Là encore, la semaine que je pensais être courte fut longue, plus longue qu’un jour sans pain. Chaque soir, je passe à la galerie, regarde mes futurs tableaux, les imaginant sur mes murs. Oh putain, mes murs, faudrait peut-être voir pour leur faire de la place. Je pique un double mètre à l’employée et mesure chacune des œuvres qui viendront chez moi. Une fois dans mon salon, merde si ça plait, je marque les emplacements avant de percer et poser les crochets. Dans mon bureau, alors que j’allume mon ordinateur, sur mon petit meuble, je vois que les trois copies de mes estampes ont été oubliées. Hop, dans ma voiture, direction la maison d’Isabelle.
Elle ne se trouve pas dans son atelier, je file vers la maison. Au salon, personne, je fouille, l’appelle, rien, aucune réponse. Je pose mes copies au salon et grimpe à l’étage, direction sa chambre spéciale. Je la vois, solidement attachée, un gros vibromasseur coincé entre ses belles cuisses, son corps à moitié nu dans ses bottes de ballerine fétichiste. Je m’approche, sans relever ce bandeau qui l’aveugle, je caresse ses seins enchainés l’un à l’autre par une méchante paire de pinces. Elle ne peut parler, un bâillon boule l’a rendue muette. Elle ne peut se sauver, pieds et poings sont menottés. Elle ne peut que subir mes baisers sur son corps, mes caresses sur ce corps qui me fait rêver, fantasmer. Je m’allonge près d’elle tout en la caressant encore. Je crois qu’elle a deviné que c’était moi. Je lèche son oreille.
– Tu vois ma puce, si j’étais un vilain monsieur, je te poserai dans ta cuisine avec un seau et une éponge. Et pis, si j’étais réellement pervers, je t’obligerai à laver le sol avec cette même éponge coincée dans ta bouche. Pire encore, si j’étais le sadique que tu désires que je sois, je flagellerai ton merveilleux petit cul sans retenir mes coups si ce n’était pas propre. Oui, tu es sublime quand tu jouis, laisse-toi aller, mon artiste adorée. Je suis venu te porter mes estampes, les copies dans mon bureau. Mais là, je crois que je vais te laisser et rentrer chez moi.
Sa tête fait non, je l’entends qui proteste derrière son bâillon que je ne retire surtout pas. Je m’amuse avec la chaine qui unit ses seins, elle gémit derrière son bâillon. J’augmente la vitesse du vibromasseur, l’agite aussi, ses gémissements changent encore, son corps se tend encore. Elle jouit, je le sais, je le sens, je l’entends qui vibre de bonheur. Je fais mine de partir après avoir remis son bandeau, claquant la porte de cette pièce aux supplices. Je la regarde en silence, elle cherche les clefs pour se délivrer. Je les tiens dans ma main. Pendu sur l’une des colonnes du lit, il y a un martinet. Je le prends, balade ses lanières sur le corps prisonnier. Je vois les frissons recouvrir ce corps superbe. Je la flagelle doucement, sans presque aucune puissance. Je l’entends gémir, ce n’est pas un gémissement de douleur. Cela ressemble plus à une supplique. Je frappe alors un peu plus fort, je vois le corps s’offrir complètement à mes sévices. Je la flagelle des pieds à la poitrine, variant, au passage, la puissance de ce vibromasseur. Elle jouit encore, je repose le martinet, me couche près d’elle, suspend les clefs à leur place. Je retire son bandeau. Je découvre des mirettes brillantes comme des diamants. J’ai continué à la caresser, à jouer avec son vibromasseur. Elle a joui bien des fois avant que je ne la sente trop fatiguée pour continuer. Je l’ai regardé se délivrer de ses entraves, un spectacle si merveilleux. Ensuite, nous avons soupé en tête à tête et aux chandelles, s‘il vous plait ! Je suis rentré très tard, après l’avoir aimée encore longuement. Je crois que les deux jours qui me séparaient de ce weekend à venir furent les plus longs de ma vie.
Vendredi, impatient, un petit baise-en-ville sur le siège passager, je roule en direction d’Isabelle. Je crois que je vais lui dire que je suis d’accord de vivre avec elle, chez elle. De toute manière, un jour sans l’entendre, la voir c’est un supplice qui devient toujours plus dur à supporter. Je la découvre dans son atelier, nue devant son grand miroir, elle grave une scène SM où elle me subit. Oui, je vois ma tronche de cake sur ce travail déjà bien avancé. Son mentor japonais n’y est pas. Je l’ai remplacé. Je dépose un doux baiser sur sa nuque. Elle tressaille, frissonne. Le baiser qui suit n’en que meilleur. Jouir après un tel baiser démultiplie la force de nos orgasmes. La fessée que je lui administre décuple encore son orgasme.
De toute la nuit, on n’a même pas pensé à manger, ou même boire, chacun mangeant l’autre, buvant l’autre. On va même baiser dehors, là, sous ce saule pleureur centenaire. On baise jusqu’à ne plus pouvoir. Un tout dernier câlin dans son lit et nous voilà enlacé pour un moment de repos complet.
Je n’ai plus aucun doute, c’est avec elle que je désire passer le reste de ma vie. Même si pour ça, je dois la suivre au Japon ou je ne sais où. Même si pour ça, je dois tout sacrifier. Quoique sacrifier, ouais, bof, y a plus grand-chose à sacrifier autour de moi.
Dès mon levé, je m’attelle à lui faire un déjeuner princier. Aucune peine à me retrouver dans sa cuisine, pain toasté, beurre, confiture, café. Ah, elle n’a pas de thé, ça c’est très bien. Bon ensuite, un petit pot de lait et me voilà gagnant sa chambre à coucher, aussi ému qu’un collégien. En poussant la porte, je ne peux m’empêcher de la regarder dormir. C’est vrai qu’elle est terriblement belle. Mon plateau déposé, je lui fais respirer une bonne tartine au pain encore juste tiède. Je vois son nez frétiller, ses yeux s’ouvrir lentement, sa bouche venir croquer cette belle tartine. Je lui donne la béquée, comme un père avec son bébé et Isabelle, c’est mon bébé, ma puce, mon nouvel amour.
Et puis, je l’aime avec passion. Je lui donne tout ce que j’ai, tout ce que je n’ai pu ou voulu jamais donner à aucune autre une femme qu’elle. Elle me le rend le tout au centuple. Alors, je lui dis accepter sa proposition. Là, c’est jour de fête. Patron, double ration de bonheur pour tout le monde et en avant la musique, c’est ma tournée ! Orgasme après orgasme, on les enchaine les uns après les autres, peu de pause, on est même prêt à crever si c’est en jouissant de l’autre. Quand midi sonne, il faut bien marquer une pause, le temps de nous refaire une santé. Un peu de pain, un morceau de fromage et un verre de vin, voilà qui nous remet en selle. Mais avant de nous remettre au lit, un DVD, le huitième film de mon Isabelle. Dans ce film, la Maître se montre encore plus inventif et Isabelle plus réceptive aux supplices qu’elle subit. C’est dans une cage qu’Isabelle me dévoile son masochisme, quand le Maître lui attache ses seins ensemble, bien serrés l’un contre l’autre et les traverse de plusieurs longues aiguilles. Dire que je ne bande pas, que cela me laisse froid, certainement pas, bien au contraire. Du reste, Isabelle à quatre pattes, face à l’écran qui la montre, je la sodomise tout en douceur, au début. Puis, n’y tenant plus, je la fesse encore plus fort que la dernière fois. Je me lâche, me libère de ce qui me retenait encore de lui donner ce qu’elle aime, un peu de douleur. Juste ce qu’il faut pour mettre le feu aux poudres. Et plus je la fesse, plus elle me crie que je dois la frapper sans me retenir. Je ne claque plus, je frappe, je cogne et Isabelle explose tel un volcan quand mon poing tout entier vient remplacer ma queue dans son cul.
À son lit est accroché une large paire de menotte. Je devine vite l’utilité de la chose. À son cou délicat, je passe la première boucle avant de fixer l’autre à l’un des pieds du baldaquin. La voilà forcée de se tenir à genou, bien penchée en avant. Une autre paire, plus traditionnelle, elle, c’est pour ses poignets, dans son dos. Je la regarde, repense à une scène tout au début de ce film. Oui, la corde, ses seins. Je les noue ensemble.
– Si jamais, elles sont dans le tiroir de la commode derrière toi, dans une boite étanche.
– Quoi donc ?
– Les aiguilles.
La boite sans la main, je me souviens de l’homme qui les plantait lentement dans les seins d’Isabelle, je fais de même après avoir mis une paire de gants chirurgicaux. Elle me fixe, se mord ses lèvres, se lèche ses mêmes lèvres avant de se les mordiller à nouveau en me souriant de bonheur. Et cette longue aiguille qui transperce ses chairs mammaires augmente son rythme cardiaque, sa respiration. Elle ne crie pas Isabelle, elle mouille même comme une fontaine. Ma main sur sa chatte détrempée de liqueur d’amour, elle se lâche totalement et jouit comme une folle. Je ne la délivre que des aiguilles, il y a même une petite goutte de sang qui perle, je la lèche. Je lui laisse un peu de repos, toujours entravée à ce pieu qui borde son lit.
– Ce que tu me disais, mercredi, tu sais sur tes pulsions pour me faire laver ma cuisine entravées, fouettée, avec un seau et une éponge.
– Oui, l’idée est toujours là, bien ancrée dans mon crâne.
– Oblige-moi à le faire, je t’en supplie, mon Maître.
– Là tout de suite. Tu me cherches ou quoi ?
– Oui, je veux voir si tu as des couilles ou seulement des idées perverses.
Des idées vicieuses, ce n’est pas ça qui manque depuis que je connais Isabelle. Les mettre en pratique, voilà que me tente davantage. Je n’ai pas hésité. Solidement enchainée, oui des grosses et lourdes chaines. Je la pousse dans sa cuisine, l’agenouille de force, je sors le seau, l’éponge. Le seau remplit, je le pose sur le sol, jette l’éponge dans le seau et empoigne les cheveux d’Isabelle. Je plonge son visage dans le seau. C’est tout juste si elle parvient à prendre l’éponge entre ses dents.
– Tu sais ce que j’aime en toi, c’est que tu es une véritable soumise doublée d’une magnifique masochiste. Maintenant nettoie et que cela brille, je vais prendre cette belle cravache blanche pour te noircir ton cul !
– …
Un simple gémissement et la voilà à pied d’œuvre. Le temps d’un bref aller et retour et son cul prend feu, il restait une tache devant elle. Le bruit étouffé de sa bouche est une merveille à entendre. Assis sur une chaise, je l’observe en bandant comme un con. Parfois, ma belle cravache blanche vient brutalement rosir son si joli cul. Sur sa peau est si pâle que le rose lui va à ravir. Mais après une bonne quinzaine de minute, je n’y tiens plus. Un peu de beurre sur son anus et me voilà dans son cul. Sans tenir compte de ma queue, Isabelle continue tant bien que mal à nettoyer le sol. Quand nous jouissons, c’est encore jour de fête, le feu d’artifice en prime et quel feu d’artifice. Je crois que j’ai définitivement pigé comment elle fonctionne.
En gros, je ne dois pas être le bourreau intraitable et sadique. Je dois l’être, oui, mais un peu. Cela étant, si je lui cause des douleurs, elles doivent être savamment dosées pour que je puisse lui donner, de l’autre côté de la barrière douloureuse, du plaisir avec mes mains, ma queue ou tout autre objet lui permettant de vibrer de bonheur. Oui, j’ai pigé ça !
Le carrelage de la cuisine propre, elle continue dans la salle à manger, prenant un plaisir non dissimulé à effectuer ce labeur sans ne pouvoir se servir que de sa bouche. Ses bras dans le dos, ses chevilles repliées et attachées à ses cuisses, son corps recouvert de chaine, elle prend un réel plaisir. Du reste, quand l’extrémité de la cravache glisse entre ses fesses ouvertes, elle jouit encore. Pour se déplacer, elle peut s’aider de ses genoux et de ses épaules, de même pour changer de place le seau d’eau à l’aide de son menton. Je la suis, sans la quitter de l’œil, cherchant à mieux connaitre les désirs de ce corps, ses aspirations, ses fantasmes non encore dévoilés.
À un moment, je me montre encore plus sauvage, je la redresse par sa tignace, lui retire l’éponge de sa bouche pour la remplacer par ma queue qui souffre d’être en perpétuelle érection. Elle pompe et vigoureusement. C’est un peu comme dans un de ces films pornos. Sa tête va-et-vient parfois jusque toucher mon ventre et y rester quelques secondes. Je sens alors sa langue frétiller comme un poisson dans l’eau autour de ma bite. Quand je jouis, c’est sur son visage, me cramponnant à sa tête. Son visage est alors transfiguré, il irradie de bonheur. Elle reprend alors sa tâche, plus heureuse encore. Il n’y a qu’à la voir s’activer entre le sol et le seau, son éponge coincée entre ses dents. Parfois, je suis pervers, plongeant son visage dans le seau et l’eau déjà sale. Elle ne proteste pas car, dans me même temps, je caresse son sexe.
Quand j’estime que cela a assez duré, je délivre son corps. Je le couche dans la baignoire, la lave avec tendresse. C’est là toute l’essence de sa soumission, alterné entre supplice et moment tendre. Dans sa chambre du premier, je l’attache encore, debout face à une colonne du lit. Enserrant ses mamelons énormes et déjà si durs dans des pinces munies d’une chaine. Je passe la chaine autour de la dite colonne. Je menotte ses mains, ses chevilles. À l’aide de sangle, j’enserre ses jambes, coinçant au passage un vibromasseur réglé à pleine puissance. Je la bâillonne enfin avant d’achever mon travail divin d’une dernière sangle qui passe derrière sa nuque et autour de la colonne de son lit.
En cuisine, je prends l’œuf minuterie, je viens le déposer sur la petite commode, celle qui renferme les DVD des exploits d’Isabelle. La minuterie est réglée sur deux heures, j’ai tout le temps pour mater un film. J’en trouve un dans une boite marquée avec l’inscription : (brute, non monté). Une fois dans le lecteur, ce dernier m’indique la durée du film, huit heures, Wow ! Une bière à la main, je m’installe, une main caressant les fesses ou les seins de ma belle Isabelle.
Après deux heures et quelques bières, je fais une pause. J’en profite pour changer de position Isabelle, que je couche sur le lit, sur le dos, encore entièrement entravée. Ainsi, je peux aisément caresser son corps, son visage. Je ne pense pas voir tout le film, déjà que je saute les parties sans action. Cependant, dès que cet homme utilise une corde, je fais des pauses, je reviens en arrière pour mieux observer, étudier comme il s’y prend. Je crois que j’ai pigé sa manière de nouer le corps d’Isabelle.
Je la change encore de position. À genou, je remets cette paire de pince sur ses seins, y fixe une cordelette qui passe par-dessus une des poutres au-dessus du lit. À l’extrémité, j’y ajoute un poids. Dans sa position, je peux, à la fois ajouter du poids sur la cordelette et me glisser entre les cuisses d’Isabelle et la pénétrer. C’est elle qui fait tout le travail, moi, je suis juste coucher sous elle, les mains en guise de coussin. Cependant, le poids la gêne, la voyant se calmer, mon Isabelle, j’ajoute un autre poids à la chaine. Alors, elle reprend de la vigueur, s’agite plus sur mon chibre tendu en elle. Si elle se calme encore, un poids supplémentaire suffi à lui redonner de la vigueur. Cela dur longtemps, jusqu’à ce que je jouisse et qu’elle jouisse. Je délivre une nouvelle fois ma puce. Je la couche et la prends tendrement.
– T’es complètement à la masse depuis ce matin.
– Hé, c’est toi qui m’as cherché, ne l’oublie pas. Alors, j’ai des couilles ou seulement des idées vicieuses.
– Les deux. Y avait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi merveilleusement bien.
– Alors ça me rend heureux que tu le sois.
– Si on allait manger dehors, mon prince.
Une douche, je me sèche, m’habille et l’attends près de ma voiture. Je regardais la vue qu’on avait de sa maison quand elle est arrivée. Et là, je crois tomber sur le cul. Ce que j’ai en face de moi est, sauf la personne que je pensais voir, entièrement en japonaise et c’est juste délectable et mon baiser le lui dit. Même ses chaussures sont en bois, les chaussettes qui ressemblent à des moufles blanches mais pour les pieds sont extraordinaires. Et je n’oublie pas l’ombrelle assortie au kimono. Je suis ébahi par cette femme d’une très grande beauté. Il me faudrait des pages et des pages pour exprimer tout ce que je ressens en la dévisageant comme un mec regardant la dernière voiture de sport du cheval cabré. Elle semble si…si inatteignable de par sa beauté que j’en frissonne de désir, que j’ai envie de la coucher de l’aimer et pourtant, je n’oserai le faire sous peine de briser ce charme qu’elle dégage, de défigurer sa grande beauté.
Gentleman, je lui ouvre la porte, lui tenant sa main. Je referme doucement la portière avant de me précipiter côté conducteur. Tout en la dévorant des yeux, elle se met à rire, mais à rire devant mon air imbécile. Ma main ne trouve pas le trou de la clef de contact, je n’arrive pas à détourner mon regard de ce visage si merveilleux. Cette fois, j’en suis certain, c’est avec elle que je vais finir ma vie.
Enfin, c’était le moment, le moteur ronronne. Elle me guide dans la ville, finit pas m’indiquer où mettre ma voiture. Je fais vite, voiture en place, je sors, je fais le tour, j’ouvre sa portière, je l’aide, elle est magnifique. Elle ouvre son ombrelle, me montre la rue à prendre. Plus loin, elle se colle contre un mur, se saisit de ma main qu’elle plonge sous son kimono, sur son entrecuisse. Mazette, elle ne porte rien en dessous ! Je l’embrasse tout en caressant son abricot déjà humide. Il ne lui faut guère de temps pour qu’elle jouisse dans un long soupir, les yeux fermé, sa main sur le mienne. Je l’embrasse encore à pleine bouche avant de reprendre notre chemin.
Au bout de la rue, juste en face, un des restaurants japonais les mieux noté de toute la région. Je lui ouvre la porte, la laisse passer. Isabelle fait sensation, on s’incline devant elle. Au mur, je découvre certaine de ses œuvres, les plus sages qui soient. Sauf une, il ne faudrait pas qu’un client lui face faire un 180 degrés, mmmh. Je bande en devinant l’autre œuvre cachée de ce tableau. On nous guide à force de courbettes jusqu’à une petite table non loin du fond. Il est vrai que cela me semble une bonne table, on peut voir tout le restaurant.
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