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Garce et ouvrier

Garce et ouvrier



Il est des métiers où l’on se balade et rencontre beaucoup de gens. Je
croisais nombre de ces créatures du tertiaire et je ne concevais pas
passer toute une journée dans un endroit confiné et avachi derrière un
bureau. J’avais le sentiment d’être libre. Toujours en mouvement. Je
n’avais cure qu’on moquât mon métier manuel et que j’eus les pognes
sales et calleuses. Au contraire je concevais une fierté pour cela. On
me voyait bouger , être en sueur. Notamment croisais-je le regard des
femmes. Je cultivais à leur égard le côté viril de l’ouvrier. Mes
phéromones leur agréaient.

Je draguais indifféremment femmes de tout âge, de morphologie ou de
style. Le seul critère était qu’elles me fissent bander et que je leur
trouva un côté garce et délurée. On avait à cet égard quelque surprise.
La dernière fois je tombais sur une chef de service austère et revêche
et dont on eut été à mille lieux de deviner les goûts. Mon instinct est
à ce propos infaillible. Il agit tel un sonar. Par des regards et
mimiques tout cela est par la suite validé. Cette fois-là la
confirmation me fut rapidement obtenue. Je n’avais été dupe de sa
froideur ni de son hostilité à mon égard.

A juste titre j’en déduisis qu’elle me repoussait d’autant que son
attirance vers moi était avérée. Ce jeu du chat et de la souris
m’excitait. Elle n’était pas d’une beauté impeccable. Les ans avaient
alourdi ses traits et sa silhouette. Cependant elle était de race et
avait du être une fabuleuse pouliche dans sa jeunesse. Si j’étais
méchant j’ajouterais que j’avais une prédilection pour les belles
ruines. Je sais d’expérience que les femmes de cinquante sont les plus
garces. Je n’avais pas froid aux yeux qu’il y eût plus de vingt ans de
différence entre nous. Le jeu en valait la chandelle.

Mon job avec deux, trois autres comparses étaient de câbler des bureaux
pour l’informatique. Bref je côtoyais au quotidien des cols blancs et
des femelles. Ce jour-là il eût prise de bec entre elle et moi. Elle ne
comprenait pas que notre intervention réclamât des fois la fermeture des
ordinateurs. Elle alléguait que dans d’autres emplois, elle avait vu
faire et que ma méthode n’était pas la bonne. Mon amour-propre
professionnel en prit un coup. Nous disputâmes longtemps et trouvâmes
cependant un compromis. Entre temps nous eûmes temps de nous détester.

Nous devions bosser dix jours là-bas. Le marché était juteux. Je devais
prendre en bonne part ma conne. Chaque soir j’allais lui faire le
rapport de la journée et de l’avancement des travaux. Les premiers jours
je fis ami avec une jolie blonde que j’attrapais quelquefois le midi
dans la camionnette. Ce détail ne dut pas échapper à la pécore car elle
m’en fit le reproche direct. Elle dit : « Je vous conseille de ne pas
frayer avec le personnel. » Affectant de ne comprendre, je répondis : «
Vous savez on a trop d’occupation pour papoter avec le personnel ».
Ainsi éludais-je le sexuel.

Manifestement jalouse, elle fit une scène à ma blonde qui me le
rapporta. Ne voulant trop compromettre celle-ci, je décidais de la
quitter pour une autre. Le nouveau choix ne déplut pas moins. J’en fis
un jeu. Il était trop patent que la furie était jalouse. Je l’observais
et réunissait tous les indices de son envie. Outre de rougir dans nos
conversations, je remarquais le battement fébrile de son pied dans son
escarpin. Enfin gracieux avec elle j’obtins un soir qu’elle écarta
subrepticement les cuisses pour que je vis un peu de sa culotte et de la
naissance de ses bas.

Je me mis un peu dans la tête de me venger et de la sauter. Les travaux
s’achevaient. Il ne restait que trois jours. Je marquais résolument
qu’elle me plaisait. Je la draguais sans vergogne. Nous discutions plus
tard le soir. Mes collègues partaient devant. L’usage de mon scooter me
laissant une relative autonomie. Les gens eurent été fort étonnés de nos
conversations. Elle souriait se dandinant sur sa chaise. Je remarquais
qu’elle avait pour moi outré son maquillage. Je lui balançais : « Vous
savez. Vous me plaisez ». Elle ne s’offusqua pas d’une louange si
vulgaire. La garce était ferrée.

Je sus assez de sa vie qu’elle était malheureuse. Elle avait eu un mari
volage. Elle avait pris quelques amants. Un dernier dont elle était
tombée follement amoureuse l’avait trahi. Pour se consoler elle s’était
jetée davantage dans le travail. Elle était devenue plus acariâtre ce
dont je m’étais aperçu. Le ton sur lequel elle me fit cette confidence
nous rapprocha définitivement. Elle me proposa ce soir-là que nous
primes un café à quelques rues de là. Elle ne fit pas de manières quand
je lui pris la main. Nous en étions au tutoiement. Elle me dit : « T’es
un chic type. »

Je ne lui en répondis pas moins que j’étais un coureur et macho ce dont
elle convint. Nous finîmes dans la voiture. Nous nous embrassâmes. Avec
autorité et ployant sa nuque je l’enquis à prendre mon sexe. C’était
pour moi un passage obligé : une garce devait me montrer son talent à
sucer. Elle réussit haut la main l’examen. Elle me dit avec fierté que
ses amants la goûtaient pour cela. Je lui dis qu’elle devrait cultiver
les hommes, se lâcher et s’amuser. Je vis qu’elle voulait être prise et
foutue sans ménagement. Elle n’avait cure qu’autour des vitres saturées
de buée, il y eût quelques passants.

Le lendemain midi, rebelote. Je l’enculais direct dans le sous-sol du
parking. Elle trouvait excitant qu’à peu de pas pussent passer le
directeur ou un autre collègue et qu’ils ne devinassent pas qu’elle se
faisait mettre par un mignon ouvrier. Moi-même je trouvais cela
excitant. Les filles de son service auraient été surpris des façons de
leur supérieure. Celle-ci jouissait sans vergogne émaillant ses
gémissements de mots grossiers. Je lui proposais d’associer à nos jeux
un autre copain. Ce qu’elle accepta. Le demain fut un dernier jour. Il y
eût pot avec le service. Elle fit un beau discours.

Le soir-même je l’entraînais dans un appartement où nous attendait,
Jimmy, un grand black. Ce fut une orgie, une curée. La salope sans se
démonter honorât son rang. J’avais prévenu le pote qu’elle était
insatiable. Au propre elle nous épuisa. Elle me dit au bas de l’immeuble
qu’elle me devait cette renaissance. Elle avait réfléchi. Elle était
sotte de s’être apitoyée tant sur son sort. Elle aimait le sexe et les
hommes qu’elle ne méprisait pas pouvaient être là-dedans de sûres
complices. Nous fûmes amants. Elle me partagea avec Jimmy et d’autres.
Je sus qu’elle fit par la suite son chemin.

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