilà au moins une qui ne risque pas de choper le Virus !

(à suivre)

A propos de l'auteur

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