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Maria-Luisa, dite Maria – 1

Maria-Luisa, dite Maria – 1



187 – Maria-Luisa, dite Maria

Je m’appelle Maria Luisa San Severo.
Mes grands-parents sont arrivés à Paris en 1938, chassés d’Espagne par le fran-quisme et ayant du abandonner tous leurs biens.
Grâce à l’aide de compatriotes, mon grand-père a péniblement remonté la pente. Mon père a fait des études d’instituteur. Il a réussi à me payer des études de droit.
Ça n’a pas été facile, car à 18 ans, j’ai perdu ma virginité … et j’ai été enceinte.
Mes parents ont été très catastrophés! Je les comprends! C’était une très grosse bêtise.
Comme nous sommes catholiques, l’avortement était exclu. Je me suis mariée et
mes parents se sont occupés de mon fils Juan, le prénom de mon père.
Un an plus tard, ma fille Alix est née.
Mes études me prenaient beaucoup de temps et d’énergie. Les rapports avec mon mari se sont détériorés et j’ai bientôt divorcé.
Après mon stage, quand j’ai eu mon diplôme, j’ai été tout se suite engagée par une banque internationale. J’ai gravi les échelons, jusqu’à une position importante.
Je dois ajouter que dans les affaires, il n’y a pas que le diplôme qui compte, il y a aussi, l’apparence physique. Je suis une brune aux longs cheveux et sans vanité aucune, je dois dire que je suis jolie, très jolie.
Lorsque mes enfant ont eu 12 et 13 ans, mes parents ont décidé de rentrer en Es-pagne, me laissant avec deux ados sur les bras!!
Avant ça, je les voyais bien sûr … quelques fois par semaine, maintenant je les avais 24 h sur 24! Et, je me suis rendue compte que mes parents les avaient gâtés, pire, ils ont été vraiment laxistes!!
Étant donné qu’ils avaient de bons résultats scolaires, je ne me rendais pas comp-te, qu’ils passaient des heures par jour devant la télé, mangeaient plein de cochon-neries, voyaient qui ils voulaient!!
C’était d’autant plus inattendu que mon père m’avait élevée à la dure! Le résultat, j’avais un diplôme et un emploi … même, si je gagnais moyennement ma vie en travaillant beaucoup.
La vie a changé pour moi, mais pour eux aussi! J’ai décidé de mettre de l’ordre dans leurs vies!
Chez nous, pas de télé, des heures fixes pour se coucher et se lever. Je suis vi-te entrée en conflit avec eux.
Comme je travaille souvent tard, c’est eux qui on du faire le ménage après avoir étudié.
Au début, quand ils ne m’obéissaient pas, j’ai bien été obligée de les punir. Atten-tion, je ne les ai jamais frappés, mais, ils devaient recopier des textes plusieurs fois, s’ils faisaient des fautes ou je les envoyais au lit à 8 h, après avoir fait la vais-selle.
Ils se sont rebellés et j’ai été forcée de les mettre en pension. Dans des pensionnats … durs, je le reconnais.
Après un an de pension, ils m’ont suppliée de pouvoir revenir vivre avec moi et se sont engagés à m’obéir. Ils avaient 14 et 15 ans à l’époque.
J’ai cédé… et je ne l’ai pas regretté.
Depuis, ils m’obéissent.
Actuellement, j’ai 38 ans, mon fils va avoir 18 ans et ma fille 17.
Je considère que ma façon de les éduquer a été très positive. Ils réussissent bien à l’école, ils sont polis et bien élevés!
Je surveille soigneusement leurs fréquentations. Et, je suis à nouveau entrée en conflit avec ma fille, qui a fait un coup de passion pour un garçon … vraiment quelconque! Pas au point de vue financier, ses parents sont très riches, mais ce sont des … poissonniers! J’ai chargé une société de me renseigner à leur sujet.
Il parait que la mère de ce jeune homme a vendu du poisson avec une charrette sur le port de Marseille. Genre, « Il est beau, il est beau mon poisson!!! »
La mère a fait un beau mariage avec un … marchand de poisson en gros et actuel-lement, ils fournissent des chaînes de grands magasins!!
Ils sont riches, très riches et ils le montrent ostensiblement! Ils ont une grande maison à Versailles, des voitures, un yacht … que sais-je encore … mais pour moi la mère est toujours une vendeuse de poisson malgré ses brillants!!!
J’ai interdit à ma fille de continuer à fréquenter ce jeune homme … N’importe qui aurait fait pareil.
Elle m’en a voulu, c’est normal! Mais je rêve que ma fille épouse un jeune homme brillant et de bonne famille.
Je me suis rendue compte par la suite qu’elle m’en a voulu énormément et qu’elle a continué à le voir! Mon fils a pris le parti de sa soeur, bien sûr, mais je n’ai pas cédé. J’ai commencé par leur couper les vivres … jusqu’à ce qu’ils se soumettent. Maintenant, c’est une affaire terminée!!

C’est à ce moment-là, que j’ai commencé à avoir de gros, très gros problèmes dans ma vie professionnelle. J’ai travaillé très dur, pour la société et j’espérais être nommée à un poste important. Et puis, ils ont nommé quelqu’un d’autre!
Alors j’ai été imprudente …
J’ai eu l’occasion de … récupérer une très grosse somme d’argent avec un collègue. Il s’agit d’argent … disons, non déclaré. Ce qui excuse, en partie, mon geste.
J’avais des papiers très compromettants, cachés dans mon appartement. Quand les choses ont mal tourné et qu’on m’a prévenue que je risquais d’avoir une perquisi-tion, j’ai téléphoné, en catastrophe, à mon fils. Je lui ai demandé de prendre ces dossiers et de les brûler! Il l’a fait à temps, ouf!
Hélas, certains bruits ont couru et … et j’ai perdu mon emploi … sans indemnités!
Mes enfants ont pris tout ça avec désinvolture.
J’ai tellement de soucis que j’ai cessé d’être derrière eux à … les surveiller.
Et puis … le … destin … en a remis une couche. J’avais tout perdu, mais, il faut croire que ce n’était pas assez!
Le 15 juin 19..
************
J’ai dit à mes enfants, « On ne part pas en vacances, cette année! »
Ma fille me répond, « En juillet, on est invités chez les Richard, dans leur villa à Mougins. »
Les Richard, nom qui convient bien à des nouveaux riches, ce sont les « poisson-niers. »
Elle est folle? Je lui réponds, « Pas question, je vous l’interdit, tans que vous n’avez pas 18 ans, vous devez m’obéir, sinon je vous renvoie en pension. »
Juan, mon fils, me sourit, « Tu te souviens de ces dossiers que je devais brûler? Je les ai mis en lieu sûr! Dis donc, ce n’est pas beau, ce que tu as fait … »
Alix ajoute avec une stupide voix de petite fille, « Ze crois que ma maman va aller en prizon. »
Là, le ciel m’est tombé sur la tête, j’en ai vu des étoiles …
Je leur dit, « Je l’ai fait pour vous! »
« Mes couilles! » répond Juan, « Tu l’as fait parce que tu es une salope d’arriviste! »
Alix ajoute, « Mais ne t’en fais pas, on a des projets pour nous … et pour toi … Va faire la vaisselle, on te le dira après. »
La vaisselle??? Euh … oui … Je vais dans la cuisine. Dans un état second, je vais réfléchir en faisant la vaisselle … Pourquoi, a t’il garder ce dossier!
Je vais m’en sortir, il me rendra ce dossier…
Quand c’est fait, je retourne dans le living et je leur dis, « J’ai fait la vaisselle. »
Juan me dit, « Tu as fait ça, convenablement? »
« Euh … oui … »
Il se tourne vers sa soeur, « Dis-lui. »
« Voilà, maman, on va déménager et vivre chez Madame Richard! »
« La marchande de poisson?? »
« Oui, ils ont la gentillesse de nous accueillir. Et elle a même poussé la bonté jus-qu’à accepter de t’embaucher! »
« Elle … elle … va me donner du travail? »
« Oui, comme bonne à tout faire. »
Juan me dit, « A moins que tu ne préfères la prison? »
« … non … »
« D’accord, demain tu iras te présenter et on ira avec toi! D’accord? »
« … oui … »
La bonne à tout faire d’une marchande de poissons, moi, une brillante avocate???
Une voix dans ma tête me dit, « Brillante, mais malhonnête. »

Le 16 juin 19.
************
Ce matin, je fais tout comme … un zombie …
On prend la voiture et on arrive devant la maison des Richard à 10 h.
C’est une sorte de manoir, datant de la fin du 19ème siècle.
C’est un jeune homme qui vient nous ouvrir.
A ma grande surprise les enfants l’embrasse tous les deux.
Moi, il me regarde avec amusement.
Je suis les enfants dans le living, où se trouve la mère. Ils l’embrassent aussi.
C’est une blonde décolorée. Elle est belle, mais trop forte. Elle est assise dans un fauteuil, je suis debout devant elle.
Elle me dit, « Alors, vous cherchez une place? »
Qu’est ce que je dois répondre??
« … Euh … oui … »
« Vous avez des références. »
Juan répond, « Non elle n’en a pas, mais elle a vraiment besoin de travailler! »
Mais … non … enfin si, mais pas comme bonne à tout faire!
Elle me dit, « Pourquoi, avez-vous été renvoyée de votre place précédente? »
Alix répond à ma place, « Elle a volé ses patrons! »
Je deviens toute rouge!
Ah, ils s’amusent bien!
La gosse femme soupire, « Une voleuse! Bon, c’est parce que je vous aime bien, mais il faudra la surveiller! »
Elle me regarde et sa voix se fait plus dure, « Quel est votre nom? »
« … euh … Maria Luisa San Severo … »
« Dorénavant, vous serez Maria, c’est un nom qui convient bien à une servante. »
Je bredouille, « En … Espagne, Maria ne s’emploie pas seul et … »
Elle me coupe, « A partir de maintenant, c’est Maria tout court. Mon mari et moi vous nous appellerez Monsieur et Madame, mon fils, Monsieur Olivier, vous connaissez déjà Mademoiselle Alix et Monsieur Juan … »
« Mais … »
« C’est compris? »
J’abandonne un dernier lambeau de fierté et je réponds, « Oui, Madame. »

« Encore une chose! Ici, on ne vole pas, c’est compris? »
« Oui, Madame. »
Elle se tourne vers Alix, « Montre-lui sa chambre, ma chérie. Et qu’elle mette le vêtement qui est sur le lit. »
« Oui, marraine, avec plaisir. »
Marraine?? Mais …
Elle s’adresse à moi, « Laissez votre valise ici, vous n’en aurez pas besoin. »
« Mais, mes vêtements, mon linge, mon maquillage …
« Vous êtes une servante, vous mettrez les vêtements qu’on vous donnera, quant au maquillage, je ne veux pas d’une servante maquillée! Ce n’est pas un claque, ici! »
Je reste sans voix!
Madame dit, « Vous avez compris, Maria? »
J’abandonne un dernier lambeau de fierté et je réponds, « Oui, madame. »

« Suivez-moi, Maria », me dit ma fille!!
Je la suis dans les escaliers jusqu’au grenier.
On va dans une chambre minuscule avec un matelas par terre, c’est tout! Pas de fenêtre!!
Elle me dit, « Déshabillez-vous! »
Je la regarde, j’ai les larmes aux yeux. Je lui dis, « … mais … »
Elle me coupe, « Quand on vous donne un ordre vous devez obéir sans discuter, Maria. On ne va pas vous le répéter sans arrêt! »
Elle me regarde me déshabiller!
Quand je suis en sous-vêtements, je m’arrête.
Elle me dit sèchement, « Toute nue, Maria! »
Dans quel univers parallèle, suis-je tombée????
Je ne peux pas faire ça!
Comme elle trouve que je ne me décide pas assez vite, elle me dit, « Je peux aussi appeler Juan et Olivier pour qu’ils viennent vous aider! »
J’enlève aussitôt mon soutien gorge. Ma poitrine est un peu lourde, mais elle est belle. J’ai quand même eu deux enfants!!
Elle me dit sèchement, « Toute nue, Maria! »
Dans quel univers parallèle, suis-je tombée????
Je ne peux pas faire ça!
Comme elle trouve que je ne me décide pas assez vite, elle me dit, « Je peux aussi appeler Juan et Olivier pour qu’ils viennent vous aider! »
J’enlève aussitôt mon soutien gorge. Ma poitrine est un peu lourde, mais elle est belle. J’ai quand même eu deux enfants!!
« La culotte », dit Alix.

A suivre.

Un tout grand merci à Bruce Morgan, pour les super dessins.

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