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Kahba algérienne

Kahba algérienne



Bachir était enseignant en techniques de communication dans l’institution de formation dans laquelle je travaillais moi-même en qualité de responsable du département formation en management d’entreprises. Nous nous connaissions depuis quelques années déjà et étions devenus, au détour de quelques beuveries mémorables, de bons amis. Au moment où nous nous étions connus, Bachir était encore célibataire, tout comme moi d’ailleurs. Un célibataire endurci, disait-il, avant de rencontrer Kamila et d’en devenir fou amoureux.
Il fit la connaissance de celle qui allait devenir sa femme quand elle entra à l’Institut pour une post-graduation en Marketing. J’avais chargé Bachir d’enseigner les techniques de communication à la promotion qu’avait intégrée Kamila. Et ce fut là qu’ils se connurent, s’aimèrent et devinrent inséparables. Ils se marièrent dix-huit mois plus tard, juste après qu’elle eût soutenu son mémoire de fin de formation. Nos beuveries hebdomadaires s’espacèrent de plus en plus, pour enfin s’arrêter. Sans pour autant briser notre amitié. Bachir et moi nous ne nous voyions plus qu’au bureau. Tout le reste de son temps était accaparé par sa femme, dont il n’arrêtait pas de louer la beauté et les « compétences » d’épouse. Je me gardais bien de lui faire détailler le contenu de ces « compétences
d’épouse ». En fait je n’avais pas besoin de le faire, tant ses allusions menaient directement vers le lit conjugal.
Bien entendu je connaissais Kamila. Je la connaissais, comme je connaissais tous les stagiaires (masculins et féminins) dont je pilotais la formation. C’est-à-dire, superficiellement. Elle était sans conteste très belle : très jeune (vingt-cinq ans à peine, quand elle soutint avec brio son mémoire de fin d’études), brune, grande et toute en rondeurs. Tout le monde à l’Institut parlait de la beauté de Kamila et de la sensualité torride qui se dégageait d’elle. Elle était vraiment bandante et tous les garçons de l’Institut – personnel pédagogique compris – fantasmaient sur elle.
Elle devait mesurer un mètre soixante-quinze et avec des formes et une démarche de sportive : des épaules larges et rondes ; un long cou gracieux, ferme et lisse; une poitrine volumineuse, provocante avec de gros seins qui pointaient sous ses chemisiers, tels des obus de canon ; ils paraissaient très doux et donnaient une irrépressible envie de les palper pour en tester la fermeté; son ventre était plat et sa taille fine ; il n’y avait chez elle aucun bourrelet disgracieux. Elle avait aussi des hanches larges, rondes et fermes et un fessier proéminent, haut perché, tellement serré dans un pantalon jean, que tous les hommes attendaient le moment fatidique où les coutures allaient lâcher. Le jean mettait aussi en valeur ses longues jambes superbement galbées et des cuisses pleines et fermes qui constituaient un vrai piège à fantasmes pour les hommes.
Quand elle se maria avec Bachir, bien des garçons en avaient été jaloux. Au moins tous ceux qui avaient essayé de tenter leur chance – sans succès – avec elle ; et ils étaient nombreux. Déjà à l’époque, Bachir prenait avec bonhomie, les tentatives des garçons de séduire la belle plante. Il en plaisantait même et se vantait devant moi, d’être aimé par la « plus belle femme d’Algérie ». Je me disais que c’était normal qu’il se conduise comme un mec civilisé, qui avait confiance en sa femme et en lui, et non pas comme le commun des mâles prétentieux et complexés qui ne supportent pas les regards concupiscents des autres hommes sur leurs femmes ; leurs propriétés.
Je découvrirai, quelques années plus tard, que les motivations de Bachir étaient toutes autres; beaucoup moins nobles, bien que beaucoup plus intéressantes d’un point de vue érotique.
Et comme il fallait bien que la vie continue, tout le monde à l’Institut avait fini par oublier la magnifique Kamila. Elle disparut de nos vies définitivement, sauf bien entendu pour Bachir qui se vantait quotidiennement devant moi d’en être devenu le seigneur et maître, et bien entendu pour moi, qui ne la revit pas une seule fois pendant ces années, mais qui devait subir chaque jour les appréciations de mon ami à propos de son épouse. Il ne se passait pas une seule journée sans qu’il ne me parle de Kamila – la prunelle de ses yeux – de sa beauté et de ses capacités à le rendre heureux. Il n’allait pas jusqu’à détailler tout ce qu’ils faisaient ensemble – il ne s’exprimait que par des allusions – mais il ne m’était pas difficile de comprendre que Kamila était un super coup au lit.
J’avais même fini par être singulièrement agacé par ses fanfaronnades. Ce ne fut que par amitié que je m’empêchais de lui montrer mon agacement. Et puis arriva ce jour fatidique où tout bascula, y compris le monde bien ordonné et tranquille dans lequel je baignais. Ce fut le jour où Bachir m’invita à dîner chez lui ; une invitation que je n’acceptais qu’à contre cœur parce qu’elle dérangeait un important programme que je m’étais tracé (J’étais entrain de tenter de séduire une jolie voisine, une femme mariée, et ce soir-là, je m’apprêtais à conclure). J’avais bien essayé de me défiler, mais mon ami insista tellement que je ne pus échapper à la corvée d’un repas avec le couple. Je fis donc contre mauvaise fortune, bon cœur et remis à plus tard le moment où je devais conclure avec ma belle voisine.
Muni d’un énorme bouquet de fleurs destiné à Kamila, je sonnais à la porte de l’appartement du couple. Ce fut Bachir qui m’ouvrit et qui me débarrassa du bouquet de fleurs, en me disant à l’oreille que Kamila allait apprécier parce qu’elle adorait les fleurs, surtout les roses rouges, dont le bouquet était en majorité composé. Il m’emmena directement dans le grand salon et me demanda de m’assoir dans l’immense fauteuil qui trônait au fond de la pièce. « Kamila ne va pas tarder à arriver » me dit-il avec sur les lèvres un sourire de contentement. C’était comme si ma présence dans sa maison
lui était particulièrement agréable. Nous discutâmes de tout et de rien, pendant une dizaine de minutes, avant que n’apparut subitement dans la lumière de la porte du salon, la maîtresse de maison.
Ce fut pour moi un véritable choc ! Bien entendu je me rappelais de la grande beauté de Kamila ! Je me souvenais même avoir honteusement bandé pour elle – et même, pour être vraiment honnête, avoir fait quelques rêves érotiques qui la concernaient – mais la femme qui était là devant moi, entourée d’un halo de lumière crue, qui dessinait ses formes exceptionnelles, ne pouvait pas être réelle. Je n’avais encore jamais vue Kamila vêtue comme cela. La stagiaire qui suivait une formation en marketing était toujours vêtue d’un pantalon jean et d’un chemisier (et quand il faisait froid, elle y ajoutait un gros pull et parfois un manteau). La Kamila qui se dressait là devant moi était vêtue de manière à faire perdre la tête à tout gus qui avait le malheur de la regarder.
Nous avions, nous les hommes, l’habitude d’utiliser le terme « bombe » pour désigner une belle femme aux formes plantureuses et aguichantes. Et là c’était bien une bombe qui pénétrait dans le salon, prête à exploser et à faire exploser ma libido. Elle était vêtue d’une petite robe blanche très courte et très collante (au moins deux tailles en dessous la normale!) mettant en valeur tout ce qu’elle voulait montrer : une poitrine volumineuse dont les seins pointaient vers l’avant, tels des obus de très gros calibre. Faisant contrepoids à la poitrine, un fessier tout aussi volumineux, rond et bombé. Une taille de guêpe. Des hanches larges. Des jambes longues, fortes et faites au moule. Des genoux ronds qui exciteraient un aveugle. Et son visage qui rayonnait de sensualité : avec ses grands yeux noirs provocants, son immense bouche pulpeuse et son sourire aguicheur, elle était
capable de détourner du droit chemin n’importe qui, y compris le meilleur ami de son mari ; c’est-à-dire moi ! Aucun homme normalement constitué, n’aurait pu regarder la belle plante sans éprouver immédiatement l’envie de la tirer.
J’étais autant subjugué par la beauté de la femme, que gêné de sentir frétiller mon sexe et de ne pas pouvoir arrêter la très forte érection qui se préparait. Je regardais du côté de Bachir pour voir ce que son visage indiquait comme sentiment ; je n’y vis que le sourire béat d’un homme heureux d’avoir une belle femme et de la voir s’exhiber ainsi devant son ami. Je commençais à me dire que tout ce que je vivais en ce moment était préparé avec minutie par Bachir. Qu’il savait pertinemment que sa femme allait s’habiller comme cela (si j’osais, j’aurais dit, comme une pute) et jouer à m’exciter. Il me connaissait bien, et savait que j’étais du genre à partir au quart de tour devant une femme qui m’attirait.
Kamila, après s’être faite admirée quelques secondes à l’entrée du salon, pénétra à l’intérieur d’un pas exagérément chaloupé et s’avança vers moi, un sourire provocant sur les lèvres et le regard moqueur dans les yeux.
– Bienvenue Rafik t’as pas changé ! Toujours aussi en forme ! Toujours aussi croquant !
Merci pour les fleurs ; elles sont magnifiques

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