Allumer des hommes dans des lieux publics entre les cours à la fac, c’était notre passe-temps, à Sarah et moi. Surtout aux beaux jours. On s’y prenait de différentes façons, dans différents endroits : des terrasses de cafés, des parcs publics, des magasins, des rues piétonnes. On allumait et on se laissait parfois aborder et payer des verres, mais on en restait là.
Notre jeu favori consistait à faire en sorte que des hommes seuls à des tables de terrasse de café puissent voir nos culottes. Cela fonctionnait très bien dans les parcs publics également. La tête que faisaient certains… Nous rions beaucoup. Nous n’avions pas de critères d’âge. Les jeunes comme les vieux y avaient droit. Nos culottes ou nos seins, mais il nous est arrivé plusieurs fois de ne pas mettre de culotte.
Je me souviens d’un vieux monsieur, dans un parc, qui s’était assis à côté de nous et avec qui nous avions discuté assez longtemps. Il était aimable, respectueux, cultivé. À un moment donné, il a pris un air très sérieux et nous a regardé chacune notre tour avant de dire :
« Quand je pense que je discute depuis plus d’une heure avec deux ravissantes demoiselles qui ont leurs petites chattes à l’air sous leurs jupes. »
Voyant qu’on riait, il nous a proposé de le suivre chez lui.
On a décliné.
Nous aimions essayer des sous-vêtements dans des cabines de magasins de vêtements, en prenant soin de ne pas tirer entièrement les rideaux, de sorte à ce qu’on entrevoit nos culs.
Nous aimions nous pencher en avant dans des grandes surfaces afin que des hommes bénéficient de vues plongeantes sur nos poitrines nues, parfois sur nos culottes quand on se mettait accroupies dans des rayons.
Nous aimions porter des robes ou des tuniques semi-transparentes qui, dans la rue, laissaient deviner nos tétons ou nos culottes.
Nous aimions nous montrer et, presque à chaque fois, à notre retour dans nos chambres d’étudiantes, Sarah et moi on baisait en se remémorant nos exploits du jour et en programmant ceux de la fois prochaine.
Nous avons joué à ça pendant presque deux ans. J’ignore combien de fois nous avons décliné des invitations d’hommes qui n’en pouvaient plus, ne tenaient pas en place, restaient scotchés à nos cuisses ou à nos décolletés.
Certains étaient délicats dans leurs propositions. D’autres ne l’étaient pas du tout. Nous avons eu à faire à des mecs de notre âge, à des hommes mariés, à des célibataires endurcis, à des messieurs à la retraite.
On nous disait :
« Me feriez-vous le plaisir de vous offrir un café ou une petite bière fraîche chez moi ? »
On nous disait aussi :
« J’aimerais vous voir faire l’amour ensemble sur mon lit ; je peux vous donner de l’argent, si vous voulez. »
On nous a dit encore :
« C’est quoi votre but ? Sucer des bites ? »
Ou encore :
« Je vous laisse mon adresse et mon numéro. Venez chez moi demain en soirée, habillées en petites putes. »
Nous avons eu droit à tout.
Dans nos chambres, en baisant, on parlait beaucoup. On se projetait des scènes. On imaginait qu’on avait cédé à la proposition de tel ou tel homme et que les choses avaient tourné de telle ou telle façon. On jouait avec des objets, on se défonçait. On se faisait jouir avec nos langues ou bien nos doigts. On se dévorait la chatte et le cul. On jouissait en échangeant des hypothèses. En se narrant des situations qui n’avaient pas eu lieu.
Jusqu’au jour où j’ai craqué.
On venait d’obtenir toutes les deux notre licence de lettres modernes, mais Sarah était allée déjeuner chez son frère. J’étais seule et j’ai bu pour célébrer l’événement. Du vin cuit. Il faisait un temps superbe, je me rappelle. J’étais à la fenêtre de ma chambre, à siroter mes verres, et ma tête tournait. J’avais envie de cul, alors je me suis masturbée. J’ai bu d’autres verres et j’ai recommencé : à poil sur mon lit ou dans ma cuisine, à me pénétrer avec des objets du quotidien et en m’imaginant des histoires. Ainsi jusqu’au milieu de l’après-midi. J’avais joui cinq ou six fois, mais ça ne suffisait pas.
Alors j’ai choisi une robe. Je n’ai rien mis dessous.
Et je suis sortie me promener.
Je ne marchais pas très droit, c’est certain, et je suppose que j’ai souri bêtement à bien des hommes sur ma trajectoire. Je savais où j’allais. J’avais envie de jouer, exactement comme quand Sarah était avec moi, sauf que là j’étais seule. J’avais envie d’allumer. D’allumer à mort.
J’ai choisi le parc public le plus proche et me suis assise sur un banc avec un bouquin. Je voyais un peu flou, d’autant que j’avais mis des lunettes de soleil. Je ne lisais pas vraiment ; je guettais autour de moi. J’étais à poil sous ma robe blanche et je savais qu’on devinait aisément la naissance de mes seins dans l’échancrure. Je montrais mes cuisses et je changeais souvent de position. Je me tenais à carreaux quand des couples passaient, ou des femmes avec des bébés, mais dès qu’un homme seul approchait, je faisais en sorte qu’il en profite un peu. Qu’il ait tendance à s’attarder à quelques mètres de moi pour essayer de voir ce qui se passait entre mes cuisses.
Puis il y en a un qui s’est arrêté.
En le voyant venir, j’avais étendu une jambe, tandis que le genou de l’autre était presque au niveau de mon menton. Je savais ce qu’il voyait, mais je faisais semblant de bouquiner.
Il ne bougeait pas. Il me regardait.
Je lui ai donné 45 ans.
C’était la jonction de mes fesses qu’il voyait. Et un extrait de ma menue toison couleur châtaigne. Il voyait un petit bout de ma chatte, alors il s’est approché et m’a dit :
« Je vous dérange, mademoiselle ? »
J’ai baissé mon livre et répondu :
« Non. »
« Je m’appelle Marc. »
« Émilie. »
« Enchanté, Émilie. Vous attendez peut-être quelqu’un ? »
« Non. »
« Vous permettez que je m’assoie à côté de vous ? »
« Si vous voulez. »
Il s’est assis et j’ai relevé mes lunettes. Il me regardait en souriant très légèrement. Son regard alla de mes yeux à mes seins, puis de mes seins à mes cuisses. De mes cuisses à mes yeux.
C’était un homme au visage et au physique ordinaires.
Il m’a dit :
« Vous venez souvent ici ? »
« De temps en temps, pour bouquiner. »
« C’est bien. J’aime beaucoup lire aussi. Que lisez-vous ? »
« Louis Calaferte. »
« Je ne connais pas. »
J’ai précisé :
« La Mécanique des Femmes. »
Il a souri en regardant mon livre posé à l’envers sur mes genoux.
« C’est compliqué, les femmes. Je les trouve encore plus mystérieuses que les astres. Qu’en pensez-vous ? »
« On m’a souvent dit que j’étais compliquée. »
Il souriait toujours, mais en me regardant dans les yeux.
« Je n’en doute pas. Pourtant, quelque chose me dit que vous aimez la simplicité. Je me trompe ? »
J’ai souri à mon tour et répondu en regardant ailleurs.
« C’est vrai. J’aime ce qui est simple. »
Il a croisé ses jambes, puis ses bras.
« Voyez-vous un inconvénient à ce qu’on se tutoie ? »
Je me suis tournée vers lui.
« Non, je n’en vois pas. »
« Parfait. Je trouve que le tutoiement change tout dans une relation ou un simple dialogue. Qu’en penses-tu, Émilie ? »
« Oui, sans doute. »
« Peux-tu me tutoyer ? »
J’ai cherché une phrase, mais je n’en ai pas trouvé, alors j’ai dit :
« Je ne sais pas quoi te dire. »
« Tu vois, tu as réussi. »
« Oui, c’est vrai. »
Nous avons ri, puis il est devenu sérieux. Il a de nouveau laissé son regard glisser le long de ma poitrine, de mes cuisses, puis il est remonté jusqu’à mon visage en disant :
« Tu montres souvent ta chatte de cette façon, Émilie ? »
Je me suis sentie monter rouge et j’ai baissé les yeux pendant une ou deux secondes. Puis j’ai répondu :
« De temps en temps. »
Il a dit :
« Tu aimes le sperme ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Parce que j’aimerais décharger dans ta bouche et que tu laisses bien couler mon sperme sur ton menton. Il y a un sous-bois de sapins, pas loin de là. Tu pourrais t’y foutre à poil et me sucer. Qu’en dis-tu ? »
J’ai souri.
J’ai pensé à Sarah le temps d’un éclair.
Le nombre de fois où des hommes nous avaient proposé de leur tailler des pipes à l’écart des allées d’un parc…
Le nombre de fois où j’en avais crevé d’envie.
Je l’ai suivi dans le sous-bois. Je me suis mise à poil, puis accroupie pour le sucer. Il a gardé ses vêtements et m’a demandé d’ouvrir mes cuisses. Puis de me branler. Sa queue était dure, d’un gabarit classique. Son gland était énorme en revanche, gonflé à bloc. Je faisais tourner ma langue autour, comme avec un sorbet à la framboise. Ou bien je prenais la moitié de sa queue dans ma bouche, sans cesser d’enrouler ma langue, en le regardant dans les yeux, sans cesser de me branler.
Il m’a dit :
« Je ne te préviendrai pas quand je giclerai. »
J’ai fait oui de la tête et il a ajouté :
« Tu viens d’obtenir ta licence de lettres, n’est-ce pas ? »
J’ai ralenti mes mouvements et froncé les sourcils en hochant la tête.
Il a dit :
« Je t’ai aperçue, une fois, devant chez moi, avec Sarah. »
J’ai interrompu mes gestes et abandonné la queue.
« Vous connaissez Sarah ? »
« C’est ma fille, a-t-il dit en posant sa main sur le sommet de ma tête. Ne t’arrête pas de sucer, s’il te plait. »
Je me suis remise à le sucer, plus lentement, et il a ajouté :
« Est-ce que Sarah montre sa chatte comme tu le fais dans les parcs publics ? Sa chatte et ses nichons ? Ne t’arrête pas de sucer, je te dis. »
J’ai fait oui de la tête et il a continué :
« Est-ce qu’il lui arrive de sucer des inconnus, comme ça ? »
J’ai encore fait oui.
« Et de se prendre des décharges de sperme dans la bouche ? »
Je mentais, évidemment. Je n’avais jamais vu Sarah sucer une queue. Mais j’ai refait oui avec mon menton.
« Tu l’as vue faire ? »
J’ai refait oui.
« La dernière fois, c’était quand ? C’était qui ? »
J’ai arrêté de le sucer pour répondre :
« C’était ce matin. Un prof de votre âge qui s’est retiré de ma chatte pour éjaculer dans sa bouche. »
Il a grimacé en disant :
« Petite salope. »
Il l’avait dit au singulier ou au pluriel, je ne sais pas, mais dans les secondes qui ont suivi, j’ai cru prendre un verre entier de sperme au fond de la bouche et sur la langue. J’ai tout laissé couler jusqu’à mes seins, pour étaler ensuite avec mes doigts en regardant le père de Sarah dans les yeux.
Quand il eut terminé, j’ai nettoyé sa queue avec ma langue. Ensuite, je me suis éloignée pour me faire jouir toute seule. Je n’ai pas mis longtemps du tout. Et alors le père de Sarah est venu vers moi. Il avait rangé sa queue.
Il m’a dit :
« Tu ne dis rien à Sarah, hein ? Je ne voudrais pas qu’elle se pose des questions. »
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