Quand j’étais jeune, je pensais que pour être une fille normale, il fallait se laisser faire par les garçons. Alors, pendant longtemps, je me suis laissée faire. Par les garçons, puis par les hommes.
Au collège, dans le local de matériel du gymnase, je me souviens que je me mettais toute nue pendant les récrés. Il y avait une autre fille de ma classe qui le faisait aussi, dans ce même endroit, à quelques mètres de distance. On échangeait des regards, elle et moi, de temps en temps, pendant que des garçons nous tripotaient les seins, les cuisses, les fesses, la chatte, et qu’on les masturbait.
Au lycée, nous allions plutôt dans le jardin public situé tout près. Il était grand et recelait d’endroits où se cacher pour se déshabiller. Ceci dit, les garçons n’enlevaient pas grand-chose. Seulement ce qu’il fallait pour que je les branle et que je les suce, puis pour me pénétrer. Je ne me souviens pas qu’un garçon ait tout enlevé comme moi je le faisais.
Sur un chantier de résidence en construction, un mercredi après-midi, deux mecs m’ont pénétrée tour à tour.
Mais mon record de cette époque, avant ma majorité, c’est quatre. Quatre mecs qui ont fait des allers-retours entre ma chatte et celle de ma meilleure copine qui se mettait facilement toute nue aussi. Mais elle avait une plus forte personnalité que moi ; elle ne se faisait pas sauter pour tenter d’être une fille normale, elle le faisait parce qu’elle aimait baiser.
Moi aussi, j’aimais ça, mais mon but restait néanmoins différent de celui de mes copines : être normale et acceptable.
Ma meilleure copine ne se posait pas toutes ces questions. Elle était super bien foutue, tandis que moi, j’avais les hanches un peu fortes, je le savais ; je le voyais dans ma glace quand je me mettais toute nue, le soir, et il me semblait que j’avais un désavantage sur mes amies qui se faisaient sauter aussi et qui avaient des culs superbes.
Alors, me faire sauter par tous les mecs du lycée me rassurait. Ils me rendaient normale d’une certaine façon. Et désirable.
J’ai aussi couché avec deux profs.
Ensuite, à la fac, il y eut les soirées partouzes, puis la webcam.
Presque tous les soirs, je me montrais devant mon écran, devant des hommes qui se masturbaient en me regardant faire. Je faisais tout ce qu’ils me demandaient.
Dans tous les cas, je m’exhibais et je me masturbais, avec mes doigts ou avec des objets, tout en parlant à voix haute avec des inconnus. J’y ai pris goût. J’aimais faire ça quand j’étais seule dans ma chambre, chez mes parents, en me demandant si j’étais une fille normale.
Les inconnus me rassuraient.
Et je dois bien avouer que j’adorais me montrer de cette façon, devant ma caméra, les soirs en pleine semaine.
Les week-ends, je me faisais sauter.
Soirées étudiantes.
Sorties de bars de nuit.
Et à chaque fois qu’une bite me pénétrait, je gagnais en confiance. Ou à chaque fois qu’une fille me léchait la chatte tandis que je suçais une queue.
Je me disais :
« Tout va bien, regarde, tu es normale. On veut bien de toi. »
Mais c’est quoi, une fille normale ?
Au fil du temps, j’ai oublié la définition.
En fin de compte, je ne sais pas si j’ai été normale un jour. C’est flippant cette question de normalité. J’ai des hanches larges, oui, et de tout petits seins, et je n’ai jamais eu confiance en moi. Cependant, je ne sais pas combien de mecs m’ont sautée. Est-ce un critère de normalité ?
Aujourd’hui, j’ai 28 ans. J’ai refusé je ne sais pas combien de demandes en mariage. Je ne veux pas d’enfants, ni prendre de crédit pour acheter une maison et des voitures. Je ne veux pas non plus divorcer après deux, cinq ou dix années de vie commune. Je veux rester libre. Libre de me faire sauter par qui je veux, quand je le veux, où je le veux.
Je n’ai surtout pas envie d’être une fille normale.
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