Nous devions prendre la route dès le lendemain. Une dernière dispute grevait ce séjour par ailleurs merveilleux. La colère me rend souvent rancunière. Je ne sais ce jour-là ce qui passa par ma tête. Je voulais me venger assurément. Cependant je ne devais en arriver à une telle extrémité. Je l’ai regretté trop tard. Je n’en ai pas conçu pour autant un remords éternel. Je m’absous volontiers de ce genre de péché. Je dois concéder que je suis une mauvaise fille et pour tout dire une salope. Jacques notre hôte et ami en a tant profité cependant. Il a su doctement en garder le secret.
Il faut être amateur de montagne et de ce genre de chalet. C’est le grand air. La lumière est belle. La solitude vous étreint. Cela lave le citadin de tous les miasmes de la vie moderne. Mon mari et moi nous avons toujours aimé nous ressourcer en ces endroits. Nous tachions de nous tenir à des résolutions. Ne pas fumer inconsidérément. Crapahuter. Manger sainement. Faire l’amour à n’en plus finir. Nous renouions ainsi avec l’élan de la jeunesse. Ce fut mon homme qui dégotât cette location d’un bon rapport qualité/prix. Nous sympathisâmes d’emblée avec l’hôte : Jacques.
Il était bel homme et sa soixantaine approchée outre de lui avoir blanchi le cheveu, lui conférait une sorte de charme. Il ressemblait à mon défunt père. Je vous vois ricaner et en tirer des supputations freudiennes. L’homme était charmant si délicat. Il sortait volontiers sa guitare et nous abreuvait de toutes sortes de thèmes et de mélodies célèbres. Étrange trio, il me renvoyait à cause de cette guitare à la fameuse scène du film Jules et Jim de François Truffaut. Il était cependant exclu que nous nous fracassions tous trois dans une voiture. Il parut d’emblée que je plaisais à Jacques.
Celui-ci voyait bien mon lien profond avec mon mari et nos cernes autour des yeux témoignaient chaque matin que nous avions baisé comme des fous toute la nuit. Jacques avec humour nous signalait que c’était caractéristique du coin. Tous les couples sacrifiaient ici aux sarabandes de Venus. Il demeurait dans une aile éloignée du chalet. Il n’était pas susceptible d’entendre nos gémissements ainsi que le bruit martyr des ressorts du lit. Encore qu’une nuit mon mari crut voir une ombre à la fenêtre. Il émit l’hypothèse que ce pouvait être Jacques en coquin et voyeur.
Je pris sa défense. Il m’était insupportable qu’on abaissât cet homme a une vile pratique. Non pas que je dédaignas le sexe sous l’angle sordide du vice. Au contraire je ne répugnais pas à baiser des fois en extérieur peu loin des voyeurs. Ceci activant mon désir mais là j’éprouvais comme un dépit qu’on rabaissât l’image digne d’un homme. Mon mari secrètement jaloux s’en fit un jeu. Il n’omettait pas une occasion sacrilège de supputer que derrière le mur Jacques peut-être nous épiait et nous écoutait. A force je m’en fis moi-même une réalité. Cela me parut peu à peu vraisemblable.
Ce qui put me confirmer en cette intuition était qu’à mesure le Jacques devant moi baissait les yeux comme s’il eut perpétré un péché honteux. Il y avait une gêne entre nous. Il ne s’agissait plus de la première impression que j’avais suscité sur lui dès le premier jour. Son sentiment ou son désir était devenu comme plus clandestin voire obscur à mon égard. Je n’en fis point part au mari. Je glissais inexorablement sur une pente. L’attrait du fruit défendu brillant dans la nuit. Je ne voyais pas comment je ne pourrais pas y céder. Il ne manquait que l’étincelle pour embraser route la savane.
On eût dit que mon mari avait fait exprès comme pour aller au-devant de mon désir. Pour une peccadille nous nous primes le chou. Il faut dire pour démystifier cela que nous en étions fort coutumiers. En effet nous mettions souvent un point d’honneur à clore un séjour par une de ces scènes de ménage. Façon peut-être de nous gratifier d’un bel holocauste pour mieux nous rabibocher ensuite. Ainsi mon mari n’y vit rien de particulier ni d’original. Une fois de plus nous bouderions dans la voiture lors du périple de retour. Puis nous baiserions tels deux fous la nuit.
La conséquence de notre dispute fut que mon mari allât seul quérir des objets au magasin de souvenirs dont nous avions fait ensemble et doctement la liste. J’étais un peu frustrée d’être exclue de ce shopping. Cela ne fit qu’exacerber ma colère. Je me trouvais punie. Il me fallait trouver une compensation à la hauteur. Ainsi avais-je ourdi un plan. Je comptais que mon homme serait absent quatre bonnes heures. La route était peu praticable en la saison car saturée et de touristes et de routiers. Qui plus est et pour me faire rager, mon mari décida à s’offrir un gueuleton quelque part.
Je ne sais pourquoi je débitais tout cela à Jacques étonné que je n’accompagnas mon mari. Il perçut tout mon dépit et bientôt la circonstance de cette brouille. Il tint à défendre cependant e mari invoquant l’orgueil coupable des mâles. Il voulait nous rabibocher et même se disposait à m’emmener à la ville pour le rejoindre. Je l’en dispensais. Moi-même j’étais une orgueilleuse tandis que cheminait dans ma tête un projet pernicieux. Je mis cela rapidement à exécution. Notamment je décidais tout de go que je rejoindrais Jacques plus tard en sa petite chambre. Il sursauta.
Il vit que mon propos ne supportait pas qu’on lui résiste. Je pris ma douche hâtivement. Me maquillais plus que de raison et adoptais surtout un chemisier qui avantageait mon haut de seins et une mini-jupe dont je savais l’effet ravageur et qui laissait voir tout du haut des cuisses dont une chair blanche et capiteuse à la naissance du bas. Juchée sur des escarpins hauts je savais être ainsi une petite salope. Je pus me réjouir de lire la stupeur dans les yeux de cet homme qui à l’instant et de loin m’évoquait encore mon vieux père défunt. Un feu sulfureux flottait dans l’air.
J’examinais avec malice ce lieu qui trahissait le vieux garçon. Par provocation je lui suggérais quelqu’ aménagement dans cette médiocre garçonnière car je ne pouvais concevoir qu’il n’eût de nombreuses maîtresses et conquêtes qu’il amenait ici en basse saison. Il rougit. Cela m’émut. D’autres mâles en pareille circonstance m’eurent déjà pris par la taille, embrassé et déposé sur leurs genoux. Je résiste peu aux façons des soudards. Telle une fille à soldat je suis résolue alors à être docile, à me donner. Ainsi accroupie le branlais-je et le suçais-je tel un amant de passage.
Je vis à cet instant que je devrais tout faire et prendre l’initiative. Mon Jacques était un nigaud, un pataud. Du moins m’en convainquit-il ce jour-là. Je ne l’en allumais pas moins. J’étais décidé à ce qu’il bandât pour moi et qu’il l’exprimât. Aussi je le sommais de me jouer de sa guitare et m’asseyais sur le lit en face de lui, cuisses tout à fait écartées. De toute façon il ne fallait pas grand-chose pour qu’on put se repaître entre de la couleur et la matière de ma culotte. Celle-ci était tout exhibée. J’adorais faire cela des fois au restaurant avec l’assentiment du mari excité.
J’avais choisi une culotte mauve dont la transparence si lubrique laissait trop transparaître le détail de ma chatte. On en suivait facilement le dessein, le relief ainsi que de rares poils pubiens. Pour ajouter à ma perversité et tandis qu’il jouait cet air idiot et célèbre des jeux interdits, je feignais de vouloir refermer ces cuisses affectant une pudeur vaine. Ce jeu ne pouvait que l’exciter davantage. Je savais mes bas noirs excitant. Tout homme aspirait à aller toucher cette chair blanche qui affleure là-bas vers à leur naissance tout au confluent d’une culotte gonflée d’un lourd désir.
J’espérais que le pauvre Jacques fut bientôt à point. Je n’en regardais pas moins l’heure tourner. Il ne restait à présent que deux heures. Je choisis ce moment pour un propos impertinent qui marquait le début de mon attaque décidée. Je dis : « Jacques savez-vous qu’à l’heure présente, j’ai envie de faire une bêtise et de faire payer à mon mari la peine qu’il m’a fait. Bref il me faut un homme. Je veux que celui-ci me baise tout son saoul. » Cette exorde le cloua sur place. Il resta interdit suspendant sa musique. Ahuri il fit mine de n’avoir pas compris. Il eût presque regardé derrière lui.
Non il s’agissait bien de lui. Mes propos lui étaient destinés. Je souriais et savourais son air désemparé. Renchérissant j’ajoutais : « Vous ne voulez pas que j’aille jusqu’à la route héler un de ces solides routiers qui lèvent les filles et usent de vos prostituées ? « « Vous savez qu’ainsi accoutrée je ne ferais long feu. Puis j’adore sucer. J’ai déjà fait cela dans une cabine de routier. » Interloqué il baissa la tête regardant le sol. Je dus me lever et m’approcher de lui. Je lui caressais les cheveux. J’étais tendre comme s’il se fut s’agit d’un jeune homme.
Tout allât assez vite. Cela se déroulât comme dans un rêve. Je me souviens de m’être accroupie devant lui. De lui avoir ouvert la braguette. D’en avoir extirpé une queue épaisse. D’avoir branlé puis sucé celle-ci. Il n’est pas faux de dire que s’il avait refusé de me prendre, je me fus jetée peu après sur le bord de la route pour m’offrir au premier venu. Je faisais cela des fois l’été lorsque refusant d’être ramené en auto, j’affirmais avoir envie de marcher et d’emplir de l’air de nuit mes poumons. Peu après j’étais alpaguée par un conducteur puis sautée irrémédiablement.
Mon mari se gardait de savoir si je m’étais attardée dans les bras d’un ou plusieurs hommes. Je me précipitais sous la douche et me pelotant entre ses bras m’ensevelissait dans un sommeil invincible.
Jacques ce jour-là épargnât que j’aille me prostituer idiotement. Je trouvais plus mignon qu’il fut pour moi cet amant mignon et malhabile. J’eus droit à des mots tendres au lieu de ceux vulgaires que j’entendais dans la bouche de mes amants anonymes. Pour une fois on ne me traitait de pute, de traînée ou de salope, mots par ailleurs si justifiés. Je dus insister pour qu’il me prit violemment.
Foin de douceur et de délicatesse, je l’insultais et l’abjurais de me foutre par de grands coups dans le derrière. Ainsi se résolut-il à choisir le petit trou que je lui signalais avec force mimiques et gestes. Je lui dis dans un souffle : »Encule-moi. J’adore çà. » Je me gardais cependant d’ajouter : « De toute façon tu sais cela. Tu as nous assez épié et écouté toutes ces nuits. » Je goûtais ce sexe dans mon cul. Je l’avais désiré. Il avait plus de prix qu’aucun autre. Il éjaculât enfin ponctuant cela d’un râle. J’adore qu’on appelle cela petite mort. Je le suçais une dernière fois en salope comblée.
Je le quittais sans mot. Sans un regard. J’eus le temps de prendre une douche et de me changer. Mon sagouin d’homme avait pris son temps comme pour me punir. Je n’étais pas mécontente d’avoir mis à contribution tout ce délai pour me venger. Je lui fis fête cependant affectant d’avoir jeté la rancune à la rivière et de lui pardonner. Je n’en refusais pas moins de faire l’amour prétextant une migraine. J’expliquais que j’avais regardé un film. Que Jacques était parti avec un pote. Il nous saluait. On l’appellerait arrivés sur Paris. Goguenard mon homme lança. « Un que tu n’auras pas eu ! »
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