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Les j ours heureux

Les j ours heureux



Les beaux jours nous jettent sur les routes. Je n’allais pas bien loin. J’imposais ma carcasse à des amis qui volontiers invitaient. Mon corps sortait de cet hiver et paraissait pataud. Les premiers rayons du soleil nous caressaient avec ironie. La blancheur de ma peau paraissait tel une insulte. Nous réapprenions des gestes. La grande nappe était jetée sur l’herbe. Verte, celle-ci était piétinée par les mammifères que nous étions. L’apéro embuait cela d’un filtre rose. Nous renaissions heureux parmi les autres. Cette journée serait considérée sûrement comme délicieuse.

Nous étions ce jour-là une dizaine. Il y avait quatre couples. Le copain avait cru bon y adjoindre une célibataire, amie et collègue qu’il voulait manifestement me jeter dans les bras. Je goûtais moyennement son zèle marieur et mesurais cependant ce jeu provocateur. Bref je pris la chose en bonne part puisque la miss était mignonne bien qu’incurablement sotte ce qui sur le long terme est rédhibitoire. Le plan de table immanquablement nous colla. Je lorgnais son décolleté en même que les verres se vidaient. Je renonçais fort vite au raffinement de la conversation.

Mon regard invariablement allait à une autre personne à l’autre bout de la table. Une brune laquelle m’avait échappé flanqué de son costaud de mari. Elle ne trahissait pas une beauté manifeste. Elle ne n’en attirait pas moins par un magnétisme sensuel propre à certaines femmes. Un trouble me traversa lorsque la première fois son regard embrasa le mien. Je guettais bientôt chaque geste. Tout à mesure me ravissait en elle. Tant sa crinière noire que ses jeux de mains et de jambes qu’elle avait magnifiques. Le pote me confirma que la créature était redoutable. Nombre s’y était cassé les dents.

Elle devina mon embarras quant à la sotte dont on m’avait flanqué. Elle le témoigna par d’indicibles sourires. Ainsi s’installa entre nous une sorte de connivence. Il se trouva qu’elle était une amie et collègue de ladite idiote. Bref après qu’il fut décidé que nous sortîmes chaises et tables dans le jardin, elle vint vers nous ou du moins de l’idiote. Cette dernière fit les présentations. Ma brune se prénommait Magalie. A peu de pas de moi le charme eût pu être rompu. Quelques défauts infligés au regard en pouvant être cause. Au contraire mon enthousiasme fut renforcé.

Devais-je au seul soleil d’avril cette chaleur qui du coup m’envahit. Plus grave une indéfectible érection me barra le haut du futal. J’eus peur qu’elle repérât ce détail ainsi que l’autre femelle. Depuis longtemps une femme ne m’avait suscité un tel effet. A présent elle était retournée vers son conjoint. Cuisses croisées sur une chaise elle imprimait un petit balancement à son escarpin. Je vis que ce rite du pied en excitaient d’autres que moi. En effet une pécore à côté rabrouait son mari de trop mater la brune. Fusa même l’insulte de salope. Les autres femmes ainsi la détestaient.

J’affectais de draguer mon idiote tant pour donner le change que pour agacer secrètement ma brune. Je voyais bien que celle-ci considérait de loin le cheminement de ma drague. Elle devait trouver inconséquent que je ne m’attachas qu’à des formes et négligeât l’absence d’esprit de la personne. Je ne valais pas mieux que les autres : bas de plafond et entiché de cul. N’empêche aurais-je pu lui rétorquer que mon intérêt pour elle n’était pas moins physique et bestial bien que je ne mis en doute sa potentialité intellectuelle. Je n’avais d’yeux ainsi que pour ses jambes et son cul.

Il advint que nous rejoignîmes la brune avec son mari. Cela papotait politique. L’alcool avait échauffé les esprits. Je perçus que ce sujet répugnait manifestement à la brune Elle tirait nerveusement sur sa clope. Son dangling était d’autant frénétique. Ostensiblement tournait-elle la tête vers l’extérieur du groupe. Le prétexte en étant que la fumée de la cigarette pouvait les déranger. Je pensais plutôt qu’elle voulait nous écraser de son mépris. A quelque pas derrière je pouvais impunément admirer ses cuisses offertes par une jupe courte. Je bandais plus que jamais.

Elle n’en jetait pas moins des fois un œil derrière. De plus en plus soutenait-elle mon regard. L’alcool m’avait quelque peu enhardi. Je lui signifiais clairement qu’elle me plaisait voire que je voulais la sauter et que son mari n’était pour moi que denrée négligeable. L’amusant est que ce dernier me trouvait sympathique. Nous avions en commun un goût pour le jazz et une passion pour un même club de foot. Je voyais le point où il allait m’inviter à passer un jour chez lui. Je méditais qu’il avait une tête idéale de cocu. J’étais sûre de tromper impunément sa confiance.

Ma brune ne voyait pas de toute façon d ‘un bon œil que je sympathisas avec son mec. Je devais continuer à déchoir en son esprit. Peut-être étais-je en train de compromettre mes dernières chances.
Un moment lui adressais-je des paroles hasardant ce propos : « J’ai l’impression que vous vous embêtez. » Elle sourit sardoniquement répondant. « Comment avez-vous deviné ? » J’embrayais : « Je devine les jolies femmes. » Elle marqua un long silence qui signifiait peut-être sa lassitude à donner une suite à notre échange. Peu après elle écarta ses cuisses. Sa culotte était rose.

Le geste était osé. La garce s’était assuré que je pus être le seul à jouir de ce spectacle. Elle demeura longtemps ainsi cuisses écartées afin que je pus me repaître convenablement de cela. Tâchant de ne pas exprimer une trop grande fixité du regard qui put me trahir je n’en découvris pas moins que la culotte était assez transparente pour me déceler à la fois une chatte assez lisse et le reliquat de rares poils pubiens. C’était obscène et cochon au sens propre. L’érection en était à un point douloureuse.
Son visage était maintenant barré d’un sourire des plus explicites. Elle m’adressait un signal fort.

Hélas quelqu’un eût la grave idée qu’une telle soirée devait être ponctuée de musique et de danse, rite que j’abhorrais. Bientôt de vagues mammifères s’ébrouèrent sur la pelouse frottant leur mufle en cette musique assourdissante et qu’on appelle techno. La barbarie avait raison de tous. Je perdis de vue ma brune et son mari. Mon idiote réellement éméchée partit au bras d’un autre. J’avais idée qu’il lui ferait son compte. Je perdais le contrôle. Tout allait à vau l’eau sur ce champ de bataille. Fatalement je pris le large un temps me réfugiant dans ma voiture garée peu loin.

Elle était entourée d’autres véhicules. Peu après je perçus par un tressautement caractéristique
que des couples baisaient de part et d’autre. Je repérais d’abord la crinière de mon idiote puis sa face bouleversée. Le type la besognait derrière. Je regrettais déjà tous mes scrupules. J’eus pu m’offrir en cette soirée d’une telle fantaisie. J’avais l’habitude de ces défaites. Je tournais déjà le talon lorsque je fus apostrophé par une voix familière que je reconnus celle du copain, notre hôte du soir. Il sortait de l’autre véhicule. Je compris qu’il avait baisé une autre que la sienne.

La miine goguenarde, il m’intima de garder ça pour moi. Il n’en était pas moins heureux de m’étaler son libertinage et sa bonne fortune. Il me souffla à l’oreille : « une sacrée pipeuse et quel cul ! « Revenu à la fête l’on me prit le bras. C’était l’idiote un peu dessaoulée et manifestement ronchon. Elle me reprochait de l’avoir laissé avec un mec. Elle m’accusait d’être cause qu’il l’avait forcé. D’un geste las je lui expliquais qu’on devait se résoudre à cela dans ce genre d’ambiance. Bref que je m’en contrefoutais. Que nous ne nous devons rien. Je la vis sur le point de pleurer.

Elle obtint que je la raccompagnas. Nous croisâmes sur le parking, la brune qui s’en allait avec au bras son brave époux. Celui-ci insista pour que je pris sa carte. Il voulait nous inviter très vite l’un l’autre. Dans la voiture je ne pus réprimer mon mépris. J’ajoutais de surcroît : « Que fait cette jolie femme avec un con ? » Mon idiote mortifiée que je louas une autre femme qu’elle s’insurgea rajoutant. « Ta jolie est une pute. Elle s’envoyait en l’air avec ton pote ! »Je tombais des nues. J’eus sur le champ envie de jeter par la vitre la carte et puis me ravisais.

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