A son retour du boulot, chaque soir de la semaine, Célia prenait tout juste le temps de m’embrasser, puis elle filait prendre une douche. Ensuite, elle s’installait dans le canapé du salon, en peignoir, et elle allumait la télé. Je la rejoignais alors.
Elle était institutrice et on avait le même âge : 31 ans. J’étais graphiste indépendant, ce qui me permettait de travailler chez moi et de gagner un peu plus du SMIC, mais une grosse boîte de communication située à Toulouse, à 300km de là, m’avait fait une offre récemment. Compte tenu du salaire très élevé, je l’avais acceptée. J’avais déjà trouvé un petit studio sur place, où je résiderais toute la semaine, du dimanche soir au vendredi.
Ce soir-là, Célia avait mis son peignoir orange. Il lui arrivait au-dessus des genoux et elle avait étendu ses jambes sous la table basse. Ses cheveux étaient attachés en chignon et deux verres étaient posés sur la table, ainsi qu’une bouteille de porto et une de whisky.
« Tu n’en as pas marre de regarder des conneries pareilles ? dis-je en me tournant vers l’écran de télé. »
« Ça me vide le crâne. Juste dix minutes. »
Je suis venu m’asseoir à sa droite dans le canapé et j’ai fait le service.
C’était une émission parfaitement débile qui passait à cette heure-ci, où des couples de jeunes aux allures de mannequins ratés racontaient leurs déboires amoureux à des dizaines de milliers de téléspectateurs.
« A la tienne, dis-je en levant mon verre. »
Célia prit le sien, cogna le mien, puis on but.
A l’écran, une grande blonde très maquillée, aux yeux un peu trop rapprochés, confiait qu’elle reconnaissait s’être trompée sur le compte de Mike ; elle aurait dû prendre le temps de réfléchir, car elle se rendait compte trop tard qu’elle était amoureuse de Steeve depuis toujours ; seulement voilà, Steeve était avec Laury dorénavant…
« Laury, c’est la brunasse qui pleurnichait hier soir, non ? »
« Non, dit Célia, c’était Jessica. Laury est blonde elle aussi. »
« Les blondes aiment Steeve, ok, dis-je. Ce n’est pas de chance… »
Je vis Célia sourire à mes côtés, puis elle dit :
« Ton exe Sarah n’était pas blonde ? »
« Il y a blonde et blonde, ne confonds pas, ma chérie. »
« Ah, pardon. »
Elle prit une gorgée de porto, reposa son verre et se tourna vers moi :
« Tripote-moi et parle-moi, dit-elle. »
Je n’ai pas répondu. J’ai reposé mon verre et j’ai posé une main sur son genou. Je l’ai faite remonter le long de sa cuisse et un pan du peignoir s’est écarté. Célia a défait doucement sa ceinture et sa chatte est apparue. Elle était tournée vers l’écran de télé où la blonde aux yeux trop rapprochés portait une robe blanche très décolletée, à l’évidence sans soutif.
« Je suis certain que sa chatte est lisse, dis-je. »
« Moi aussi, dit Célia. J’y mettrais bien ma langue. »
« Tu serais à quatre pattes, ajoutai-je, et je te boufferai le cul. »
Célia porta une main à sa chatte et écarta les cuisses en disant :
« Ensuite tu me pénètrerais. La blonde materait ta bite qui ferait des va-et-vient en moi, et elle serait trempée, cette salope. Je crois que j’aimerais bien te voir baiser une blonde. »
« Ce genre de pétasse ? »
« Oui, ou n’importe quelle blonde. »
Elle se caressait le clitoris à présent, tandis que je lui malaxais le sein gauche, tout en regardant l’écran.
« On a qu’à se faire un club échangiste, un de ces soirs, dis-je. »
« Pourquoi pas, ça fait longtemps. Vendredi ? »
« Il y a trop de monde le vendredi. »
« Et pas assez le jeudi, dit Célia en accélérant le mouvement de ses doigts entre ses cuisses. Tu vas te faire des clubs, à Toulouse ? »
« Je ne sais pas. Peut-être. »
« Ou des putes ? »
« Oui, plutôt des putes. »
« Tu me le diras si tu le fais ? »
« Oui, évidemment. »
« Par téléphone, tu me raconteras ? »
« Par téléphone et à mon retour, je te dirai tout. Et toi, qu’est-ce que tu penses faire en mon absence ? »
« Je ne sais pas trop encore. Peut-être sortir toute seule en ville certains soirs, et voir ce qui se passe. »
« Tu ramènerais des mecs ici ? »
« Ça t’ennuierait que je le fasse ? »
J’ai haussé une épaule en portant les yeux à la chatte de Célia et à ses cuisses bien ouvertes à présent.
« Non, fais-le. »
« Je vais sans doute le faire, dit-elle en fermant les yeux et en agitant de plus en plus vite ses doigts. »
« Fais-toi jouir, salope. »
Elle ne répondit pas. Elle grimaçait sous le plaisir qui montait en elle. J’avais cessé de la toucher afin de défaire mon pantalon. Je me suis cambré et je l’ai baissé en même temps que mon caleçon.
Puis Célia a joui bruyamment près de moi, sans se soucier que les voisins du dessous puissent entendre ou pas. Elle n’en avait rien à faire, y compris quand on baisait dans la chambre, juste au-dessus de la leur, le nombre de fois où ils avaient dû nous entendre…
C’était ainsi avec Célia. Nous étions ensemble depuis quatre ans, mais dès la première année on s’était rendu à l’évidence : ni elle ni moi ne pouvait rester fidèle bien longtemps. Alors nous avions parlé. Nous tenions l’un à l’autre et on aimait baiser ensemble. La solution s’est imposée assez vite : nous nous sommes mis à fréquenter des clubs, à rencontrer des couples grâce à des sites internet, mais aussi à avoir des relations libres chacun de notre côté. Cela nous convenait. Le corps de l’autre ne nous appartient pas. Son esprit encore moins. Encore heureux… On n’a qu’une vie, je crois, alors autant en tirer du plaisir et éviter de se faire trop de mal. De toute façon, du début à la fin, en dépit des règles morales qui minent notre société, nous sommes seul du début à la fin, de notre enfance au jour de nos funérailles. Et ni Célia ni moi n’avions envie de se mordre les doigts de remords sur notre lit de mort. Alors voilà.
Ce soir-là, nous sommes restés dans le salon pour baiser. Nous avions éteint la télé et terminé nos verres après que Célia ait joui.
Elle me raconta qu’à la sortie de l’école, elle avait passé un moment dans la voiture du remplaçant de sa collègue institutrice, sur un parking, à discuter. Elle l’avait seulement sucé, puis il avait déchargé dans sa bouche, mais ils avaient prévu de prendre un peu plus de temps le lendemain. Elle avait très envie de se foutre à poil dans cette voiture cette fois-ci, et de se faire prendre sur les sièges avant baissés.
Pour ma part, j’avais recroisé récemment une vieille copine du collège, devenue serveuse dans une brasserie. Elle était mariée, mais n’avait toujours pas d’enfant. Nous avions bu un verre et nous couchions ensemble une ou deux fois par semaine, en plein après-midi. Célia le savait, et nous aimions passer du temps à se raconter ce qu’on faisait avec d’autres, chacun de notre côté. Cependant, nous avions aussi quelques secrets.
Ce qui importe à mes yeux, quoi que fasse Célia de son côté, c’est qu’on se retrouve à des moments qui sont les nôtres. C’est tout. C’est l’essentiel.
J’ai toujours détesté voir des oiseaux enfermés dans des cages.
Vous me suivez ?
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