Auteur : Patrik
Agence immobilière
Bien qu’ayant dépassé deux fois vingt ans, j’ai la chance d’avoir gardé une silhouette juvénile, fruit acharné de diverses activités sportives et d’une hygiène de vie pointilleuse, voire parfois draconienne. Même si parfois, Damien, mon cher mari, estime que j’exagère, il reconnaît, lui aussi que le résultat final est largement à la hauteur des attentes. De plus, ça lui permet, non, ça l’oblige à ne pas trop se laisser aller, contrairement à bien des hommes que je connais…
Un de mes amis d’enfance, Arnaud fait exception. Il est resté bien foutu de sa petite personne, fidèle à lui-même depuis l’époque du lycée quand il me dragouillait un tantinet. Nos parents étaient amis (ils le sont toujours), ce qui aidait à se voir souvent, même si lui et moi n’étions pas dans le même établissement… Sans parler des soirées et plus tard des discothèques.
Nous habitons la campagne, une jolie petite maison, mais pour Damien et pour moi, le travail est en ville. Lui, une société spécialisée dans le gros-œuvre et moi, le milieu hospitalier. Comme nos horaires et nos contraintes sont différents, à chacun sa voiture. Éventuellement, je pourrais aller à l’hôpital où je travaille avec les transports en commun, mais ce n’est pas très pratique, d’où la voiture. Face au petit complexe hospitalier se dresse une sorte de zone commerciale, centrée autour d’une enseigne connue, zone ni trop grosse, ni trop petite. Et dedans, une agence immobilière, celle d’Arnaud, ouverte, il y a peu de temps. Comme je passe devant celle-ci quand je vais faire quelques courses après mon boulot, j’en profite souvent pour lui faire un petit coucou quand il n’est pas occupé avec un client. Parfois, nous passons un peu de temps à nous souvenir des jours heureux où notre seule réelle hantise était le devoir de maths du lendemain.
Depuis, la notion des priorités a bien changé !
Damien me regarde toujours d’un air un peu soupçonneux quand j’évoque Arnaud. La rivalité masculine, je suppose. Néanmoins, c’est lui qui le met sur le tapis :
— Au fait, Sophie, faudra que tu voies Arnaud…
— Pardon ? C’est toi qui me demandes d’aller voir Arnaud ! ?
— Oui, pour voir si on ne peut pas changer d’endroit, parce qu’ici, ça commence à devenir étroit et désuet… Peut-être se rapprocher un peu plus, tout en gardant le côté campagne.
— C’est vrai… Écoute, demain, si je vois qu’il est dispo, je lui en parle. Il nous dénichera peut-être une bonne petite affaire.
— Je le pense aussi, mais n’en fais pas de trop, s’il te plaît…
— Oh oh, mon homme est jaloux ?
— Pas jaloux, mais inquiet, car depuis que sa Virginie l’a quitté, il est redevenu célibataire. De plus, il doit certainement vouloir se prouver à lui-même qu’il est un homme, un vrai de vrai, surtout que sa dulcinée l’a plaqué pour une autre femme !
Mains sur les hanches, je proteste un peu :
— T’es pas charitable ! Moi, je le plains !
— Les femmes adorent consoler les âmes en peine… Cause-lui de maison, d’appart, de château, mais évite de le consoler trop fort !
— Gros bêta !
Et je dépose un petit bisou sur ses lèvres, ça le calme illico. Ah ces hommes !
Le lendemain après-midi, je vois qu’Arnaud semble seul dans l’agence. J’en profite pour pousser la porte et pour lui faire la bise. Je suis en jean moulant, petits talons, fin t-shirt blanc et soutien-gorge rouge. Je sais, cette couleur sous du blanc, c’est un peu provoc, mais c’est l’été et je peux encore me le permettre. À la lueur dans l’œil d’Arnaud, je sais que j’ai réussi mon effet. Après les banalités d’usage, je rentre dans le vif du sujet :
— Au fait, Arnaud, t’as pas dans ton catalogue une bonne affaire pour nous ?
— Pour nous ?
— Pour Damien et moi.
— Ah dommage, je croyais que tu parlais de nous deux !
— Gros bêta, va ! Non, on commence à être à l’étroit chez nous, et on en a un peu marre des trajets. Si tu avais quelque chose de sympa à nous proposer, ça serait bien. Mais il n’y a pas le feu au lac…
Il se rembrunit un peu. Je me demande bien pourquoi. C’est lui qui m’explique :
— Excuse-moi, mais j’ai resongé à Virginie. Elle habite à Annecy, près du lac…
— Ah, pardon ! Je… j’ignorai…
— Tu ne pouvais pas savoir, Sophie. N’empêche, me quitter pour une femme ! Là, je ne comprends pas. Pourtant, je faisais tout mon possible pour la rendre heureuse ! Franchement, je n’y comprends strictement rien !
Songeuse, je pense tout haut :
— Avec une femme…
Intrigué par mon ton, il me dévisage :
— Ah ? Parce que toi aussi, tu quitterais Damien pour une femme ?
— Meuh non ! Mais c’est un truc que je n’ai jamais essayé…
— Ah bon ? Ça te tente de jouer les bi ?
— Qui sait… Enfin bref ! Bon, revenons à nos moutons. Alors tu as quelque chose pour moi en catalogue ?
Visiblement, il a la tête ailleurs :
— Qui sait… Tu te souviens de nos coquineries d’avant ?
— Un peu, quand même…
— Et tu sais que tu es toujours aussi belle et bien foutue ! Ah tes mignons petits seins, je m’en souviens comme si c’était hier !
— Faut dire que tu passais ton temps à mettre tes mains sous mon pull !
— Ah que c’était bon ! Tu sais que j’adorais glisser mes mains sous ton pull ? Et te les sucer, te les lécher, te les croquer comme il y a vingt ans ! Un délice !
— Bas les pattes !
Vu sa tête, il est complètement parti dans ses souvenirs, ayant royalement oublié mon histoire de nouvelle habitation :
— Je regrette de ne pas avoir pas réussi à aller plus loin. Tu te souviens du fameux soir où on avait failli faire l’amour ? Et paf, on avait été enquiquinés par tes parents, rentrés bien trop tôt ! Juste eu le temps de se rouler des pelles et de se peloter ! Ah misère !
— Arrête, tu te fais du mal, Arnaud.
Il agite ses doigts dans ma direction :
— Mais toi, tu peux me faire du bien !
— Comment ça ? (même si j’ai bien une petite idée en tête)
— Tes seins, les caresser, juste un peu ! En souvenir du bon vieux temps d’avant ! Et puis, ton soutif rouge sous un t-shirt blanc, c’est indécent pour un pauvre célibataire comme moi !
— Arrête de me faire passer pour une grand-mère indigne avec ton bon vieux temps d’avant !
— Juste poser ma main dessus…
— Tu es peut-être célibataire, mais moi, je suis une femme mariée !
— Merci de me le rappeler !
Ah, eh merde, la boulette. Quoique je le soupçonne d’en rajouter une bonne louche, juste pour parvenir à ses fins. C’est vrai que c’était amusant quand je flirtais gentiment avec lui. Et si je n’avais pas rencontré Damien, peut-être que c’est avec Arnaud que j’aurais fait ma vie. Avec des si, on met Paris en bouteille, dit-on. Mais c’est vrai qu’on s’entendait bien tous les deux.
Je soupire, puis tendant mon index vers lui :
— Bon, écoute-moi bien, casse-pieds. OK, je te laisse toucher mes seins en souvenir du bon vieux temps, comme tu dis, mais ensuite, on s’occupe de ma future habitation. Marché conclu ?
— Tes seins ? Marché conclu !
Ah zut, j’ai mis un pluriel, et bien sûr, il l’a tout de suite remarqué. En bon commercial qu’il est, il essaye de pousser son avantage :
— Tu n’as pas précisé, donc ça peut être dessous…
— Ça sera dessus pour aujourd’hui !
— Intéressant… très intéressant…
C’est alors que je réalise mon petit lapsus. Et quelque chose me dit qu’il ne va pas oublier de m’en parler demain et les autres jours !
Lentement, il s’approche de moi, puis pose délicatement sa main sur mon sein droit, par-dessus le tissu. Puis graduellement, il l’enveloppe de sa large paume, le caressant doucement.
— Ah, cette douceur… Tu as décidément de mignons petits seins adorables tout plein…
— M-merci…
En tout cas, c’est finalement très bon de se faire peloter les seins comme du temps où j’étais une ado. Arnaud s’y prend délicatement, très taquin sans avoir l’air d’y toucher ! Déjà mes petites pointes se dressent et je parie qu’il s’en est rendu compte, mais il ne dit rien, ce dont je le remercie dans ma tête, car la situation est quand même un peu… enfin, vous voyez quoi !
Double visite
Après m’avoir peloté les seins, Arnaud a tenu sa promesse. Il s’en est tenu à ce que nous avions convenu. Puis il m’a proposé une maison et un appartement, tous les deux pas très éloignés d’où nous habitons actuellement.
Aujourd’hui, nous visitons tous les deux ces deux biens, en commençant par la maison. Damien ne sera pas libre tout de suite, il nous rejoindra quand il le pourra. Il m’a demandé de prendre des photos, auquel cas il ne pourrait pas être là. Être seule avec Arnaud m’inquiète un peu, même si je sais qu’il s’arrêtera si je dis non. Mais, est-ce que je serais capable de dire non ? C’est justement ce qui m’inquiète !
Côté habillement, j’ai décidé d’être plus sage. Toujours un jean, un t-shirt bleu électrique, mais un soutien-gorge de la même couleur, afin d’éviter les tentations chez mon ancien soupirant.
Nous arrivent à la première proposition, la maison. Le coin est calme, une mitoyenneté par le garage deux voitures, un jardinet devant. Nous entrons, nous visitons. Ce n’est pas mal, il y a de la surface, une chambre en bas avec trois autres à l’étage et deux salles de bain, une en haut et un en bas. La salle à manger est un peu petite, mais on peut gagner sur le salon. La cuisine américaine est très bien. Bref, pas mal du tout ! Par contre, côté accès routier, ce n’est pas évident.
Soudain mon téléphone sonne. Damien m’informe qu’il ne sera libre que dans trente à quarante minutes. Arnaud propose qu’on se donne rendez-vous à l’appartement dont il indique l’adresse. Une fois la communication finie, Arnaud se tourne vers moi, un large sourire aux lèvres :
— Nous avons donc environ un quart d’heure devant nous…
— Pourquoi tu dis ça ?
— L’appart n’est pas trop loin, et surtout je connais les bonnes petites routes.
Je fronce des sourcils :
— Et ?
— Et je me rappelle que tu avais dit : ça sera dessus pour aujourd’hui. Mais c’était hier…
— Et ?
— Et je ne serais pas contre un petit dessous…
— En parlant de dessous, il y a une cave ici ?
— Oui, une petite. Comme tes mignons seins.
Je ne dis rien, il en conclut que je ne suis pas contre. En réalité, je me demandais quoi faire, mais il vient de trancher pour moi. Posant sa main sur ma poitrine, il me caresse longuement par-dessus mon t-shirt. Je ne dis rien, je me laisse faire. Je me demande même pourquoi je me laisse faire ainsi.
Il soupire :
— Je resterais des heures comme ça, mais il faut y aller !
— Ton quart d’heure diminue…
— Hélas.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons devant une ancienne bâtisse rénovée récemment, on dirait un bâtiment administratif ou d’industrie de la fin du XIXe siècle. Il y a un petit parking privatif, ceint de hauts murs. En tout cas, ça a un sacré cachet ! Je m’exclame :
— T’es fou, on n’a pas les moyens !
— Détrompe-toi. On visite puis je te causerai de l’aspect financier ensuite.
— Si tu le dis…
Le téléphone sonne, c’est mon mari qui m’informe qu’il sera là dans moins de cinq minutes. Je vois bien que ça contrarie un peu Arnaud, mais qu’il n’oublie pas que je suis quand même mariée, même si je lui concède par faiblesse quelques privautés.
— Attendons-le dehors, ça sera plus simple.
— OK, faisons comme ça.
Mon mari arrive peu de temps après. Lui aussi, il s’exclame quand il voit l’immeuble :
— T’es sûr que c’est dans nos moyens ?
— Oui, c’est dans votre fourchette de prix.
— Ça m’étonne ! Ou bien, c’est un studio !
— Tu seras fixé dans quelques minutes…
Eh bé, j’ai déjà vu des belles choses, mais là, rien que le couloir d’entrée, ça vaut largement le coup d’œil. Nous prenons un grand ascenseur plutôt prévu pour les marchandises. Arrivés sur place, nous découvrons un loft situé tout en haut de l’immeuble. La terrasse fait illico penser à un vrai jardin. Tout est beau, tout est nickel. Trop même. Intrigué et dubitatif, Damien demande à Arnaud :
— C’est quoi le vice caché ?
— Un divorce, les anciens propriétaires sont pressés.
— Ah OK. Et rien d’autre ?
— Pose ta main sur le sol…
Mon homme s’exécute.
— Mais… c’est chaud ! Enfin, tiède. En plein été ?
— Chauffé par l’usine d’à côté, dont c’est l’un des anciens bâtiments administratifs, recyclé il y a douze ans en habitation. Je sais que le chauffage au sol, ce n’est pas génial, mais c’est presque gratuit. Juste des frais d’entretien. En hiver, tu peux vivre les fenêtres ouvertes si ça te chante.
— Ah oui… en effet.
Arnaud montre les larges baies vitrées :
— Devant, tu as une belle vue, mais derrière, c’est moins joli, et plus bruyant avec l’usine, mais tu as une bonne isolation phonique. Et enfin, pour être franc, les impôts locaux et fonciers sont plus chers que ton actuelle habitation, c’est clair.
— De beaucoup ?
— Compte environ trois-quatre fois, c’est la grande ville, ici.
— Ah quand même…
Mon mari s’approche d’une porte-fenêtre, regarde le panorama au-dehors, puis se retourne pour admirer l’ensemble de l’intérieur sur deux niveaux. Il concède :
— Mais ça les vaut…
La visite se poursuit. Je suis enchantée, c’est vraiment très beau ! Mais c’est quand même dans la fourchette haute de ce que nous souhaitions mettre. Mon homme semble être lui aussi sous le charme. L’air un tantinet mystérieux, Arnaud enfonce le clou :
— Suivez-moi !
Intrigués, nous le suivons dans l’ascenseur qui descend tout en bas. Puis nous nous engouffrons dans un couloir assez sombre. Je sens alors une odeur curieuse. Puis nous descendons quelques marches pour déboucher dans une vaste salle. Sur place, je m’exclame :
— C’est pas vrai, y a une piscine, ici ? Elle fait au moins dix mètres sur dix mètres !
— Huit sur douze précisément, et en copropriété, à six seulement.
— Cette piscine est partagée avec seulement cinq autres propriétaires ?
— Oui, c’est ça. Bien sûr, ça occasionne quelques petites charges en plus…
Sidérée, j’écarquille les yeux :
— Petites charges ? Mais ça coûte les yeux de la tête pour chauffer un tel volume !
— Tu oublies l’usine d’à côté, Sophie…
— Parce que c’est aussi chauffé par l’usine ?
— Oui…
— Ah OK ! Mais c’est du rare dans le coin. Pourquoi tu n’as pas gardé ce bien pour toi, Arnaud ?
— Tout simplement parce que ça ne m’intéresse pas…
— T’es difficile !
Il se contente de sourire. Durant ce temps, tel un grand gamin épaté, mon mari est déjà en train de faire le tour de la piscine. Arrivé au bout, il me crie :
— Y a même un bain à bulles !
Arnaud me sourit :
— Je sais que c’est un beau bien, mais je suis déjà sur un autre coup. Assez différent, il est vrai.
— Ah bon ? Et quoi et où ?
— À la campagne, avec du terrain autour.
— Ah OK…
— Je te ferais visiter un jour, si ça te dit…
— Pourquoi pas…
J’ai peut-être dit ça trop rapidement… Damien revient vers nous :
— Et ça marche comment pour piquer une tête dans la piscine ?
— Tu as une histoire de réservation et aussi de créneaux communs.
Puis nous remontons pour visiter plus à fond cet appartement. Soudain le téléphone de mon mari sonne. Il prend un air agacé et résigné (Dumeschery, me confie-t-il, je compatis), se devant de répondre. Il s’isole pour dialoguer avec ce client assez casse-pieds. Bien qu’il soit au niveau bas, nous l’entendons bien au niveau haut, là où sont les chambres et un bureau.
Nous sommes dans une grande chambre, Arnaud me confie :
— Quand je vois un lit et que je suis avec toi, je me rappelle toujours cette fameuse fois où nous avons été coupés en plein vol !
— C’est vrai que tu passes ton temps à être avec moi et dans un lit ! Bêta, va !
— Ah, toute une vie dans un lit avec toi, le pied, le rêve !
— Pff ! Gros bêta, va !
Damien tend l’oreille, puis demande :
— Ça discute ferme ! Ça lui arrive souvent, à ton mari ?
— Un peu trop souvent à mon goût… Et en plus, c’est Dumeschery…
— Et il a quoi de spécial, ce Dumeschery ?
— Il est crampon. Au mieux, ça va durer une demi-heure.
— Ah quand même ! On visite la chambre suivante ?
— OK.
Belle chambre avec salle de bain. Si j’achète, je pense que c’est ici que je ferai ma chambre. Un des murs est carrément une immense vitre qui donne sur une mezzanine. Arnaud tape sur le verre :
— Vitre sans tain.
— Sans tain ? Tu veux dire qu’on ne nous voit pas de l’autre côté ?
— Exactement !
— Un truc de vicieux !
— Exactement !
Et innocemment, il pose sa main sur mon sein. Je proteste mollement, sans toutefois retirer ses doigts :
— Tu veux bien enlever tes pattes de là ? De plus, sous le nez de mon mari !
— Il ne nous voit pas, mais nous, nous le voyons.
— C’est pas une raison, Arnaud !
— Mais si, mais si ! Et au moins, on saura quand s’arrêter…
Je n’ai pas le temps de répondre qu’il m’embrasse ! Oui, c’est vrai, je pourrais me débattre, lui balancer une formidable gifle, crier au secours. Mais non, rien de tout ça. Je sais pertinemment qu’Arnaud me plaît, et lui aussi le sait. Et le tout sous le regard de mon mari qui pourtant ignore tout de ce qui se passe si près de lui ! C’est carrément pervers, ce truc ! Ceci étant, après un long baiser partagé, je pose quand même ma main sur sa bouche :
— Tu es incorrigible !
— Je sais… mais avec toi, il m’est difficile de ne pas tenter ma chance.
Un peu inquiète, je regarde plus bas à travers la vitre, mon mari est toujours très occupé au téléphone. Arnaud, qui ne m’a toujours pas lâché, me dit :
— Tu vois, pas de soucis ! Bisou ?
— T’exagères !
— Mais tu n’as pas dit non !
Et il commence à me peloter les seins, comme il semble adorer le faire depuis quelque temps. Et comme d’habitude, je me laisse agréablement faire, me contentant de le gronder gentiment. Puis il s’enhardit, glissant une main sous mon t-shirt bleu. Il joue vraiment au sale gosse, mais ça m’amuse, et même, ça m’émeut de revenir comme ça en arrière, comme si lui et moi, nous reprenions notre histoire après plus de vingt ans de coupure. Nostalgie quand tu nous tiens…
Je jette un petit coup d’œil vers la glace, vers mon mari toujours en train de s’agiter au téléphone, tandis que mon agresseur est en train de relever carrément mon t-shirt pour venir nicher son nez entre mes deux petits seins douillets. Étranger situation, étrange sensation…
Bien sûr, mon soutien-gorge ne résiste pas bien longtemps à la frénésie d’Arnaud, et il commence à alterner baisers mordants et caresses sensuelles sur mes seins nus aux tétons bien durs. Je ferme les yeux, je suis à nouveau une jeune fille qui découvre le bien-être des caresses, le plaisir du désir et de la convoitise. Comme un retour aux origines pour mieux profiter encore et toujours de la passion que je déchaîne envers ma petite personne qui sombrait peu à peu dans la routine.
Soudain, je sens une main qui s’aventure du côté de mes fesses. Je lui demande :
— Tu fais quoi, là ?
— Je vérifie un truc…
À ma grande surprise, il déboutonne mon jean, l’ouvrant totalement par-devant. Et avant que je ne puisse réagir, ses doigts se posent sur mon ventre puis glissent vers le bas, caressant mon pubis puis ils s’invitent sans vergogne dans mon intimité !
Avant que je ne sorte mon étonnement, il est déjà en train de s’insinuer entre mes lèvres. Je proteste mollement, pour la forme, ce qui ne lui échappe pas :
— T’es fou ou quoi ?
— Fou de toi, ça, oui ! Tu sais que tu mouilles ?
— N’importe quoi !
— Oh si que tu mouilles !
Et il continue son insidieuse caresse sans que je ne cherche à chasser cette main inquisitrice. Je me laisse faire, ça me fait des choses ! C’est très bon, mais ce n’est pas vraiment le moment… Alors je lui demande gentiment :
— Arrête, s’il te plaît. Mon mari est en bas, et ce n’est pas vraiment le moment…
— Tu es sûre ? J’aimerais beaucoup te voir, t’entendre jouir…
— Merci de l’attention, mais pas maintenant…
Il marque une légère pause, puis il reprend :
— Pas maintenant, dis-tu… Donc tu ne serais pas contre une autre fois…
— Enlève ta main, s’il te plaît.
Juste avant de retirer ses doigts, il en profite pour venir taquiner de façon vicieuse mon clitoris déjà en feu. Sous cette intense sensation, je me cabre, puis je finis par lâcher, une fois libérée :
— Tu es vraiment un sacré cochon, toi !
— Tu me tentes tellement !
— Je vois ça, rien qu’à ton pantalon ! On n’a pas idée de se mettre dans des états pareils !
— C’est de ta faute !
Je m’attendais à diverses réponses, mais pas à ce qu’il m’en rejette la responsabilité. J’en profite pour commencer à reboutonner mon jean. Dans la foulée, je lui demande calmement :
— Comment ça de ma faute ?
— Eh oui, il ne fallait pas revenir dans ma vie. Déjà que j’ai eu un mal de chien à essayer de t’oublier…
— C’est ça, beau parleur.
— Passons alors aux actes…
Il me saisit dans ses bras, posant impunément ses lèvres voraces sur les miennes, et me donne un baiser à faire fondre tous les icebergs de la planète. Et tant pis pour le réchauffement climatique ! Nos bouches restent soudées un long moment, j’apprécie vivement. Et pourtant, je ne devrais pas, mais quelque chose m’attire irrésistiblement en Arnaud. J’aime mon mari, mais Arnaud m’offre le coup de folie, la cerise sur le gâteau. Impudiquement, je me frotte contre la bosse de son pantalon, histoire de prendre ma revanche, et de lui faire voir que d’être excité(e), ce n’est pas bien quand on ne peut pas assouvir ! J’entends bien à sa respiration et aussi à ses mains crispées que je suis en train de réussir ma petite vengeance…
Soudain, il me souffle à l’oreille :
— Tu peux t’agenouiller, petite allumeuse ?
Le plus étrange est que je lui obéis. C’est une fois à genoux que je réalise ce que je suis en train de faire ! Il ne va quand même pas me demander de le sucer, là, ici, sur place ?
Mes craintes se confirment quand je le vois extirper sa queue de son pantalon. Je dois reconnaître qu’elle est plutôt bien faite, même si je n’accorde pas une grande inclination pour une quelconque forme du pénis des hommes. Disons qu’il me faut un minimum pour bien me caler, mais il ne s’agit pas non plus de verser dans les extrêmes, genre queue de cheval ou de taureau !
Bite bien en avant, Arnaud vient se nicher entre mes petits seins. Je préfère, car je ne sais pas comment j’aurais réagi s’il avait voulu me le mettre en bouche. Ça m’amuse de le voir se frotter sur ma poitrine, commençant à laisser ci et là quelques traces luisantes. Il soupire d’aise :
— Oh que c’est bon !
— Ben voyons, mon cochon !
Je vois bien qu’il essaye de se contenir, qu’il fait de gros efforts. Comme je suis une âme charitable, je lui murmure :
— C’est bon, tu peux te laisser aller…
— T’es sûre ?
— Je ne le répéterai pas deux fois…
À lui non plus, il ne faut lui répéter deux fois ; un dernier frottis contre ma peau et déjà une première salve jaillit entre mes seins. Une seconde suit aussitôt. Je ne suis pas offusquée, je dirais même que ça m’amuse de voir son sperme se répandre sur mon corps. D’autres jets s’écrasent ensuite, sa queue tremblote, passant lentement de dure à molle. Quelque part, ça m’émeut, je ne saurais dire pourquoi…
Il se recule, contemplant son œuvre, les traînées sur ma poitrine, les rigoles qui descendent lentement sur ma peau devenue luisante. Soudain, nous entendons une voix forte s’exclamer :
— Sophie ?
Je sursaute, paniquée ! Mon mari ne nous a quand même pas découverts ? Un rapide coup d’œil en bas me montre que non. Je lui réponds :
— Je suis en haut !
— OK, j’arrive !
Tandis que je m’essuie en hâte, je souffle à Arnaud :
— T’es quand même un sacré cochon ! Faire ça sous le nez de mon mari !
— C’est justement ça qui est bon !
Et avant que je me réajuste, il m’embrasse voracement tandis que mon mari m’appelle à nouveau !
Autres visites
Aujourd’hui, Arnaud et moi, nous visitons une autre maison qu’il vient de rentrer hier en fin d’après-midi. En jupe colorée et t-shirt assorti, ayant évité un soutien-gorge trop visible, je suis accompagnée cette fois-ci de mon mari. Cette nouvelle maison est mieux extérieurement que celle d’hier, et l’intérieur me confirme dans cette idée. Damien est d’accord avec moi. Il a examiné les photos que j’ai faites. Hier soir, il préférait nettement l’appart. Arnaud nous fait la visite :
— Et admirez cette belle cuisine intégrée, ses plans de travail, ses rangements. De quoi faire une bonne cuisine, non ?
— Virginie était une bonne cuisinière, ça ne t’a pas porté chance.
Arnaud est surpris par cette réflexion insidieuse faite par mon mari. Celui-ci fait comme si de rien n’était et continue à visiter les lieux. Serrant les poings, Arnaud se rembrunit. Moi, je suis gênée, je trouve ça mesquin de la part de mon mari. Se penchant sur moi, Arnaud me murmure :
— T’inquiète ! Laisse tomber…
— Mais quand même !
Puis nous montons voir les chambres. Dans l’escalier, mon mari monte devant, je suis juste derrière lui et Arnaud ferme la marche. Soudain, je réprime un petit cri de surprise : passant par-dessous ma jupe, Arnaud me met carrément les mains aux fesses ! Et il y va de bon cœur ! J’essaye de chasser ses mains, mais sans trop de réussite. Arrivée sur le palier, je le fusille du regard, il fait semblant de regarder ailleurs. Puis innocemment, il se penche à mon oreille pour me murmurer :
— Trop tentant ! Toujours un aussi beau petit cul !
— Oh, toi !
Je râle pour la forme, mais au final, la situation m’amuse, ça me rajeunit de vingt ans et plus. Néanmoins, comme pour me venger alors qu’il ne sait rien de l’épisode de l’escalier, à nouveau, mon mari se permet quelques réflexions moins directes, cette fois-ci. Fâchée, je le prends à part :
— À quoi tu joues ?
— Désolé, mais… bon, c’est comme ça.
— S’il te plaît, évite de remuer le couteau dans la plaie. Il n’arrive pas à oublier Virginie, alors n’en rajoute pas une couche ! Je te signale que c’est peut-être grâce à lui que nous aurons une nouvelle maison pour pas trop cher. Ça mérite un petit effort, même si tu es jaloux comme un pou !
— C’est quand même ton ancien amant qui nous…
— RIEN DU TOUT ! T’es chiant ! Arnaud a juste été un flirt. Un flirt ! Je te signale que c’est avec toi que je suis sortie, et que j’ai épousé. Pas lui. Tu saisis la nuance ?
— OK, OK… Je vais éviter.
— Je préfère…
Et effectivement, il arrête ses petites piques, se concentrant sur la maison. N’empêche que tout ça m’énerve. Mon mari qui joue les cons jaloux et l’autre qui se permet quand même bien des choses à mon égard ! Alors que mon mari est redescendu au rez-de-chaussée, l’air chagrin, Arnaud me demande :
— Mais pourquoi Virginie est partie ? Elle avait pourtant tout ce qu’il fallait ! Je l’emmenais souvent au restau, on sortait souvent, ciné et j’en passe. Et même que parfois, je lui payais des massages.
— Restau, ciné et même des massages ?
— Oui, tout ça !
— Waow, elle en avait de la chance ! C’est pas mon mari qui m’offrirait tout ça, ah non ! Ça va faire belle lurette qu’il ne m’emmène plus dehors. Quant à une séance de massage, rien, niet, nada, hélas !
— Ah bon ?
Il ne faut pas trop tenter le diable, je propose :
— On redescend ? Damien va finir par se poser des questions.
— Ah, dommage qu’il soit là !
— Parle pour toi, égoïste !
Alors que je pose mon pied sur la marche, je me retourne vers Arnaud :
— Écoute, Virginie t’a quitté, c’est vrai. Mais je pense que ce n’était pas à cause de toi. Tu es juste tombé sur une femme qui préférait les femmes, c’est la vie. Je pense que tu pourrais largement faire le bonheur de plein de femmes. Crois-moi, je ne te dis pas ça pour uniquement te consoler. Je te dis ça, parce que je le pense vraiment !
— Merci, Sophie, dit-il simplement.
Je me retourne puis je commence ma descente. Quelques marches plus bas, étant juste derrière moi, Arnaud pose sa main sur mon épaule :
— Est-ce que demain après ton boulot, tu peux venir me faire un petit coucou, juste cinq minutes ?
— Ah bon ? Pourquoi ?
— Surprise ! Tu le sauras demain, si tu viens…
Et nous rejoignons tous les deux mon mari qui semble apprécier cette maison. Moi aussi, d’ailleurs. Quoique l’appartement d’hier est très bien lui aussi. Différent, mais très bien. Du coup, pour ma part, j’hésite. On verra tout à l’heure avec Damien quand on en parlera en tête-à-tête.
Soudain, Arnaud s’exclame :
— Ah oui, j’oubliais : il y a un petit jacuzzi !
— Ah bon, où ça ? demande Damien.
— Là-haut, la porte juste à côté de la salle de bain.
— OK, je vais aller voir :
Et sans m’attendre, mon mari grimpe les escaliers. Un certain sourire se dessine sur le visage d’Arnaud qui tend la main, me disant :
— Après toi, on va remonter pour aller voir ça de plus près…
— OK, allons voir ça…
Nous remontons l’escalier. C’est à mi-parcours que, soudain, ma petite culotte est tirée vers le bas et que des lèvres plaquent sur mon cul dénudé des baisers très appuyés ! J’aurais dû me douter de ce coup-là, ce petit salopiaud n’en perd décidément pas une ! Mettant mes mains sur mes fesses, je grimpe prestement les dernières marches. Alors que je m’apprêtais à lui expliquer vertement ma façon de penser, mon mari surgit, me capturant par la main pour m’entraîner vers le jacuzzi.
Arnaud se garde bien de venir avec nous. Ce qui me laisse un peu de temps pour me calmer. C’est un beau jacuzzi. Je ne comprends pas bien combien de places il y a. au moins deux, mais j’ai l’impression qu’on peut tenir à quatre dedans en se serrant. C’est alors que me viennent à l’esprit des idées très cochonnes !
Je regarde en catimini mon homme, lui aussi doit avoir le même genre d’idée, si j’en crois l’expression de son visage. Mon homme ne sait pas bien dissimuler ses pensées, je le devine presque à chaque fois.
— Beau jacuzzi, n’est-ce pas !
Arnaud vient d’entrer. Je ne sais pas si je dois le bénir ou le maudire ! Nous faisons un dernier tour de cette maison. Alors que mon mari est assez loin devant, Arnaud murmure :
— Je te demande pardon pour tout à l’heure, mais tes petites fesses étaient trop tentantes…
— C’est ça ! Tu sais que je ne suis pas un self-service et que tu n’es plus un ado ?
— Avec toi, je me sens rajeunir de trente ans !
— Eh bé, tu étais précoce comme obsédé sexuel !
Il rit, et c’est contagieux. Une fois de plus, je passe l’éponge sur ses incartades. Et c’est bien ça qui m’inquiète un tantinet… Il pousse son avantage :
— Je peux avoir un bisou de pardon ?
— Ben voyons !
Néanmoins, je me laisse faire quand il m’entraîne sur le côté pour me donner un baiser très dévastateur ! Ceux de la précédente visite n’étaient pas tristes, mais celui-là, c’est quelque chose ! Quand ses lèvres me quittent, je suis toute chancelante, adossée au mur. Arnaud plonge sous ma jupe, et abaissant à nouveau ma culotte, il m’offre un adorable cunni, tout doux, sa langue virevolte entre mes lèvres mouillées, taquinant mon clitoris qui n’attendait que ça. Très bon, mais hélas trop court, car mon mari est dans les parages. Je m’étonne de me laisser malmener de la sorte !
Il me faut une sacrée dose d’emprise sur moi-même pour me reprendre. Je glisse à mon infâme subordonneur :
— T’es invivable ! Tu te rends compte ?
— Je me rends compte que je suis fou de toi et que je suis prêt à toutes les folies !
— Pas avec Damien dans les parages ! Tu veux qu’on se fasse pincer ?
— Tu crois qu’il demanderait le divorce ?
Je le regarde, interloquée. C’est ça, son idée ? Que je divorce ? L’arrivée de mon mari m’arrache à mes pensées et nous faisons un dernier tour.
La visite terminée, nous rentrons chez nous. Damien constate que je fais un peu la tête, ce qui n’est pas faux, à cause de lui, mais aussi pour d’autres raisons qu’il ignore et qu’il doit ignorer. Mettant carrément les pieds dans le plat, il demande :
— Tu boudes parce que j’ai fait bobo à ton ex ?
— Arrête tes conneries ! Ce n’est pas mon ex ! Il faudra que je te le dise en quelle langue ? Ce-n’est-pas-mon-ex !
— Ne te fâche pas, ma chérie !
— Alors, change de disque ! Tu me reparles une seule fois d’Arnaud, j’explose. Tu es prévenu !
Damien ne dit plus rien. De mon côté, je me calme un peu. Je ne vais pas me lancer dans une dispute pour si peu ! Si peu, c’est une façon de voir. Quelques secondes plus tard, je casse le silence :
— Changeons de sujet : tu penses quoi de la maison ?
— Elle est franchement bien. Mais l’appart d’hier, c’était pas mal non plus. Pas le même genre…
— La piscine surtout, n’est-ce pas ?
— Le côté loft aussi.
Le regardant droit dans les yeux, je lui demande :
— Alors, on fait quoi ? Appart ? Maison ?
— Il y a d’autres trucs à visiter ?
— Pas pour l’instant, mais on ne sait jamais. Ah au fait, Arnaud se propose de revendre notre maison.
— C’est toi qui viens d’en parler.
— C’est pas pareil !
Mon mari, ayant compris que le terrain est glissant, passe par-dessus :
— S’il peut vendre la maison en même temps qu’on achète sans perdre trop de temps et surtout si on peut éviter de passer par un prêt-relais ; c’est une saloperie, ce truc-là.
— Je sais, je connais des gens qui ont dû passer par là, et ils n’ont pas rigolé !
— Bon, on va réfléchir à tout ça. Car franchement, j’hésite entre la maison d’aujourd’hui et l’appart d’hier.
— Pas pareil…
Après avoir mangé un petit quelque chose, nous allons nous coucher. Et comme souvent, nous nous réconcilions sur l’oreiller, une pratique que j’aime bien ! Néanmoins, je dois reconnaître que si ce fut très bon, il n’y avait pas la même intensité qu’avec Arnaud, même si nous n’avons pas consommé, lui et moi. L’habitude qui émousse petit à petit les meilleurs couples d’amants ?
Massage d’après-midi
Même si la réconciliation sur l’oreiller fut très bonne, je reste néanmoins un peu déçue par l’attitude de mon mari envers Arnaud. Je veux admettre la jalousie, mais quand même ! Même si je dois reconnaître que mon mari a de quoi se faire du mouron en ce qui concerne mes relations avec Arnaud. C’est dans cet état d’esprit que je pousse la porte de l’agence immobilière. Arnaud me fait une bise assez appuyée sur la joue. Puis il attaque tout de suite le vif du sujet :
— Je vais faire bref : ça te dit un bon massage dans un salon de massage ?
— Que… un massage dans un salon ?
— Oui, tu as bien entendu. Dans un vrai salon de massage.
— Et… c’est quoi le truc caché ?
— Pas de truc caché, en tout cas pas moi, car j’assisterai à tout, assis dans mon coin.
— Je vois… Et que… assis dans ton coin ?
— Que assis dans mon coin. Sauf si tu m’invites à plus…
— Je vois…
Là, je me demande ce que je dois répondre. Un massage, un vrai, ça me tente beaucoup. Oui, Arnaud sera en train de me mater, c’est clair. Mais bon, ce n’est pas comme s’il ne m’avait jamais vue en petite tenue, même si ça date quand même un peu. Et puis, je sais que s’il dit qu’il ne tentera rien, il tiendra sa parole. Même s’il s’offre depuis le début de la semaine bien des privautés à mon encontre. Mais, comment dire ça, ça me plaît bien, ce flirt poussé comme à nos jeunes temps.
Je pince mes lèvres, je dodine de la tête. Puis je finis par lâcher :
— Et tu as prévu ça quand ?
— Quand tu peux. C’est possible en début d’après-midi, juste après ton boulot, par exemple.
Je réfléchis. Oui… non… je me lance :
— Demain, jeudi, c’est jouable ?
— Pas de problème. Après ton boulot, je suppose ?
— C’est où, ton truc ?
Il m’indique un lieu très proche de mon lieu de travail et de l’agence. Visiblement, il a pensé à ce genre de détail. Et je parie qu’il avait une solution de rechange si j’avais demandé une autre heure ou une autre date. Je m’entends répondre :
— OK, pour quatorze heures trente, demain. On peut même aller grignoter un petit truc quelque part ensemble si tu veux.
— J’allais te le proposer, mais je suis ravi que ce soit toi qui le proposes en premier. Au fait, homme ou femme ?
— C’est du masseur dont tu parles ?
— Oui, c’est ça. Masseur ou masseuse ?
— Pour commencer, je préférerais une femme.
Quelque chose me dit que j’ai peut-être été trop rapide, il va finir par se faire des illusions à mon sujet. Mais un massage, je me voyais mal attendre trop longtemps, autant en profiter tout de suite ! Néanmoins, je demande :
— C’est… c’est vrai, tout ça ?
— Oui, c’est vrai.
Spontanément, je le remercie en lui faisant un petit bisou sur les lèvres. Il réagit en me faisant un gros bisou sur les miennes. À peine m’a-t-il libéré que je m’enfuis, lui envoyant un bisou entre mes doigts et lui criant un :
— Merci tout plein ! À demain !
Inutile de dire que j’ai eu quelques difficultés à m’endormir !
Ce jeudi, je me dirige à pied vers le salon de massage qui est situé dans la zone commerciale qui est quasiment face à l’hôpital. À peine deux cents mètres à faire. Arnaud m’attend déjà sur place.
— Bienvenue au temple du massage, ma chère Sophie !
— Bonjour, Arnaud. C’est vrai que c’est juste à côté de l’hôpital, je ne connaissais pas. Deux cents mètres, je pense.
— C’est vrai que la zone commerciale est juste en face de ton boulot. Ce salon vient d’ouvrir, il y a peu de temps. De plus, c’est dans une rue un peu en retrait. Pas eu trop de soucis pour sortir à l’heure ?
— Ça dépend des jours et des patients… Aujourd’hui, c’était plutôt calme.
— Oui, c’est vrai, c’est variable. Eh bien, Nathalie, la charmante dame de l’accueil va t’expliquer pour ta première fois. Moi, je passe de l’autre côté. À tout de suite.
— Comment tu connais son prénom, toi ?
— C’est écrit sur son badge…
— Ah oui… Bon, à tout de suite et… merci pour tout.
— Pas de quoi !
En effet, l’hôtesse d’accueil m’explique très bien. Un peu stressée, j’entre seule dans la cabine afin d’ôter mes vêtements et de n’avoir qu’une simple serviette autour de moi. La masseuse m’attend près de la table, elle me demande de m’allonger. C’est alors que je découvre Arnaud dans un coin. Je me demande comment il a réussi à négocier le fait d’être présent. À moins que je ne sois plus oie blanche que je ne l’aurais cru !
Waow ! C’est vrai que ça détend ! C’est même génial, ce truc ! Je regrette de ne pas avoir découvert ça avant, je sens que je vais revenir plus souvent ! Devant, derrière, c’est tout bon de chez extra. C’est à peine si je remarque que je n’ai plus ma serviette sur moi ! Du coin de l’œil, je vois que mon agent immobilier préféré n’en perd pas une miette.
On va dire que ce sera la juste rétribution de sa bonne action d’aujourd’hui envers ma petite personne. Car ce n’est pas tous les jours que je dévoile mon corps ainsi, même si je fais un maximum pour l’entretenir, au prix de certains sacrifices. Je connais bien les salles de gym, les saunas, mais j’ignorais les salons de massage. Erreur réparée.
Je me laisse aller, c’est bon, bon, bon ! Ça vaut largement une séance de galipettes sous la couette. Je me fais l’impression d’être un camembert posé sur un radiateur chaud, je mollis, je dégouline. Je sais, le camembert, ce n’est pas très sexy, ça pue quand c’est trop fait, mais Dieu que c’est bon sur une tartine, surtout après une semaine de régime !
Je sens comme un changement de mains. Je n’ouvre même pas les yeux. Je suis si bien comme ça. Je sens des lèvres se poser sur moi pour me donner quelques baisers sur mon dos.
— Arnaud… c’est avec les mains qu’on fait un massage…
— Un petit bonus…
— En tout cas, tu sais t’y prendre. Un peu moins bien que la masseuse, mais tu sais bien t’y prendre. Au fait, elle est passée où ?
— Disons que j’ai pris le relais…
Et il embrasse le creux de mon dos, ça me donne des frissons très agréables. Puis ses lèvres se posent sur mes fesses dénudées. Je me demande comment il arrive à me bisouter tout en continuant de me masser. Je ne cherche pas à comprendre. Je réponds juste :
— C’est très bon, mais n’en fais pas de trop.
— Ma Sophie, je crois que tu sais dire non, il me semble…
Ma Sophie ? Depuis quand je suis SA Sophie ? Ah oui, c’est vrai, il le disait déjà à l’époque… En tout cas, ce mélange de petits bisous et de massage, c’est très bon ! Pour un peu, je m’endormirais bien sur place ! Mais bon, cet a****l obsédé et pervers serait capable d’en profiter éhontément, à l’insu de mon plein gré !
Ce sont mes fesses qu’il masse. Quelque chose me dit qu’il en profite pour jouer les voyeurs puissance dix ! Je trouve qu’il écarte un peu trop mes fesses, comme pour dégager mon sillon. Peut-être fait-il une fixette sur les petits trous ? Ou bien, je me fais des idées…
Oh-oh, c’est une langue que je sens sur mes fesses. Elle s’égare ensuite dans mon sillon, légèrement, mais elle s’égare quand même par là…
— T’exagères, Arnaud…
— Tu ressembles à un bon gâteau, j’ai trop envie de te déguster petit à petit.
— Je vois ça… Je te signale que je suis une femme mariée.
— Je te signale que tu as accepté mon invitation…
— Je reconnais que je n’ai rien contre un petit flirt un peu poussé, mais n’exagère pas…
— Je continue le massage ?
— Ça, c’est une bonne idée !
Ses mains continuent à masser mon corps, s’attardant ci et là. Je replonge dans une certaine béatitude. C’est extra, comme dans la chanson, mais pour d’autres raisons. Arnaud murmure à mon oreille :
— Et pour finir, un body-body ?
— Hum ?
L’instant, je sens son corps nu sur moi, son sexe bien raide contre mes fesses. Alors que je m’apprête à réagir, j’entends :
— Ne t’inquiète pas, c’est juste un body-body, pas plus.
— Je… je peux te faire confiance ?
— Oui, tu peux me faire confiance.
Je ne suis pas très rassurée, mais je laisse faire. Sentir son corps chaud se frotter ainsi contre le mien, c’est à la fois excitant, inquiétant, mais bon. C’est plutôt son machin tout dur qui coulisse sur mes fesses qui me préoccupe, même ça m’affriole plus que je ne le voudrais !
— Ah que c’est bon d’être ainsi !
— Tu n’es qu’un sale profiteur !
— C’est si bon de profiter de toi, ma Sophie !
Que ça m’excite, ce truc, c’est pas croyable ! Je résiste tant que je peux, mais le corps qui se frotte me rend toute chose. N’y tenant plus, je glisse ma main sous mon ventre, à la recherche de mon petit bouton ultra-sensible. Je me pince les lèvres, mes doigts virevoltent à l’orée de ma chatte. D’une voix rauque, Arnaud dit :
— Je vois que tu en profites, ma Sophie… je n’y tiens plus, je peux éjaculer sur tes fesses ?
— Comme si tu avais besoin de me le demander, espèce de pervers !
— Merci, ma Sophie.
Alors il se frotte carrément sur moi, le bout de sa queue ripant dans mon sillon, taquinant mon entrée sombre, glissant sur le bas de ma fente humide. J’écarterais bien les jambes pour qu’il plonge sa belle bite dans ma chatte détrempée, mais je me retiens, un dernier reste de moralité m’en empêche. Mais que j’aimerais l’avoir en moi, bien profond, bien au chaud !
C’est quasiment de façon synchronisée que nous jouissons tous les deux, son sperme gluant maculant mes fesses frémissantes. Et le pire est que j’adore cette façon de faire !
Complots
Avec cette séance de massage, nous avons franchi une certaine limite. Arnaud et moi, nous en parlons en tête à tête, dans son bureau de l’agence qu’il a fermé pour la circonstance. C’est moi qui commence :
— Je vais être franche, nous avons été plus loin que je ne l’aurais souhaité…
— Tu regrettes ?
— Oui et non. Oui, pour avoir été faible avec toi. Non, car je reconnais que ça m’a beaucoup plus, même si je ne devrais pas te le dire.
— Merci pour ta franchise, ma Sophie.
— Par contre, ça me fout dans une sale situation ! Je suis mariée à Damien, et ça me gêne énormément.
— Je te propose de continuer, puis de voir comment ça tourne. Dans tous les cas, je respecterai ta volonté.
— Je sais que tu respecteras mes désirs, et c’est bien ce qui me chagrine.
Étonné, il me demande :
— Comment ça ?
— Un homme qui me respecte, c’est un sacré plus ! Ça m’émeut…
— Ton mari ne te respecte pas ?
— Si, mais c’est différent, c’est pas pareil. Et peut-être que notre couple souffre un peu de lassitude. Ça expliquerait pourquoi je… enfin, tu comprends.
— Je comprends.
Il capture mes mains, puis se lance :
— Moi, je veux continuer avec toi, même si je ne sais pas où on va exactement. Si je pouvais, je reculerais de vingt ans, ça serait plus simple pour tout le monde. Si tu veux, on peut espacer un peu nos rencontres, mais les vivre plus intensément…
— Arrête, tu me tentes trop !
— C’est le but, tu sais.
Par-dessus la table, il approche sa tête de la mienne. Il continue :
— J’ai une proposition à te faire. Se voir qu’une seule fois par semaine, mais à fond.
— Tu veux dire quoi par-là ?
— Je sais que parfois tu es de nuit, de garde, je me trompe ?
— Oui, ça m’arrive. Mercredi prochain par exemple. Pourquoi ?
Il ne répond pas tout de suite, il se lève, me fait lever, s’assied à ma place. Puis je me retrouve assise sur ses genoux. Je n’ai même pas protesté. Il m’enlace sans vergogne :
— Eh bien, que dirais-tu de ne pas rentrer tout de suite chez toi, ou carrément de ne pas aller au boulot. Oui, voilà, je te propose le scénario suivant : un soir, un taxi vient te chercher pour te déposer dans un hôtel-restaurant. Sur place, une tenue sexy t’attendra. Tu te changes et tu me rejoins en bas au restau. Là, je te sors le grand jeu.
Je le regarde, les yeux grands ouverts :
— Tu… tu veux passer toute une soirée avec moi ?
— Une soirée et une nuit.
— T’es fou !
— Oui, fou de toi. Complètement !
Et là, il m’embrasse voluptueusement. Même si je ne réponds vraiment pas à son baiser, je me laisse faire, c’est très agréable ! Décidément, je suis très passive dans cette histoire, je me laisse ballotter par les événements, comme pour me dédouaner d’une quelconque initiative de ma part. Et je crois qu’Arnaud a compris, c’est lui qui endosse le rôle du méchant pervertisseur de la faible femme que je suis. Quand nos lèvres se séparent, il poursuit :
— Je te rassure, l’hôtel-restaurant, je le réserve pas ici, pour t’éviter des problèmes. Mais je te veux à moi toute une soirée et une nuit. Et au petit matin, je te libère.
— Eh bé, tu ne fais pas les choses à moitié. Mais je ne vois pas bien comment je pourrais me libérer une nuit comme ça, même parfois je suis justement de nuit.
— Comment ça ? Si tu es parfois de nuit, tu as une bonne excuse…
— Oui, c’est vrai, mais comme c’est Damien qui fait les comptes, il verra tout de suite sur ma fiche de paie que j’ai oublié de venir telle nuit.
— Aie, donc c’est raté…
Il semble abattu, ça me désole pour lui. Soudain, j’ai une illumination :
— Quoique… attends, attends, la semaine d’après, Damien risque de découcher, le fameux client Dumeschery fait encore des siennes.
— Je sens que je vais adorer ce Dumeschery !
Je me contente de rire, alors que je ne devrais pas. Je m’apprête quand même à tromper sciemment mon mari. Arnaud n’a pas les mêmes scrupules : plaquant une main sur mon sein, il m’embrasse à nouveau, et là, je participe à ce fougueux baiser qui m’enfonce encore un peu plus dans les voies escarpées de l’adultère…
By night
Je suis assez stressée, car c’est le grand jour, ou plutôt la grande nuit. Comme convenu, un taxi est venu me chercher pour me conduire directement vers un hôtel-restaurant que je ne connaissais pas. Il est vrai que nous avons roulé un certain temps pour arriver dans un hameau composé de fermes et de cet hôtel. À ma grande surprise, je constate que le parking n’est pas vide, et que diverses voitures y sont garées, et non des moindres.
Damien a dû partir ce matin voir son fameux client pour au moins deux jours. Il y est parti en râlant, je le comprends, Dumeschery est franchement pénible. Mais ça arrange mes petites histoires. J’ai pris mon téléphone avec moi, afin que mon mari puisse me contacter comme il l’a fait un peu avant que je ne monte dans le taxi. Parfois, il rappelle un peu plus tard pour me souhaiter une bonne nuit.
À l’accueil, on me tend une clef en fer forgé, un bel ouvrage, ma foi. Je me dirige vers la chambre, constatant qu’Arnaud ne m’a pas du tout choisi un hôtel de dernière catégorie. Entre-temps, je croise d’autres personnes, dont certaines semblent avoir un certain standing. Le couloir que je parcours respire un certain luxe cossu, ça me rappelle quelque part les maisons closes des siècles passés, d’après les films que j’ai pu voir.
Décidément, Arnaud ne se moque pas de moi. La chambre est très belle, un peu surannée, mais ça en jette un maximum. Si on me la proposait comme chambre à coucher chez moi, je ne dirais certainement pas non. Cette pièce est vaste, les fenêtres sont dotées de lourdes tentures. Au mur, des tapisseries au sujet baroque-rococo. Deux portes, l’une condamnée et l’autre débouchant sur une salle de bain. Sur le vaste lit à baldaquin git une robe que je devine plutôt sexy, et dessus un petit mot :
Prends donc une douche puis habille-toi. Je serai en bas à vingt heures. Tendrement A.
En effet, il me reste largement le temps de prendre une douche. Mais avant, je regarde plus précisément cette robe étalée sur le grand lit. Eh bé ! C’est mettable un truc comme ça ? Une robe noire et longue, au tissu très léger, très échancrée dans le dos, idem pour les jambes sur les deux côtés et avec un décolleté pas possible, un véritable fantasme pour hommes ! Je constate qu’une paire de bas ainsi qu’un porte-jarretelles sont présents juste à côté. Par contre, quelque chose me dit qu’il va falloir que j’oublie de mettre un soutien-gorge, vu les échancrures devant comme derrière…
Dans la salle de bain, sur le miroir, un autre petit mot m’attend :
Une petite trousse de maquillage t’attend juste en dessous. Amoureusement A.
Il pense vraiment à tout, de A à Z. Ça m’émoustille ! Jamais Damien n’aurait dans l’idée de m’offrir un rouge à lèvres, et j’ai oublié la dernière fois durant laquelle il a songé à m’offrir de la lingerie. Par contre, quand je découvre le rouge vif du lipstick, ainsi que celui du vernis, je me dis qu’Arnaud n’y va pas par le dos de la cuillère, ses fantasmes doivent être très colorés ! Cela se confirme quand je découvre dans la petite trousse un fard à paupières bleu électrique…
Mais tout ceci m’excite à un point inimaginable ! J’ai plein de sensations dans le bas-ventre, ça va faire bien longtemps que ces papillons oubliaient de me rendre visite, hélas…
Je m’offre une longue douche, j’adore sentir l’eau chaude dégouliner le long de mon corps !
L’heure tourne, je décide de m’habiller. Je me demande si ça vaut la peine de conserver une petite culotte, d’autant que je sais très bien qu’Arnaud aura une envie folle de me consommer ! Ça tombe bien, car la réciproque est particulièrement vraie… J’ai envie de m’offrir un petit coup de folie dans ma vie.
Je n’ai pas trop l’habitude d’attacher des bas à un porte-jarretelles, je n’en porte pas tous les jours, loin de là ; d’ailleurs je ne me rappelle pas en avoir beaucoup porté ces dernières années. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois avant d’y parvenir. Ainsi parée, je me regarde dans la glace, c’est vrai que c’est très aguichant comme accessoire. Je comprends aisément que les hommes en soient fous, et certaines femmes aussi. Puis je revêts la robe, l’ajustant au mieux à mes formes. Enfin, je chausse mes talons aiguilles noirs comme la lingerie qu’Arnaud m’avait demandé de prendre avec moi. Me voici prête pour le grand jeu !
Alors que, téléphone en main, je sors de la chambre, je tombe nez à nez avec un maître d’hôtel qui semble m’attendre devant la porte.
— Veuillez me suivre, dit-il flegmatiquement.
Intriguée, je le suis. Nous n’allons pas bien loin, juste quelques mètres plus loin. Il ouvre une porte, me priant d’y entrer dans un petit salon. Radieux, Arnaud m’attend, debout, au milieu de la pièce, juste à côté d’une table pour deux personnes. Le maître d’hôtel referme la porte derrière moi.
— Tu es radieuse, ma Sophie, tu es tout simplement magnifique !
— Merci, merci ! C’est un salon particulier ?
— Oui, rien que pour nous deux !
— Je croyais qu’on devait manger au restaurant ?
— Nous sommes dans un restaurant, ma Sophie.
— Un peu particulier, ce restaurant, non ?
— Un peu…
Je pose le téléphone sur la table, on ne sait jamais. Puis nous nous jetons dans les bras l’un de l’autre, soudés par un long baiser. Que c’est bon d’être attendue, d’être désirée de la sorte !
Je m’écarte de lui, puis j’éclate de rire. Il ne comprend pas. Je lui explique :
— Tu as plein de rouge à lèvres ! Et vu le rouge que tu m’as choisi, ça se voit très bien !
— Ah bon ?
Et il s’essuie la figure tandis que je lui indique où il en reste encore.
— C’est de ta faute, tu n’avais qu’à en choisir un plus résistant !
— Désolé, mais je n’y connais pas grand-chose là-dedans. Parle-moi de maisons, d’appartement, c’est mon rayon, mais la cosmétique féminine…
— On dit ça, mais tu as su choisir tout le reste. Comment tu as déniché cette robe ? Et comment tu as su pour ma taille ?
— Internet fait des miracles… Et puis, j’avais regardé la taille de ton t-shirt… Pour les jambes, j’y suis allé à l’intuition.
— Bonne intuition. Tu avais prévu ton coup depuis quand ? Car il faut quand même quelques jours pour recevoir un truc commandé sur le web…
— Je suis prévoyant, ma Sophie. Et j’ai toujours espéré que tu sois mienne un jour.
Je me contente de sourire. Nous dînons en tête à tête, baignés dans une lumière tamisée. Tout est parfait, impeccable, quasiment un rêve éveillé. Pour un peu, je me pincerai ! Face à moi, Arnaud est très attentif, très attentionné et dévoué, même s’il zieute à foison dans mon décolleté, chose que je comprends néanmoins, car ma robe en dévoile beaucoup. C’est d’ailleurs lui qui l’a choisie, et en toute connaissance de cause, je parie.
Nous dégustons les plats raffinés disponibles sur une desserte à roulette disposée à côté de notre table. Décidément, Arnaud a mis le paquet ! Et c’est bien la première fois que je suis traitée ainsi en princesse, un rôle que je ne déteste pas. Être l’attention d’un homme qui vous désire réellement est une situation très excitante.
Je m’offre le luxe de faire du pied à mon vis-à-vis lors du plat principal, il se laisse faire. Je souris, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, même si je sais pertinemment que je ne suis qu’une faible petite souris que le gros chat matois face à moi va croquer.
By hot night
La soirée passe à une vitesse folle, trop vite, c’est déjà le dessert. Je le déguste en envoyant plein d’œillades à Arnaud, sans compter les sous-entendus. Je suis en train de me lâcher complètement, comme si je tombais dans un puits infini, mais sans appréhension, sans douleur ni crainte.
Arnaud se lève puis vient se poster derrière moi. Il m’embrasse voluptueusement dans le cou, puis s’offre le luxe de venir ravager ma peau de ses baisers brûlants. Je me laisse faire, c’est si bon d’être désirée de la sorte !
Puis il se poste sur le côté, saisissant ma main pour m’aider à me lever. À peine suis-je debout qu’il m’embrasse fougueusement, voluptueusement. Quelque chose me dit que la partie hot de la soirée est en train de commencer.
Nos lèvres se détachent à regret. Sans mot dire, Arnaud m’entraîne vers un coin de la pièce. Là, il ouvre une porte qui se confondait avec les boiseries. Nous franchissons ce passage, et je découvre avec surprise la chambre dans laquelle je m’étais changée tout à l’heure.
Nous voici prêts tous les deux à jouer l’acte final.
Lentement, posément, il enlève ma robe échancrée. Puis me laissant le porte-jarretelles, mes bas et mes chaussures, il me contemple, il admire mon corps. Je ne me sens pas souillée sous son regard à la fois passionné et avide, même si c’est un peu fétichiste sur les bords. Puis il couvre mon corps de mille baisers voraces, brûlants, mon cou, mes seins, mon ventre, mon pubis, mes jambes gainées de soie, tandis que ses mains me caressent sans répit, à la fois câlineuses et exigeantes.
Puis il remonte, centimètre par centimètre de mes jambes à mon menton pour venir capturer mes lèvres offertes. Un long baiser fiévreux nous embrase. Quand nos bouches s’éloignent, il me prend dans ses bras, me soulève pour venir me déposer sur le lit.
C’est alors que le tourbillon commence, un tourbillon de baisers, de caresses, de frôlements qui vire au cyclone. Enflammé, mon corps le désire, je le veux à moi, pour moi, en moi. Je n’en peux plus d’attendre, je veux qu’il éteigne l’incendie qu’il a allumé en moi. N’y tenant plus, à bout, bouillante, je supplie presque :
— Entre en moi, dépêche-toi !
— Oui, oui, le temps de mettre un préservatif…
— Dépêche-toi, active ! J’en peux plus !
C’est avec un énorme soupir de soulagement que je l’accueille en moi, que je sens son sexe bien dur s’enfouir dans mon intimité. La sensation est si forte que je jouis sur-le-champ. Avant de sombrer, je m’étonne moi-même, c’est bien la première que ça m’arrive, mais il faut dire que je suis attisée depuis des heures maintenant !
Comment dire… c’est énorme ! Pas le sexe d’Arnaud, quoiqu’il me remplisse bien, qu’il me comble dans les deux sens du terme. Non, ce qui est énorme, c’est la vague qui se profile à l’horizon et qui va me submerger sans rémission ! Un peu effrayée, je contemple ce tsunami qui s’approche, tel un mur immense, je le vois si près de moi, je me sens si petite, si chétive devant lui, j’en tremble à la fois d’appréhension et de désir !
Mes doigts agrippent les draps, mon corps tremble, ma bouche largement ouverte aspire l’air, mais j’ai l’impression de suffoquer. La vague est là, elle me surplombe, puis elle sombre sur moi de toute sa masse !
C’est alors qu’une jouissance infernale me saisit ! Puissante, dévastatrice !
Je perds la notion du temps, la notion de l’espace. Tout mon être jouit, intensément, infernalement, paradis et enfer !
C’est totalement de la folie, mo
Ajouter un commentaire