Ludivine enfonce ses ongles dans les épaules de Luca. Leurs souffles se mêlent et leurs cris s’envolent vers un plaisir commun. D’un coup de reins, Luca fait basculer leurs deux corps enlacés sur le côté. Il plonge son regard dans les yeux verts de sa compagne.
— « À quoi tu penses ? »
Ses yeux sourient. Luca à de courts cheveux noirs. Il a le visage fin des métisses, qui lui donne l’air de tout sauf d’avoir la quarantaine. Nu sous le drap, encore alangui et un peu flou, il a maintenant l’expression d’un gamin devant un pot de Nutella.
— « Alors ? »
— « À rien… »
Ludivine s’étire puis appuie sa tête dans le creux de sa main. Ses longs cheveux châtains en bataille retombent sur son visage. Longs cheveux châtains et grands yeux verts. Il est amoureux et gourmand d’elle depuis maintenant près de cinq ans. Et il la connaît par cœur.
— « Tu mens ! Mon dos en témoigne. Tes griffes y sont encore plantées, miss ! Et j’ai vu tes yeux partir loin au moment de jouir… »
— « C’est dû à toi, mon amour… »
— « C’est ça oui. Tu te transformes en tigresse meurtrière et c’est dû à moi… éclaire-moi : j’ai quelque chose à me faire pardonner, divine Maîtresse ? »
Ludivine éclate de rire et capitule.
— « Toi non, mon ange. Tu te souviens de Coralie ? »
— « Coralie… Ça me dit quelque chose. Ce n’est pas la nana avec qui on s’est éclaté il y a quelques mois ? »
— « Hum, hum… »
— « Elle adorait jouer avec toi, mais pas avec moi. On lui a dit et elle est partie en me disant que tu finirais lesbienne. Oui je me rappelle. Charmante petite conne… »
— « Exact. Elle m’a laissé un message ce matin. Mon portable est de ton côté. Tiens écoute-le. »
Ludivine s’enfouit sous la couette contre le dos de Luca. À mesure qu’il écoute le message, un sourire se dessine sur ses lèvres.
« Bonjour Ludivine, c’est Coralie. Je sais qu’on ne s’est pas quittées en très bons termes, mais je voulais te dire que j’avais gardé un excellent souvenir de toi et j’aimerais beaucoup te revoir. Voilà, si tu veux, tu peux me rappeler au… »
Dans son souvenir, Coralie était une jolie jeune femme célibataire. Les cheveux noirs corbeau, longs, des formes généreuses. Ludivine et elle avaient le même âge et les mêmes… centres d’intérêt. Bisexuelles, elles avaient adoré jouer toutes les deux. Luca avait participé avant, pendant ou après, selon ses envies et les désirs de ces demoiselles. Puis les attentes de Coralie avaient changé : elle avait voulu passer du temps avec Ludivine seule. Ludivine avait refusé. Jouer hors de son couple ne l’amusait pas. Après quelques prises de tête, Coralie n’avait plus donné de nouvelles, au soulagement du couple qui commençait à la trouver encombrante.
— « Non mais quel culot ! »
Ludivine est furieuse.
— « Moi elle m’amuse. » dit Luca pour tenter de la calmer.
— « Quoi ? »
— « Elle tente sa chance. Pourquoi pas ? »
— « Je n’ai pas envie de jouer sans toi. »
— « Qui te le demande ? Tout peut s’arranger. Tu en as envie ? »
— « Elle m’a tellement pris la tête la dernière fois que si je rejoue avec elle, cela risque d’être… »
— « Un peu tendu ? Je crois me souvenir qu’au lit, elle était plutôt soumise, non ? »
— « Oui… Vu comme ça évidemment… À quoi tu pensais ? »
— « Je peux être derrière la caméra. »
— « Elle n’acceptera jamais d’être filmée. »
— « Elle n’est pas obligée de savoir qu’elle le sera. Je ne te quitterai pas des yeux mon ange. Et je sais que tu rêves de dominer une femme. Transforme ta colère. Tu peux aller très loin… »
— « Tu n’as pas idée… »
X—oooOooo—X
— « Allo ? »
— « Bonjour Coralie. »
— « Ludivine ! Je suis contente que tu appelles ! »
— « Alors comme ça tu veux qu’on rejoue toutes les deux ? »
— « Eh bien… J’ai gardé un super souvenir de toi… »
— « Et Luca ? »
— « Euh… Je n’ai rien contre lui mais je suis plus branchée nana et… »
— « Et les dominatrices, ça te branche ? »
— « Euh… »
Ludivine continue de sa voix la plus suave :
— « Nous avons pas mal évolué, Luca et moi ces derniers mois. Nous sortons plus, en soirée ou en club. Nous avons aussi des amies avec qui nous jouons régulièrement. Mais si je me souviens bien, tu étais bien plus soumise qu’elles. Ça a changé ? »
Ludivine commence à s’amuser. Chauffer cette petite pétasse prétentieuse qui se cache derrière un téléphone lui donne des envies.
— « Non, non pas vraiment. Qu’est ce que tu entends par « dominatrice » ? »
Elle n’a pas l’air rassuré et cela donne confiance à Ludivine. Sous les yeux de Luca, elle continue :
— « Aimerais-tu, par exemple, être attachée sur un lit, les yeux bandés et les jambes écartées ? Être ainsi complètement offerte ? »
— « Oui… »
La voix de Coralie était chancelante et trouble.
— « Dis-le-moi. »
— « Je ne peux pas… »
— « Si, tu peux. Je veux te l’entendre dire. »
Coralie déglutit. Ludivine exulte lorsqu’après un court moment de blanc, elle entend :
— « J’aimerais que tu m’attaches à un lit les jambes écartées et les yeux bandés… »
— « Je t’excite ? »
— « Oui. »
— « Tu veux jouer avec moi ? »
— « Oui… »
— « Je t’appelle la semaine prochaine pour te donner une date et un lieu. Si tu n’as pas changé d’avis bien sûr. »
— « D’accord. »
— « À bientôt. »
— « À bientôt. »
Ludivine raccroche le téléphone.
Chez elle, Coralie raccroche aussi le téléphone, encore troublée de ce qu’elle vient d’entendre. Ses mains tremblent légèrement. Elle secoue la tête pour chasser son trouble. Mais la vague de chaleur qui irradie son ventre persiste. Sa main passe sous sa jupe et ses doigts effleurent le tissu de son slip avant de passer rapidement dessous, sur ses lèvres et son clitoris. Elle se caresse, comme prise en faute, et jouit en se promettant de ne pas donner suite à ce délire. Promis, elle raccrochera même au nez de Ludivine la semaine suivante.
X—oooOooo—X
— « Coralie ? »
— « Oui ? »
— « Tu veux toujours jouer avec moi ? »
— « Euh oui… Je ne peux pas parler, là je suis au boulot. »
— « Je comprends. Tu es libre demain après-midi ? »
— « Oui. »
— « Je t’envoie l’adresse par texto. À demain 14 heures. »
— « À demain. »
X—oooOooo—X
— « Coralie vous rêvez ? »
— « Pardon Monsieur, je n’étais plus à ce que je faisais. »
Rougissante, Coralie reprend son classement. Elle est beaucoup plus troublée qu’elle ne l’aurait voulu par l’appel de Ludivine. La voix de la jeune femme était froide. Coralie ne sait pas encore si elle ira la voir le lendemain. Elle n’a rien de prévu ce samedi et d’entendre cette voix, elle ne se maîtrise plus.
X—oooOooo—X
Lorsqu’ils avaient décidé que Ludivine reverrait Coralie, s’était très vite posée la question du « où ». Ils avaient fait le tour de leurs amis libertins et avaient trouvé. Georges, un organisateur de soirées « à température élevée » avait été séduit par l’idée de la caméra. Sous condition d’une mise en réseau de la vidéo, il avait accepté de leur prêter un studio meublé, situé dans une impasse du neuvième arrondissement. Un grand lit, une table de chevet, une kitchenette, et à part, une minuscule salle de bain. Sobre, discret, et, détail qui a son importance, insonorisé, le lieu convient parfaitement. Loin d’être gênée par l’idée d’éventuels voyeurs, Ludivine s’en amuse. Un brin exhibitionniste, elle assouvit un fantasme de plus.
X—oooOooo—X
Samedi 13h55. Vêtue d’un tailleur rouge bien coupé, coiffée en chignon serré et soigneusement maquillée, Ludivine attend l’arrivée de Coralie. Les caméras fonctionnent. Il y en a trois : une dans l’angle opposé à la porte, qui donne une vue d’ensemble sur la pièce, une cachée dans la petite bibliothèque, vue exclusive et plongeante sur le lit et enfin, une dans le cabinet de toilette. Assise sur le lit, Ludivine fait un clin d’œil à la première caméra. Le lieu et la situation l’excitent énormément. On sonne à la porte.
— « Bonjour. Je suis ravie que tu sois venue. Tu as trouvé facilement ? »
— « Oui, aucun problème. »
— « Rentre ! »
Coralie entre, hésite puis att**** Ludivine par la nuque et l’embrasse à pleine bouche. En réponse, Ludivine lui agrippe les cheveux et se dégage.
— « Du calme, miss ! As-tu déjà oublié de quoi nous avons parlé au téléphone ? »
Décontenancée, Coralie se trouble et recule.
— « Excuse-moi. Je ne sais pas trop comment réagir. »
— « Eh bien commence par te calmer ! Et assieds-toi. Tu es venue. C’est donc que tout cela a bien dû t’exciter ? »
— « Oui. »
— « Alors détends-toi. Tu t’attendais à quoi ? Tu m’imaginais tout en cuir noir, une cravache dans la main droite et un fouet dans la main gauche ? »
Ludivine sourit et Coralie éclate de rire. Ça y est, elle respire.
À son tour, Ludivine pose sa main sur la nuque de Coralie et pose ses lèvres sur les siennes. Sa langue entrouvre les lèvres de Coralie qui se laisse aller. Ludivine fouille la bouche de la jeune femme et lui mord les lèvres.
— « Tu as envie ? »
— « Oui »
— « Lève-toi. Déshabille-toi. »
Les vêtements de Coralie tombent très vite au sol. Elle ne porte ni culotte, ni soutien-gorge. Nue devant Ludivine elle ne sait plus quoi faire, n’osant pas prendre d’initiative. Ludivine la regarde, se lève et tourne autour, sans un mot. Elle s’arrête derrière elle.
— « Pas de sous-vêtements. Tu es venue pour te faire baiser, n’est-ce pas ? »
Du bout de l’ongle, elle remonte de la base du sein jusqu’au mamelon. Coralie frisonne. La pointe du sein s’érige et durcit. Ludivine l’att**** et le titille. Son autre main se glisse entre les cuisses de la jeune femme. Elle lui griffe le haut des cuisses avant de poser un doigt sur son sexe humide. Coralie dégouline. Ludivine l’allonge sur le lit, puis fait le tour du lit jusqu’à la table de chevet. Dans le tiroir, elle trouve un jeu de cinq foulards. Coralie la regarde sans comprendre. Ludivine lui sourit.
— « Tu acceptes le jeu ? »
— « Oui… Je… »
— « Très bien. Alors laisse-toi faire. »
Elle caresse lentement le corps de Coralie avec les étoffes. Parvenue au pied du lit, elle noue deux des foulards aux montants du lit et aux pieds de Coralie. Elle fait de même avec les poignets qu’elle fixe fermement. À l’aide du dernier foulard, elle bande les yeux de Coralie.
Du point de vue de la caméra, Coralie offre un délicieux spectacle. Tel que Ludivine lui avait dit au téléphone, elle est maintenant totalement offerte. Son bassin bouge légèrement, comme mû par une excitation incontrôlable. Elle gémit doucement.
Coralie est maintenant complètement à sa merci. Elle rêvait de ce moment depuis longtemps. Ses mains palpitent une seconde au-dessus du corps nu, puis elle se lâche. Elle commence par le cou. Sa main lui semble glacée en comparaison à la peau brûlante de Coralie. Ludivine descend jusqu’à la pointe du sein. Elle ne le caresse pas : elle le palpe, le malmène, le tire, le triture entre ses ongles. Coralie gémit plus fort lorsque la seconde main de Ludivine fait subir le même sort à son autre sein. Les mains de Ludivine glissent ensuite sur la taille de sa soumise qu’elle enserre. Elle prend son temps. Du bout de l’ongle elle se rapproche au plus près du pubis sans jamais le toucher. Elle sent Coralie de plus en plus excitée.
La jeune femme ne gémit plus, elle geint. Cependant, elle n’ose pas lui demander plus, n’en ayant pas eu l’autorisation. Soumise excitée et un peu effrayée, elle attend. Ludivine s’amuse. Elle se sent toute puissante alors qu’elle observe le bassin de sa soumise. Son sexe est presque intégralement épilé : seul le centre du mont de Vénus est recouvert de poils courts. Les lèvres ouvertes et luisantes sous les yeux de Ludivine sont imberbes. Le clitoris, en bon chef d’orchestre, chapote ce fruit juteux et tendre. Il est gonflé et dardé, en demande de caresses. C’est à lui que Ludivine s’intéresse en premier. D’une main, elle écarte les quelques poils qui le recouvrent et le tire pour le faire ressortir au maximum. D’un doigt elle commence à tourner autour. Coralie soupire et gémit. Ludivine excite le clitoris de cette dernière, le frôlant plus qu’elle ne le touche. De temps à autre, elle s’arrête, s’écarte du sexe et jette un œil à la caméra à qui elle dédie le spectacle.
Au moment où elle sent Coralie prête à jouir, elle se déchaîne enfin sur le petit bouton de chair qui ne demandait que cela … Coralie jouit en criant ! Son corps est pris de convulsions de plaisir, son sexe est imbibé de cyprine. Mais Ludivine n’a pas relâché sa prise après l’orgasme. Au contraire, elle plaque le bassin de sa soumise contre le lit, et méthodiquement, continue ses caresses. Coralie la supplie d’arrêter, elle n’en peut plus … elle a joui, elle a le sexe en feu. Elle sent qu’elle mouille de plus en plus. Les caresses semblent s’être localisées en un point précis juste au-dessus du clitoris. Elle jouit une seconde fois, en poussant une longue plainte. Après un dernier coup de griffes sur les seins, Ludivine s’écarte du lit. Elle contemple un instant sa « victime » et retourne à la table de chevet dont elle extrait cette fois un gode en métal de bonne taille.
Coralie reprend petit à petit ses esprits. Elle ne voit toujours rien, Ludivine ne l’a pas détachée et ne lui a pas retiré le foulard des yeux. Elle l’a senti s’éloigner, elle la sent de nouveau à côté d’elle. Ludivine n’a d’yeux que pour le sexe béant de Coralie. Elle sent que l’excitation de la jeune femme n’est pas encore totalement retombée et elle en profite : sans autre formalité, elle enfonce le gode le plus profondément possible. Le sexe humide l’engloutit. Coralie en a le souffle coupé. Elle sent sa Maitresse qui bouge le gode en elle tout doucement. Elle est en feu. Elle a l’impression qu’on ne l’a jamais fait jouir comme ça. Elle part à nouveau sous les coups répétés du gode. Son sexe se contracte autour du membre de métal tandis qu’elle crie qu’elle n’en peut plus, qu’elle va jouir, qu’elle en veut plus.
— « Plus ma chérie ? Pas de problème. »
Ludivine détache Coralie et sans prendre le soin de retirer le gode, toujours fiché dans le vagin de la jeune femme, elle la fait mettre à quatre pattes. Derrière la caméra, Luca ainsi que les quelques autres actuellement connectés bénéficient d’une vue digne des meilleurs sites hard du web. Luca observe sa femme, excité tant par la maîtrise dont elle fait preuve que par l’état dans lequel elle met Coralie.
Ludivine agite maintenant le gode avec brutalité. Elle s’attend à ce que Coralie se plaigne, lui demande d’arrêter, mais non, elle gémit, hurle parfois, mais pour en demander toujours plus.
Quand la jeune femme a joui une quatrième fois, Ludivine la masse sur tout le corps avec douceur et sans un mot pendant plusieurs minutes. Elle dénoue le foulard qui lui cachait les yeux. Coralie est extenuée. Elle ne dit rien mais fixe Ludivine. Ses yeux sont troubles.
Ludivine tend la main à Coralie qui se laisse emmener docilement vers la salle de bain. Elle installe sa soumise debout dans la baignoire et après s’être elle-même déshabillée, enclenche la douche. À l’aide d’une grosse éponge, Ludivine nettoie, masse et polit le corps de la jeune femme, évitant dans un premier temps l’entrecuisse encore en feu. Le corps de Coralie se tend, réclame de nouveau. Elle se mord les lèvres et se cambre. Toujours silencieuse, Ludivine répond en plaquant l’éponge sur le sexe encore gonflé et opère un va-et-vient très léger. Le résultat ne tarde pas ; Coralie gémit, puis se brise entre les bras de sa Maitresse. Elle s’allonge dans la baignoire et pose la tête de Coralie sur ses cuisses. Ses mains massent la poitrine alanguie, attendant que la respiration retrouve un cours normal.
Quelques minutes plus tard, Coralie se lève. Ludivine att**** une serviette qu’elle lui passe autour des épaules. Les deux jeunes femmes se sèchent et se rhabillent, toujours silencieuses. Ce n’est qu’une fois assise sur le lit que Ludivine prend la parole. :
— « Tu as aimé ? »
— « Oui ! »
La voix de Ludivine est froide. Celle de Coralie enthousiaste.
— « Tu veux recommencer ? »
— « Oui. »
Coralie baisse les yeux.
— « D’accord. Mais selon mes règles alors. Aujourd’hui, tu as joui très fort, n’est ce pas ? »
Coralie hoche la tête.
— « Et être soumise te plaît ? »
— « Oui. »
— « Tu es prête à m’obéir ? »
— « Oui. »
La voix est rauque, le regard chaviré. Ludivine exulte, mais n’en laisse rien paraître. Elle-même est troublée : sensation de pouvoir immense. Elle la tient.
— « Nous allons nous voir souvent, alors. Je t’appellerai ou bien je t’enverrai un texto. Arrange-toi pour être disponible. Je te veux en jupe, et puisqu’il faut que je le précise : avec des sous-vêtements. Compris ? »
La jeune soumise hoche de nouveau la tête.
— « Bien. Maintenant écoute-moi bien, ma chérie : le temps que je passe avec toi, je ne le passe pas avec Luca. Alors voilà : si je constate, ne serait-ce qu’une fois, que tu t’envoies en l’air ailleurs, tu risques de t’en souvenir. C’est clair ? »
— « Oui. »
Coralie a toujours les yeux baissés. Doucement Ludivine lui relève le menton. Elle continue d’une voix plus douce :
— « Nous n’allons pas jouer qu’ici. Et sans doute pas seulement toutes les deux. Je ne veux pas te faire de mal. Mais pour cela, il faut que tu me fasses confiance. Es-tu d’accord avec ça ? »
Coralie ne répond pas immédiatement. Bien sûr, il y a la solution de répondre oui et de n’en faire qu’à sa tête. Mais à quoi bon ? Elle découvre une personne qu’elle ne soupçonnait pas et qui la fascine. À bien y réfléchir, elle est sûre qu’il ne lui arrivera rien. Et revivre des sensations aussi fortes que cet après-midi…
— « Oui. »
— « Très bien. Tu sais comment repartir. Je t’appelle cette semaine. »
— « Au revoir… »
— « À très vite. »
Une fois seule Ludivine se tourne vers la caméra et lui accorde un grand sourire.
— « Je n’aurais jamais imaginé que ça marcherait aussi bien… »
Derrière son ordinateur, Luca éclate de rire et dédie une moue admirative à sa compagne.
X—oooOooo—X
Au bureau, impossible de se concentrer. Coralie vérifie vingt fois le bon fonctionnement de sa messagerie, n’arrête pas de revivre le samedi précédent. Elle se caresse chaque soir, et parfois même dans la journée, un brin honteuse… Le vendredi arrive et Coralie désespère.
Son patron, qui la surveille du coin de l’œil, sourit. Coralie est jolie, ce fut même l’un des principaux critères de son embauche, six mois auparavant. Il n’a encore rien tenté, mais cette moue boudeuse ne trompe pas. Patience…
Deux bips courts : un texto.
« À demain 14 h, même endroit … Et maintenant pour toi c’est Maitresse et plus Ludivine. »
Coralie s’électrise instantanément. La chaleur s’insinue entre ses cuisses, elle ne se contrôle plus. Elle se lève, passe devant le bureau de son patron sans lui accorder un regard et s’enferme dans les toilettes. Le réduit est sombre, éclairé seulement par une fenêtre haute qui ne ferme pas. Coralie s’enferme. Elle remonte sa jupe et fait glisser sa culotte sur ses chevilles. Toujours debout, elle se cale contre le mur et commence une masturbation lente, sans plus se soucier de l’endroit où elle se trouve. Des flashes lui passent en tête. Elle se revoit attachée à la merci des mains de cette femme, à qui elle ne pouvait rien cacher. Elle se revoit, à la fois ridicule et excitante, jouissant sous les coups de boutoir de Ludivine. L’orgasme envahit sa tête en même temps que son ventre. Elle se rajuste et consulte sa montre. Voilà plus de vingt minutes qu’elle a quitté son poste. Tant pis.
— « Tout va bien Coralie ? »
— « Oui Monsieur. »
— « Vous êtes sûre ? Vous êtes tout échevelée ! »
Coralie se sent rougir jusqu’à la racine des cheveux mais ne répond rien.
X—oooOooo—X
Le lendemain arrive très vite. Coralie se prépare avec bien plus de soin que le samedi précédent. Lingerie noire en dentelle, jupe courte, chemisier blanc et petits mocassins vernis. À la fois sage et provocante. Elle croise d’ailleurs plusieurs regards concupiscents auxquels elle ne prête aucune attention.
— « Bonjour Coralie. »
— « Bonjour Maitresse. »
Le jour inonde la pièce. Coralie se souvient que les rideaux étaient tirés la dernière fois.
— « Tu veux boire quelque chose ? »
— « Non merci Maitresse. »
— « Tu es ravissante. »
— « Vous aussi Maitresse. »
Ludivine est vêtue d’un tailleur couleur or, pantalon cette fois. Elle prend la poitrine de Coralie dans ses mains et regarde en souriant le trouble se peindre sur son visage.
— « Mais évite les soutiens-gorge noirs sous des hauts blancs… Même si celui-là semble très joli… Laisse-moi voir… »
Mutine, Ludivine défait un à un les boutons du chemisier. La poitrine généreuse de Coralie, enserrée sous la dentelle brillante, se profile sous le coton noir. Le chemisier tombe sur le sol. Ludivine glisse la main sous la jupe courte et caresse les fesses de sa soumise à travers le string noir.
— « Vous ne fermez pas le rideau Maitresse ? »
— « Non. Et tu vas même te mettre à la fenêtre. »
— « Heu… Non je… »
— « À la fenêtre. Tout de suite salope !!! »
La voix de Ludivine ne souffre pas de réplique. Coralie s’exécute. Sa Maitresse se place juste derrière elle et lui att**** la poitrine à pleines mains. Les seins lourds sont comme propulsés en avant. Ludivine les colle presque sur la vitre.
— « Tu vois le rideau, là en face ? Il vient juste de bouger. Je suis sûre que je ne suis pas la seule à profiter du superbe spectacle que tu offres. »
Les mains ont maintenant fait pointer les mamelons roses vifs, hors du tissu noir.
— « Tu ne le vois pas, mais il en profite. Et il va en profiter jusqu’au bout. »
Elle lâche la poitrine de Coralie, dégrafe la jupe qui rejoint le chemisier. Cette dernière est en string et soutien-gorge, collée à la fenêtre.
— « Offre-lui un beau spectacle ma belle… Caresse-toi. »
Coralie pose une main timide sur son sein et commence à le caresser gauchement.
— « Même attachée, tu étais bien plus efficace que cela… Tu veux qu’il te voie comme ça ? Attachée, les mains derrière le dos, les jambes ouvertes ? Ou tu préfères contrôler la manière dont tu le fais jouir ? »
La décision est vite prise : Coralie change immédiatement d’attitude, terrorisée à l’idée de l’image ridicule qu’elle a failli donner. Ses doigts fins courent sur ses seins et petit à petit, elle se débride. Elle agrippe le soutien-gorge et l’arrache presque, pour faire ressortir toute sa poitrine. Elle presse ses seins l’un contre l’autre et se colle au maximum contre la vitre. Complètement partie, elle ne s’occupe plus de Ludivine, qui l’observe en orientant la caméra de la table de chevet sur le show de la jeune femme. Elle revient ensuite vers Coralie pour faire glisser son string.
— « Continue, ma belle, continue. Il te mate et il aime ce qu’il voit. »
Coralie est comme en transe. Les mots de Ludivine l’encouragent. Elle pose une jambe sur le rebord de la fenêtre et se caresse tout doucement.
— « C’est bien, va doucement. Tu ne voudrais pas jouir avant lui et le laisser sur sa faim… Tout doux ma belle, tout doux. Mets-toi de profil. Montre-lui ton cul qu’il en profite aussi. »
Pendant qu’elle lui parle, Ludivine sort un gode de la table de chevet. Un modèle « réaliste », rose plus large et plus long que le métallique. De profil à la fenêtre, Coralie exhibe son cul, se trémousse en se caressant. Elle fixe le rideau, et bouge de plus en plus vite. Elle sait que l’homme qui est derrière voudrait la prendre, et la baiser. Elle aimerait s’offrir à cet inconnu lui tendre son sexe, son cul, sa bouche… Elle, si froide lorsqu’elle se fait aborder dans la rue, est prête à se conduire comme une chienne par simple fantasme.
Ludivine s’amuse beaucoup de la situation. Coralie est belle à regarder : le soutien-gorge fait maintenant office de soutien-sein, son cul est cambré et ses jambes écartées au maximum. Elle sent la présence de Ludivine toute proche et ferme les yeux. D’une main, cette dernière caresse l’entrecuisse humide de sa soumise. La jeune femme s’abandonne, la tête sur l’épaule de Ludivine. La Maitresse mutine frôle du bout du doigt la bouche charnue à laquelle elle présente le gode, en lui murmurant à l’oreille :
— « Suce ! »
Coralie prend le gode en bouche. Ludivine l’a recouvert d’un préservatif, de sorte que Coralie n’a pas à se forcer pour imaginer un vrai sexe d’homme bandé et dur dans sa bouche. Elle suce, la tête toujours appuyé contre Ludivine. Les yeux clos et les joues creuses, elle ressemble à une actrice porno.
— « Tu es belle tu sais. Et ça t’excite que cet homme te mate. Il va en voir plus encore. À quatre pattes, petite chienne ! »
Elle appuie sur la nuque de Coralie jusqu’à la placer en levrette à ses pieds.
— « Cambre-toi ! Allez, mieux que ça ! Relève ton cul qu’il puisse mater ! »
Coralie obéit au doigt et à l’œil. Mais elle ne pense plus au voyeur d’en face. Elle est comme hypnotisée par les paroles de Ludivine, qui lui enfonce le gode au plus profond de son ventre, sans aucune douceur.
— « Imagine sa queue qui te pilonne. Il ne te connaît pas, il ne t’a même jamais vue auparavant. Tu as relevé ta jupe, comme ça, presque en pleine rue, tu t’es offerte à lui. Il n’est pas beau, ni spécialement jeune. Mais tu avais envie d’un coup de queue, là tout de suite. Trop heureux de l’aubaine, il a d’abord investi ta bouche. Il bandait déjà, mais tu l’as fait durcir encore. Puis il t’a rempli la chatte. Tu dégoulinais petite pute. Tu aimes qu’on te parle comme ça ? Ça change du « mademoiselle » qu’on te donne au bureau ? »
La voix de Ludivine est de plus en plus suave. Coralie l’écoute haletante toujours à quatre pattes devant la fenêtre.
— « Tu dégoulinais tellement qu’il lui en a vite fallu plus. Il a pris ton cul exactement comme ça. »
Joignant le geste à la parole, Ludivine retire le gode de son fourreau trempé et l’introduit d’un coup entre les fesses de Coralie qui pousse un cri strident, mais n’esquisse pas un geste pour se soustraire à l’assaut.
— « Il est en toi et il bouge lentement. Pas pour éviter de te blesser, non mais plutôt pour ne pas jouir trop vite. Ton cul est chaud et serré, c’est agréable. Puis il va-et-vient plus vite. Il te déchire, mais tu aimes ça, n’est ce pas ma belle ? »
Coralie halète plus vite et plus fort. Elle a mal mais elle sent une vague de chaleur qui monte dans son ventre. Le plaisir éclate d’un coup. Une boule de feu lui laboure le ventre tandis qu’elle s’effondre à bout de force, en murmurant des phrases inaudibles.
Ludivine enlève délicatement le gode et va le nettoyer. Lorsqu’elle revient, Coralie n’a pas bougé. Ludivine tire le rideau. Elle dégrafe le soutien-gorge, enlève les mocassins vernis et emmène sa soumise dans la salle de bain.
— « Comment te sens-tu ? »
— « Vidée Maitresse. »
— « Ça t’a plu ? »
— « Oui Maitresse… Mais cet homme ? »
Ludivine éclate de rire. Au moment de partir, elle dit :
— « Je ne pourrai pas te voir la semaine prochaine. On se voit le samedi suivant ou bien le mercredi, si tu peux poser une après-midi. »
— « Mercredi Maitresse. »
— « Très bien. À mercredi. »
— « À mercredi Maitresse. »
Ces deux dernières semaines, Luca avait regardé évoluer sa femme avec attention. Ils avaient été invités à une soirée privée presque à la minute où elle était rentrée de son premier rendez-vous avec Coralie et il doutait qu’elle ait vraiment envie d’y aller. Elle le surprit en acceptant, à la seule condition qu’ils jouent d’abord et avant tout, tous les deux. Comblé, Luca prit un grand plaisir à exhiber sa femme et à la croquer dans toutes les positions. Ludivine jouit plusieurs fois, devant un public avide, à qui elle n’accorda, ce soir-là, que des sourires. Ils repartirent néanmoins avec plusieurs numéros de portable de couples auxquels ils promirent de se revoir très vite …
X—oooOooo—X
Seule de son côté, Coralie s’ennuie. Ludivine lui manque autant que les sensations fortes qu’elle lui fait vivre et elle ne sait comment y remédier. Fidèle à ses engagements néanmoins, elle a refusé une invitation d’un de ses ex petits amis, moins par respect d’un pacte d’ailleurs que parce qu’elle le savait médiocre. Jeune homme pâle et falot, Benoît est fasciné par le côté sulfureux et un peu trouble de Coralie. S’il l’a quittée, quelques mois auparavant, c’est parce qu’il trouvait que la jeune femme avait de trop gros besoins. Coralie s’était moquée de lui à l’époque.
Cependant, le lundi suivant, sans nouvelles de Ludivine depuis deux semaines, Coralie est déçue. Elle avait posé sa journée pour être sûre d’être disponible au cas où sa Maitresse appellerait. Lorsque son téléphone sonne, elle reconnaît le numéro de Benoît. Ce n’est pas celui qu’elle attend, mais elle répond. Il est gentil, elle a besoin de voir du monde, ils décident de se voir quelques heures plus tard. Sans avoir dit non, sans avoir dit oui non plus, Coralie se retrouve dans son lit avec Benoît. Il bouge, il geint, elle a tenté d’en faire autant un moment, puis finalement elle se contente de regarder le plafond, sans rien dire. Benoît, lui, semble ne s’être aperçu de rien. Le portable de Coralie sonne avant même qu’il ait eu le temps de jouir. D’un mouvement brusque, Coralie se dégage et att**** le combiné. Si Benoît est vexé, il ne dit pourtant pas un mot … Un texto :
« Viens me rejoindre si tu peux. Rendez-vous dans une heure. »
Coralie ne prend pas le temps de réfléchir. Elle se rhabille et lance à Benoît :
— « Désolée. Je dois y aller. »
— « Je te reverrai ? »
— « Je ne sais pas. Mais prépare-toi, je suis pressée. »
Rien de plus. Benoît part en claquant la porte. Elle prend son sac et file, sans s’avouer qu’elle est heureuse de retrouver Ludivine, sa Maitresse. Lorsqu’elle arrive, fait exceptionnel, Ludivine l’embrasse à pleine bouche. Coralie se sent fondre, mais Ludivine se dégage :
— « Tu fumes, maintenant ? »
Benoît fume. Coralie rougie et s’embrouille :
— « Heu… Par moment, ça m’arrive Maitresse… »
— « Et tu portes « Égoïste » depuis longtemps ? »
Coralie baisse les yeux. Mais Ludivine sourit.
— « Il semble que tu n’aies pas respecté notre pacte, je me trompe ? »
— « Non je… Désolée je… »
— « Quand ? Quand t’es-tu fait baiser petite pute ? »
— « Il y a une heure Maitresse… »
Coralie avait répondu les yeux baissés.
— « Tu sais que cela remet tout en cause. Je ne sais même pas pourquoi tu es venue en fait. Pour me dire que tu voulais qu’on arrête, un coup de fil aurait suffit, tu sais. »
Coralie ne réfléchit même pas une seconde.
— « Je suis désolée … Je le ferai plus Maitresse. »
On dirait une petite fille prise en faute, pense Ludivine impressionnée. Elle sait bien qu’elle a de l’influence sur Coralie mais à ce point… Elle pense aux caméras qui les observent. Même si elle a envie de continuer, elle ne va pas la laisser s’en tirer comme ça.
— « Va prendre une douche sale truie !!! »
Tout près d’elle Coralie tremble encore, mais Ludivine l’a entendue soupirer de soulagement. Elle prend une longue douche et rejoint sa Maitresse, nue, un sourire timide sur les lèvres. Mais le regard dur de Ludivine la glace. Elle est assise sur le lit et la toise avec dédain.
— « À genoux. Tout de suite !!! »
Coralie s’exécute, anxieuse. Ludivine l’att**** par l’épaule et la fait glisser sur ses genoux. Coralie se retrouve les fesses en l’air sur les cuisses de sa Maitresse, sans pouvoir bouger. D’un bras, Ludivine la maintient fermement et claque une première fois. Coralie pousse un cri.
— « Je vais t’apprendre à venir ici après t’être fait baiser sale chienne ! »
Ludivine frappe régulièrement, de plus en plus haut et de plus en plus fort. Coralie crie toujours, supplie sa Maitresse de s’arrêter et tente de se dégager. Mais le bras de Ludivine se fait plus ferme et la maintient immobile. Le derrière rebondi de la jeune femme prend une couleur rouge vif, tandis que Ludivine frappe à en avoir mal aux mains. Les insultes fusent :
— « Petite chienne… Tu te vautres et tu voudrais t’en tirer comme ça ? Tortille-toi petite pute… Tu peux crier ma belle… J’arrêterai quand tu en auras assez pris. »
Elle s’arrête enfin, la main aussi rouge que le cul de sa compagne. Des larmes coulent sur les joues de Coralie. Elle renifle, mais ne dit rien. Ludivine relâche son étreinte pour voir la réaction de sa soumise. Si elle veut partir maintenant Ludivine ne l’en empêchera pas. Coralie le sent mais ne bouge pas. Elle est sonnée par la correction qu’elle vient de recevoir, humiliée, mais soulagée surtout, comme si elle avait expié son escapade avec Benoît.
Ludivine caresse les deux globes brûlant. Sans un mot, elle écarte les cuisses de Coralie et passe la main entre ses jambes. Cette dernière est trempée. Sans attendre Ludivine enfonce deux doigts dans la fente humide.
— « Tu mouilles ma belle. Ça t’excite, la fessée ? C’est ça qu’il faut pour que tu obéisses ? »
Du pouce, elle branle doucement le clitoris gonflé et bouge ses doigts toujours enfouis dans le fourreau humide. Coralie gémit de plus en plus fort, même si des larmes coulent toujours sur ses joues. Ludivine accélère son mouvement. Coralie finit par crier son plaisir alors que sa Maitresse lui caresse les fesses encore douloureuses de son autre main.
— « Tu n’en méritais pas moins, sale chienne. Maintenant rhabille-toi et file. Je t’appelle. »
Elle aide Coralie à se relever sans un mot de plus. Une fois vêtue, la jeune femme hésite, mais ne dit rien. Elle est troublée, encore secouée par le plaisir qu’elle vient de prendre. L’humiliation de la fessée a teinté ses joues d’un rouge tenace. Son cul est encore brûlant et cette seule pensée la fait chavirer. Elle voudrait dire tout cela à Ludivine avant de partir mais les mots ne viennent pas. Sur le pas de la porte, c’est finalement Ludivine qui prend l’initiative : elle lui empoigne les cheveux et lui dit, sa bouche frôlant presque la sienne :
— « De nous deux, c’est toi la soumise, ma chérie. Tu es là pour obéir. Compris ? »
Le « oui Maitresse » de Coralie n’est qu’un murmure qui se perd dans le souffle du baiser langoureux que lui donne Ludivine avant de refermer la porte. Chancelante, Coralie reste plusieurs minutes adossée au mur avant de repartir chez elle tel un automate.
X—oooOooo—X
Derrière la caméra Luca sourit, un œil rivé sur l’appartement vide. Il sait depuis longtemps que Ludivine est capable de v******e en amour comme en libertinage, mais la scène à laquelle il vient d’assister le surprend. Elle n’a pas ménagé ses coups et y a trouvé un vrai plaisir. Aussi exhibe qu’il est voyeur, elle a adoré se savoir observée, il en est certain. Lui-même a joui en même temps que Coralie, les yeux fixés sur les marques rouges qui lui striaient les fesses. Il apprécie tout particulièrement la tournure que prend ce jeu. Purement sexuel au début, Ludivine n’étant pas sûre de pouvoir « jouer les dominatrices » sans perdre son sérieux, il devient petit à petit plus intéressant, à mesure que les deux femmes se livrent. Coralie de plus en plus soumise, sa femme, de jeux en jeux, plus calculatrice et perverse.
Le plus souvent, il regarde seul les vidéos, mais il leur arrive aussi de les regarder ensemble. Dans ces moments-là, Ludivine est souvent bien plus docile que dans les courtes séquences qui défilent à l’écran. Agenouillée entre ses jambes, Ludivine le suce jusqu’à ce que l’autre Ludivine l’achève. Il se vide dans sa bouche ou la pilonne jusqu’à exploser dans son ventre ou dans son cul. Moments sauvage suivis de conversations philosophiques et chocolatées dans la pénombre de la chambre.
— « Georges veut organiser une soirée le mois prochain. »
— « Les vidéos l’inspirent ? »
— « Sans aucun doute. Et il n’est pas le seul. Tu veux emmener Coralie ? »
— « C’est pas un peu tôt ? »
— « Tu la sous-estimes… Ou bien tu veux la garder pour toi toute seule ? »
Elle lui jette un coup d’œil inquiet. Pense-t-il qu’elle passe trop de temps avec Coralie ? Si tel est le cas, elle arrête tout, tout de suite. Mais non. Il sourit, moqueur.
— « Mais non… Ce que je te demande, c’est si tu ne penses pas qu’il est temps d’arrêter le jeu. »
— « La soirée en apothéose… Peut être. Mais il faudra lui faire comprendre pas mal de choses avant. »
— « Aucun problème. »
X—oooOooo—X
Depuis la scène de la fessée, Coralie se sent troublée : dès qu’elle essaye d’analyser ce que Ludivine lui a fait vivre, la honte l’emporte. Cependant elle se caresse de plus en plus souvent en imaginant des scénarios humiliants et violents. Seule, elle tente de se raisonner : elle n’ira plus aux rendez-vous, elle va oublier tout ça… Pourtant, lorsqu’un nouveau texto se présente, elle n’hésite pas une seconde.
Pour cette nouvelle rencontre, elle est vêtue avec soin, des chaussures aux sous-vêtements. Elle ne sait plus très bien comment réagir face à Ludivine, mais elle a chaud et son corps réclame. Ludivine lui sourit, l’embrasse et la fait asseoir sur le lit. Elle s’installe derrière Coralie et l’enlace.
— « Tu te rappelles que je t’ai dit que nous n’allions certainement pas jouer que toutes les deux ? »
Coralie hoche la tête, anxieuse.
— « Eh bien je vais te présenter quelqu’un, aujourd’hui. Il s’agit d’une jeune femme, une excellente amie. Je veux que tu lui obéisses comme tu m’obéis. De toute façon, je resterai là. »
Elle l’embrasse encore une fois et lui caresse la joue :
— « Je veux que tu lui montres à quel point tu sais être docile. Tu m’as comprise ? »
— « Oui Maitresse, mais… »
— « Tu as peur ? »
— « Un peu Maitresse… »
— « Il n’y a aucune raison. Alyssa te plaira sûrement. Obéis. Je suis sûre que ça t’excite, de toute façon. »
X—oooOooo—X
Coralie rougit violemment. Intérieurement Ludivine rigole : elle sait que Coralie tombera sous le charme d’Alyssa au moment même où elle la verra. Luca et elle l’ont rencontrée il y a quelques mois au cours d’une soirée privée à température très élevée. Très belle brune asiatique incendiaire, Alyssa ne laissait personne indifférent, mais ce fut finalement avec eux deux qu’elle décida de finir la soirée, offrant un show torride à l’assistance médusée.
Sensuelle, dotée d’un solide appétit sexuel, la belle aime les femmes un peu plus que les hommes et leur a avoué récemment au cours d’un dîner qu’elle aimerait avoir affaire à une vraie soumise. Les images vidéo achevèrent de donner au repas un tour volcanique : Alyssa fixait Ludivine avec envie et admiration.
— « Et elle fait tout ce que tu veux ? »
Ludivine avait éclaté de rire :
— « Oui tout. Pourquoi ? Tu veux jouer avec nous ? »
— « Oh oui ! »
— « Qu’en dis-tu, mon chéri ? »
— « Que je n’en perdrai pas une miette ! Une seule exigence : que je vous rejoigne après le départ de Coralie. »
— « Aucun souci ! avaient répondu les filles en chœur. »
X—oooOooo—X
Coralie ne répond pas. Bien sûr que la situation l’excite.
— « Ton absence de réponse parle pour toi ma chérie ! »
Elle lui relève le menton.
— « De plus, tu m’obéis, n’est-ce pas ? »
— « Oui Maitresse. »
— « Bien. Déshabille-toi. »
Coralie s’exécute, tandis que Ludivine passe un coup de téléphone :
— « Ma chérie ? Oui, tu peux venir. D’ici une demi-heure, comme on avait dit. Une surprise ? N’hésite pas. À tout de suite, miss. »
Entièrement nue, Coralie attend les ordres. Elle est dans un état second.
— « Allonge-toi sur le lit. »
Ludivine commence à attacher la jeune femme, sans brutalité mais sans tendresse non plus. Elle prépare un jeu dont Coralie sera l’attraction principale. Une fois prête, Coralie a les deux mains liées ensemble au-dessus de la tête et chaque jambe attachée à un montant du lit. Une fois de plus, elle est à la fois ouverte et offerte. Ludivine s’assoit à côté d’elle et commence à lui parler doucement :
— « Je veux que tu fasses tout ce qu’elle te demandera, comme si c’était moi. Tu lui parleras en lui disant « Madame ». Pour elle, tu es une jolie femme mais aussi un très joli jouet. Tu comprends ce que je veux dire ? »
— « Oui Maitresse. »
— « Lorsque je lui ai parlé de toi, j’ai dit combien tu pouvais être soumise et aimer ça. Je ne me suis pas trompée n’est ce pas ? »
— « Non Maitresse. »
— « Parfait. Elle ne devrait pas tarder. Tu imagines quelle impression tu vas lui faire, comme ça offerte ? »
Coralie est rouge de honte. La sonnette retentit.
— « On va le savoir très vite », sourit Ludivine avant d’ouvrir la porte.
— « Bonjour ma belle chérie ! »
— « Bonjour my love. Hum… »
Alyssa est restée en arrêt devant la vision de Coralie sur le lit. Elle est effectivement très belle : ses cheveux noirs et longs sont lâchés sur un grand manteau couleur crème. Lorsqu’elle le retire, elle dévoile un corps seulement vêtu d’un soutien-sein, d’un string fendu, d’un porte-jarretelles et d’une paire de bas. L’ensemble est noir, tout comme les hauts talons aiguille qui viennent parfaire la tenue. Alyssa est très fine. Le soutien-sein met en avant une poitrine ferme et dressée.
— « Tu es superbe ! »
— « Merci my love. Les bons côtés de la voiture… Une réunion ce matin, une autre tout à l’heure, et un encart coquin entre deux ! »
Les deux femmes s’embrassent fougueusement, puis Alyssa s’intéresse de plus près à Coralie. Elle tourne un moment autour du lit avant de lui adresser la parole :
— « Tu t’appelles Coralie n’est-ce pas ? »
Médusée, Coralie hoche la tête.
— « Tu es très belle tu sais ? »
— « Merci Madame. »
Le « Madame » semble faire exulter Alyssa. Elle se tourne vers Ludivine :
— « Je peux ? »
— « Fais tout ce que tu veux. Elle est à toi pour l’après-midi. »
La belle Alyssa ne se le fait pas dire deux fois. Fervente adepte de la webcam depuis que Ludivine y exhibe sa protégée, elle se sent déjà en terrain de connaissance. Elle ne s’embarrasse pas de préliminaires. Un ongle long et rouge frôle la gorge de Coralie et descend directement titiller son sein droit, qui se dresse aussitôt.
— « Eh bien ! Elle ne met pas longtemps à réagir, on dirait ! »
— « Oh non ! Mais lâche-toi, ma chérie… Je te trouve un peu timide aujourd’hui… »
Alyssa sourit avant d’att****r le téton de Coralie à pleines dents qui hurle. Sa main fouille déjà sans ménagement l’entrecuisse offert. Elle écarte au maximum les grandes lèvres et y introduit deux doigts. Coralie gémit et agite son bassin en cadence avec les mouvements de la main d’Alyssa.
— « Cette petite salope m’inonde la main… »
— « Tu as l’air surprise ? »
— « Surprise non… Ravie plutôt ! »
Alyssa et Ludivine éclatent de rire. Coralie, quant à elle, ne se contrôle plus : elle ne gémit plus, elle miaule et se tortille sur le lit. Elle n’ose pas réclamer, mais franchit encore un cap lorsque le pouce d’Alyssa s’attarde enfin sur son bouton, jusqu’alors délaissé.
— « Ta petite soumise est brûlante, my love. »
— « Avec tout ce que tu lui fais subir… Elle finira dans les ordres avant la fin de l’après-midi ! »
— « Aucun danger ! Je te fais confiance pour la ramener à de meilleurs sentiments. Mais pour l’instant, j’ai envie de la rendre aussi brûlante à l’extérieur qu’à l’intérieur… »
— « Comme il te plaira ! »
— « Donne-moi mon sac, please. Ne t’avais-je pas promis une surprise ? »
De sa main libre, Alyssa extirpe du sac un martinet au manche en bois court, mais pourvu de longues lanières de cuir.
— « Ma dernière folie. Il est beau n’est-ce pas ? Mais je sens ta chienne se raidir… »
Un demi-sourire aux lèvres, Ludivine vient s’asseoir aux côtés de Coralie et lui masse la nuque :
— « Tu n’as aucune crainte à avoir. Il me semble que la fessée de l’autre jour ne t’a pas laissée indifférente, non ? »
Coralie hoche la tête.
— « Tu te rappelles ce que je t’ai dit tout à l’heure : tout ce qu’elle te dit. Comme si c’était moi. Tu veux m’obéir ? »
— « Oui Maitresse. »
— « Alors je ne veux aucune résistance, aucune saute d’humeur. Compris, mademoiselle ? »
— « Oui Maitresse. »
Elle relâche Ludivine sans douceur et lance à Alyssa:
— « Encore quelques leçons à prendre. Tu peux en disposer chérie. »
Alyssa défait les liens qui maintiennent les pieds de Coralie.
— « Allez hop ! À quatre pattes, vite ! Et tend bien ton cul, petite chienne ! »
— « Oui Madame. »
— « Plus fort, je n’entends rien. »
— « Oui Madame ! »
Coralie est morte de honte. Elle réalise la position dans laquelle elle est et aux yeux de qui. Une inconnue qui s’amuse à la voir humiliée. Elle est sur le point de fondre en larmes. Ludivine s’en rend compte, mais patiente encore. Elle arrêtera le jeu si elle voit que Coralie ne suit plus. Le martinet était vraiment une surprise, aussi est-elle très attentive à Coralie lorsque le premier coup tombe.
Alyssa ne frappe pas fort. Elle exulte seulement à entendre le bruit des lanières sur la peau. Coralie marque vite. Quelques coups suffisent à zébrer les deux globes des traînées rouge vif. Ce petit jeu l’excite encore plus lorsqu’elle voit Coralie tendre encore son cul comme pour venir à sa rencontre. Chaque coup laisse d’abord monter lentement une chaleur toujours plus forte. Puis entre chaque coup vient la douleur. Mais Coralie se laisse aller. Elle crie, elle a les fesses en feu. Effectivement cette petite séance la fait bouillir autant dehors que dedans. Comme à chaque fois, son corps réagit plus vite que sa tête.
Ludivine est soulagée. Coralie a bel et bien replongé, mieux encore qu’elle ne l’aurait souhaité. Délivrée de sa « surveillance », elle peut elle aussi se laisser aller au plaisir et commence à se caresser en observant la scène.
Coralie doit avoir très chaud à en juger par la couleur de son joli postérieur. Elle semble en transe et Ludivine ne serait même pas surprise de l’entendre en réclamer encore. Mais Alyssa s’arrête. Très vite sa main prend la place du martinet et les caresses remplacent les coups. Le contact de la main froide sur la chair brûlante les fait frissonner toutes les trois. Ludivine jouit la première. Alyssa détache Coralie et lui ordonne de venir la finir. Elle jette un coup d’œil interrogatif à Ludivine qui murmure :
— « Lèche-la salope ! »
Surexcitée et encore toute chaude, Coralie se précipite entre les cuisses d’Alyssa. Sentir son goût légèrement âcre sur sa bouche l’électrise, mais elle apprécie encore plus d’être enfin celle qui maîtrise le plaisir qu’elle procure. La revanche du jouet en quelque sorte. Alyssa ne tarde pas à venir, plus émoustillée encore par la docilité et la soumission de Coralie que par sa pratique du cunnilingus. Elle exulte en tenant la tête de Coralie contre sa fente, ne la relâchant que lors d’un ultime soubresaut.
Ludivine est parfaitement consciente de laisser Coralie « en plan », lorsqu’elle lui demande de partir ce jour-là. Non seulement la jeune femme n’a pas joui, mais en plus elle cache mal sa jalousie à l’encontre d’Alyssa. Mais, à peine rajustée, Ludivine la reconduit à la porte.
— « Je te verrai la semaine prochaine, ma chérie. Ou peut-être avant. Mais souviens-toi : tant que nous jouerons, c’est moi qui décide quand tu prends ton pied. Me suis-je bien fait comprendre ? »
— « Oui Maitresse… »
— « Bien. Alors à plus tard. »
Elle referme la porte et se retourne vers une Alyssa surexcitée et morte de rire :
— « Me suis-je bien fait comprendre… » mime-t-elle en menaçant Ludivine du doigt.
Ludivine éclate de rire, att**** Alyssa par les cheveux et l’embrasse.
— « Ça t’amuse, hein, de jouer les dominatrices ? »
— « Pas autant que toi, petite vicieuse. Je suis sidérée de voir à quel point elle t’obéit. »
— « Moi aussi en fait. Je ne pensais pas que cela marcherait si bien. Dis-moi, elle lèche bien ? »
— « Un vrai délice. Tu devrais essayer. »
— « Je ne veux pas qu’elle me fasse jouir. Pas encore… »
— « Et moi, je peux ? »
— « Tu sais bien que sur ce point, tu as tous les droits, ma belle… »
Alyssa pose sa langue sur le clitoris gonflé de Ludivine. Elle lape la cyprine qui mouille encore les lèvres, récupère avidement chaque goutte. Puis la langue se fait plus fine et plus curieuse. Elle vogue entres les deux lèvres, ouvre un passage qui se referme aussitôt, puis attaque le clitoris en cercles de plus en plus rapprochés. Ludivine gémit et retient son plaisir pour en augmenter l’intensité. C’est un jeu qui bientôt tourne au duel. L’une dit : « maintenant », l’autre : « pas encore ».
Ludivine finit par céder lorsqu’elle sent les mains de Luca, qu’aucune d’elles deux n’avaient entendu rentrer.
— « Bonjour mesdames » dit-il avec un grand sourire avant de prendre un des tétons de Ludivine en bouche.
Secoué par une belle vague d’orgasmes Ludivine s’effondre sur le lit tandis que Luca att**** les hanches d’Alyssa pour la prendre en levrette. Ludivine observe la scène, l’œil brillant : les longs cheveux d’Alyssa masquent son visage et son corps ondule sous les coups de reins lents et puissants de Luca. Peu à peu la jeune femme se déchaîne, agrippe les draps et le supplie d’aller plus vite et plus fort.
Remise de ses émotions, Ludivine les a rejoints. Elle s’amuse à titiller le clitoris d’Alyssa qui n’en demandait pas tant. Ludivine étouffe ses cris de jouissance dans un baiser langoureux.
Mais Luca, qui n’a pas encore joui, n’entend pas en rester là. Ludivine l’att**** par la taille et place ses pieds sur les épaules de son homme, position qu’elle apprécie tout particulièrement. Luca sourit et empale littéralement son épouse. Ses mouvements sont plus vigoureux qu’avec Alyssa, son rythme plus soutenu. Ludivine ne tarde pas à crier son plaisir. Repue, elle décide de s’écarter de Luca, afin de le prendre dans sa bouche et invite Alyssa à la rejoindre. Les deux femmes s’amusent quelques minutes à laper, lécher et gober le sexe dur, jusqu’à ce que Luca n’en puisse plus et att**** la tête de Ludivine pour qu’elle embouche son membre.
Tour à tour, les deux femmes branlent et sucent, l’amenant à l’orgasme petit à petit. Au moment de jouir, Ludivine sort la queue de son homme de la bouche gourmande d’Alyssa pour le diriger vers la poitrine de la jeune femme. Luca jouit en criant et inonde la poitrine d’Alyssa.
Un quart d’heure plus tard, douchée et habillée d’un tailleur strict, Alyssa les quitte :
— « Mes amours, je vous remercie pour cette fabuleuse après-midi. Belle Ludivine, n’hésite pas une seconde, si tu as envie de me confier à nouveau ta petite soumise, elle est délicieuse. »
X—oooOooo—X
— « Et tu sais comment tu vas l’habiller pour la soirée ? »
— « Je n’en ai pas la moindre idée… Mais que dirais-tu de venir faire un peu de shopping avec nous ce week-end ? »
— « Moi avec vous ? L’idée est plaisante. Coralie serait d’accord, tu crois ? »
— « Je ne lui demande pas spécialement son avis. »
Lorsque Ludivine retrouve Coralie le samedi suivant, elle ne lui laisse effectivement pas le temps de réfléchir : Luca les attend au volant de la voiture. Coralie ne sait pas comment réagir à la présence de « l’intrus », qui, elle le devine, doit absolument tout savoir des après-midi libertins de sa compagne.
Luca et Ludivine échangent clins d’œil et grimaces amusés pendant tout le trajet. Ludivine a du mal à conserver son sérieux et son rôle de dominatrice devant son homme. Arrivé devant une petite boutique parisienne mais excentrée des quartiers chauds, le trio descend du véhicule et Luca prend la parole :
— « Je ne sais pas si Ludivine te l’a déjà dit mais nous sommes invités samedi prochain à une soirée privée. Ludivine souhaite t’y emmener. Mais pour cela il faut que tu sois présentable. Ma douce pense qu’un œil masculin ne sera pas de trop pour en juger, d’où ma présence. »
Coralie écoute, la tête basse et les mains en croix sur sa jupe. Elle n’ose pas regarder l’endroit où elle se trouve. Elle sursaute en entendant la voix douce de Ludivine.
— « Comme d’habitude, tu feras ce que je te demanderai, n’est-ce pas ma belle chérie ? »
Coralie hoche la tête et se laisse guider à l’intérieur de la boutique. Bien que sans aucune vitrine visible, l’endroit n’est ni sombre, ni petit, ni mal famé. La grande pièce ronde est surchargée de robes, jupes, bodys et autres petit hauts de couleurs souvent vives. Le strass côtoie l’élégant dans un agencement tout en désordre stylisé. Ils avaient découvert ce lieu sur les conseils d’un libertin et étaient vite tombé sous le charme de cette exception délicieuse faite aux stéréotypes souvent liés à ce type de lieux. La vendeuse ne répond pas non plus aux clichés de rigueur : c’est une belle jeune femme d’environ vingt ans. Habillée « maison » c’est-à-dire sexy, elle les accueille avec un charmant sourire.
— « Salut les p’tits loups ! »
— « Hello Sabine. Ça va ? »
— « Très bien et vous ? Vous m’amenez un modèle ? »
Tout en parlant, Sabine s’est approchée de Coralie qu’elle détaille et déshabille du regard.
— « Pour une soirée à température élevée, j’imagine ? »
Le couple acquiesce souriant.
— « Elle jouera quel rôle ? »
— « Amuse-bouche ! Et autre… » répond Luca.
Ludivine et Sabine éclatent de rire, tandis que Coralie pivoine, sent les larmes lui piquer les yeux. Elle n’avait pas du tout prévu cela. On se moque d’elle, la présence de Luca la gène et Ludivine ne semble plus du tout faire attention à elle. Sa nuque se raidit elle se crispe plus encore lorsqu’elle entend Ludivine prendre la parole :
— « Montre-nous ce que tu as de plus… comment dire ? Approprié, pour une soumise. »
— « Je reviens tout de suite. En attendant, vous pouvez passer au salon. »
Tel un plongeur en apnée, Coralie se laisse conduire vers la seconde partie de la boutique. Tous les trois passent sous un épais rideau en velours vert bouteille et arrivent dans une sorte de boudoir. De profonds fauteuils bas et un canapé dans les mêmes teintes que les rideaux font face à un immense miroir en triptyque. Indirectement éclairée, la pièce n’est pas sombre mais plutôt feutrée. On n’entend plus rien de la rue ni même du reste de la boutique. Oubliant un temps son trouble, Coralie ouvre de grands yeux étonnés. Luca sourit et choisit le fauteuil le plus en retrait presque dissimulé derrière un pan de rideaux. Sabine revient, les bras chargés de cintres et de broîtes. Elle avise Ludivine et Luca puis demande :
— « À qui dois-je m’adresser ? »
— « À moi, répond Ludivine. »
— « J’ai plusieurs modèles très différents qui peuvent tout à fait convenir pour l’occasion. Il suffit que tu me dises quelle image tu souhaites qu’elle donne. »
— « Soumise, sans pour autant céder au fantasme de la soubrette… »
— « Très bien. On élimine ces modèles-là. »
Elle pose non loin de Luca plusieurs uniformes noir et blanc, jupes fendues et collerettes.
— « Ensuite ? »
— « Je veux quelque chose qui mette en valeur sa tête d’ange sans jamais faire oublier son côté vicieuse. Tu vois ce que je veux dire ? »
— « Je crois. Ce qu’elle portera, pourrait-il être porté en pleine rue ? »
— « Pas nécessairement. »
— « On avance ! Je crois que j’ai ce que tu cherches. »
Sabine sort de sous plusieurs parures une jupe noire très courte, un soutien-sein fin et argenté et un boléro assorti à la jupe. Elle quitte le salon une seconde, et revient avec deux chaînes dorés, une longue et une très courte.
— « Qu’en penses-tu ? »
— « Oui… Elle va l’essayer. Tu as des chaussures ? »
— « Bien sûr. »
Sabine quitte encore une fois la pièce et Ludivine regarde Coralie.
— « Déshabille-toi maintenant. »
Coralie jette des coups d’œil affolés tout autour d’elle en évitant le regard de Luca. Elle se trémousse sans vraiment réagir. Agacée, Ludivine lui soulève le menton et la fixe dans les yeux :
— « Écoute. Si tu fais un effort de mémoire, tu te souviendras que Luca t’a déjà vue nue. Ça y est, ça te revient ? Parfait. L’idée de cette soirée « imposée » t’excite, ne le nie pas, je te connais assez pour ne même pas avoir à te le demander. Jusque-là, j’ai raison ? »
Un imperceptible mouvement de tête lui prouve que oui. Elle continue :
— « Alors maintenant, veux-tu bien s’il te plaît, te rappeler qu’il ne t’arrivera rien de mal, et faire ce que je te demande ? »
— « Oui, Maîtresse. »
— « À poil maintenant. »
Le ton est sans réplique et Coralie s’exécute.
Derrière le rideau Sabine a chaud. Elle suit la scène depuis le début et n’a pas voulu rentrer pour ne rien interrompre. Elle contemple une seconde le corps nu de Coralie, gauche mais splendide, triple reflet au milieu des miroirs. Lorsqu’elle passe le rideau, elle a retrouvé son aplomb, mais son œil brille. Avec des gestes précis elle met les vêtements en place. La jupe, le soutien-sein et le boléro transforment Coralie. Des escarpins à brides et hauts talons fins achèvent la tenue. Puis Sabine passe la chaîne la plus longue sur le ventre de Coralie et l’autre à sa cheville. Elle s’adresse à Ludivine :
— « J’imagine qu’elle sera maquillée ? Tu veux faire un essai ? »
— « Sans problème. »
Sabine sort, de sous les cintres épars, une petite palette de maquillage. Elle choisit un rouge vif et claquant pour les lèvres, rehausse largement les pommettes avec de l’ocre et noircit les paupières. Mais le résultat, s’il est choquant, va bien avec la tenue. Coralie est métamorphosée. Sabine lui fait signe de marcher. À chacun de ses pas la jupe remonte et ne laisse rien ignorer de sa vulve imberbe. Les seins lourds bougent au rythme des talons posés sur le sol, dardant leurs pointes, comme une invitation.
— « Qu’en pensez-vous ? » demande Sabine.
— « Et toi qu’en penses-tu ? »
— « On en mangerait ! »
— « Et pourquoi pas ? »
Ludivine s’est approchée de Coralie et l’embrasse à pleine bouche. Luca n’a pas bougé mais la bosse sous son pantalon ne laisse aucun doute sur l’effet produit par cette nouvelle Coralie. Sabine sourit et dit qu’elle peut fermer la boutique pour une heure. Elle s’éclipse. Lorsqu’elle revient, elle trouve Ludivine derrière Coralie. Elle lui a attrapé les deux seins et les pince sans ménagement, en lui racontant la future soirée à l’oreille :
— « Tu vas adorer, ma belle. Tous les couples qui seront-là, auront envie de toi. Crois-moi, tu ne vas pas arrêter de la soirée ! Tu seras docile et soumise et ils sauront qu’ils pourront tout te faire. Hommes ou femmes, tu passeras entre toutes les mains. Tu suceras, tu lécheras, tu t’offriras autant que ces messieurs dames le souhaiteront… »
Sabine s’est agenouillée devant Coralie et a enfoui sa tête entre ses jambes. Du bout de la langue, elle recueille le jus de la demoiselle avec une adresse qui ne laisse pas Coralie indifférente. Les mots de Ludivine, dont elle ne perd pas une syllabe, l’excitent.
— « Pour eux tous, nous te présenterons comme une jeune soumise. Sache que samedi, tu seras avant tout un jouet. Tu offriras tout : ta bouche, ton cul, ta chatte. On s’occupera de toi, n’ait aucune crainte, je sais que tu jouiras bien plus d’une fois. Mais en retour tu devras faire jouir tous ceux qui se présenteront devant ou derrière toi… Je t’excite ? »
Les yeux mi-clos, Coralie est partie, déjà samedi, déjà sur place, au milieu de tous ces gens qu’elle ne connaît pas. Les coups de langue agile de Sabine la font tressauter, comme autant de décharges électriques, mais elle ne veut pas jouir tout de suite.
Sabine sent que Coralie est prête à l’orgasme et jette un œil autour d’elle. Luca les regarde et se caresse. Il se lève, et lentement prend la place de sa femme derrière Coralie. Il la pousse en avant et l’enfile d’un seul coup de reins. Ludivine mate du coin de l’œil avec un petit sourire.
— « Pour quelqu’un qui ne voulait plus jamais même entendre parler de coucher avec Luca, elle a dû sérieusement réfléchir… »
Le mouvement de bassin est lent et concentré, un brin rageur. Une vengeance ? Sûrement. Ça fait partie du jeu. S
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