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article oct2017 SODURETRE Urethral play dans journ

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JOURNAL « LE MONDE » Article sélectionné dans La Matinale du 14/10/2017
Le pénis est un orifice comme les autres
Connaissez-vous le sodurètre ? Cette pratique consiste à stimuler le sexe masculin… de l’intérieur. Bref, c’est un peu le pénétreur pénétré, explique la chroniqueuse sexe de « La Matinale du Monde ».
JOURNAL LE MONDE | 15.10.2017 à 06h21 • Mis à jour le 16.10.2017 à 10h01 | Par Maïa Mazaurette

Commençons par la question qui tue : pourquoi faire une chose pareille ? Par ennui, par goût du risque ? Peut-être. Mais les adeptes de la stimulation intérieure du pénis évoquent surtout d’extraordinaires orgasmes, des plaisirs différents, des érections prolongées. A proximité immédiate d’une grande concentration de nerfs, de tissus érectiles et de la prostate, un tel enthousiasme n’a rien de surprenant.
Au risque de hérisser les âmes sensibles et de retourner quelques évidences, le pénis n’est pas seulement une excroissance pénétrante : elle est aussi pénétrable. Par l’urètre. La pratique s’appelle le sodurètre, elle consiste à enfoncer des tiges, doigts, crayons ou autres dans le pénis via l’urètre, superficiellement ou en profondeur, jusqu’à éventuellement chatouiller la vessie. Vous n’espériez pas qu’il existe en 2017 des orifices du corps humain n’ayant jamais été explorés, n’est-ce pas ? Quand on veut, on peut – et sexuellement, quand on peut, il est fréquent qu’on se mette à vouloir.
Cette pratique permet également de renouveler son répertoire sexuel et d’embêter les masculinistes. Car si vous estimez que la nature est bien faite et que les femmes « doivent » être pénétrées sous prétexte qu’elles ont un vagin, alors la nature permet la pénétration du pénis – auquel cas les pénis « doivent » eux aussi être pénétrés (repose en paix, concept de sexualité naturelle).
Pratique popularisée par le BDSM
Notons par acquis de conscience que même si la littérature médicale ne mentionne que quelques dizaines de cas, un urètre féminin peut être pénétré par un pénis – une mauvaise idée liée à des incontinences urinaires au mieux, des ruptures de la vessie au pire. Côté masculin, on a récemment entendu parler du docking, qui consiste à pénétrer avec son pénis le prépuce d’un partenaire masculin.
Deuxième question : est-ce que ça fait mal ? Tout dépend. La pratique a été popularisée par le BDSM (bondage, domination, sado-masochisme), et le mélange entre plaisir et douleur fait partie des raisons pour lesquelles on peut tenter le sodurètre. Au point qu’on trouve en ligne un article médical sur les conséquences de l’introduction de jus de piment dans un sexe masculin (entre autres intromissions d’alcool, de cire ou d’huile pour bébé).
Mais exactement comme dans le cas d’autres pratiques considérées comme extrêmes, au premier rang desquelles la pénétration anale, la douleur n’est pas obligatoire : elle peut être recherchée, mais le plus souvent, elle reste le fruit d’une incompétence. Même chose pour les premières pénétrations vaginales ! En tout cas, si vous opérez de manière progressive, il n’y a aucune raison de terminer ni dans le bêtisier des urgences, ni replié en position fœtale sur le carrelage de votre cuisine. Il n’est d’ailleurs pas rare de lire des commentaires d’internautes déçus de n’avoir rien senti de particulier !
Comment stimuler votre pénis de l’intérieur, puisque vous êtes désormais archi-tenté par l’expérience (évidemment) ? Armez-vous de temps (nous sommes dimanche), d’attention et de l’outillage spécifique – car même si on peut tenter les pénétrations improvisées à coups de crayons, bougies, manches de fourchette ou cotons-tiges, vous n’avez certainement pas envie d’att****r une infection urinaire, de vous déchirer l’urètre, ou que cette brindille se casse à l’intérieur.
Expérimenter et explorer
Il existe un équipement : ne faites pas les malins, utilisez-le. Et parce que votre sexshop le plus proche n’aura pas forcément la bonne référence, il faudra soit passer par une plate-forme BDSM (pour trouver par exemple des plugs qui « boucheront » le pénis), soit taper « sonde urétrale » dans votre navigateur.
Vous obtiendrez ainsi toute une gamme d’options cylindriques (pour aller en profondeur) ou coniques (pour élargir doucement), et même des kits progressifs allant de baguettes très fines à des formats plus épais (mais attention : quand c’est trop fin, ça peut percer le conduit). Certains modèles sont pourvus de petits bulbes ou de crans en relief, d’autres sont munis d’anneaux, d’autres enfin permettent d’ajouter de l’électro-stimulation à l’aventure. Certaines sondes sont flexibles, d’autres rigides.
Vous l’auriez certainement deviné, mais les débutants devraient commencer par des outils standards et flexibles, en gardant en tête que l’ouverture de l’urètre est plus large que le conduit lui-même. Le format de 8 mm est celui qui revient le plus souvent dans les recommandations.
Le moment venu, commencez par laver le sexe et les mains, ou optez pour des gants en latex. Ce guide Wikihow explique comment nettoyer le gland du pénis, car vous ne voulez vraiment pas de bactéries à cet endroit. Stérilisez votre plug, tige de dilatation ou sonde. Lubrifiez si nécessaire avec un produit stérile et non avec une motte de beurre, fût-il de baratte. Si vous trouvez ces préliminaires peu ragoûtants, pas de problème : vous n’avez pas besoin d’être en érection pour expérimenter, les choses sont même plus faciles en état de parfaite mollesse.
Enfin, sauf si votre partenaire de jeu est ultra-empathique, voire télépathe, on suggérera que vous commenciez vos explorations en solo : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Pas pour tout le monde
Insérez l’outil puis avancez progressivement vers l’intérieur, en cherchant toujours à minimiser les résistances. Une séance d’au moins trente minutes n’est pas de trop pour apprivoiser ces sensations. Ralentissez encore ou prenez le temps de souffler quand vous sentez que le conduit s’incline : il y a un coude à l’approche de la vessie, il va falloir changer d’angle en baissant le pénis.
Ecoutez toujours les réponses de votre corps. Si ça fait mal, arrêtez. Si ça fait du bien, hosannah. Vous devriez atteindre un confort suffisant pour pouvoir coulisser la tige en va-et-vient : littéralement, vous masturber de l’intérieur, jusqu’à l’orgasme. L’éjaculation obtenue est censée vous emmener au septième ciel, minimum. Et surtout : félicitations ! Vous avez une nouvelle corde à votre arc turgescent, vous pouvez désormais regarder vos amis de haut, tel un sage sur la montagne.
Bien sûr, le sodurètre n’est pas pour tout le monde – mais même si vous êtes présentement en train de maugréer devant votre smartphone ou ordinateur, le sodurètre existe. Comme mot-clé, il est lié à plus de mille vidéos pornographiques sur Pornhub. Personne ne vous oblige, ni ne vous encourage.
Mais il est intéressant de nous confronter à nos petites hypocrisies contemporaines : nous affirmons à tout vent que la sexualité est ennuyeuse, mais nous persistons à ne pas en utiliser toutes les ressources possibles. Nous réclamons des aventures intenses, mais quand un frisson d’interdit nous est suggéré, nous revenons volontiers à notre cher missionnaire. Quant à l’argument moral, on le renverra gentiment dans la nature : qui sommes-nous pour disqualifier des potentiels sexuels, des potentiels de plaisir, fournis par notre propre corps ? La sexualité est exactement aussi ennuyeuse, ou surévaluée, ou limitée, que nous le décidons.

A propos de l'auteur

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Je publie des histoires de sexe quotidiennes pour mes lecteurs.

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